APPROCHE SOCIOCULTURELLE DES ACTIVITES PHYSIQUES ET SPORTIVES
Les observations données pour les APS sont transposables pour toutes activités humaines
Historique
Souvenons nous de l’époque pas si lointaine où nos déboires, lors de confrontations internationales, faisaient dire à certains : « c’est en fait parce que les Français ne sont pas sportifs ». Où encore que la France ne savait pas vendre à l’extérieur…. Etc…..
Or depuis il semblerait que les Français aient retrouvé progressivement le chemin du stade, le goût de l’effort et que la population toute entière se soit mise à l’heure du jogging.
Cependant, il convient de faire œuvre de prudence et de regarder l’évolution et la signification de ces investissements sportifs. Nous sommes passés d’une ère d’indolence coupable et de bonne chair à une ère de sportivité.
Comment cela a-t-il été possible ?
Appuyons-nous sur des résultats proposés par la sociologie empirique à partir du système d’enquêtes. Nous nous situerons dans une perspective chronologique sur les quarante dernières années pour dégager le sens de l’évolution.
Nous nous appuierons sur :
Ø Les résultats des principales enquêtes proposées par les organismes officiels : INSEE, IFOP, SOFRES (la 1ére est l’Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques, les suivantes sont des instituts de sondages).
Ø Ainsi que ceux proposés dans une enquête effectuée par le laboratoire de sociologie (INSEP – Institut National du Sport et de l’Education Physique.)
Ø Sur les chiffres donnés par les fédérations sportives – en nombre de licenciés.
Ø Sur quelques résultats de vente de matériel sportif.
Nous compléterons cette mise en évidence du phénomène sportif par la présentation de quelques points de repère sur des aspects différentiels concernant :
Ø L’âge des pratiquants.
Ø Leur sexe.
Ø Leur appartenance socioculturelle.
Nous terminerons par la mise en évidence de quelques mécanismes explicatifs
Plan proposé
1 Panorama du phénomène sportif des années 70 à 85
ó qui pratique durant cette période ? Observe-t-on une augmentation du nombre de pratiquants ?
ó Durant cette période la pratique se distribue-t-elle uniformément selon les âges considérés ?
ó Les femmes pratiquent-elles autant que les hommes ?
ó Quelles sont les classes sociales qui investissent le plus dans la pratique physique ?
2 Les tendances observées après 85
ó Les résultats de l’enquête de l’INSEP (publiés en 88)
ó Quelques tendances actuelles concernant :
a. Les pratiques de la forme.
b. Les pratiques « informelles ».
1. Panorama du phénomène sportif des années 70 à 85
Tenter d’approcher cet aspect de la réalité sociale qui ne cesse d’évoluer n’est pas chose facile. Il n’existe pas de modèle théorique suffisamment élaboré pour nous permettre une explication définitive. En tant que fait de société, le phénomène se trouve travaillé et déterminé par un certain nombre de lignes de force (idéologie, politique, économique, sociologique, psychologique…) qui contribuent à l’apparition de ce que nous constatons aujourd’hui.
Nous tenterons d’éclairer quelques aspects du phénomène en répondant à des questions telles que :
§ Qui pratique aujourd’hui ? y a-t-il augmentation du nombre de pratiquants ?
§ Cette pratique se distribue-t-elle uniformément selon les âges ?
§ Les femmes pratiquent-elles autant que les hommes ?
§ Quelles sont les classes sociales qui investissent davantage ?
Pour répondre à ce premier chapitre, nous nous référerons aux enquêtes qui sont à notre disposition. (voir plus haut).
A. Qui pratique aujourd’hui ? y a-t-il augmentation du nombre de pratiquants ?
1967 - La première enquête qui s’attache à ce phénomène date de 1967. Elle est effectuée par l’INSEE sur un échantillon de 6637 ménages. Elle est incluse dans la rubrique « loisirs des Français ».
A cette époque 7 Français sur 10 ne pratiquaient aucun sport : 72% de la population de non-pratiquants.
1972 Le Secrétariat à la Jeunesse et aux sports demande à l’IFOP de sonder les Français sur leurs pratiques sportives. Les sondés ont plus de 16 ans. Les résultats restent voisins de ceux recueillis de ceux de 67.
1983 Si l’on prend en considération les sondages successifs qui ont jalonné la période précitée on assiste :
A une augmentation progressive de toutes les pratiques physiques (régulières ou pas). On passe de 28% de pratiquants en 1967 à 37% en 1986 avec un maxima de 46% en 1981.
La motivation qui pousse les français à la pratique d’un sport et une volonté d’entretien physique et de recherche de bonne santé. On passe de 18,6% en 1973 à 34,8% en 1983. On double pratiquement.
On constate que les sports individuels se développent plus que les sports collectifs. C’est le cas dans les classes sociales moyennes qui sont pour elles une distinction sociale, d’un nouveau style de vie physique et psychique.
On constate ce phénomène dans tous les pays qui ont un mode de vie similaire à la France. On observe en effet, dans la plupart de ces pays :
§ que les hommes s’investissent plus que les femmes,
§ que la participation baisse avec l’âge,
§ que parmi les disciplines pratiquées, on observe des investissements qui peuvent s’expliquer par trois variables essentielles :
o l’environnement physique et climatique
o la culture spécifique de chaque pays, mais aussi de chaque groupe social (ouvrier, employé, cadre, cadre sup. etc., ou mœurs de chaque catégorie socioculturelle)
o de la politique suivi par chaque Gouvernement
Cette première approche du panorama sportif nous révèle une image intéressante qui se rattache aux pratiques sportives. Cependant, il faut tenir compte, dans les réponses des sondés, que ceux qui pratiquent une activité physique ont du mal à les placer sous une dénomination qui reflète pour eux un engagement physique intense qu’ils associent à de la compétition.
Il faut ne pas exclure ceux qui pratiquent une activité sportive d’une façon plus large et en pleine nature (bicyclette en famille, marche, pétanque) en dehors des clubs ou associations.
Il convient donc de savoir de quoi on parle. Ici il s’agit de mettre en évidence des pratiques à caractère sportif qui se traduisent par un engagement physique repérable. C’est à dire ceux qui sont affiliés à des clubs.
Quelques données complémentaires issues des bilans fédéraux.
Les chiffres qui expriment le nombre de licenciés sont intéressants parce qu’ils ont l’avantage d’être moins ambigus que les réponses données aux sondeurs (IFOP, SOFRES ou INSEE)
Cependant, les chiffres des fédérations ne sont pas exempts d’ambiguïté. Si nous constatons une augmentation des pratiques sportives sur le plan général, les fédérations ne distribuent pas leur information d’une façon uniforme.
Prenons un exemple :
1971/ 100% | 1981/ 100% | |
Fédérations olympiques | 43.60% | 39.87% |
Fédérations non olympiques | 19.06% | 27.19% |
Fédérations multisports | 11.22% | 11.01% |
Fédé. scolaires – universitaires | 26.12% | 21.92% |
Nous permet de constater
§ que les disciplines non olympiques ont un développement supérieur aux disciplines olympiques,
§ qu’il existe une régression sensible des effectifs concernant les fédérations scolaires et universitaires,
§ que les fédérations multisports stagnent.
Il est difficile de donner une explication rationnelle à ce constat. De nombreuses causes interfèrent. Différents auteurs – Joffre DUMAZEDIER, Pierre BOURDIEU, Christian POCIELLO, Georges VIGARELLO montrent que les investissements actuels se font plus spontanément vers des formes de pratiques vécues comme :
§ moins contraignantes (pouvoir s’abonner quand on veut sans horaires – ex. : salles de musculation),
§ plus individualisées,
§ plus sauvages (en dehors des clubs, en dehors de structures établies. ex : tennis au sein d’un groupe d’immeubles réservé aux locataires),
§ moins coûteuses en énergie corporelle.
Une remarque est à considérer. Nous avons dit précédemment que la politique suivie par chaque Gouvernement était un facteur à prendre en compte. C’est vrai que le Gouvernement s’exprime notamment par des aides financières aux fédérations qui sont parfois importantes. Or malgré ces aides on s’aperçoit que le nombre de licenciés décroît. Par exemple, sur 3 disciplines olympiques que sont
§ l’athlétisme
§ la gymnastique
§ la natation
le nombre de licenciés accuse une régression entre 71 et 81 du nombre de licenciés, et ce, malgré une aide de l’Etat qui ne se relâche pas.
Nombre de licenciés | 1971 | 1981 | Aide budgétaire de l’Etat auprès de ces fédérations en 1979 (converties en € ) | |
Athlétisme | 3.77% | 2.63% | 1 151 752 € 1ere position des aides octroyées | |
Natation | 3.32% | 2.34% | 591 807 € 4° positon des aides octroyées | |
Gymnastique | 3.49% | 2.71% | 513 753 € 6° position des aides octroyées |
D’un point de vue global, le nombre de licenciés est passé de
§ 4 900 000 en 1969
§ à 9 900 000 en 1981
On peut supposer, à la lecture de ces chiffres, qu’un Français sur 6 est licencié. Or il faut considérer qu’un Français peut être licencié par son établissement scolaire et aussi au sein d’une fédération. Voilà pour ce qui est l’ambiguïté des chiffres dont on parlait ci-dessus. Certains auteurs estiment qu’un Français licencié possède une licence et demi en moyenne.
Pour essayer de cerner le nombre de sportifs dans notre pays, on peut prendre en considération l’aspect économique en interrogeant les fabricants de matériel sportifs (tenue, produits diététiques, revue, matériel etc…)
Par exemple on constate que la demande de skis de fond a évolué ainsi
1973 moins de 40 000 paires de ski de fond
1975 – 76 100 000 paires ont été vendues
1980 300 000 paires vendues
1982 365 000 paires vendues
or un skieur peut très bien s’adonner au ski de fond et, aussi, au ski traditionnel.
Nous ne retiendrons pas cet aspect quoiqu’approchant, notre éclairage se portera davantage sur les approches directes.
B. Cette pratique se distribue-t-elle uniformément selon les âges ?
La plupart des enquêtes, s’interrogeant sur l’engagement physique des Français, montrent que l’on assiste depuis une quinzaine d’années à une augmentation générale des pratiques physiques, cependant celles-ci ne se répartit pas de façon homogène selon les âges.
L’enquête de 67, faite par l’INSEE, signale une diminution de la pratique avec l’âge. Petits, les enfants pratiquent beaucoup et plus ils grandissent, plus ils se désengagent de la pratique assidue du sport. Depuis le constat n’a pas évolué.
Par contre, on note une recrudescence de la pratique d’un sport avec les personnes du 3° âge.
Plusieurs causes peuvent expliquer l’augmentation de l’investissement dans le sport (souvent néanmoins hors d’un club structuré) :
§ l’augmentation du temps de loisirs grâce à la loi sur les 35 h,
§ la transformation du système des motivations,
§ une transformation des modes de vie en rapport avec une lutte plus efficace contre les phénomènes de vieillissement.
C’est un constat généralisé, il y a un affaiblissement très net des investissements avec l’âge.
On observe notamment un abandon important de toutes formes de pratique à la fin de la scolarité. Une enquête de 1975 indiquait que 63 % des jeunes de 16 à 25 ans avaient abandonné toute pratique à la fin de leurs études. L’abandon est encore plus sensible chez la femme, où le chiffre de 73% d’abandon est atteint.
Les causes évoquées sont :
§ l’entrée dans la vie professionnelle pour 25% d’entre eux,
§ le manque de temps pour 50%,
§ le manque de goût à pratiquer, qui serait à rattacher aux pratiques vécues en milieu scolaire pour 12%.
Que constatons-nous, d’après les enquêtes de l’INSEE de 67 et ceux du Ministère de la Culture en 73 et 81 ?
§ Une diminution nette des investissements avec l’âge ; on passe de 60% de pratique entre 16 et 17 ans à moins de 10% à 70 ans.
§ Une augmentation des investissements à l’âge de 35 ans
o 10% en 67
o 17% en 73
o 28% en 81
§ Une augmentation des investissements à l’âge de 70 ans
o Pratiquement inexistant en 67
o 2% en 73
o 9% en 81
§ Une chute brutale des investissements entre 16 et 20 ans.
De nombreuses enquêtes et des auteurs signalent un investissement massif durant la période scolaire qui est estimé entre 85 et 87% (intra-scolaire) alors qu’il n’est que de 7% extra-scolaire d’après l’enquête de 1976 diligentée par le Secrétariat d’Etat.
C. Les femmes pratiquent-elles autant que les hommes ?
Malgré les préjugés tenaces liés à des croyances culturelles sur la nature « féminine », force est de constater que les femmes commencent à pratiquer le sport avec quelques succès. Elles sont néanmoins inférieures en investissement que les pratiques masculines, même si, au fil du temps, cet écart se comble, notamment dans les disciplines telles que :
o La gymnastique
o La natation
o L’athlétisme
o L’équitation
o Le judo
o Le tennis etc…..
S’il faut croire les pourcentages fédéraux. Il semble même que la femme pratique plus que l’homme et ce, surtout, avant 16 ans. Au delà l’écart subsiste.
Un tableau comparatif des investissements réguliers de l’homme et de la femme au sein des sports individuels, collectifs ou des pratiques dites hygiéniques (footing, éducation physique de maintien, etc.), et ce de 1973 à 1983 met en évidence :
o Les écarts sont restés les mêmes, avec néanmoins un avantage creusé pour les hommes.
o Que ce sont les sports collectifs qui présentent l’écart le plus grand.
Les bilans fédéraux confirment les faits, ce sont effectivement les femmes de moins de 16 ans qui pratiquent le plus.
Cependant en athlétisme en 1981 avec un âge voisin de 16 ans, il est dénombré
Environ 45 000 licenciés hommes
Environ 12 000 licenciées femmes
Et passé l’âge de 20 ans certaines fédérations, comme la Fédération française d’Education physique, attirent d’une façon sélective la population féminine.
On observe au sein de cette Fédération une évolution constante des effectifs :
1956 : 350 licenciés dont 80% de population féminine
1965 : 7500 licenciés
1975 : 140 000 licenciés
1980 : 240 000 licenciés ---à ce sont surtout les femmes de cadres moyens et supérieurs qui s’investissent.
D. Quelles sont les classes sociales qui investissent le plus les pratiques physiques ?
Nous venons de voir que selon le sexe et l’âge, les investissements dans le sport pouvaient être fortement différenciés.
Il est un autre paramètre qu’il faille tenir compte : la Catégorie Socioprofessionnelle-la CSP.
Classiquement l’INSEE propose un codage qui différencie 42 catégories socioprofessionnelles regroupées en 8 groupes :
§ Les agriculteurs exploitants (groupe 1)
§ ……
§ Cadres et professions intellectuelles supérieures (groupe 3)
§ ………..
§ Employés (groupe 5)
§ ……
§ …….
§ …….
§ Autres personnes sans activités professionnelles (groupe 8)
Chaque groupe comportant des sous-groupes bien entendu.
Les travaux actuels de la sociologie sportive inspirés de Bourdieu nous révèlent que « n’importe qui ne pratique pas n’importe quoi ».
Les enquêtes du ministère de la Culture signale que les classes laborieuses s’adonnent principalement aux sports collectifs et que les classes favorisées sont plus enclines à s’investir dans les sports individualisés. Par exemple les catégories populaires pratiques rarement le golf et les catégories des cadres dirigeants s’investissement peu dans les sports collectifs tel que le foot.
On apprend aussi, en analysant les chiffres avec la caractéristique d’un sport donné, que la pratique de type énergétique, où prédominent les qualités de vitesse et de force – c’est à dire que la représentation du corps mécanique est en jeu, d’un corps « machine » qui doit procurer un rendement, sont le fait des classes populaires.
On sait également que les qualités en rapport avec la prise d’information, l’écoute de soi avec utilisation de force extérieure (vent, houle, déclivité…) qui signalent une sensibilisation à dimension psychologique en rapport avec le plaisir (ici il s’agit d’un corps plaisir, ludique, sensible) seraient le fait des classes favorisées.
On constate aussi que l’évolution des investissements, selon les CSP de 67 à 81, fait apparaître que ce sont les cadres supérieurs et moyens qui s’investissent le plus. Cependant, il semble que l’écart se rétrécisse entre la pratique des classes défavorisées et celles des classes plus privilégiées.
Effectivement on perçoit
§ Une élévation constante des taux de pratiques des diverses CSP,
§ En 1967, les cadres moyens s’investissent moins que les cadres supérieurs (24% contre 32%),
§ En 1983 on assiste à un renversement de tendance : les cadres supérieurs pratiquent plus que les cadres moyens : 69% contre 51%.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela : économiques, habitus de vie, psychologiques (motivations), mode……
Comme toute étude sociologique, les conclusions doivent être comprises dans une perspective dynamique qui nous interdit de les considérer comme figeant une catégorie sociale donnée dans telle ou telle pratique.
Tout individu cherche à investir le domaine des pratiques de la classe sociale qui lui est immédiatement supérieure (sorte d’aspiration par le haut). Lorsqu’il y parvient, les pratiquants « traditionnels » et « légitimes » de la classe investie cherchent à se distinguer de nouveau en pratiquant autrement dans des « lieux réservés » ou en investissant de nouvelles pratiques. L’exemple du tennis est, à cet égard, significatif. On parle alors de démocratisation d’un sport ou d’une activité.
Il est important de savoir que ce phénomène, décrit ci-dessus, sur la pratique d’un sport se retrouve aussi dans toutes les manifestations humaines.
Des chercheurs ont voulu savoir et répondre au « pourquoi » des investissements constatés. Les travaux, tant en France qu’à l’étranger, révèlent que selon la classe sociale existent d’autres influences déterminées par « la famille », « le collectif ludique », « le professeur d’éducation physique », « l’entraîneur », les orientations vont prendre des allures différentes.
2. Tendances observées après 1985.
L’approche sociologique que nous venons de voir montre que les Français, dans leur ensemble, ont une représentation de leur comportement sportif comme n’étant pas « très sportifs ».
Or
A. les résultats de l’enquête de l’INSEP (publiés en 88).
Elle a concerné un échantillon de 3000 personnes représentatif de la population française de 12 à 74 ans.
A partir de cette date, les sondages s’établissent sur la base d’une liste préétablie de disciplines sportives. Le sport c’est d’abord, pour les sociologues de l’INSEP « ce que les gens font lorsqu’ils pensent ou disent faire du sport »
Cette idée débouche sur un questionnaire très ouvert, ne procédant pas à une définition préalable du sport mais conçu de manière à recueillir toutes les informations sur la nature et les modalités de pratique.
Quelques résultats majeurs proposés par l’enquête sous forme de remarques
1. Un fort développement des activités physiques et sportives depuis 1967
a. 73.8% de la population de 12 à 74 ans
b. 23.2 % de non pratiquants
2. parmi les pratiquants
a. licenciés 19.3% dont 11.3% licenciés compétiteurs
b. non-licenciés 41.2% (pour les activités faisant l’objet d’une licence)
c. activités d’agrément d’hygiène : 13.4%
3. Ce sont les femmes qui contribuent le plus à la croissance observée
a. En 1967 : 2 pratiquantes où il existe 3 pratiquants
b. En 1985 : 12 femmes pour 13 hommes
Par contre on observe 1 compétitrice pour 4 compétiteurs (avec licence). Les femmes sont plus nombreuses à pratiquer hors du système fédéral.
4. Si le développement des pratiques sportives touche toutes les générations, ce sont les seniors – 65 à 74 ans – qui s’y adonnent le plus.
a. En 1967 : 5% des seniors pratiquent
b. En 1985 : le pourcentage atteint 53.5%
5. On constate des distributions de pratiques proches de celles observées dans les années précédentes. Ceux qui pratiquent le plus restent les cadres – 90% de ceux-ci déclarent avoir des activités physiques, alors que les agriculteurs ne sont que 50% à pratiquer.
6. On peut remarquer que du point de vue de l’appartenance sociale, comme du sexe ou de l’âge, ce sont ceux qui étaient le moins engagés en 1967 qui ont connu l’augmentation la plus spectaculaire.
7. On observe une tendance à pénétrer toutes les couches sociales de la population quoique cette pénétration soit différente selon l’activité.
Le foot demeure un sport populaire.
Le tennis et le ski demeurent un sport pratiqué par les couches plus aisées.
Parmi les classes aisées, les pratiques de
| Parmi les ouvriers
|
8. Les pratiques sportives investissent tous les espaces – 25% des français pratiquent à l’intérieur de leur domicile – et aussi dans le temps. Beaucoup attendent les vacances pour s’investir.
9. Les fédérations sportives ont perdu leur monopole d’autrefois. Elles ne contrôlent plus que 25% des pratiquants, ceux qui sont licenciés. On observe un investissement commercial dynamique – salle de mise en forme, dans les structures de vacances dont la clientèle croit d’environ 4 à 5 % l’an.
10. La sociabilité sportive évolue. Aujourd’hui la logique d’affiliation – qui valorise l’engagement collectif – s’est progressivement substituée à une logique de l’accomplissement – qui use du collectif comme moyen et de l’organisation comme service. On a l’impression que le marketing intervient pour augmenter le nombre de pratiquants sportifs.
11. On constate une diversification des modes d’engagement sous l’effet de trois mécanismes :
a. Une importation des pratiques nouvelles telles que les sports californiens de glisse : surf, planche à voile, hobit cat, delta. Ces nouvelles formes de sport se veulent ludiques.
b. Une différenciation : de nouvelles façons de pratiquer des sports anciens. Ex en ski : le mono, le surf, les bosses, le saut, le kilomètre lancé.
c. Des combinaisons de sport : triathlon (natation + cyclisme + course à pied).
En conclusion, on peut dire que l’enquête de l’INSEP met en évidence une évolution de la pratique du sport que certains appellent « un véritable renversement des tendances ». Même si ce phénomène est très fort, il a mis plus 20 ans à se révéler.
On peut affirmer qu’aujourd’hui le phénomène sportif français touche toutes les couches de la population.
Cependant le modèle sportif de haut niveau n’est plus le seul modèle d’approche des pratiques. On observe une prise de distance vis à vis de la compétition, de la performance au bénéfice de pratiques qui privilégient le plaisir, le mieux-être, la pratique conviviale.
Néanmoins l’aspect dépassement de soi n’est pas exclus, au contraire. Il se trouve exacerbé dans les pratiques à haut risque (triathlon, longues distances, raid….) qui cohabitent avec les modèles de pratique plus détendus.
Enfin, l’enquête fait tomber un autre préjugé selon lequel il y aurait deux sortes de sportifs : celui qui regarde la télé et celui qui pratique. La grande majorité des Français s’intéresse aux sports : les émissions sportives sont suivies par 76% des pratiquants et par 58% des non pratiquants – qui le deviendront certainement un jour – et sont donc considérés par les services marketings des grandes marques comme des clients potentiels.
Quelques tendances actuelles
Nous allons choisir deux exemples pour imager nos propos.
Le premier concerne les pratiques de forme
Une enquête commandée par les organisateurs du salon « body-Fitness » - on observe :
§ Que plus de 20% des Français se livreraient entre 18 et 64 ans à une activité physique d’entretien ou de mise en forme de type musculation, fitness ou gymnastique d’entretien, soit dans une structure spécialisée, soit au domicile d’une manière plus ou moins régulière.
§ Ces pratiques sont plus féminines que masculines
o 25% des femmes, pour 18% des hommes
§ Elles se déroulent d’abord :
o 44% au domicile
o 26% au sein d’une structure associative
o 20% dans des salles de sport privées
o certains mixent entre le domicile et une structure
o 6% font du sport ailleurs (on pense au sein de l’entreprise)
o Chez les hommes, le taux de pratique décroît plus vite avec l’âge
o Par contre les hommes se montrent plus assidus que les femmes (67% font du sport 2 à 3 fois par semaine)
o On observe que les assidus pratiquent plus facilement à domicile
§ 31% tous les jours
§ 14% pour les pratiquants en salle
§ 10% pour ceux qui pratiquent en associations
o Avec l’âge, l’homme a tendance à se replier sur le domicile alors que la femme a tendance à se tourner vers les associations.
Le second est relatif aux pratiques sportives dites « informelles »
Le Credoc (Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie) met en évidence, lors d’une enquête réalisée sur un échantillon de plus d’un millier de consommateurs d’articles de sport âgés de 14 à 65 ans, un éloignement de la compétition au bénéfice « d’activités informelles » et conviviales.
Le Credoc estime que les pratiques informelles ont le vent en poupe. Elles touchent près de 25% des jeunes de 14 à 17 ans et 40% des individus de 18 à 65 ans. L’enquête de cet organisme met en évidence « une pratique en dehors des fédérations touche la quasi-totalité des disciplines sportives y compris des disciplines comme les sports d’équipe ou d’athlétisme traditionnellement pratiquées en club ». Bien entendu le taux de ces pratiques différent selon les activités :
§ 97% pour le patinage sur roues
§ 92% pour le ski et la marche-randonnée
§ 63% pour le tennis
§ 15% seulement pour l’athlétisme
§ 4% pour les sports de combat.
§ D’une manière générale, 61% des seniors de 50 à 65 ans sont des sportifs informels.
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