samedi 5 mars 2011

la lettre G et l'Etoile Flamboyante.

Mon propos vient de lectures maçonniques par lesquelles je souhaite démontrer que nos Frères auteurs n’ont pas cogité par simple nécessité de valoriser leur ego. Il y a bien une raison, une motivation à comprendre et à suivre ce que le Maçon apprend dans le livre ainsi que, je le souligne, il apprend dans ce qu’il vit, dans ce qu’il ressent dans la mesure où il perçoit en lui et dans la R.*.L.*. a une influence directe dans sa vie profane quotidienne. Je rejoins le postulat de Von Bertalanffy qui explique lorsque l’on a compris, intégré un système, ce même processus peut se calquer à tous les domaines de l’activité humaine. Ce  qui revient à démontrer que ce qui a été expérimenté dans le Temple doit être exploité hors du Temple. Lorsque la méthode est comprise, elle s’applique dans tous les Arts libéraux quels qu’ils soient. Ce qui est en haut est semblable à ce qui est en bas, ce, à tous les niveaux, à tous les degrés et dans toutes les directions.
Le symbolisme maçonnique est opératif, car, lorsque l’on réfléchit sur celui-ci, le symbole opère une transformation de la vision du monde du maçon qui découvre, qui évolue. Il ne sera plus le même, il ne peut rester le même. Tout l’intérêt et la force du symbole sont là, dans ses sens subtils.

Pour illustrer mon propos, je vais me baser sur l’Etoile Flamboyante.  

L’étoile s’inscrit dans un pentagramme dont la pointe est en haut. La pointe de chaque branche est le sommet d’un triangle isocèle. Les bases de ces cinq triangles se rejoignent pour former un pentagramme inversé dont les angles mesurent chacun 72°. Il est curieux d’ailleurs de constater que le donjon de Villeneuve Loubet ait cette forme et dont la pointe du pentagramme est orientée au Levant…. et cela n’est pas du au hasard, bien entendu.

Déjà l’on peut dire que sa construction est basée sur le nombre d’or désigné par la lettre grecque « pi ». C’est une proportion harmonieuse que l’on retrouve partout, dans la nature, chez l’Homme, et bien sûr dans l’architecture.

Reprenons notre symbole de l’Étoile du Compagnon et faisons comme les bâtisseurs de Cathédrales pour l’édifier. Pour ce faire procédons comme eux.
Mesurons d’abord notre « paume » de main. Puis, la distance, appelée « palme », entre le petit doigt et l’index quand les doigts sont écartés. Et enfin la distance du petit doigt à l’extrémité du pouce que nous appellerons « empan », toujours doigts écartés.
Nous constatons que :
La palme + la paume est égale à l’empan.
L’empan + la paume est égale au pied.
Et que le pied + l’empan donnent la fameuse coudée du Maître bâtisseur, c'est-à-dire la distance entre le coude et l’extrémité de la main.
Ces 5 mesures sont appelées « Quine » et matérialisées par la « Canne » du Maître architecte au Moyen Âge. C’était une tige partagée en 5 longueurs correspondant aux unités de mesures définies ci-dessus.

Nous utilisons le principe du nombre d’or : progression d’une mesure + une autre pour donner une troisième comme dans la progression de Fibonacci (1170 – 1240). 1+1=2 +1= 3+2=5+3 = 8 +5 = 13 etc…. Les matheux diront que c’est égale à 1 + racine carrée de 5, le tout divisé par 2.

Le Maître architecte du Moyen-âge démontre que la divine proportion est applicable à l’Homme, et on la retrouve aussi dans la nature végétale et animale. Le Maître est bien le pape des escargots alors que le Romain n’est que le pape de sa propre vérité révélée. L’harmonie est donc bien cohérente dans toutes ses manifestations et bien entendu l’est aussi dans l’esprit.

En d’autres termes, il faut qu’il y ait cohérence entre la Pensée, le Verbe et l’Action. Autrement il y a dysharmonie, c'est-à-dire tromperie. Si cette tromperie est inconsciente, c’est se mentir à soi et aux autres, si elle est consciente c’est duper l’Autre. Dans ces deux cas, le but véritable est occulté. Dans la réalité quotidienne ainsi que pour la vie en loge, pour nous Hommes et Frères, je ne peux affirmer « pratiquer la Fraternité, en Loge» si je pratique la calomnie envers un Frère hors de la Loge.
La question, ici, n’est pas de savoir qui est l’auteur de la médisance. Tous, ici, connaissons ou connaîtrons au cours de notre vie maçonnique, de mauvais compagnons, il faut l’accepter. La question est de savoir si ce comportement amoral est admissible de la part d’un Frère?
Pourtant, je fais un distinguo concernant le comportement « caméléon » du thérapeute ou du commercial. Le mimétisme va permettre, au thérapeute de sécuriser le patient afin qu’il accepte une thérapie adaptée, et au commercial que le client accepte le conseil d’achat pour le meilleur produit lui convenant.
Dans le cas du Frère qui calomnie c’est condamnable puisqu’il se parjure, dans le second cas c’est louable puisque aide à la sécurisation et que le but est moral et noble. Ce petit intermède, mes Frères, ne manquera pas de rappeler l’évocation du Pavé Mosaïque à chacun d’entre nous. Le carré noir n’est il pas blanc au recto et la face cachée de notre carré blanc n’est-elle pas noire ? C’est là où je voulais en venir.
Je pars de ma quintessence, de mon « v.i.t.r.i.o.l. », pour m’exprimer sous différentes formes. Cependant ce « Moi » profane est grossier, comme la pierre brute. A partir du Centre, de mon centre, le « Moi », les valeurs changent, évoluent : le haut est une fiction, le bas n’existe pas. Une chose est vraie : l’Evolution s’opère par la verticalité, le « moi » est ici où se trouve le « je suis », à ce niveau actuel. C'est-à-dire que je suis à tel niveau de mon évolution, à tel niveau de ma compréhension, à tel niveau de connaissance….. Et je suis toujours en train de progresser….

La plus grande découverte de notre époque est que l’Homme peut transformer les circonstances de sa vie en changeant ses pensées, ses sentiments, son maintien corporel. Ce n’est pas pour rien que les Maçons se réunissent dans un lieu tenu secret, connu d’eux seuls, obéissant à un Rite particulier. Le Temple intérieur et extérieur ne faisant qu’un, ici.
La pensée est fait de la synthèse du monde extérieur et du monde intérieur. Qui mieux que le symbolisme Maçonnique peut nous faire approcher la Connaissance ?
Par la réflexion, la méditation sur le symbolisme maçonnique, le Compagnon prend connaissance du monde qui l’entoure et que, petit à petit, il considère d’un œil nouveau,  projetant son propre « Moi » dans une évolution constante. On ne voit, reconnaît et comprend que ce qui nous est semblable. L’inconnu, d’ordinaire, nous reste masqué ou, pire, nous fait peur et donc nous le rejetons. Ce centre - le Moi - est matérialisé dans notre symbole maçonnique par un pentagramme inversé.
Venons sur la lettre « G ». D’où vient cette lettre au centre de l’Etoile Flamboyante ? Cette lettre n’est pas anodine. Elle est la 5° consonne et la 7° lettre de l’Alphabet…  A-t-elle gardé ésotériquement sa valeur primitive de 3 ? Ce qui nous donne 3 + 7 = 10 dont la moyenne est 5. « G » est bien une synthèse des 3 degrés. 
Lorsque je regarde la lettre « G » je ne peux m’empêcher de penser à un fœtus dans le liquide amniotique, prêt à naître, prêt à percevoir une autre apparence de la Lumière. Alors que dans le Cabinet de Réflexion, l’impétrant ne sait rien, il n’a aucune conscience de ce qu’il l’attend. Pour l’heure, il est centré sur lui-même, il est face à lui-même. C’est tout.

Lorsque l’App.*. a son salaire augmenté, il se revoit fœtus et sait obscurément que la Lumière qu’il reçoit est différente, plus intense. C'est le passage symbolique entre le stade de foetus , parfaitement constitué grâce aux outils, avec l’aide de l’Amour du Maître qui l’instruit, et le monde de la Lumière.  L'Appr .*. qui était jusqu’alors au Septentrion passe au Midi.

Avant, la Lumière devait être tamisée, après l'Apprenti peut alors supporter la vraie Lumière.

 Il va, à présent, pouvoir et devoir marcher seul. Tel le fœtus qui petit à petit a construit son Temple intérieur, il prend conscience de naître dans un Temple, sa Respectable Loge Mère. Le Temple intérieur se projetant dans le Temple extérieur : à partir de ce moment, l’un et l’autre ne font qu’un. Faut-il encore en prendre conscience. En construisant le Temple, le Maçon .*. se construit lui-même.

Les Loges françaises du 18° Siècle nous donnaient à rechercher la signification dans les termes : " la Gravitation, la Géométrie, les Générations, la Gnose, les Génies". Leur compréhension faisait entrevoir au cherchant la signification du « Graal », à la fois coupe et feu créateur, feu qui rayonne en lui et autour de lui.
 
·   La Gravitation est une force vibratoire qui relie les sphères, les molécules, les atomes entre eux. Celle-ci est de même essence, de même nature que l’intelligence interpersonnelle. C’est la même vibration, la même gravitation qui s’établit entre les Frères Maçons qui se réunissent en toute Fraternité. C’est aussi un moyen de communication employé entre plusieurs personnes qui se rencontrent et, sans mot dire, (sans maudire) comprennent. S’éveillent ainsi des régions mystérieuses du « moi » qui provoquent une divulgation intime que l’on peut dénommer prescience, une sorte de révélation, un « Euréka ». Certains l’appellent alors la force de l’intuition : cette lumière qui, d’un seul coup, éclaire, révèle l’inconnu et nous oriente vers le bon choix. Combien la connaissent et sont conscients de ce phénomène ?

·   La Géométrie est une science qui permet de rechercher l’harmonie dans les formes. Platon avait gravé sur le fronton de la porte de l’endroit où il enseignait « Nul n’entre ici, s’il n’est géomètre ». Curieux pour un philosophe ? Pas tant que ça puisqu’elle devient alors un Art consistant à rattacher des Idées aux Formes afin que cette forme symbole parle, s’exprime, agisse. Déjà Platon professait que les symboles – chez nous les outils – agissent concrètement sur notre esprit, sur notre âme. Pour être plus moderne, je dirais que la raison s’intériorise avant que le sentiment exprime la métamorphose du Frère, à la condition que le Frère veuille regarder ce qui se trouve derrière le symbole et découvre le pot au roses. Tel que l’on le voit à Florence ou sur une façade d’un immeuble niçois près du cours Saleya.
·   Par la Génération la vie soutient, sur l’abîme du temps, les Hommes, les animaux, les végétaux comme la Gravitation soutient, sur l’abîme de l’espace, les sphères. Telle la palingénésie, les Idées, les symboles, les Vérités, les actions, l’Amour transcendent les années, des aïeux aux enfants, des Maîtres aux Apprentis, le long d’une chaîne sans fin que nous devons préserver. Oui, cet Amour que je reçois, sans contre partie aucune, je me dois de la transmettre, sans aucune contre partie. Si ce n’est pas le cas, je suppute un retour sur investissement, et, alors, ce n’est plus de la Fraternité, c’est du biseness. Je ne peux m’empêcher de penser que l’homme est soumis aux impératifs de chaînes archétypales et générationnelles, dont chaque maillon est constitué de forces héritées, universellement présentes et dont l’ensemble constitue la structure de l’inconscient. Ce qui induit que le Symbolisme Maçonnique, en tant que pression archétypale, ne peut être considéré comme une vérité extérieure que d’aucuns peuvent galvauder, mais bien comme une Vérité psychologique. Le Maçon transpire l’Être – « Je suis », alors que le Frère qui entre dans le Temple en gardant ses métaux ne fait que paraître malgré son Tablier puisqu’il conjugue le verbe Avoir à tous les temps, verbe qui le rend jaloux, envieux, révélant là, un complexe d’infériorité préjudiciable à son élévation spirituelle.

·   La Gnose. Depuis la nuit des temps, l’homme éveillé, se pose ces questions : qui suis-je ? je viens d’où ? où vais-je ? Car si l’Homme vit dans un corps de mammifère, il est bien autre chose : c’est un être pensant, c’est un créateur. Je crée le bien ou le mal, tout en conservant mon libre arbitre, l’aurais-je oublié ? Sous toutes les latitudes, à diverses étapes de son histoire, les hommes ont tenté d’expliquer leur vision par l’introspection, leur relation au Cosmos, de réfléchir sur la vie et sur la mort. La pensée gnostique s’abreuve chez les penseurs Juifs, Egyptiens, Grecs et aussi Hindous, Chinois. Au centre de tout le Cosmos, se tient, debout, l’Homme qui figure le microcosme, confluent de tous les éléments et de toutes les puissances du macrocosme. De cette réflexion naît l’Homme nouveau : le terme « gnosis » : « Connaître » est issus de la même racine que « gignere » Engendrer. Comprendre la Gnose fait appel à l’intelligence intra-personnelle, la capacité de l’homme à comprendre, à réfléchir sur lui-même, par lui-même et pour lui-même. Où l’homme peut-il le mieux s’aider à se comprendre, si ce n’est dans ce Temple, au milieu de vous mes Frères, où la Parole circule ? Dans ce Temple qui est la projection de mon propre Temple intérieur.

·    Les Génies. Qui est l’Homme ? Vous mes Frères, moi sommes la somme de ces génies qui ont laissé une trace dans l’histoire. Je citerai Bouddha, Pythagore, Lao Tseu, et combien d’autres comme Mozart, René Guénon, etc. Nous sommes tous ceux-là puisqu’ils nous enseignent encore, qu’ils nous abreuvent de leurs savoirs. Il s’agit bien là du « time binding », c'est-à-dire que le savoir ne se perd pas mais qu’il peut continuer d’évoluer puisqu’il existe notre mémoire d’homme, consignée dans les livres ou dans la pierre. Déjà la bibliothèque d’Alexandrie, fondée en 331 avant JC, comptait plus de 700 000 volumes. Bien avant le sinistre Hitler, le Calife Omar, ordonna l’autodafé de tous les livres qui n’étaient pas conformes à l’enseignement de sa religion, car ceux-ci ne pouvaient qu’être pernicieux. Cet acte de fanatisme fut une grande perte pour l’humanité mais l’Esprit ne peut mourir. Il fut transmis sous le « Maillet » avec les premières Loges appelées « Dar el Echm » - Maison de la Sagesse - qui comprenaient les trois degrés d’initiation. 
  
Comment peut-il l’exprimer dans sa vie de tous les jours ? Les cinq branches de l’Étoile Flamboyante, en tant qu’acrostiche symbolique, me permettent de me le rappeler et, ainsi, me font agir.

Il peut s’appuyer sur les 5 sens : la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, et le goût qui déterminent pour chacun de nous la prépondérance de tel ou tel sens, celui avec lequel nous privilégions notre mode de fonctionnement et qui oriente notre vision du monde et, cependant, ce n’est pas uniquement que cela. La symbolique des sens permet aussi de détecter ce que la vue perçoit et ce que l’oreille croit entendre, tout est lié.
Ces cinq sens sont ceux-là même qui rythment les voyages de l'App\ lors de son initiation.
Il peut s’appuyer sur les symboles déjà connus je ne citerais que ces deux là :
·   L’équerre qui ne peut être dissociée du compas. Elle est l’attribut de la rectitude et, ainsi, de la mise à l’épreuve de la concrétisation à la loi. L’équerre s’associe à la pensée juste, au choix et donc au cerveau dit gauche. Le compas s’associe à la création, à l’amplitude de la Connaissance et donc au cerveau dit droit.

Les cinq branches de l’étoile flamboyante sont aussi l’Amour, le feu, l’air, l’eau, la terre que l’Homme va employer quotidiennement pour s’exprimer dans ses manifestations et ses créations. Mais derrière ces termes symboliques que se cache-t-il ? Imaginons un cercle que nous allons partager en 4 quartiers. Pour le profane, on va changer les termes, plutôt que d’Amour on va parler d’inconscience collective, d’intelligence cosmique. Pour asseoir mon propos, je vais donc transposer:
·   dans le 1er  quartier le terme de « feu » par volition, motivation, désir à faire…  enfin tout qui est de l’ordre de l’esprit - la spiritualité – ce « feu » relié à la 8° intelligence, celle de l’inconscient collectif, celle d’en haut – l’Amour. Certains verront ici le symbole de l’arbre dont les racines s’abreuvent dans les cieux, le feuillage en direction du sol, ou, comme à Marseille, dans la crypte St Victor, la vouivre qui descend des cieux …….en direction de la terre : l’Amour que le Frère doit puiser en esprit pour le matérialiser sur terre auprès de ses compagnons de Loge et dans son environnement social.
o  dans le 2ème quartier, le terme « air » par intelligence. En réalité il n’existe pas une intelligence mais sept. La logicomathématique, lexicale sémantique, la manuelle kinesthésique, la spatiale, l’audio musicale, l’interpersonnelle et l’intra personnelle
·   dans le 3ème quartier le terme « eau » par sentiments (au nombre de 4) qui se déclinent et se mélangent telles les couleurs primaires et qui, toutes, peuvent être positives ou négatives.  La peur, la tristesse, la colère, la joie.
·   et enfin, dans le 4ème quartier, le terme « terre » par notre matérialisation, notre production, notre manifestation sur l’environnement et que je perçois par l’intermédiaire de mes sens. La parcelle 4 est l’effet réalisé, abouti, matérialisé de la cause engendrée par le mariage du « feu » et de l’Amour, la naissance réelle parvenue sur le plan de la manifestation, celui de la vie actuelle. C’est dans celle-ci aussi que vont se manifester Eros et Thanatos.

Par la symbolique des nombres nous constatons que 4 est le premier nombre qui revient à la racine : 1+2+3+4 = 10 = 1
Le Chemin à suivre est bien le feu, la cause, qui puise son inspiration dans l’Amour, l’assimile par l’air, le ressent par l’eau et enfin le concrétise sur le plan visible. Le profane, lui, ne sait pas utiliser son « feu » créateur intérieur puisqu’il suit le chemin inverse du M.*., à savoir la manipulation, pour parvenir à ses fins et satisfaire ses desseins, créant la dispersion. Le chemin de la manipulation est celui pratiqué par l’ignorant souvent aussi auto manipulé par ses propres croyances, ses propres pulsions, sa soif d’avoir, ses névroses, ses compensations. Le Maçon qui n’a pas ces scories, ayant poli sa Pierre, se sert du feu, s’inspire de l’Amour. Il crée, cette force qui rassemble ainsi ce qui est épars.
Le 5 est le nombre de l’Homme conscient. C’est dire que l’effet – 4 ou concrétisation – est la résultante du 5 qui a fait son chemin consciemment à partir du 1 et de l’Amour.

Voilà aussi pourquoi Leonardo de Vinci représente l’homme parfait, bras et jambes écartés, inscrit dans un cercle et dans le carré – compas et équerre. (Certains parlent de quadrature du cercle). C'est-à-dire que le Maçon doit créer et manifester, s’exprimer, au dehors, à partir de ses talents innés et acquis dans le Temple et non le contraire. Je prends conscience de ma responsabilité de M.*. – qui se doit d’être un modèle – devant un profane.

Lorsque je demande à un élève de Terminale de me joindre sur une feuille de papier, en 4 lignes droites, sans lever la main, les 9 points tracés trois par trois, placés les uns au-dessous des 3 précédents et représentant un carré, il ne peut trouver la solution qu’en faisant le pas du Compagnon. C'est-à-dire en sortant du cadre, en explorant l’inconnu tout en restant fixé au connu, ainsi il progresse dans la Connaissance.

Enfin je conclurai par le Rituel d’ouverture :
Frère Premier Surveillant qu’avons-nous demandé lors de notre première entrée dans le Temple demande le Vénérable Maître en chaire.
La Lumière, Vénérable Maître, lui répond le Premier Surveillant.
Que cette Lumière nous éclaire !
En effet, pour les Francs-maçons, la Lumière représente la vérité et la connaissance. C’est en accédant à la connaissance et à la vérité qui ne sont pas révélées, au contraire des religions, mais à construire que l’homme se libère de ses passions, de ses peurs et de son ignorance. C’est de cette façon qu’il conquiert sa liberté.

Oui, le symbolisme maçonnique n’est pas insignifiant ni dû au hasard. Son utilité, comprise et ressentie profondément, sincèrement, façonne indubitablement l’homme, en fait un Maçon, fait naître un Maître digne de ce nom en toute humilité.

Novembre 2007

Tradition ou Dogme

Tradition ou dogme.

Ce qu'on a appris comme une "loi" lorsqu'on était étudiant et l'on a mis en oeuvre avec zèle pendant toute sa vie intellectuelle ou professionnelle devient vite un dogme impossible à contester sans remise en cause personnelle. Et malheureusement les catastrophes interviennent lorsqu'on ne voit plus le réel à force de le regarder avec une grille de lecture obsolète, nous dit Malakine.

Je sais il dérange, et parfois, sur les deux aspects de la politique politicienne qui fait débat aujourd'hui en France, sur le plan économique. Je dépasserai cet aspect pour essayer de disserter sur le dogme et la Tradition. 

Pourtant, cette phrase est juste, car ce qui était une vérité à cette date peut devenir catastrophique un peu plus tard. Pourquoi ? Entre temps tout a été bouleversé sur le plan des échanges, des personnes concernées, des valeurs acceptées. Par exemple si hier, la maitresse de maison se tenait derrière son mari pendant le repas - il y  pas si longtemps en 1955 encore en France - aujourd'hui l'épouse va, comme le mari, à la chasse aux rentrées d'argent et elle est devenue une consommatrice et donc un agent économique à part entière. Or la vision féminine n'est pas celle de l'homme. Elle sait avec brio respecter la loi de Say (économiste du XIX° S)

Le dogme est de considérer que tout est immobile, inchangé et on  - pour des raisons de confort intellectuel - le met au même niveau que la Tradition. De quelle Tradition parle-t-on ?

Reprenons le dogme qui est un mode de comportement figé lors de cérémonie et où, bien souvent, le participant se comporte ainsi pour obtenir quelque chose qui n'a plus rien à voir avec la croyance de ses ancêtres.

Peut-on imaginer encore aujourd'hui les remèdes des sorcières du Moyen-âge avec leurs magies, incantations, et breuvages qui donnaient certainement quelques résultats avec la science médicale d'aujourd'hui ? Cette "sorcière" ou "barbier" du roi appliquait une recette qui valait ce qu'elle valait à des malades indifférenciés. Aujourd'hui, ce qui est valable pour les économies l'est aussi pour les élèves. Les acteurs des économies ont une approches très différentes selon leur culture, leur recette, leur motivation, leurs ressources. On ne peut mettre en parallèle la manière de travailler d'un Chinois avec un Européen, d'un Danois d'un Espagnol. La conduite d'une  voiture ne se fera pas d'une manière identique sur autoroute ou sur une route vicinale, si je conduits un 4x4  ou une Porsche, si je viens d'avoir mon permis ou si je suis un vieux conducteur.

Ce que j'ai appris hier comme étant une vérité dogmatique dans mes livres de cours "d'économie et social", face aux expériences rencontrées, j'ai du adapté mes connaissances pour avancer en fonction des situations différenciées que j'ai rencontré. Le dogme est mort, il n'est plus adapté à nos vies d'aujourd'hui. Il faut sans cesse mettre sa créativité en phase.

Pour moi la Tradition désigne une transmission d'un contenu culturel, spirituel, intellectuel qui appartient à un peuple sur lequel ce dit peuple se reconnait. Le français se reconnait par exemple dans les personnages Astérix et sa troupe de râleurs et qu'importe l'origine première du Français. Comme le souligne Tri Yann, "je ne suis pas né Breton, je le suis devenu". Tradition vient du latin -traditio, tradere, de trans "à travers" et dare "donner" faire passer à un autre, remettre. C'est surtout un héritage immatériel, souvent philosophique qui constitue le vecteur d'identité d'une communauté humaine. C'est souvent une mémoire, une idée qui rassemble comme une conscience collective.

Nous avons des traditions musicales comme la musique celtique, des traditions folkloriques propres à certaines régions spécifiques. Mais cette Tradition s'inscrit aussi dans une philosophie acceptée par les Francs-maçon qui peut être de "réunir ce qui est épars", d'aller à la rencontre de l'autre et dépasser ce qui peut nous séparer afin de comprendre l'autre, rechercher chez l'autre et soi même ce qui nous unis. Vaste programme que nous invite à suivre Saint Exupéry.

Je pose la question, les Francs-maçon doivent-ils s’aider mutuellement dans la quête de la Vérité, ou doivent-ils céder à la loi de la Respectable Loge ? S’ils cèdent à la loi, il y a choix et qui dit choix dit séparation, division, rejet… Ceux-là vont à l’encontre de leur Tradition de s’aider mutuellement. Ne vont-ils pas à l’encontre de Saint Exupéry qui, dans le Petit Prince, dit « …. Ta différence, mon Frère, loin de me léser m’enrichit » ?

Cependant dans le  langage courant, le terme Tradition peut être employé pour désigner un usage, une habitude par une pratique prolongée au sein d'un groupe et nous voilà retombé dans le dogme. Ici, la tradition n'a rien à voir avec la Tradition expliquée plus haut qui accepte une évolution dans une façon de voir. La pratique et l'étude de l'ésotérisme se veut une recherche de la Tradition conciliant ou recherchant ce qu'ont en commun toutes les Traditions. René Guenon, Roger Arnaldez ont montré la voie en montrant ce qui pouvait être en commun dans les religions monothéistes et les philosophies antiques. Les textes sont ce qu’ils sont et sont soit des mots, qui appréhendés dans leur sens métaphorique apportent au Cherchant des pistes à étudier, ou des maux s’ils sont appréhendés dans leur sens littérale. Aujourd'hui, la Science avec une meilleure compréhension de la physique quantique et des nouvelles découvertes sur le fonctionnement de l'homme grâce aux études psychologiques modernes et à l'anthropologie, nous rapprochent mieux de la Tradition orientale du Bouddhisme par exemple. Désormais la Tradition essaie de rechercher les sources communes avec le chamanisme, l'animisme.

La Tradition est en fait une recherche d'une vérité qui semble avoir plusieurs couleurs et formes selon que l'on la regarde avec une grille de lecture ou une autre.

Cependant, attention que la Tradition qui est celle d'une ouverture des Travaux, par exemple, ne soit pas reléguée à un dogme. Si les Frères en ont perdu sa signification, sa substance moelle, alors la Tradition est devenue un dogme qui, ici comme ailleurs, enfume le pratiquant le rendant "idiot" et surtout manipulable.

Ce n’est pas pour l’amour de la mise en scène que  nos Pères ont écrit les Rites, ordonné l’emplacement dans l’espace les Lumières de la Loge. Chaque phrase, chaque musique, son, espace ont leur raison. Il appartient au Maçon d’en comprendre la signification s’il veut avancer dans sa quête. Que l’on soit Vénérable, Lumière de la Loge ou simple Maçon sur les Colonnes, écouter sans participer au Rite, c’est permuter le Temple en simple café du commerce au pire, en un club qui se veut sélect au mieux.

Quelle est la motivation du Frère ? Que signifie le Tablier pour lui ? Vient-il à la rencontre de la Tradition pour en percer les arcanes, ou simplement se reposer à l’ombre du Dogme pour ensuite s’élever, à l’ancienneté, dans les grades que lui offre la maçonnerie afin de compenser ce qu’il est incapable d’avoir dans la vie profane ? La réponse a son importance et appartient à chacun.




Evolution de l'individu : la naissance du Moi

Le devenir de l’Homme.
Qui suis-je ? où vais-je ? (1)

Pour répondre à ces questions il nécessaire de remonter à la source de notre naissance. Car avant de naître, il y a eu la procréation, la méiose qui est l’apport des 50% du patrimoine génétique et psychologique de chaque parent. A partir du zygote (cellule-œuf) issu de la fécondation, de nombreuses mitoses vont former un embryon qui deviendra le fœtus. Après la naissance l'enfant passe par un stade jeune et ce n'est qu'après la puberté et pendant sa vie adulte qu'il y aura maturation de ses gonades (glandes sexuelles) qui produiront des gamètes (cellules reproductrices: spermatozoïdes ou ovocytes). Les gamètes transmettent le matériel génétique (chromosomes) d'une génération à la suivante : ce matériel peut être étudié en réalisant un caryotype. Celui-ci est constitué de l’ADN et l’ARN.
Il est important de savoir que l’ADN ne renferme pas uniquement notre bagage physique comme notre couleur de cheveux ou des yeux, notre amour pour les maths ou la philo, ou l’explication de notre QI qui nous vient du…. Ou de….. Anne Ancelin Schützenberger professeur à l’Université de Nice nous explique aussi que la mémoire de l’ADN renferme les petits - ou vilains - secrets de nos aïeux. Aïe, Aïe, Aïe !
Et nous voilà à  notre naissance avec notre inné.
Pour mieux comprendre, il nous faut admettre que l’individualité englobe, entre autre :
·       un subconscient biologique,
·       un subconscient culturel.
·       un subconscient individuel.
Ils se manifestent par l’intermédiaire du monde des rêves, les comportements, les symboles personnels et/ou universels, les Archétypes. Tout cela va exprimer notre personnalité.

Essayons d’y voir plus claire en prenant des exemples.

Notre héritage biologique, nos troubles chromosomiques sont des critères qui  agissent sans que nous en ayons conscience. Le subconscient biologique agira sur la personnalité par la nourriture ingérée. Les individus carnivores ont une optique de la vie différente des végétariens. Les esquimaux développent des résistances à des maladies dues au froid comme les peuples d’Afrique ont développé une pigmentation de la peau pour contrer les effets du soleil. Tous ces éléments - nourriture, sol, latitude de l’habitat influeront considérablement sur les coutumes et styles de vie d’un individu par rapport à un  autre qui vit dans un autre coin du monde.

On est sûr que les blessures physiques ou psychologiques laissent dans notre mémoire un traumatisme qui s’inscrit dans notre chair ou notre psyché : il faut certainement d’autres méthodes, en complément,  que la verbalisation du choc pour retrouver la santé psychologique. Cet ébranlement transparaît à chaque souvenir du traumatisme, c’est normal, cela peut être un signe de guérison. Souvent aussi, ce souvenir inconscient provoque chez l’individu un phénomène d’évitement lié à cette cause qui remonte parfois à l’enfance, ou choc subi.

On peut fouiller plus fondamentalement encore avec le « Thanatos » ou instinct de mort et l’« Eros » ou instinct de vie qui nous vient de notre héritage animal. Nous avons conservé, d’ailleurs, beaucoup de comportements similaires aux mammifères. Depuis notre apparition sur terre, nos cellules se sont transformées selon le hasard et les circonstances qui en végétaux, qui en animaux, s’adaptant et se spécialisant particulièrement bien au milieu dans lequel ils vivent. Seul l’homme a pris le parti de ne pas se spécialiser. Alors qu’à cause de la modification du milieu ambiant des animaux disparaissent, seul l’homme renforce sa population. Il est le seul animal à courir, escalader, nager, même sous l’eau. (de l’autre coté du Miroir de K. Lorenz) . Et il a, depuis, appris à voler grâce à l’invention de l’avion.

Depuis Jung, nous savons que chaque individu baigne dans un inconscient collectif.

Les instincts, bien qu’identiques chez tous les Hommes, se manifestent différemment selon l’« Ethos » qui prend racine dans le subconscient culturel auquel nous appartenons : nos langage, comportement, habillement nous différencient selon le groupe social d’appartenance. Au nord de la Méditerranée, les habitants appuient leur savoir sur l’écrit alors qu’au sud, le savoir se perpétue par l’oral : deux modes de fonctionnement qui ont du mal à se tolérer et à se « parler ».

Ainsi l’homme sexualise son environnement. Par exemple le monde germanique inverse les valeurs sexuelles par rapport à la vision de la culture française : la soleil, le lune, le forêt, le mort etc. Nous percevons mieux le monde romantique allemand qui se manifeste superbement au travers de la « chevauchée des Walkyries ».

George Durand donnera une approche structuraliste basée sur une classification tripartite commune à tous les Hommes :
·       le réflexe de la verticalisation (enfer-ciel, rituels d’élévation, les hiérarchies) un des symboles majeurs est le phallus, représenté par le glaive, le sceptre et l’épée figurant, elle, le symbole de la pensée active,  de la création « Verbe – Lumière - son ».
·       le réflexe digestif lié à la transformation, à l’élimination (contenant - contenu, la crypte, l’athanor) représenté par le symbole de la coupe. On pourra voir ici la symbolisation de la femme. Ces deux éléments sont dissemblables. Toutefois le premier ne saurait être considéré comme supérieur au second. Tous deux sont nécessaires et complémentaires pour la manifestation du troisième réflexe, à savoir :
·       le réflexe cyclique (les saisons, la rythmique, la sexualité) symbole d’action représenté par la roue.
Le symbole de la roue est particulièrement fort. Nous pouvons lui donner deux interprétations :
a) Généralement on pense à deux schèmes, ceux-ci ont la même explication : le chiffre 13 qui correspond dans l’un

a1) les 12 mois de l’année - représentés par les douze signes du zodiaque. La terre parcourt sa circonvolution autour du soleil (le 13°). Au cours de sa ronde la terre manifeste les saisons en fonction de sa position.
dans l’autre
a2) aux apôtres Le 13° est le Christ qui se substitue au Soleil symbolisant la « vie ». Chaque apôtre manifestant la philosophie de celui-ci.

b) La roue est une circonférence qui manifeste l’action du moyeu - le Centre.
Il est intéressant de visualiser une manifestation sur un point du cercle. Elle va suivre le mouvement circulaire du centre. La position du point subit l’action du centre : ascension - chute ; progression - décadence. Nous pouvons ainsi comprendre la vie, la mort d’un produit, d’une idée, d’une civilisation.
Si nous considérons que notre place est au centre, notre rayonnement exprime des manifestations. Nous sommes nous même, créatif, actif, identique, et avons une attitude linéaire et stable. « Nous sommes dans l’ETRE ».
Si nous nous plaçons sur le plan de la manifestation - sur la circonférence nous sommes le jouet de forces, en nous inconscientes, que nous subissons. Nous manifestons la loi d’ascension et de chute alternativement. « Nous sommes dans l’avidité et dans la course au paraître encore et dans l’avoir toujours plus »

Il appartient à chacun de se déterminer : manifester la circonférence en « courant » après l’avoir, le paraître ou manifester le centre, manifestant ce que l’homme est, lorsqu’il a vu son « V.I.T.R.I.O.L. ».

Enfin, celui que nous connaissons le mieux depuis Freud, l’inconscient individuel qui prend sa source dans notre habitus primaire (Mère - Père). C’est Konrad Lorenz qui a décrypté le phénomène de l’« empreinte » auquel tout humain est sensible. Cette première rencontre avec.....l’Autre, ...les objets...., les événements..., s’ils sont chargés d’émotion vont avoir, la vie durant, un retentissement qui peut, à un moment donné, susciter des réactions irrationnelles, du moins incompréhensibles si l’on n’en connaît pas la raison.

J’ai évoqué ci-dessus l’importance de la méiose. Sur le plan psychologique, pour l’enfant, ses parents sont et ont le pouvoir de Dieu et ainsi, dans l’inconscient, se formeraient l’archétype de Dieu le Père et de notre Mère Gaïa, qui le suivront partout. Ce faisant, il verra la représentation externe d’un symbole avant de le découvrir en lui. C’est grâce à cette particularité, entre autres, que la résilience est possible d’ailleurs. Généralement ses parents, pour des raisons d’ignorances, le maintiendront dans l’erreur, comme eux l’ont été, depuis la nuit des temps. Chaque parent apportera une note particulière selon la culture dans laquelle il baigne.

On comprend peut-être mieux que l’empreinte liée au langage fixe un lien symbolique avec la réalité qui détermine un « étiquetage » culturel (Habitus primaire et l’Ethos). Ce codage est à l’origine d’une logique comportementale qui est une logique d’émotion. Celle-ci assure sa cohérence et sa prévisibilité que l’on retrouvera sous différentes formes chez l’individu.

Nous pouvons dire que l’Archétype de référence culturelle inconscient lié à une forte charge émotionnelle explique sa puissance affective autonome, responsable de perceptions et réactions irrationnelles. L’énergie engrangée qui sera réactualisée et libérée à chaque rencontre avec un stimulus symbole semblable déclenchera une réponse culturelle adaptée à sa logique.

L’enfant sera impressionné par ces divers « agrégats –subconscient- », qui une fois adulte, s’en servira comme mode d’expression.

Mais comme le souligne heureusement Ruffié «l’être humain demeure étonnamment éducable sa vie durant ». Pour le comprendre, nous allons retrouver deux voies qui l’ont impressionné en écoutant ce qu’il dit (par l’écoute active) et découvrir l’empreinte émotionnelle pour saisir leur impact.

Heureusement, en Europe ou dans le monde Occidental du moins, les symboles ou signifiants sont communs à quelques nuances près. Ce qui facilite la communication mais n’interdit pas les nuances. Ce sont celles-ci qu’il nous appartient de comprendre au risque de situations cocasses ou dramatiques.

Il parait important de ne pas perdre de vue, à notre avis, que la communication commence à l’intérieur de nous-mêmes. Nous avons 7 formes d’intelligence. A l’école, nous n’en travaillons que 4. Parmi les oubliées, se trouve l’intelligence intra personnelle avec laquelle nous nous parlons comme à un ami ou à un ennemi. Nous ne pouvons exprimer que ce que nous sommes. Emerson disait « ce que tu es crie plus fort que ce que tu dis » Cette expression sera un mélange des trois niveaux de notre individualité subconsciente qui se traduiront sur le plan hiérarchique comportemental par :
·       l’inconscient biologique, siège des instincts, donnera naissance aux besoins
·       l’inconscient culturel, siège des modèles et autres schèmes, donnera naissance à l’intensité de la force du vouloir
·       l’inconscient individuel, siège des complexes, donnera naissance aux désirs.
Le sens de progression allant des besoins physiologiques à satisfaire aux désirs provoqués. C’est le domaine de l’inconscient. La censure (le « sur moi » de Freud) refoule les désirs dans l’inconscient des individus. Les souvenirs de la vie parfois s’interpénètrent, se mélangent, à ce niveau. A-t-on le souvenir d’un rêve ? Est-ce un rêve, ou le souvenir d’une réalité vécue ? Parfois la ligne de séparation est floue ou difficilement définissable.

C’est le monde de la préconscience, puis, toujours en s’élevant, nous arrivons dans le monde de la conscience.

Après le stade de la conscience nous allons entrer dans l’imaginaire : c’est le monde des projets dont l’on n’ose pas accoucher à cause des résistances (les interdits acquis, des inhibitions depuis notre enfance par exemple ou les évitements anxiogènes.)

B) A partir de la conscience, plus ou moins vive – de l’imaginaire -, l’individu projette des schémas comportementaux en vue d’une concrétisation :
·       l’imaginaire individuel projette l’image du « Moi »
·       l’imaginaire culturel projette les symboles, le langage, les modèles ou les schèmes.
·       l’imaginaire biologique projette les images d’archétypes de nature biologique qui sont particulièrement représentées par la sexualité entre autres.
A ce stade, nous pouvons dire que le langage exprimé ou le non-dit, comme la gestuelle, imprime l’inconscient et qu’il s’exprime ensuite selon ce processus : imaginaire, langage, action puis résultat et conséquence.

Nous sommes sans cesse en train de communiquer : par nos paroles, notre regard, notre tenue vestimentaire, nos comportements et attitudes, nos gestes et par bien autre chose. La rétroaction, si nous sommes attentifs, permet de jauger de notre impact sur l’autre.

Il apparaît que nous sommes la somme de l’inné qui nous vient de nos parents, d’une somme d’acquis par notre expérience personnelle et aussi d’une somme de réactions  conscientes ou pas au présent de notre vie à chaque instant. Notre perception du présent est modifiée par ces diverses « lunettes », qui sont nos forces d’habitudes à penser comme…, à agir comme…, sans avoir une seule seconde, à l’esprit, que nous sommes les premiers responsables de nos pensées, de nos agissements et de leurs conséquences. Combien de fois, nous agissons en toute bonne foi, oubliant, tout bêtement par habitude, et donc par manque de vigilance, un critère important dans notre analyse qui fera basculer un prévisible succès en échec retentissant ? La vie est constamment en mouvement, jamais identique, tout se renouvelle, tout change. La loi de la vie est loi de renouvellement, de créativité pure, de changement. Un bloc de pierre subit les modifications de température, de pression du milieu ambiant, rien ne résiste à celui-ci comme le démontre par exemple la rose des sables. Ce qui est vrai pour la matière l’est d’autant plus pour la végétation, l’animal et pour l’homme. Cependant si l’animal possède infiniment plus de liberté que les plantes, pour l’homme nous devons diriger notre regard vers un autre domaine, encore plus vaste. Un animal est conditionné par son héritage biologique. L’évolution chez l’homme est plus psychique que physique. C’est dans le domaine de l’esprit que l’homme ira vers plus d’autonomie et plus de liberté.  Si le règne de la force de l’habitude semble étendre sa puissance dans le domaine de la matière, tout autant que notre psychique, il  est pourtant possible à l’homme, d’échapper à son emprise. Nous savons médicalement que nos cellules naissent et meurent donc se renouvellent sans cesse. Pour preuve, je suis fumeur, et suis addicté, mes cellules sont celles d’un fumeur. J’arrête de fumer, tout le corps médical, vous dira qu’au bout d’un certain temps, vos cellules sont celles d’une personne saine. Le fait d’arrêter de fumer provient du psychisme et non du physique. C’est dire que l’esprit a le dessus sur la matière. En a-t-on conscience ?

Tout thérapeute vous confirmera du caractère soudain de la délivrance de forces d’habitudes. Cela s’appelle la catharsis. Nous voyons bien qu’ici et très, voire trop, souvent notre histoire d’homme est une lutte au cours de laquelle s’affrontent deux tendances : l’inertie des forces d’habitude et le dynamisme de la force de vie. D’où l’intérêt de nous remettre en question, de conscientiser nos peurs, nos désirs, ce que nous sommes réellement, de répondre à ces questions, d’où je viens, qui suis-je, où vais-je et pourquoi.

Il ne faut pas que les forces d’habitude polluent notre mental. Prenons l’exemple du biologiste Baker de l’Université de Londres. Si nous plongeons des cellules d’un tissu vivant dans une solution colorante, les tissus vivants résistent à la pénétration. Dès qu’une action électrique violente entraine la mort du tissu vivant, la solution colorée pénètre immédiatement dans les tissus. Par analogie, si nous voulons que la Vie s’exprime dans le domaine de la pensée, nous devons nous affranchir des contraintes psychologiques du milieu ambiant anxiogène ou dans lequel on se sent être agressé. Il y a nous et il y a l’environnement – et par environnement j’entends l’univers politique, religieux, économique, votre voisinage, notre parentèle, etc.,  dans lequel nous sommes. Ce sont deux choses bien différentes. Ce que veut l’environnement n’est pas forcément ce que nous voulons pour nous. Un mental réellement vivant ne se laisse pas envahir par les colorants mentaux qui l’entourent.

Les expressions de ces courants d’habitudes sont multiples et en constante évolution : ce sont mon église qui me fait croire que…, le marketing économique qui me fait croire que…, la vision de sa Respectable Loge et de l’Obédience à laquelle l’individu est affilié lorsqu’elle est mal dirigée, de son parti politique, etc. Les habitudes mentales, telles que les dogmes, systématisations de la pensée, les pensées uniques en usage ici ou là, les croyances, idées fixes, distorsions cognitives, etc., jouent le rôle de colorants mentaux dont il est indispensable que le psychisme s’affranchisse s’il veut être disponible et choisir en conscience ce qui est bon pour lui et pour les autres.

Maintenant, à la lumière de ce qui précède, nous allons résumer les particularités des trois phases de l’évolution psychologique de l’homme. La 1ère est la période de l’enfance où le « moi » se forme, la deuxième est la période où le moi, s’étant constitué, se développe jusqu’à son complet épanouissement que l’on peut identifier à l’adolescence et enfin la troisième où le moi cède la place devant l’individu parvenu à maturité. (Période où justement l’individu brise son moi comme nous le verrons afin qu’il accède à ce qu’il est.) Pour mieux préciser ma pensée, chacun a été parent ou a été entouré d’enfants pour comprendre.

Lors de la première période, c’est la naissance du « moi ». L’enfant, de quelques jours, ne fait pas encore la distinction entre lui et sa mère. Au bout de quelques semaines, pourtant sa personnalité s’ébauche et va se renforcer au fil des mois, des années. Les 36 premiers mois sont primordiaux disent les psychologues. Le petit de l’homme imite, copie, il ne pense pas encore par lui-même. C’est là que les « colorants mentaux du milieu ambiant : préjugés, croyances ou systématisation de pensées rigides » sont les plus absorbés puisque l’enfant n’est pas capable de savoir ce que son environnement lui donne, lui apprend et prend sans savoir si c’est bon ou mauvais pour lui. Pour lui, papa – maman sont les archétypes du dieu vivant qui veulent son bien. Inconsciemment, il sait qu’il leur doit la vie, sa nourriture, son existence et son devenir. A ce moment tout ce qui provient de ses parents est un acte d’amour qu’il n’est pas prêt à remettre en cause. Penser que ses parents peuvent être anxiogènes est un non-sens. Dés que le parent délègue son autorité à l’école, la garderie, au voisin, tel le mouton de Panurge, l’enfant suit. Il subit l’enseignement culturel ambiant, aucune liberté, aucune initiative ne lui est accordée, il doit adhérer aveuglement aux opinions prédominantes du moment et du lieu où il se trouve. Si cet environnement est ouvert, initiatique, ce manque de liberté apparent lui permet de structurer ses apprentissages comme l’acquisition de la grammaire permet par la suite à l’écrivain de manifester sa liberté d’écrire. Où se trouve la limite entre une structuration de la personnalité et une déviance psychologique dont la puissance oblitère le jugement individuel de l’enfant ou de l’apprenant ou en Maçonnerie l’Apprenti ?

Que se passe-t-il dans un Atelier ? La similitude est grande.

Pendant les premières années de la vie, l’adulte s’installe dans le mariage, « fait son trou » dans la société économique puis, parfois, il se dit qu’il lui manque quelque chose ? Quoi ? Il se bat dans le monde matériel avec plus ou moins de bonheur et, un déclic, un manque se précise au niveau de la psyché. Il prend conscience que le spirituel est présent dans sa vie mais non suffisamment mis en valeur et qu’il faut en tenir compte. Certains entrent dans les Ordres, d’autres vont livrer batailles dans un Parti Politique, enfin quelques-uns frappent à la porte du Temple. C’est un nouveau départ, une remise en question : l’initiation n’est pas anodine, elle marque à jamais l’individu : il y a une manière de pensée différente de celle dont il a l’habitude. C’est un choc émotionnel certain.

1° Comme pour l’enfant, c’est la naissance du « moi ».

La personnalité maçonnique s’ébauche. Cependant la force d’habitude qui est sienne exerce son emprise toute puissante. L’Apprenti se trémousse sur sa chaise au septentrion. Il doit se taire. Il écoute, observe et petit à petit son comportement se modifie. L’Apprenti imite, copie mais ne pense pas encore par lui-même. Que connaît-il de la spiritualité maçonnique ? du symbolisme opératif ? S’il a la volonté de poursuivre, il  n’a aucun savoir et le pouvoir est détenu par le Vénérable Maître sis à l’Orient. Il n’est pas encore « Maçon », même s’il a droit au titre de Frère. Il cogite sur les Planches des Orateurs, sur les observations des Frères lorsque la Parole circule…. L’apprenti comme l’enfant peut subir l’envahissement des colorants mentaux du milieu ambiant (surtout si la Respectable Loge dans laquelle il se trouve, les Frères sont restés, malgré leur déguisement, des profanes. Qui, au lieu de rechercher la Vérité, comme ils disent, se servent de leur Tablier pour rechercher ici ou là un devenir compensatoire à leur triste vie. Malheureusement, ce cas serait assez fréquent puisque les 0bédiences font la course à celle qui sera la plus importante en nombre afin de prévaloir d’une audience auprès du Pouvoir). C’est, alors, le « dressage » appliqué pour répondre au besoin d’appartenance à ce groupe, à cet Atelier, à ce Rite là. Aucune liberté, aucune initiative mais adhésion aveugle au Rite, à la Respectable Loge, à l’Obédience. Il n’a que le droit de se taire et écouter !
Si l’impétrant se trouve dans un Atelier d’Initiés, tout lui est permis : on lui expliquera ce qu’est une Porte, donc la raison du Rite, ce qu’il apporte à l’initié et ses devoirs envers ses Frères, ce qu’est la Fraternité, sa responsabilité dans le monde profane.

Sinon, il y aura désillusion ou addiction au Rite qui viendra le bercer à moins qu’il ne sacrifie au Rite comme d’un moyen pour aller ailleurs en pérorant : « Je suis Maçon (quand il ne s’affuble pas du rang de l’office qu’il sert –ou dont il se sert-)  de la Respectable Loge de…   à l’Orient de …. ». C’est la confrontation de l’individu face au groupe dans lequel il vient d’être accepté. Ce que je dénonce ici est une manifestation d’une philosophie de masse, un « Mac-Donald » prêt à l’emploi spirituel, et non ce que d’aucun pense y trouver, un endroit où l’homme va se confronter avec lui-même et comprendre d’où il vient, ce qu’il fait et où il va. L’enfumage de l’Obédience, du Rite a détourné l’individu de sa quête spirituelle. A moins qu’un incident ne lui révèle son erreur d’être aller là, dans cette Obédience, dans cet Atelier…

Ce n’est pas une secte, ce n’est pas une religion, l’individu adhère à un groupe où se mêlent des discours humanistes, des rites, des symboles et où la fraternité est moins réelle que dans la vie de tous les jours. En adhérant à l’Obédience, il ignore tout de son devenir, il fait un pari sur la Respectable Loge comme le joueur sur un cheval au PMU. Parfois, il gagne, parfois, s’il est sincère, il perd. Mais au moins, lui en tire une expérience.

2° Phase de maturité du « moi »  c’est la période de l’adolescence, celle où l’individu n’est plus un enfant et non encore un adulte.

Petit à petit, l’enfant va essayer ses propres mécanismes, seul, à l’abri des regards. Son attitude d’imitation tend à disparaître. Il se rebelle : l’obéissance aux impératifs mentaux, aux consignes, aux interdits et mots d’ordre lui apparait dans toute leur puérilité. Les rythmes de la répétition, de la routine relèvent graduellement ce qu’ils ont de négatif ou de superficiel à ses yeux. Les défenses de la force de l’habitude vont bientôt connaître les premières fissures. Cela peut être constructif si l’individu d’imitateur aveugle devient créateur en se servant correctement des outils – les arts libéraux modernisés - dont il a appris l’usage à bon escient. Il ne s’incline plus aveuglément devant le fait accompli des valeurs proposées ou imposées, il ose douter et commence à repenser les problèmes et toutes choses par lui-même. Il tente déjà de se soustraire à l’action des valeurs établies par les forces de l’habitude mentale. Nous sommes à la fin de l’apprentissage. Une virilité psychologique s’exprime en lui, exigeant plus d’autonomie, d’initiative, de créativité et de liberté. Celle-ci est d’abord recherchée dans la libre affirmation de sa nouvelle puissance d’autonomie. Il souhaite alors devenir le chef (de sa propre vie principalement)…, il observe et critique – pour lui - le comportement de celui qui a encore l’autorité.
Puis, connaissant le maniement de tous les outils, excellant dans son travail, un jour, ayant épuisé toutes les possibilités d’expression, il comprend qu’il est prisonnier de ses propres créations. Alors vient le moment d’aller plus loin, de découvrir autre chose. Souvent atteindre le seuil de Peter est un révélateur pour l’homme honnête. Le « moi » perçoit les limites, il tend alors vers une réalisation plus profonde… il faut qu’il se dépasse.

Le Compagnon va, à ce moment-là, réaliser le parcours de l’adolescent. Il connaît les outils, leur utilité, le Rite. A un moment, soit ce Compagnon va au-delà du Rite, de l’Outil et découvre que le symbole est semblable à une poupée russe, soit alors il reste dans la routine, la facilité. A nouveau il est confronté à lui-même : aller chercher autre chose qu’il n’a pas encore vu mais qui attend là d’être sorti des ténèbres, peu importe la raison ? ou alors poursuivre et faire comme les faux frères,  attendre le moment que l’ancienneté lui autorise une décoration, un grade, un Office qui lui permettra de briller ?

Quelle direction ce Maçon va-t-il prendre ? Autre question essentielle : l’Atelier dans lequel il se trouve apporte–t-il au Maçon l’eau désaltérante qu’il recherche ? ou apporte-t-il au Maçon le moyen de briller rapidement ? Il est semblable à la roue : va-t-il choisir d’être dans le moyeu ou paraître dans la course à la poursuite de l’avoir ascensionnel que la circonférence l’autorise d’espérer ? Aller, dépasser la hauteur du moyeu, avoir plus que d’Etre ? C’est l’heure de vérité : que vais-je faire ? aller au-delà ? ou rester dans l’étroit territoire que je connais ? L’individu s’aperçoit – en a-t-il conscience d’abord ? – que l’état de rêve dans lequel il est plongé par l’action de la force d’habitude l’emprisonne ?

3° Phase de dépassement du « moi ».
C’est aller au-delà du ronronnement de la vie, du fameux « boulot, métro, dodo » à longueur de semaines, de mois, d’années. C’est aller au-delà du dépassement de soi s’il en a conscience. Va-t-il avoir le courage de passer cette porte ? Que risque-t-il d’y trouver ? Il est devant l’inconnu. Se pose alors la question : qui est cet inconnu ? si ce n’est que lui-même ! Sait-il que cette découverte va l’affranchir ?

J’ai rarement trouvé dans le monde profane, des individus qui allaient jusqu’à ce questionnement. Souvent les gens sont des être d’habitudes dont l’objectif est d’apporter une paye à la maison, de vivre mieux que le voisin, d’avoir ceci, avoir cela et si possible de posséder ce que le voisin n’a pas. Le terme « liberté » ne signifie-il pas en France, de faire ou pouvoir faire ce qui est défendu au voisin ? Nous sommes dans le monde du marketing où l’individu est lui-même pris comme un objet d’acquisition de richesse matérielle, toujours plus, toujours plus d’autres choses, posséder le dernier cri, « J’ai ! » et toi tu n’as pas. Dans le monde profane, lorsque l’individu va au-delà du dépassement du moi, il ne le montre pas, il est discret et heureusement il existe. Il Est et cela lui suffit.

Dans le monde Maçonnique, nous devrions le voir en nombre. Lui le sait, n’est il pas un Cherchant ? n’a-t-il pas été dans la Chambre de Réflexion ? Ne lui a-t-on pas appris ce qu’était le VITRIOL ? Là, devant lui-même, face à lui-même ne redécouvre-t-il pas sa véritable essence ? Du moins cette réflexion lui fait pressentir ce qu’il est ? Il est dans la  position des Vierges Noires. Certains symboles comme les 4 éléments deviennent réalité, il leur donne vie. Si ce n’est le cas, il n’est qu’un piètre compagnon affublé d’un costume de Maître. L’illusion est parfaite puisque tous le reconnaissent comme tel. Maintenant l’habit fait le moine. A la différence que le Compagnon costumé en Maître ne sait ETRE et joue dans le paraître retournant dans la poursuite de l’AVOIR et le DEVENIR. Le piège s’est refermé. Ce maitre, cet officier à qui l’on a confié un poste se trouvant sur l’Etoile de David parjure l’Initiation qu’il l’a fait Maçon.

Le dépassement du « moi » exige une acuité de conscience ainsi qu’une qualité de vigilance et une grande humilité. Nous ne pouvons les atteindre que par une vie intense avec un don total de notre être. Il est nécessaire d’avoir une certaine maturité. N’est pas Initié qui veut, n’est pas Eveilleur – pour le grade de Maître tant revendiqué – qui veut. Ce n’est pas le port du Tablier bordé de ruban rouge et du bourgeron que le Maître  EST. Cet habit rassure le possesseur et trompe les Frères Maîtres, donne un mauvais exemple au mauvais compagnon, voire manipule les Apprentis.

Je vous fais partager cet extrait de la Citadelle de Saint-Exupéry qui explicitera mieux que je ne pourrais le faire ce qu’est un éveilleur en devenir :

"Et celui là qui se couche dans le sable aux alentours d'un puits tari et qui déjà s'évapore dans le soleil, comme il marche bien dans son rêve. Et combien lui deviennent faciles les grandes enjambées vers la délivrance....

Mais qui marche véritablement s'abîme les chevilles aux pierres, lutte contre les ronces et s'ensanglante les ongles dans les éboulis....  Et l'eau, il l'a crée lentement avec sa chair, avec ses muscles, avec les ampoules de ses paumes, avec les blessures de ses pieds. A brasser les réalités contradictoires, il tire l'eau de son désert de pierre à la force de ses poignets.

Tu la connais ta vocation à ce qu'elle pèse en toi. Et si tu la trahis, c'est toi que tu défigures, mais sache que ta vérité est non trouvaille d'une formule..... car l'être neuf qui est unité dégagée dans le disparate des choses ne s'impose point à toi comme une solution de rébus, mais comme un apaisement des litiges.....

De même il n'est point de progrès sans l'acceptation de ce qui est. Si quelque chose s'oppose à toi et te déchire laisse croître, c'est que tu prends racine et que tu mues. ....

Bien heureux ton déchirement qui te fait t'accoucher de toi même car aucune vérité ne se démontre et s'atteint dans l'évidence. Et celles qu'on te propose ne sont qu'arrangement commode et semblable aux drogues pour dormir.

Car sache que toute contradiction sans solution, tout irréparable litige, t'oblige de grandir pour l'absorber......

Et toi même, si tu veux grandir, use-toi contre les litiges, ils conduisent vers Dieu. C'est la seule route qui soit au monde. "

Les Maçons sont bien les héritiers des Alchimistes d’antan. Certains poursuivent l’or quitte à se fourvoyer comme les faux monnayeurs tel que Trouin de Lisle qui abusa des Grands de ce Monde pour mourir à la Bastille le 30 janvier 1712, et d’autres, tel Fucanelli qui nous fit découvrir l’Œuvre. A chacun sa voie et sa vie.  

Le 27 juin 2010.