vendredi 25 novembre 2011

Comprendre l'économie

Juste pour mettre les choses en place, une petite explication pédagogique.
 Lorsqu'un couple veut s'acheter quelque chose pour laquelle il n'a pas les moyens financiers. Il a le choix d'aller à la banque pour faire un prêt et le banquier lui donne X €, lui demande de faire des remboursements de "tant" par mois qui comprennent le remboursement du capital emprunté + les intérêts. C'est ainsi que les banques font de la monnaie et surtout permettent une augmentation de la richesse.
 Je prends cet exemple : j'emprunte 10 000 € pour acheter une voiture, j'en prends pour 4 ou 5 ans et tous les mois, je rembourse X Euros. J'ai une voiture neuve, le fabricant est payé et la « machine » économique tourne correctement........
Ici, nous avons le consommateur, l’industrie et le pouvoir financier qui sont contents et surtout l’Etat qui gagne la TVA et en fin d’année l’Impôt sur les Sociétés. Tout baigne, tout le monde est content, c’est ce que l’on appelle la croissance. L’industrie vendant de plus en plus de véhicules, elle embauche, donc le chômage régresse. Surtout si notre production se vend bien à l’international, notre balance commerciale se trouve alors en excédent. Ce qui est le cas pour notre agriculture, notre industrie aéronautique, ferroviaire, nucléaire, entre autre.
 J'ai aussi le choix de prendre un crédit revolving.
Connerie sans fonds.
J'emprunte 3000 € - c’est les fêtes, je m’offre une télé 3D + des tas de petits cadeaux pour la famille, appareil photo, ipad, ipod, etc. - que je vais rembourser avec un tout petit intérêt – entre 3 et 4% - auquel s'ajoute, tout naturellement pour la sécurité de l'emprunteur (dixit le prêteur) - l'assurance du paiement - regarder combien cela vous coûte par mois et surtout combien de temps il va vous falloir pour apurer la dette..... Comme la société de crédit vous demande moins de 40 ou 50 €  par mois - captal + intérêt + assurance - vous en avez pour de nombreux mois, voire des années pour vous en acquitter. 
Comme notre besoin de capital est accru par les offres de la pub, - nous sommes une génération où il nous faut « tout, tout de suite », on veut jouir immédiatement des joies du progrès,  et l’on paiera plus tard, nous avons toute la vie pour le faire - vous prenez un crédit révolving chez Carrefour, chez Casino - avec leurs paiements différés -, chez "Cetelem", "Sofinco" ou autre "Cofidis" pour les spécialistes du revolving. Auxquels s’ajoutent les crédits à long terme comme l’habitation et la voiture…..
Cette philosophie est tirée des travaux « l’hypothèse de revenu permanent » de Milton Friedman, Prix Nobel de l’Economie en 1976. C’est une hypothèse très intéressante dans la mesure où le secteur marchand ne tombe pas en régression, sinon …la première victime est le consommateur (chômeur potentiel s’il travaille dans le secteur privé) qui s’y laisse prendre.
 C'est ainsi que vous vous retrouvez un jour à la Banque de France pour établir un dossier de surendettement.....
Cependant il faut être positif, grâce à cette méthode, vous faites marcher le commerce et la demande intérieure donc l'enrichissement de la nation (?), à moins que vous n’enrichissiez les importateurs des pays émergeants – avec les appareils informatiques par exemple, fabricants d’ordinateurs, de téléphonie, photographiques, etc. Merci beaucoup pour eux ! Au niveau de la consommation, la concurrence est vive. Les produits français font front aux produits du monde entier. Parfois, nous sommes gagnants – le vin par exemple – parfois nous perdons – les produits techniques. Qui se souvient des marques florissantes et exportatrices, jusqu’au début de la décennie 1990, Thomson, Brandt ou Bull « pourtant cette société est encore leader sur son marché, qui la connaît » ?
 Mais que fait l'Etat.
 Bé l'Etat qui est sûr de rembourser puisque chaque état est composé de millions d'individus qui travaillent et produisent de la richesse, va donc emprunter pour ses besoins qui sont colossaux comme chacun sait...... ici je ne dis plus rien..... si ce n'est que ce rappel.
Nous avons à peu près 55% d'actifs qui produisent de la richesse, moins ceux qui sont au chômage et 45% d'actifs qui gagnent leur argent dans les administrations de l'Etat, de la Région, du Département, de la Commune....... N’oublions pas que le secteur privé a une obligation de résultats (sinon c’est la faillite) alors que le secteur public a une obligation de moyens. Il suffit par exemple qu’un professeur ait bac + 5 pour être admis à l’Education nationale sans pour cela qu’il soit un bon pédagogue. Au  moins il occupe une classe. L’honneur est sauf.
Qu’est ce qu’un actif ? Sont considérés comme actifs les individus âgés de plus de 16 ans (l’école est obligatoire jusqu'à cet âge) jusqu'à l'âge de la retraite, 62 ans. Il est certain que l’on peut entrer dans la vie active bien plus tard et prendre sa retraite aussi plus tard comme le médecin qui poursuit son activité au-delà des 70 ans, ou l’acteur de cinéma qui ne prend généralement pas de retraite, tant qu’il peut se produire sur scène.
Eux aussi participent à la consommation des produits que le monde entier nous donne. Rappelez-vous en 1981, Mitterrand ferme les frontières aux nouveaux produits techniques que tous les français désirent mais que la France ne fabrique pas........ C'est le coup des magnétoscopes arrêtés et parqués à Poitiers....
Pourquoi Poitiers ? Parce qu’en 732, notre bon roi Charles Martel a arrêté les Arabes de l’invasion musulmane à Poitiers.
Malheureusement Mitterrand a été obligé d’accepter..... sans compter les autres produits d'importation d'Europe ou d'autres pays......désirés par le consommateur, ce qui a eu pour résultat tangible d'augmenter le départ des usines hors de France pour produire moins cher et d'augmenter le chômage.......
C’est dommage, car juste avant lui, le Premier Ministre Raymond Barre, à qui l’industrie reprochait l’invasion des voitures japonaises en France, répondait : « vous n’avez qu’à construire des voitures plus performantes ». Message reçu par Renault, qui quelques décennies plus tard, « avala » Nissan.  Raymond Barre était un économiste non un esprit dogmatique.
 Revenons au service de la dette. Nous avons un TRES FORT pourcentage d'administratifs - 45% - disséminés ici et là, qu'il nous faut payer à vie... (salaire + retraite) et comme la richesse de la France - bien que correcte, nous sommes la 5° puissance économique mondiale, ne suffit pas à couvrir les frais de nos administratifs (n’oublions pas qu’ils n’ont pas d’obligation de résultats, de plus il faut ajouter les frais de fonctionnement. Avez-vous entendu parler des RTT dues pour heures supplémentaires au-delà des 35 h ?).... Nos actifs du secteur privé n’arrivent pas à combler notre déficit commercial alors nous empruntons, empruntons, empruntons...... jusqu'à maintenant à un taux relativement bas - autour de 3% -
 Et comme nous avons toujours besoin de toujours plus d'argent, nous ne pouvons que rechercher les taux les plus bas.... qui malheureusement ont tendance à augmenter ces jours-ci.
Nous sommes comme ce client du crédit revolving qui ne rembourse pas le capital emprunté...... seulement, uniquement les intérêts et chaque jour, chaque mois, nous augmentons les intérêts de la dette comme ce consommateur du crédit revolving qui va emprunter à X puis à Y puis à Z puis se casse les dents sur la réalité, comme la Grèce, le Portugal, l'Irlande........
Que nous le voulions ou pas, c’est un principe de vie, lorsqu’il y a consommation, il y a un jour ou l’autre, présentation de la facture. Cette facture est valable sur le plan individuel et aussi pour les personnes morales. Lorsqu’une Société fait de mauvais résultats, elle est sanctionnée par le Tribunal de Commerce. Lorsqu’un Etat fait de mauvais choix budgétaires ou sociaux, il est sanctionné par les Marchés financiers. C’est le cas de la Grèce, l’Irlande, etc….
Ce laisser-aller est révolu. Pour conduire un Pays, il est nécessaire que le Gouvernement s’adapte à son environnement comme toute société marchande s’adapte à sa clientèle. Il devient urgent d’avoir une approche marketing responsable pour diriger un Etat. Il va de soi aussi que les habitants de ce pays doivent s’adapter au nouveau monde. Nous sommes dans l’ère de l’informatique et celle-ci n’existait, pas ou à peine, il y a à peine 20 ans. Les marchés financiers - ceux qui sont capables de nous prêter de l'argent ou de nous acheter de la dette - se posent la question sur notre capacité à rembourser 1° les intérêts, et 2° aussi le capital - qui, lui, est dépendant de notre capacité à produire de la richesse vive et marchande. C'est ce qu'a compris l'Allemagne qui est un des pays les plus actifs à vendre sa production.
Le pays qui emprunte pour investir le futur est maître chez lui, pas celui qui emprunte pour payer les intérêts d’une dette passée, celui-ci est esclave de l’emprunteur, comme l’adepte du crédit révolving est esclave de sa société de crédit.
Non seulement, il faut booster nos entreprises, booster notre ingéniosité à produire, booster notre créativité, booster notre réactivité, adapter notre cadre de vie à l’environnement mondial : c’est notre capacité à vendre notre productivité qui permettra à nos enfants d’avoir une retraite heureuse, non les lois obsolètes (35 h) et les finances en berne.
Mes amis, 2012 s'annonce difficile !