vendredi 14 janvier 2011

Que peuvent nous apprendre, sur nous, Axtérix et les Gaulois ?

Chacun connaît les aventures d’Astérix le Gaulois.

Mais sait-on que derrière chaque personnage se trouve une personnalité qui nous ressemble ?

Lorsque je demande à une personne de me donner cinq qualités et trois défauts, la première chose que fait mon interlocuteur est d’imiter la carpe. Nous nous ne connaissons pas, nous subissons plus ou moins notre vie. Alors que lire les aventures de ces savoureux Gaulois nous renseigne sur nous-mêmes. Merci messieurs Goscinny et Uderzo de nous en faire prendre conscience.

Choisissez le personnage qui vous plaît le plus parmi ces cinq connaissances... et trouvez votre miroir !

Le leader « Constructeur »
Il tire son pouvoir de ses compétences à créer, de ses savoir-faire, de sa capacité d’action. On peut tout lui demander, il sait tout faire, plus vite et mieux que tous. Par contre, s’il sait tout faire, il ne sait jamais à quel moment le faire, déterminer ce qu’il faut faire, quelle action entreprendre ici et maintenant.
Ce qui le caractérise aussi est sa force d’inertie. Une fois lancé, il ne peut plus s’arrêter. Il faut qu’il aille jusqu’au bout de la mission qu’on lui a ou qu’il s’est assignée. Il ira, telle la flèche, atteindre sa cible et écartera toutes les difficultés rencontrées sur son parcours - tant pis pour la casse. On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs. Le stopper ou lui faire prendre une autre direction pour le bien de l’entreprise ou de l’organisation peut s’avérer difficile.
Il est donc nécessaire de savoir manœuvrer ce style de collaborateur avec diplomatie ou pouvoir le diriger avec autorité légale et encore il râle.
Vous reconnaissez Obélix !

Le leader « Capitaine »
Il tire son pouvoir à analyser l’environnement en termes d’avantages et d’inconvénients. Lui sait ce qui faut faire et à quel moment le faire. Il sait hiérarchiser les priorités de l’organisation en fonction des objectifs à atteindre et les organiser dans le temps. Il est capable de changer de direction ou de se remettre en question en fonction des circonstances. C’est un rapide, il faut savoir le suivre. Pour lui le plus court chemin est rarement la ligne droite.
C’est l’analyste qui, par contre ne sait pas comment faire pour y arriver, qui a constamment besoin de son compère le producteur.
Vous reconnaissez Astérix.

Il est important pour le manager de savoir utiliser les particularités de ces deux types d’aptitudes qui sont complémentaires, de les fédérer, que l’une ne vienne pas annihiler l’autre, ou qu’il y ait lutte de pouvoir, ce qui occasionnerait pour le manager, perte de temps en arbitrage. Si ces deux qualités sont en harmonie, que chacun des acteurs possédant manifestement ce style de direction, reconnaisse le pourvoir de l’autre, elles seront assurément, une des clés du sucés de l’organisation qui les emploie.

Le leader « Gouverneur »
C’est celui qui est le chef, de par ses fonctions ou parce qu’il a été élu, peut importe. Il représente le groupe, l’organisation. Il a le statut de supérieur et est reconnu comme tel Sa fonction principale est de coordonner, d’être le lien permanent entre les tendances contradictoires du groupe qu’il doit fédérer. Sa position est nécessaire mais très vulnérable. Souvent il est déstabilisé quand il doit prendre une décision d’arbitrage au détriment d’un des leaders entreprenant ou producteur. En cas de crise aiguë, il « tombe », baisse les bras ne sachant que faire. Et pourtant, jamais il ne laisse à un autre les responsabilités et prérogatives de chef. Malgré tout le chef c’est lui et personne d’autre.
Vous reconnaissez Abraracourcix.

Le leader « Fédérateur »
Il tire son pouvoir de son charisme, de son aptitude à rassembler les autres autour de lui, à rendre un groupe, initialement hétérogène, homogène. Son pouvoir est irrationnel. Il opère sur le cerveau divergent, émotif et il agit plus par la séduction que par des compétences particulières rationnelles à l’instar des autres leaders cités précédemment. Il tire son pouvoir plus de son « savoir être » alors que les autres le tirent de leurs savoir-faire  Personne ne discute ses ordres ou ses avis, il est en retrait par rapport aux autres, il préfère prendre l’effet hélicoptère plutôt qu’avoir le nez sur le guidon. Il n’agit jamais directement. C’est le Sage, celui qui sait et qui n’intervient qu’en cas de recours et a bon escient. Puis il s’en retourne dès que la solution est acceptée par tous. Il peut être aussi la prise de conscience. Il est le médiateur. Quand tout va mal, quand la « pagaille » menace, il est celui qui permet le changement du type logique selon les circonstances.

Vous reconnaissez Panoramix, le druide.


Ces deux leader se complètent. Dans le style « administrateur », celui-ci a le pouvoir effectif et visible. De ce fait il prend les coups d’où sa vulnérabilité. Par contre, jamais l’intégrateur n’est attaqué, son pouvoir est invisible mais néanmoins reconnu et respecté. C’est parce que le premier peut être chahuté voire cassé et changé que le second restera le recours. Tous savent que sans celui -ci, l’organisation n’existe plus. Il permet la vie du groupe.
D’ailleurs, on le rencontre souvent sous la forme du Conseil en entreprise : il est dans l’entreprise sans en faire partie.

Le leader « Fédérateur négatif »
Tout comme le premier, il tire son pouvoir de son savoir être. Mais malheureusement, cela se retourne contre lui. Il a le chic (et chocs) pour que l’organisation le prenne pour « tête de turc ». Tous les malheurs qui surviennent, arrivent par sa faute... à lui seul (à tout seigneur tout honneur !). Tous sont d’accord pour l’accuser. Il canalise sur lui la mauvaise conscience des autres. Ce qui est extraordinaire est qu’il va faire l’unanimité de l’organisation contre sa personne. En cas de « pagaille » où tous se disputent et s’entredéchirent, lui, de bonne fois essaye de trouver, comme l’intégrateur la solution... et c’est là qu’il devient, de par son attitude, « la solution » : c’est lui le fautif, qui d’autre le pourrait ? Il réussit aussi à faire coopérer le groupe mais à son détriment et malgré lui. Il est le dernier recours quand tous les autres ont échoué. Mais lui joue son prestige, il est le seul à connaître sa valeur que les membres de l’organisation dénigre par ignorance.
Il peut paraître contre nature de parler de leader pour ce style de direction. Toutefois son pouvoir n’est pas contestable par le fait qu’il modifie réellement la structure du groupe par son action. Par sa seule présence, il va être acteur de changement dont les conséquences sont équivalentes à celles du type logique. Dans le groupe chaque acteur de l’organisation va sortir de son type de groupe naturel. Ce leader va créer l’environnement nécessaire au changement utile. En agissant en dernier recours, ce « mouton noir » va permettre au leader intégrateur positif de reprendre en main les affaires du groupe et au leader administrateur de rebondir. Ce qui est paradoxal, là aussi, est que le groupe va être le défenseur de ce mouton noir s’il est attaqué de l’extérieur au même titre que n’importe lequel des leaders du groupe. Son rôle n’en est pas moins celui d’un leader fiable et prépondérant pour l’organisation.

Vous reconnaissez Assurancetourix, le barde !

Cours sur le management d’après Goscinny et Uderzo et de mon expérience sur le terrain.