PNL : Approche des fonctionnements comportementaux de l’homme
2éme Partie;
Voyons comment l’homme peut modifier les différents niveaux qui composent son unicité.
Cette affirmation implique que tous les niveaux doivent demeurer en harmonie afin que l'ensemble puisse rester cohérent et contribuer ainsi à maintenir l'équilibre de l'homme. Je rappelle que les strates travaillent toutes en interconnexion, une pensée, une action va enrichir ou défavoriser toutes les autres de par les conséquences qu’elle entraine, consciemment ou non. Il existe une interaction permanente entre les différents étages qui composent l’individualité de chacun, entraînant des modifications possibles de l'un sur l'autre dés lors qu'une pensée ou action nouvelle se présente à quelque niveau que ce soit. Cette mise à jour est parfois une abréaction, une nouvelle source de connaissance, une expérience etc, qui va donc modifier, faire évoluer, jour après jour, la personnalité de chacun. Nous nous apercevons que, lorsque nous faisons changer sa signature à une personne, son comportement peu à peu se modifie, à son insu. A contrario, lorsque l’on analyse une signature, celle-ci parle à l’observateur. Il en va ainsi de tous les niveaux qui composent l’individu. Chaque strate se dévoilant en se manifestant à l’observant attentif.
Si cette interaction entre les niveaux ne peut pas s'effectuer librement, l'homme perd son équilibre et devient "malade", cette maladie pouvant se traduire par des perturbations énergétiques, mentales ou physiques. Dans cet esprit, la "maladie" pourrait être la dernière tentative de la nature pour conserver la vie…… mais quelle vie, quelle qualité ? La vie, dans ce système humain, répond ainsi à une dysharmonie par une autre, par un processus de compensation.
En a-t-on conscience ? Certains oui, la majorité non. Nous avons tendance à suivre une route que « l’on » nous assigne – pour ne pas dire ordonne de suivre au nom de… - ne pensant que rarement à remettre en question la direction donnée. Par amour, les parents éduquent leurs enfants. Qu’est-ce « éduquer » ? Le dictionnaire nous indique que le terme « éducation » est directement issu du latin educatio de même sens que ducere qui signifie conduire, guider, commander et « hors de ». L’éducation est, étymologiquement, l’action de tirer « hors de ». Je me pose cette question : tirer hors de quoi ? Tirer l’enfant hors de son innocence pour l’amener à l’âge adulte ? Se posent alors d’autres questions : l’adulte sait-il ce qui le « compose » ? Se connaît-il ? Enseigner est donc aussi éduquer mais éduquer n’est pas forcement enseigner. L’enseignement vient du latin « insignis », remarquable, marqué d’un signe, distingué, et est une pratique de l’éducation visant à développer les connaissances par le biais de la communication verbale et écrite et souvent non verbale. Nous nous apercevons que l’enseignement et l’ éducation demandent la connaissance de différentes notions que trop souvent les parents et leurs substituts ignorent, reproduisant et transmettant ce qu’ils ont appris et compris, plus ou moins bien. (Bourdieu dans la « reproduction » aborde le phénomène). Ces deux termes se distinguent de l’apprentissage qui permet à l’individu d’acquérir et de développer des savoir-faire particulièrement dans les domaines artistiques et techniques. Ce qui est dévolu aux parents est la connaissance de soi et de l’environnement dans un système « ouvert » alors que l’apprentissage est dévolu à une autre personne – l’apprenti, l’élève, fait souvent un transfert parental sur ce maître d’apprentissage ou enseignant - dont les compétences dans un domaine particulier est reconnu et qu’il transmet dans un système « fermé ». Je rappelle que le système dit « fermé » est un système reproductible puisque les données sont immuables alors qu’un système ouvert est un système où les données fluctuent selon, par exemple, la catégorie socio-professionnelle des parents. La sociologie distingue d’ailleurs l’habitus primaire, fixé par les parents, et l’habitus secondaire, dévolu à l’Education nationale. L’éducation inclut des compétences et des éléments culturels caractéristiques du lieu géographique et de la période historique. L’éducation n’est pas la même au XVIII Siècle qu’aujourd’hui ; de plus elle diffère selon les pays. Nous l’avons vu aussi, l’individu n’est pas pris dans son intégralité. Par exemple l’Education nationale n’utilise que 4 formes d’intelligence alors que tous en possédons 7 plus ou moins développées.
Nonobstant ces observations nous pouvons affirmer que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Ce qui explique les névroses, les psychoses, un mal-être certain. Le savions-nous ?
Il est admis maintenant que tous avons également 4 niveaux de conscience :
a) LE NON SAVOIR INCONSCIENT
C’est l’ignorance totale de connaissances, dans un domaine spécifique, pour lesquelles nous avons peut-être un potentiel à valoriser et exploiter. Cette ignorance ne nous gênera donc en rien dans notre vie. Il existe des sciences, des techniques, que nous ignorons. La connaissance est tellement vaste, et ce dans tous les domaines de la vie de l’homme, qu’un seul être ne peut, et ne saurait, tout embrasser en une seule existence. Il suffit de réunir des conférences pluridisciplinaires pour s’en rendre compte et ainsi mieux appréhender une solution à un domaine particulier. Chacun ignorant la connaissance de son collègue, découvre l’étendue d’un savoir méconnu et néanmoins réel.
La solution à la résolution d’un problème touchant la vie est tellement vaste que, comme la vérité, elle a besoin de plusieurs angles de perception pour l’appréhender au mieux.
b) LE NON SAVOIR CONSCIENT
C’est se rendre compte des lacunes dans son savoir dans un domaine particulier et avoir le désir d’acquérir de plus amples connaissances pour les combler.
Ce désir d’acquérir ce savoir particulier va demander des efforts et surtout de la persévérance. L’individu, au fur et à mesure que cette connaissance se livre à lui, en découvre toute la richesse centrale aussi bien que périphérique. Cet apprentissage touche tous les niveaux de l’individu. Plus son désir sera ardent, plus l’individu fouillera. Là, cependant peut se trouver un risque : confondre le but avec le moyen. L’objectif étant la connaissance de ce domaine d’activité pour en jouir, le moyen étant l’apprentissage, un investissement dont le retour d’investissement doit être la maîtrise. La possession de… ne doit pas masquer la raison, le désir qui l’a fait naître au risque d’une frustration et d’un mal-être.
c) LE SAVOIR CONSCIENT
C’est l’acquisition, l’aboutissement, la reconnaissance, la découverte ou redécouverte d’un certain potentiel. C’est une action que je fais en me concentrant sur ce que je fais, c’est une réflexion, une recherche. Cette période peut être longue, durer plusieurs années : un enfant de 6° qui veut devenir docteur en… sait qu’il doit compter sur la durée sans relâcher l’attention. Son désir d’aboutir devant toujours être stimulé.
Si je fais un parallèle avec l’âge de l’individu, à cet étage, j’ai mon diplôme, ma connaissance reconnue, j’ai le droit d’en parler. Souvent l’individu à ce niveau dit : « moi-je » et est capable de critiquer (donner son avis en positif ou négatif) avec une certaine autorité.
d) LE SAVOIR INCONSCIENT
L’individu a acquis un maximum de connaissances dans le domaine choisi, il en a la maîtrise. Il a appris, intégré un savoir, il agit maintenant correctement dans son domaine, d’une manière naturelle, sans fatigue. Cette maîtrise lui autorise une créativité dans son domaine. Cette connaissance est devenue un autre lui-même. Ici le mental n’a plus d’action, il ne réfléchit plus, il sait que…. Nous sommes dans la puissance de l’intuition si bien décrite par Malcolm Gladwell. C’est souvent le savoir de « l’habitude » qui autorise la créativité, l’expression personnelle. Une sonate de Chopin est reconnaissable et pourtant, sous les doigts de l’artiste interprète, celle-ci va prendre une dimension différente de celle de l’artiste créateur ; Chopin a la dimension originelle et originale tandis que l’apprenti reproduit à sa façon, calquée sur son propre ressenti de l’œuvre.
Si j’illustre mon propos je peux dire
à 2 ans, j’ai le non-savoir inconscient de la conduite d’une automobile (je ne sais pas définir ce qu’est une automobile pas plus que je ne sais dire qu’il faut un conducteur pour la faire bouger)
à 15 ans j’ai le non-savoir conscient de la conduite d’un véhicule (je me représente bien le véhicule mais je n’ai pas la technique de la conduite)
à 18 ans j’ai le savoir conscient de la conduite du véhicule (je passe mon permis pour valider mes connaissances nouvelles)
à 25 ans j’ai le savoir inconscient de la conduite automobile (conduire est devenu une série d’automatismes que je ne suis plus vraiment capable d’expliquer si ce n’est pas mon métier, je n’en ai plus que l’application mécanique non réfléchie)
Il est certain qu’un certain nombre d’individus vont d’un point A – la naissance – à un point B – la mort, sans rien avoir perçu de leur vie, parfois dans des douleurs tant physiques que psychologiques, on n’y peut rien. On ne peut que le constater, le regretter certainement, agir à leur place, nous savons que c’est impossible. Sommes-nous démunis ? Non, certainement pas. Nous avons des « outils » qui vont permettre de modifier à divers niveaux de l’inconscience la vision de l’individu qui, sans s’en rendre compte, va modifier l’ensemble. Nous avons pour cela un atout : « tout change, tout évolue ». Nous avons un autre atout qui est la conservation de bonne santé, d’absence de « mal a dit » que chacun recherche. Essayons de voir dans chacune des parties de son unicité comment il peut aborder ces changements internes de sa réalité. Ce que nous allons rechercher là, est l’action juste de son savoir inconscient. Ce que les tennismen appellent la « zone », les as du tatami le « do » et ce que chacun d’entre nous appelle l’efficience dans l’action, sans fatigue. C’est la qualité d’un rendement permettant de réaliser un objectif avec l’optimisation des moyens engagés qui composent notre individualité. C’est transformer le terme « travail » par plaisir de… Il faut se remémorer ce qu’est le travail dans le langage populaire. Travailler vient du latin populaire tripaliare, signifiant « tourmenter, torturer avec le trepalium qui est un instrument de torture formé de trois pieux. Le mot est utilisé au sens d’activité productive depuis le XV° Siècle. Ce qui en dit long sur notre vision de l’activité de l’homme encore aujourd’hui.
1° Connaissance du niveau Physique
À ce niveau, on ne cherche pas à travailler sur le « pourquoi » mais sur le « comment », à corriger la déviance si déviance il y a. Il n’est pas rare, qu’au cours de ces exercices, remontent à la surface de la conscience d’« émanations » des autres strates de l’inconscient. Ceci dit, même en absence de déviance psychologique, l’intérêt de la découverte de tous nos sens est profitable en soi.
Il est essentiel de connaître le ou les sens que nous privilégions dans notre quotidien. Sommes-nous un visuel ? un auditif ? un kinesthésique ? ou un mélange de deux, voire des trois. Nous allons agir en cohérence avec le sens que nous privilégions. Qui n’a entendu cette question : « tu vois ce que je veux dire ? ». Or dans cette question la vision et l’audition sont sollicitées. Si notre interlocuteur privilégie le toucher, il va recevoir l’équivalent d’une décharge électrique : il va faire les yeux ronds et vous reposer la question car il a besoin de traduire dans SON langage à lui, ce que vous venez de dire. Nous pouvons aussi remarquer, chez une personne qui utilise un sens en particulier alors qu’un autre est en sommeil, un changement lorsqu’il se met à utiliser ce sens assoupi. Se faisant, il réveille des synapses endormis, qui enfin sollicités, vont être à l’origine d’un dynamisme nouveau.
Nous percevons le même phénomène lorsqu’un gaucher se met à écrire de la main droite et vice versa. Généralement, la rapidité de compréhension s’accroit. L’individu active des zones du cerveau qui sont rarement sollicitées consciemment.
Le psychologue le sait très bien, un individu qui marche trop près d’un mur, la tête baissée indique une perte de dynamisme souvent due à une perte de confiance en soi. Alors, il va lui demander par exemple de compter des objets placés en hauteur entre son domicile et son cabinet comme, par exemple, le nombre de volets peints en bleu ou en vert. À terme l’individu concentré sur le challenge ne pense plus à sa problématique, d’une part, et se trouve dans l’obligation de lever la tête d’autre part. Il devient quelqu’un d’autre puisque ses priorités changent, il se métamorphose.
Par ces quelques exemples, on constate que changer la façon d’agir physiquement, c’est-à-dire concrètement, modifie, de fait, le comportement de l’individu. En effet chaque comportement physique, chaque attitude dénote, inconsciemment un sentiment de bien-être ou de malaise, un sentiment de méfiance ou de confiance, etc. On peut donc multiplier les exemples :
- s’exercer à marcher les pieds parallèles au lieu de marcher les pieds indiquant 10 h 10,
- serrer la main paume dans paume plutôt de prendre que les doigts de la main, etc.
De la même manière, modifier l’écriture, comme :
- agrandir les l,
- mettre la barre des t,
- descendre les p, les q,
- bien faire, et du bon coté, la boucle inférieure du f,
- assumer sa signature, c’est-à-dire son identité, en écrivant d’une manière lisible son prénom et son nom et ensuite les souligner sans oublier le point. En effet son propre nom n’est-il pas le mot le plus important pour celui qui le porte ?
Tout cela amène des transformations comportementales positives. Il est certain que ces quelques exercices, qui peuvent surprendre par leur simplicité j’en conviens, sont pour ceux qui s’y risquent, un véritable challenge et, surtout une garantie de succès ! Quelle joie lorsque l’individu, enfin, maîtrise le geste adéquat ! Cette nouvelle maîtrise du mouvement « sculpte », de manière plus harmonieuse et plus fluide, sa façon de regarder le monde et son environnement, lui renvoie cette fierté d’être lui-même et d’avoir sa place là où il est. Il a vaincu une mauvaise habitude, une addiction et, de ce fait, a reconquis son unicité véritable. Quelle belle récompense. Il ne perd pas sa personnalité, il perd son auto-masque en s’affirmant.
Nous sommes ici dans un travail des sens, sensations physiques, qui agissent de l’extérieur vers l’intérieur. Je force sur les muscles de… pour arriver à la perfection de tel geste qui, maintes fois répété, deviendra un automatisme choisi, intégré que je saurais utiliser à bon escient. Ce travail est long, difficile, il demande de la persévérance, du courage et de l’endurance, ainsi que de l’abnégation et un renoncement à la solution de facilité. Si ce geste est initialement considéré comme insurmontable il deviendra vite plus facile, plus rapide, plus automatique, plus naturel. Nous sommes dans l’acquisition des gestes et habitudes corrects et stimulants.
Comme l’enfant, qui de la maternelle au lycée, apprend la maîtrise de chaque lettre, de chaque mot, de leur signification, de la grammaire et du bon emploi de la conjugaison jusqu’à la maîtrise de la phrase l’éternel élève de la vie que nous sommes apprend un langage approprié pour se comprendre lui-même et s’accepter dans son évolution inéluctable. Possédant correctement les outils, il peut laisser sa créativité se développer pour exprimer ces idées. Plus l’on crée et plus l’on a envie de créer pour honorer les dons que la vie nous a confiés.
L’homme a, à contrario de l’animal, la possibilité de construire des instruments qui vont étendre sa perception du monde physique : le microscope et le télescope pour la vue, les amplificateurs de son pour les oreilles, la voiture pour les jambes et combien d’autres inventions encore. C’est-à-dire qu’il améliore ses sens atrophiés (par rapport aux animaux) de par sa pluridisciplinarité naturelle.
Toutes ces inventions modifient la perception de son univers. Les vérités ne sont pas perçues de la même manière selon la direction ou la distance qui nous en sépare. La description de la terre à 5000 kms ne sera pas la même qu’à 1000 mètres . L’art de construire une habitation n’a plus rien de commun avec ce qui se pratiquait il y a 10 000 ans et les gratte-ciels d’aujourd’hui.
Ces nouvelles perceptions du monde extérieur peut aller jusqu’à métamorphoser tous les niveaux de son unicité. Faisons cette expérience.
Par exemple disposons, dans une coupelle des billes blanches et noires, à une certaine hauteur, celles-ci apparaitront comme une tache grise. C’est ainsi que l’Univers nous apparaît matériel ou spirituel selon l’échelle d’observation que nous utilisons. A une certaine hauteur, le télescope rejoint ce que nous voyons dans le microscope électronique. Le physicien suisse Eugène Guye a énoncé une des lois les plus importante s’appliquant tant au domaine de la phénoménologie matérielle que psychologique : l’échelle d’observation crée le phénomène. Notre conduite dans la vie, notre caractère, nos opérations intellectuelles sont régies tout comme de simples sensations par le même mécanisme. Heisenberg exprime l’importance de l’interaction et les interférences existant entre tous processus d’observation quotidienne. Dans le monde de l’infiniment petit, elles deviennent considérables, mais ce n’est que dans le monde de la pensée qu’elles revêtent toute l’ampleur de leur action. Dans le monde atomique, nous ne voyons JAMAIS un électron libre, nous l’apercevons qu’après l’inévitable observation de notre analyse. Dans le monde de la pensée, une idée émise peut perturber celui qui la reçoit tout comme notre regard peut le perturber et engendrer la perturbation. Il y a là, tout comme dans la mécanique quantique des causes identiques produisant des effets similaires : il y a des risques d’interférences se produisant entre « l’observateur » et « l’observé ». C’est ici qu’apparaît la manifestation, la dualité dans la compréhension de la « totalité-une », de la « globalité-tout » : l’objet est par le sujet et le sujet est par l’objet.
Combien de fois avons-nous ressenti n’être qu’un, UNITE, avec un paysage, une symphonie, un tableau, l’être aimé ? Face à ce que l’homme « voit », l’infiniment petit, l’infiniment grand, le changement d’échelle, jusqu’à l’observation du monde atomique, ne va-t-il pas se demander si ses croyances, son système de valeurs ne vont pas révolutionner cette vision ? En d’autres termes, l’homme, mis en face de ses modifications sensorielles, fait évoluer sa vérité qui n’est vrai qu’ici et maintenant dans cet instant présent et différente l’instant suivant. Si je prends un court de tennis, apparemment ils sont tous identiques. Apparemment seulement car le terrain peut présenter une réalité bien différente – plastique, terre battue, herbe. Quant à l’entourage, il diffère par les gradins, la localisation géographique, l’orientation, l’action du vent, le public, l’ambiance... Or le joueur doit maîtriser toutes ces données, en plus de sa gestuelle, sa technicité, pour laisser aller sa créativité, son génie, son jeu naturel.
Pourtant il faut se rendre à l’évidence, la majorité des gens refuse d’aller au-delà de ce qu’ils ont l’habitude de ressentir. Ils refusent, par fainéantise, peur ou confort de l’habitude, de changer leur perception et, de par le fait, leur conception mentale.
Faisons cette expérience. Alignons trois points espacés de deux centimètres sur une feuille de papier, puis deux centimètres plus bas et alignés sous les trois premiers points, reproduisons une nouvelle suite de trois points, ainsi qu’une nouvelle ligne de trois points 2 cm plus bas. Nous aurons ainsi neuf points formant un carré avec un point central. Maintenant, nous allons par quatre droites joindre les neufs points SANS lever le crayon de la feuille et sans repasser sur une portion de trait déjà tracée. Combien vont-ils réussir cette expérience ? Peu, très peu. Pourquoi ? Ce carré de 9 points représente symboliquement le monde « carré » (bâti dans notre esprit depuis notre enfance) aux bordures infranchissables tel le Rubicon l’était dans le droit Romain. En effet aucun général n’avait l’autorisation de le franchir puisque ce cours d’eau servait de frontière entre l’Italie Romaine et la Gaule cisalpine. La loi protégeait ainsi Rome des menaces internes. Jules César osa le traverser avec ses légions armées. Il viola ainsi la loi du Sénat et prononça la célèbre phrase « le sort en est jeté – alea jacta est ». Chacun sait jusqu’où ce franchissement mena César. Or nous sommes tous des César en puissance. Lui, comme beaucoup d’autres, ont réussi à joindre les neuf points par 4 droites sans lever le crayon de la feuille de papier. Celui qui a le courage d’aller au-delà des limites que « son monde » lui assigne, franchit le Rubicon. La vie et son avenir lui appartiennent à la condition 1ère d’avoir la maîtrise de ses sens et de sa gestuelle. Ce faisant, il agrandit son domaine de connaissance, se l’approprie.
Pourtant, pour celui qui ne sait, ne veut ou ne peut franchir le Rubicon, le risque est grand d’être déstabilisé s’il brave l’interdit. Un arbre habitué a subir la tempête durant sa croissance aura tendance à suivre le sens du vent, tout comme un individu suivra une orientation erronée toute sa vie, persuadé d’accomplir sa destinée. Or il vit, il a en lui l’essentiel pour résister à la force du vent ; essentiel comparable à un sac d’or sur lequel il est assis sans qu’il le sache. Pour preuve, si on replante l’arbre dans un endroit plus propice, à l’abri de la tempête, il se redressera peu à peu, avec l’aide d’un tuteur, retrouvant ainsi sa réalité d’arbre qui est de tendre ses branches vers le ciel pour abriter la vie.
Un arbre ne peut rien décider par lui-même, alors qu’un homme a son libre-arbitre. Cependant on ne peut aller contre le libre-arbitre de celui-ci. L’individu a l’habitude de saisir son environnement d’une certaine manière qui représente la vérité à son esprit. Sa perception actuelle, à laquelle il est habitué (du latin « habituari » - avoir telle manière d’être – dérivé d’habitus ((primaire ou secondaire) qui se traduit par coutume) le maintient enfermé dans la prison du carré des neuf points cité plus haut. Ces personnes, qui refusent le potentiel qui est en eux, se dotent d’un filtre protecteur, car braver l’interdit les perturbe. Cette lunette déformante atténue et déforme leur perception masquant la réalité. Afin de conserver un confort paresseux ils inventent de fausses excuses. Ce qu’ils voient à travers leur filtre tronqué est leur vérité et ils y tiennent, ils sont persuadés d’avoir raison et s’y cramponnent comme à une bouée de sauvetage. Ce filtre prend généralement sa source aux niveaux de l’émotion et du mental.
À présent il est important d’évoquer la relaxation, c’est bon pour le corps et profite à l’esprit. Lorsque la faim tenaille, ou que la douleur fixe l’attention, ou que le souci accapare l’esprit, il est nécessaire de rechercher l’apaisement afin que l’esprit puisse fonctionner correctement.
2°Connaissance du niveau émotionnel
Avant d’aller plus avant dans la connaissance de ce plan de l’unicité de l’homme, laissez- moi vous donner à lire ces quelques lignes du «Petit Prince» de Saint-Exupéry.
C’est étrange, dis-je, au petit prince, tout est prêt : la poulie, le seau et la corde…
Il rit, toucha la corde, fit jouer la poulie.
Tu entends, dit le petit prince, nous réveillons ce puits et il chante…
Lentement, je hissai le seau jusqu’à la margelle. Je l’y installai bien d’aplomb. Dans mes oreilles durait le chant de la poulie et dans l’eau qui tremblait encore, je voyais trembler le soleil….
Je soulevai le seau jusqu’à mes lèvres. Il but, les yeux fermés ? C’était doux comme une fête. Cette eau était bien autre chose qu’un aliment. Elle était née de la marche sous les étoiles du chant de la poulie, de l’effort de mes bras. Elle était bonne pour le cœur, comme un cadeau.
Dans ces quelques lignes, viennent s’entrecroiser l’action physique, l’émotion et le symbolisme.
Nous avons vu que l’émotion chez l’homme est primordiale et que l’affect peut modifier le plan physique. Alors, dès lors, l'homme a-t-il la possibilité de modifier ses conditionnements émotionnels ? Si oui, comment et pourquoi agir sur l’affect qui correspond à tout état affectif, pénible ou agréable, vague ou qualifié, qui se présente sous la forme d’une décharge massive – dans les crises d’angoisse aiguë par exemple – ou d’un état général ? L’émotion est un ensemble de mécanismes psychologiques qui influencent le comportement et brouille souvent l’intellect, le mental, comme le vécu de Phinéas Gage le démontre.
Les sentiments sont toujours présents et accompagnent toutes les actions, même si l’individu n’en a pas conscience. Le sentiment peut être même plus intense qu’il n’est pas conscient et ne se manifeste pas. Nos sentiments toujours présents influencent nos pensées, nos croyances et comportements. Il est donc nécessaire de les connaître afin de savoir les gérer avec bonheur. Or, un sentiment refoulé est un sentiment dont il faut se méfier car il sera générateur d’actions erronées. Malheureusement notre éducation nous pousse à les cacher, nous empêche de les exprimer. Ce sentiment refoulé, caché, non exprimé, ne laisse en définitive qu’une vague impression de satisfaction ou d’anxiété, vite refoulée, afin de vivre rationnellement et raisonnablement comme le veut notre vie en société.
Il est donc nécessaire de s’entraîner à les reconnaître, de les verbaliser et de vivre en bonne intelligence avec eux. Nous l’avons vu, dès qu’un individu entre dans notre sphère intime, avant qu’il ait prononcé une parole, une communication, non verbale, dictée par l’émotion, a déjà donné l’ambiance future de la rencontre. Avoir accès à ses sentiments c’est avoir accès à son système émotionnel grâce à son système mental. Le système émotionnel caractérise les différents « moi » de l’enfant qui est en nous, alors que le niveau mental caractérise le « moi » adulte (voir niveau mental). C'est-à-dire reconnaître que telle action, tel comportement, tel souvenir engendre telle émotion, permet à l’individu de mieux gérer le sentiment et d’apprendre à le contrôler et ainsi apprendre à mieux gérer la relation avec l’autre et surtout avec soi-même.
Bien entendu celles-ci peuvent se décliner selon la gravité du ressenti. Mon exposé n’est pas de savoir que faire dans de graves crises qui sont du ressort du thérapeute. Cependant celui qui sait – le coach, l’enseignant, le parent – va trouver ici quelques lignes qui ont fait leurs preuves et donner des résultats tangibles. Ces outils – et d’autres - employés, à bon escient, ont permis le retour à l’emploi des publics inscrits à l’ANPE, à des militaires souhaitant se reconvertir dans le privé, à des commerciaux soucieux d’améliorer leur quota.
J’ai évoqué plus haut les perceptions des sens – le VAKO- Il est donc indispensable pour l’accompagnateur de connaître le sens physique (vue, ouïe…) privilégié par l’accompagné et ainsi se synchroniser avec son sujet.
La synchronisation est un outil qui permet méthodiquement de pratiquer la rencontre de l’autre dans son modèle. L’énergie de l’accompagnateur est totalement tournée vers l’accompagné. Au niveau verbal, l’emploi des mêmes mots significatifs, les mêmes images utilisés par l’autre. Au niveau non verbal, reproduire en miroir un des éléments suivants : vitesse d’élocution, ton de la voix, posture, mimique, mouvements. Ensuite il est alors facile de devenir le guide en prenant l’initiative en avançant VOS idées, opinions et méthodes. Dans cette phase de guidage, il est impérieux, si la confiance règne entre les deux personnes – accompagnateur/accompagné – d’entrer dans la distance intime de l’autre tout en mesurant l’impact de son action sur l’autre. Cette technique est appropriée pour l’écoute active de l’autre. Elle permet, elle autorise l’Autre à s’exprimer en confiance, qui s’autorise, alors, à repousser ses propres limites.
Attention toute technique est neutre. Ce qui différencie le mauvais du bon résultat est la motivation du technicien et sa volition. Ici, ce qui est décrit porte toujours ses fruits, en bon ou en mauvais. Il ne faut pas oublier que cette technique est favorisée par tous les manipulateurs qui, comme tout un chacun le sait, sont des malades relevant de la psychiatrie. La personnalité manipulatrice et la personnalité narcissique (les deux sont trop souvent jointes et prépondérantes) sont décrites dans le groupe 2 de l’axe II du DSM-IV (Classification mondiale psychiatrique des troubles de la personnalité). Ce n’est pas Isabelle Nazare-Aga qui me contredira.
Chacun, au cours de sa vie, a acquis des milliers d’expériences dans diverses activités de la vie de tous les jours, résolu des centaines de problèmes, rencontré un grand nombre d’interlocuteurs. En prendre conscience c’est mobiliser ses ressources conscientes et inconscientes disponibles à chaque instant. Certaines de ces expériences n’ont pas été heureuses comme on le souhaitait, d’autres par contre se révèlent être des victoires, voire des triomphes. Accepter de réussir c’est aussi accepter de se tromper.
Profitons de nos succès pour les valoriser. Utilisons le processus de l’ancrage. Qu’est ce? Vous connaissez le reflexe conditionné de Pavlov. Il a tout simplement dressé un chien à réagir quand il entendait la sonnette lui indiquant que sa pitance arrivait. De fait, le chien commençait à saliver, bien avant de sentir ou voir sa ration journalière. L’ancrage est donc la mise en place d’une association entre une expérience vécue avec son état émotionnel correspondant et un stimulus unique choisi.
Lorsque le revers survient – dont nous ne sommes pas forcément le responsable lorsque plusieurs personnes sont impliquées – remémorons-nous un souvenir de victoire, un souvenir, dont nous sommes particulièrement fier et heureux. Substituons celui-ci au revers subi. Le cerveau nous envoie une image triste, nous avons alors le moyen de la remplacer par cette image de joie instantanément et seule celle-ci subsiste. Pour amplifier ce phénomène, choisissons un geste discret que nous ferons à chaque fois que la confusion, le trac avant l’action nous submerge. Ainsi nous allions le niveau physique, le niveau mental, le niveau émotionnel à notre action. Ce geste peut être de croiser les doigts, plaquer la main sur sa cuisse, mettre le pouce à l’intérieur du poing à l’abri des autres doigts, etc.. (un stimulus unique qui accompagne l’expérience vécue). Ce geste choisi est notre talisman. Il n’appartient qu’à nous. Ce geste est l’effaceur de tourment, il nous redonne la sérénité. Il est l’interrupteur « on/off » qui passe des ténèbres à la lumière. Ce geste, institualisé, permet de rester dans une dynamique gagnante et empêche le pessimisme irrationnel de s’installer.
Certaines personnes ont des perceptions qualifiées d’irréelles au commun des mortels. Pourtant, chacun d’entres nous a, à un moment de sa vie, ressenti, vu, entendu quelque chose. Souvent ce sont nos muscles lisses – qui sont sous le contrôle direct du système nerveux autonome (système involontaire) comme le cœur, l’estomac, les intestins, les muscles du visage, les paupières, etc. - qui vont ressentir ce quelque chose et nous alerter de ce que nos sens ne perçoivent pas.
C'est-à-dire qu’il y a eu une contraction des muscles ou une dilatation des vaisseaux devant un inconnu environnemental, qui est perçu par notre niveau émotionnel et nous informe. Nous avons tous cette faculté plus ou moins développée. Nous « savons » qu’une bonne ou mauvaise nouvelle va nous arriver ce jour, que… «cela » va survenir sans que nous puissions en verbaliser consciemment le mécanisme : intuition, prémonition, précognition, tout comme au XVIII° Siècle, on savait que l’électricité existe sans que nous puissions en apporter une preuve scientifique, ce mécanisme incontrôlable de notre cerveau se manifeste sans que nous en comprenions la conception matérialiste. Nous « savons » que cet objet est un faux ou une copie, nous « savons » que ce malade s’en sortira, nous savons que nous allons gagner le match, nous savons que…. une indication qui nous vient du fin fond de notre unicité que…. cela va arriver.
Nous entrons ici dans la « zone » du tennisman, dans le « do » du sportif adepte au tatami. Notre physique, notre gestuelle, nos émotions, notre mental sont en osmose, tout nous réussit. Faisons-nous confiance, écoutons notre petite voix qui nous parvient de nos profondeurs lorsque le corps est en repos. On peut mettre un homme en prison, pas son esprit. (Archipel du Goulag d’Alexandre Soljenitsyne.).
Il va sans dire qu’il est, encore aujourd’hui, difficile d’accepter ces perceptions qualifiées de « paranormales » dans notre civilisation marquée par la personnalité de Descartes et du scientisme. Force est de constater que cette vision devant le fait de « l’intuition » ne peut plus être mise en exergue. L’intuition est un mode de connaissance immédiat qui ne fait pas appel à la raison. Elle n’est pas inférentielle : elle n’est jamais la conclusion d’un raisonnement conscient. Elle prend la forme d’un sentiment d’évidence quant à la vérité ou la fausseté d’une proposition qu’on ne peut pas toujours justifier. On aura par exemple l’intuition d’une action qu’elle est juste sans savoir pourquoi elle l’est.
Peu d’hommes parviennent à ces perceptions à cause de leur mental rigide et des conditionnements éducatifs étriqués. Ceux qui parviennent à exprimer leur intuition sont souvent des êtres qui maîtrisent tant leurs sens que leur gestuelle et qui laissent les autres niveaux de leur inconscient agir. Le bras est comme pour le pianiste la main, l’expression de tout leur être exprime ce qu’ils sont. Pour le tennisman, par exemple, une fois sa maîtrise du jeu, de la gestuelle sportive acquise, il ne se soucie que de jouer une bonne partie pour le plaisir de la satisfaction du jeu et de la victoire. Il en va de même pour le pianiste virtuose qui ne se soucie pas de la position des doigts sur l’instrument, il exprime seulement le talent qui lui vient du plus profond de ses « tripes ».
Nous avons déjà vu qu’il existe 4 grands sentiments (Joie, Tristesse, Colère et Peur) qui se déclinent en plus d’une trentaine d’équivalences pour chacun d’eux. Viennent s’ajouter des sentiments mêlés comme, par exemple, le souci qui est un mélange de peur et de tristesse, l’envie qui est un mélange de tristesse et de colère, etc.
Nous constatons, qu’à 1ère vue, il n’y aurait qu’un seul sentiment positif : la joie. Or, il n’y a pas de bons ou mauvais sentiments car chacun peut être vu comme étant positifs ou négatifs pour soi selon les cas et les circonstances. Pour imager, nous allons appeler l’émotion ressentie comme étant un radar et, nous, comme un moteur qui va déclencher le type d’action utile appropriée. Posons-nous ces questions : ce radar aide-t-il à prendre conscience d’un besoin ? d’une action ? d’une pensée ? qui va permettre d’obtenir satisfaction ? Est-il proportionné, adéquat, proportionné à la situation vécue, de durée, d’intensité pour déclencher l’énergie optimum du moteur ? Si la réponse est OUI, il vient de notre système émotionnel positif, adapté et libre, si la réponse est NON, ce sentiment dénote un système émotionnel négatif, rebelle ou soumis. Ces sentiments positifs ou négatifs s’appuient sur les archétypes de notre enfance. Par exemple l’autorité s’appuie sur l’archétype de l’autorité du père qui, plus tard, se substitut au Gendarme. Comment allons-nous réagir lorsque celui-ci nous arrête sur le bord de la route ?
Chaque sentiment appelle une réponse positive :
· La peur appelle la protection
· La joie appelle le maintien
· La colère appelle le changement
· La tristesse appelle le réconfort
Agissant ainsi, face au sentiment rencontré, vous savez que ce l’autre – ou soi-même – souhaitons, car le sentiment exprimé est souvent une façon non verbalisée de demander.
Il est essentiel pour chacun d’entre nous, d’être soi-même et de vivre son propre projet.
Lorsque les sentiments sont négatifs, ils ne permettent pas d’enclencher le circuit positif décrit ci-dessus. L’action qui en résulte est malheureusement inefficace. Ceci arrive assez souvent : peur paralysante, colère excessive non contrôlée, tristesse dépressive ou joie inconsidérée. Dans ces manifestations – hors normes – les demandes sont faussées. Il est nécessaire de repérer le type de sentiment négatif exprimé et de répondre à l’émotion déformée ou cachée derrière ce sentiment négatif. Par exemple, l’ado qui exprime une colère négative face à l’autorité, exprime un changement (l’enfant veut devenir l’adulte possédant l’autorité), c’est certain. Cette excessivité est aussi la démonstration qu’il ne sait, par exemple, pas s’organiser, qu’il n’est pas préparé ou à la hauteur du défi ou encore qu’il n’est pas suffisamment clair, structuré dans sa tête. Nous devons alors, détecter et traiter l’origine de la colère afin de permettre le changement positif et stimulant.
Nous pouvons, aussi, avoir à faire au syndrome de l’élastique. Chacun d’entre nous avons vécu des événements associés à des sentiments forts et dont le souvenir s’est évaporé ne laissant en mémoire qu’une émotion empreinte subtile. Lorsque la personne se retrouve dans une situation analogue, elle revit l’événement présent avec une intensité excessive parce que se mêlent les souvenirs d’émotion du passé. Derrière l’événement présent qu’elle est en train de vivre, se trouvent le « fantôme » du souvenir. Systématiquement, à chaque nouvel événement semblable, ce « fantôme » fait son apparition. La personne fait alors tout pour éviter de se confronter à celui-ci. Ce comportement se nomme « l’évitement ». Ce sentiment consiste à éviter ce qui nous confronterait à nos angoisses. Parfois celles-ci sont tellement importantes qu’elles nous entraînent à des phobies. (Ici, c’est du ressort du thérapeute.) L’évitement renforce la peur négative. Ce fantôme, n’est ni plus ni moins, qu’un souvenir émotionnel, important, refoulé qui agit au détriment de l’individu. Il y a corruption du Présent par le passé.
Que faire ? D’abord reconnaître son existence, l’accepter.
Ce phénomène prend sa source généralement dans notre enfance dont notre conscience a oublié le souvenir (souvent en l’enterrant pour éviter de le voir donc de l’affronter ouvertement puisque s’il est caché il ne saurait être revécu), seule la réminiscence de l’émotion remontera alors à la surface avec d’autant plus de pouvoir paralysant que nous ne sommes plus capable de lui donner la juste dimension à la source initiale et que, de par le fait, les proportions sont grossies comme sous la lentille du microscope toujours ajusté de notre inconscient. Prenons conscience de l’exagération manifestée entre la réalité préhensible du fait et notre réaction disproportionnée. Déjà, celle-ci va nous aider à vivre l’événement avec plus de calme et cette tranquillité va, au fil des jours, chasser le fantôme qui nous tourmente. Le « moi » adulte, en nous, observe le « moi » rebelle de l’enfant qui est en nous, et ce « moi » adulte réconforte dans un premier temps.
Analysons avec un regard d’adulte un exemple de cette disparité : je suis dans une colère noire à cause d’un verre de vin renversé sur la table. Nous avons vu que le sentiment positif qui devrait l’accompagner est le changement. Or là, nous sommes dans un rejet tout court, je suis agressé à nouveau et je coupe, je tranche, j’ampute sans réfléchir. Mon émotion est guidée par le fantôme qui me tenaille. Accepter que c’est le fantôme (peut-être ici mon père qui me reprochait sans arrêt ma distraction) qui agit et non nous, fait que nous coupons, supprimons ce lien qui nous relit à lui et à cette douleur humiliante. Ensuite remplaçons-le par la réaction appropriée qui est l’expression de changement que nous souhaitons pour cette action vécue. Bien sûr ce n’est pas aussi simple que cela. Il ne s’agit pas de magie, c’est une aide pour améliorer partiellement la situation. C’est toujours un morceau d’autonomie qui est acquis. Si le fantôme est toujours présent, il n’est plus maître de nos émotions. L’adulte qui est en nous regarde l’action et temporise, relativise. L’adulte nous fait prendre de la hauteur par rapport à l’acte. N’est-ce pas déjà un bon résultat pour nous même ?
L’attachement est toujours le réflexe auto-défensif d’une peur inconsciente. L’attachement à autrui – personne, fantôme – est, en réalité, un attachement à nous-mêmes. Cette attitude de dépendance est un obstacle à notre réalisation. Précisons notre pensée. Nous avons l’habitude de vouloir nous détacher de telle personne, de telles pensées, de tel objet, de telle addiction. Le travail de détachement ne consiste pas à se détacher de tout sauf d’une chose. Il ne s’agit pas pour nous de lâcher telles ou telles prises. Il s’agit de « lâcher prise ». Tel Janus, gardien des passages et des croisements, divinité du changement, de la transition, il nous faut apprendre à regarder différemment, à changer notre vision.
Cette attitude intérieure d’ouverture à la vie et aux autres, cet état d’esprit qui nous ouvre, et nous rend disponible, nous autorise à vivre pleinement l’instant présent. Ici nous faisons un changement de position, nous modifions la donne intérieure et donc extérieure. Ce n’est plus le problème que nous observons, c’est un couché de soleil, une rose, un animal, la vie dans sa manifestation originelle. Notre préoccupation ne nous retient plus, nous avons coupé la laisse, nous sommes enfin libre.
Sinon, nous restons dans un choix, ce choix qui divise. La conscience de soi, la liberté de choisir (entre tel ou tel attachement ou souvenir, par exemple), la responsabilité qui s’ensuivent ne sont-ils pas les signes distinctifs de l’espèce humaine, de son ego ? Choisir n’est-il pas la manifestation d’être en haut de la pyramide des espèces vivantes ? Est-ce qu’un animal choisit ? Est-ce qu’un végétal choisit ? Un homme oui ! Il est, de par ces particularités, supérieur à l’animal et au végétal.
Ces signes sont loin d’être ceux de la sagesse, de l’équilibre et de la félicité. C’est à tort que nous croyons choisir librement. En fait, nous sommes plus « choisis » que nous choisissons nous-mêmes. Nous sommes inconsciemment « choisis » par nos habitudes de choix. Cette dernière est conditionnée par nos automatismes mémoriels, instinctifs. Ce que nous entendons par choix n’est pas liberté. Nos choix ont pour mobiles le plaisir ou la peine, nos affects. Nous croyons avoir choisi « l’objet » qui nous intéresse. En réalité c’est lui qui nous choisit parce qu’il éveille un écho quelque part au plus profond de nous. C’est cet « objet» qui attire, accroche notre regard, qui fait avancer notre main vers…, qui nous dirige vers cette direction. Si je donne à étudier un projet à une équipe, il me donnera les points forts et les faiblesses, si ensuite je donne ce même projet à une autre équipe, gageons que les conclusions mettrons en évidence des nuances de vision par rapport à la première équipe. Pourquoi certains vont-ils avoir le désir d’une soupe à l’oignon ? Cet autre l’envie de persil ? L’oignon ou le persil sont des légumes qui contiennent pour l’un du souffre nécessaire à nos cheveux et notre peau, pour l’autre une forte teneur en fer. Et si le cresson attire au préalable notre regard, l’individu oubliera l’oignon, idem si la main s’avance pour s’approprier un sachet de pistaches, adieu le persil. Celui qui va s’écouter et manger de l’oignon, du persil ou … s’apercevra vite que c’est son corps, et les besoins exprimés par le biais de l’intuition écoutée, qu’il a satisfait, c’est-à-dire son propre besoin de bien-être tout à fait naturel et légitime. La vue d’objets ou de personnes identiques crée en nous des réactions mentales et émotives qui se placent sous le signe de l’habitude, cette habitude qui nous berce, nous enfume. Lors d’une rencontre, la première fois entre deux êtres, au printemps de leur vie, fait qu’il va y avoir une suite ou pas. Lorsque deux jeunes gens décident de s’unir : « qui des deux fait la meilleure affaire ? » Quels sont mes automatismes inconscients sur le plan généalogique, culturel, mental, affectif, etc. dont je ne possède pas toutes les clefs et qui me dirigent ? Pourquoi un être qui divorce, va une fois la colère passée, re-choisir un être identique comme partenaire de vie ? Certains, poussant le « vice » jusqu’au fait que cette personne a le même prénom, le même physique ? Pourquoi, celui qui a connu un échec affectif, après une introspection, va rencontrer un autre être tout à fait différent, plus en adéquation avec sa personnalité profonde et originelle ? En résumé, nous nous attirons, à notre corps défendant ce qui nous est semblable psychologiquement et, ce, sur tous les plans de la manifestation humaine, comme nous rejetons de notre vie tout ce qui n’est plus en harmonie avec notre unicité. Preuve que nous évoluons et c’est tant mieux. Le film que nous voyons à l’extérieur est le reflet de notre psyché. Les assureurs ont une bonne idée de ce phénomène. Un client perturbé a plus de chance d’avoir un accident qu’un client « bien dans sa tête ».
Toutes les fois qu’il y a acte de choix, conscient ou inconscient, il y a intervention du « moi-je » par la somme des mémoires accumulées qui en forment la substance. Le choix implique toujours une dualité alors que nous sommes une individualité, unique, homogène et complète. Choisir résulte toujours d’une situation incomplète placée sous le signe du verbe « AVOIR », posséder toujours plus. Le non- choix est placé sous le signe du verbe « ETRE ». Nous n’avons pas à choisir, le « je-suis » le fait mieux que notre ego.
Les émotions se manifestent aussi sous forme de symboles. C’est commode, il est objet, image, mot, son, logo, une marque particulière qui représente quelque chose par association, ressemblance ou convention. Il est signe qui s’explique : « le signe, l’objet et l’interprétant » ou « le signe, la référence, le référent ». Comme nous le voyons, le symbole est extrêmement souple dans son interprétation et il a comme avantage d’être perçu par tous d’une manière intuitive. Il faut savoir qu’il existe deux types de symboles, celui qui est opératif, comme ceux utilisés par les Maitres et Compagnons qui construisirent les Cathédrales, et ceux qui sont spéculatifs, étudiés par le patient et son psychanalyste. Lorsque l’on réfléchit sur un symbole opératif, celui-ci permet au Compagnon de communiquer avec tous ses coreligionnaires, alors que le second, étant spéculatif, chacun va en avoir sa définition. Par exemple, le rouge peut représenter l’Amour ou la guerre.
Reprenons le petit texte de Saint Exupéry,
Sans être prolixe, reprenons quelques termes. La poulie, cette roue qui tourne, le seau, ce contenant qui va recueillir l’eau. « Cette eau qui est bien autre chose qu’un aliment ». L’eau qui symbolise si bien les émotions qu’elles soient sales ou propres. La corde qui relie. Le soleil qui réchauffe et éclaire…
3°Connaissance du niveau inconscient
Bien souvent nous ignorons l’implication de ce que nous impriment nos parents, leur origine, leur niveau social, leurs qualités, leurs manques. Ce sont pourtant ce qui constitue notre socle sur lequel va s’ériger notre personnalité, nos envies, nos désirs et parfois nos échecs et là, souvent dans ce que l’on nomme cet inconscient – « ce fourre-tout » - se cache la solution à ce revers, à cet insuccès. Essayer de faire cette introspection, comprendre ce que notre lignée nous donne en héritage, permet de nous élancer dans la vie avec une certaine confiance en soi. Dans chaque groupe d’individus, se cachent des trésors de talents où il suffit à chacun de puiser pour enrichir le capital des générations futures. Depuis des milliers d’années, l’homme erre sur la terre. Comment transmettre l’expérience ? le mythe est une façon pratique d’autant plus qu’il est commun à tous. Le mythe vient du grec «mythos» qui comme beaucoup de termes a évolué et signifie « fable », « légende ». C’est une histoire d’origine vague essentiellement religieux ou surnaturel qui cherche à rationaliser un ou plusieurs aspects du monde ou de la société. En d’autres termes, c’est un mensonge, une fable qui dit la vérité. Ce n’est pas Joseph Campbell qui viendra me contredire. Deux mythes me paraissent importants : le mythe du chasseur et celui du cultivateur.
Le mythe du chasseur nous vient de nos ancêtres qui habitaient les cavernes. C'étaient des chasseurs et des cueilleurs de fruits. Très proches de dame nature, ils pratiquaient l'animisme (du latin anima-âme, la vie). Pour eux les âmes ou esprits sont présents non seulement dans les êtres humaines mais également dans les animaux, les plantes, les roches. Aujourd'hui, cette vision est toujours présentes dans le Bouddhisme, le Zen. On le retrouve dans les écrits des Stoïciens. L'histoire européenne avec Aristote, Platon et Spinoza et bien d'autres comme Jung, avec l'inconscient collectif, approche cette philosophie. Aujourd'hui la physique quantique et les avancées dans les neurosciences tendent à rejoindre ce point de vue.
Le mythe du chasseur nous vient de nos ancêtres qui habitaient les cavernes. C'étaient des chasseurs et des cueilleurs de fruits. Très proches de dame nature, ils pratiquaient l'animisme (du latin anima-âme, la vie). Pour eux les âmes ou esprits sont présents non seulement dans les êtres humaines mais également dans les animaux, les plantes, les roches. Aujourd'hui, cette vision est toujours présentes dans le Bouddhisme, le Zen. On le retrouve dans les écrits des Stoïciens. L'histoire européenne avec Aristote, Platon et Spinoza et bien d'autres comme Jung, avec l'inconscient collectif, approche cette philosophie. Aujourd'hui la physique quantique et les avancées dans les neurosciences tendent à rejoindre ce point de vue.
Pour le chasseur, tout est relié, l’homme par l’esprit, et l’esprit au monde des animaux, des plantes, des roches et des montagnes sacrées. Lorsque la viande vient à manquer, le Chamane s’isole dans la grotte est concrétise l’âme de l’animal en le dessinant sur la paroi afin que celui-ci apparaisse dans l’environnement immédiat du chasseur. Pour l’homme, l’animal se sacrifie pour nourrir la tribu. L’homme le remercie lors de son sacrifice, l’animal est sacré. Tout est lié.
Nous retrouvons ce processus lors de l’étude du conscient et de l’inconscient. L’homme, va imaginer une réussite, la vivre réellement dans sa tête, la sentir, la voir, l’entendre et renouveler la scène mainte et mainte fois avant de s’endormir. En fait il «fabrique» l’événement à venir qui, immanquablement, va se matérialiser, se concrétiser dans sa vie de tous les jours. C’est le plan de l’architecte qui est d’abord idée, puis projet sur papier et enfin maison solide et bien concrète. C’est, aussi, la technique du seau d’eau sale que l’on met sous le robinet d’eau propre qui goutte et, petit à petit, rend l’eau du seau propre. En fait, consciemment l’homme indique à l’Esprit – le sien et celui universel qui gouverne le monde – ce qu’il désire, ce qui est bon pour lui et son entourage et laisse l’Esprit le matérialiser.
Voilà ce qu’écrit Goethe :
« Avant d’être totalement engagé, l’hésitation nous tenaille, il reste une chance de se soustraire à l’initiative, toujours la même impuissance devant la création. Il existe une vérité première dont l’ignorance a déjà détruit d’innombrables idées et de superbes projets : au moment où l’on s’engage totalement la providence éclaire notre chemin. Une quantité d’éléments sur lesquels l’on ne pourrait jamais compter par ailleurs contribue à aider l’individu.
La décision engendre un torrent d’événements et l’individu peut alors bénéficier d’un nombre de faits imprévisibles, de rencontres et du soutien matériel que nul n’oserait jamais espérer.
Quelle que soit la chose que vous pouvez faire ou que vous rêvez de faire, faites-là. L’audace a du génie, de la puissance et de la magie. Commencez dès maintenant. »
GOETHE
Le mythe du cultivateur nous vient de la nuit des temps. Celui qui cultive sait qu’il met la graine en terre, que celle-ci pourrit, se transforme pour renaître en prenant force et vigueur au printemps. Pour le cultivateur, la vie est cyclique. Pas seulement.
George Durand (psychologue Américain) donnera une approche structuraliste basée sur une classification tripartite commune à tous les Hommes :
· le réflexe de la verticalisation (enfer-ciel, rituels d’élévation, les hiérarchies) un des symboles majeurs est le phallus, représenté par le glaive ou le sceptre.
· le réflexe digestif lié à la transformation, à l’élimination (contenant - contenu, la crypte, l’athanor) représenté par le symbole de la coupe. On pourra voir ici la symbolisation de la femme, de la terre ou du Cabinet de Réflexion. Les deux réflexes sont dissemblables. Toutefois le premier ne saurait être considéré comme supérieur au second. Tous deux sont nécessaires et complémentaires pour la manifestation du troisième réflexe, à savoir :
· le réflexe cyclique (les saisons, la rythmique, la sexualité) symbole d’action représenté par la roue.
Le symbole de la roue est particulièrement fort. Nous pouvons lui donner deux interprétations :
a) Généralement on pense à deux schèmes, ceux-ci ont la même explication : le chiffre 13 qui correspond dans l’un :
a1) les 12 mois de l’année - représentés par les douze signes du zodiaque. La terre parcourt sa circonvolution autour du soleil (le 13°). Au cours de sa ronde la terre manifeste les saisons en fonction de sa position.
dans l’autre,
a2) aux apôtres Le 13° est le Christ qui se substitue au Soleil symbolisant la « vie », entouré de 12 apôtres. On connaît l’association traditionnelle des 4 évangélistes aux 4 signes fixes du zodiaque : St Luc est le Taureau, St Marc est le Lion, St Jean est le Scorpion (représenté sous la forme transfigurée de l’aigle) et St Matthieu est le Verseau (sous la forme de l’ange).
Pour l’observateur, nous voyons qu’ici, ce mythe pousse certains hommes à être, à devenir cette représentation du soleil. (Certains allant jusqu’à personnifier l’homme mana de Jung). Ce n’est pas nouveau, la religion monothéiste proclame que l’homme descend du Soleil et le personnifie comme le Pharaon afin de dominer son groupe. Notre époque moderne nous en donne maints exemples tant dans le secteur privé, qu’associatif ou religieux : le Chef d’entreprise, le Grand Maître d’une Obédience ou un Gourou d’une secte, là le Pape ou l’Imam. Cet ego qui nous pousse à laisser notre empreinte dans les livres d’histoire, notre nom sur une artère de notre ville ? Qu’est ce qui nous pousse à prendre la personnalité « mana » archétype de l’homme fort qui se manifeste sous les aspects du héros providentiel, du magicien, du souverain. Lorsque l’individu a le Savoir, qu’il a le Vouloir, la soif du Pouvoir peut le submerger… Jung explique bien tout cela.
b) La roue est une circonférence qui manifeste l’action du moyeu - le Centre.
Il est intéressant de visualiser une manifestation sur un point du cercle. Elle va suivre le mouvement circulaire du centre. La position du point subit l’action du centre : ascension - chute ; progression - décadence. Nous pouvons ainsi comprendre la vie, la mort d’un produit, d’une idée, d’une civilisation.
Si nous considérons que notre place est au centre, notre rayonnement exprime des manifestations. Nous sommes nous-mêmes, actif, identique, avons une attitude linéaire et stable.
Si nous nous plaçons au plan de la manifestation - sur la circonférence - nous sommes le jouet de forces, en nous inconscientes, que nous subissons. Nous manifestons la loi d’ascension et de chute alternativement. Qui est au centre de l’Etre ? Est-ce le « Moi-je » ou est-ce le « Je suis » ?
Seul notre équilibre interne, notre conscience nous le dit.
Nous ne pouvons exprimer que ce que nous sommes. Emerson disait « ce que tu es, crie plus fort que ce que tu dis » Nous pouvons dire que le langage imprime l’inconscient et qu’il s’exprime au stade de la manifestation. Durant la 2nde guerre mondiale les japonais distinguaient les espions Américains des Britanniques simplement par le fait d’exprimer une date ; en effet un Britannique exprime naturellement le jour, le chiffre du jour puis le mois tandis que l’Américain exprime naturellement le jour, le mois puis le chiffre du jour. Dans une conversation tout à fait anodine et parfaitement « tranquille » le Japonais amenait l’individu face à lui à s’exprimer naturellement trahissant ainsi sa véritable nationalité sans qu’il en eût été averti !
Nous sommes sans cesse en train d’extérioriser ce que nous sommes : par nos paroles, notre regard, notre tenue vestimentaire, nos comportement et attitude, nos gestes, nos « mal à dit » et par bien autre chose. La rétroaction, si nous sommes attentifs, permet de jauger de notre impact sur l’autre. Pour cette raison, il est judicieux de se connaître.
4°Connaissance du niveau Mental
Nous avons deux parties dans le cerveau. Une dite convergente ou Gauche et l’autre dite divergente ou Droite.
Nous disons « dites » parce que l’on ne sait pas où est la séparation concrète, physique. Tout comme nous ignorons où sont localisées les mémoires, comment fonctionne le cerveau. Nous constatons, par contre, que toutes les parties sont concernées par les différents plans comme nous le voyons.
Donc pour la commodité de la compréhension, on s’en tiendra à ce partage.
Dans la partie dite gauche, siège l’intelligence convergente qui se traduit par les caractéristiques suivantes :
· logique,
· analytique
· mathématique
· technique
· séquentielle
· contrôle
· planification
· organisation
· administratif
· critique
· la raison
· la déduction, la formalisation
C’est aussi la fermeture du champ de la pensée, respect des règles, la socialisation, la rigueur, le réductionnisme (de la réalité au modèle). Son mode d’appréciation se reconnaît par la rapidité, la sûreté, la mémoire et la capacité de raisonnement du fameux Quotient Intellectuel.
Son mode de pensée est « La solution est dans l’énoncé du problème ».
Nous activons le cerveau gauche lorsque :
- nous posons des questions concernant des faits : qui, que, quoi, où, comment, combien, pourquoi.
- Nous considérons les faits plutôt que le vécu
- nous nous fions aux statistiques et aux probabilités
- nous trouvons le mot juste
· nous vérifions un plan d’action pour le rendre réaliste
· nous nous organisons, en gérant notre journée, en organisant nos priorités
Dans la partie dite droite siège l’intelligence divergente qui se traduit par les caractéristiques suivantes :
· Intuitif, imagé,
· l’imaginaire, visionnaire
· Synthétique
· Artistique
· Esthétique
· Global
· Expansif
· Relationnel
· Spontané
· Non verbal
· Chaleureux
· la créativité,
· l’imagination,
· l’induction
C’est aussi l’ouverture du champ de la pensée
Absence de limite, curiosité, foisonnement. Ici la pensée peut être développée à l’infini parce que nous nous octroyons la permission de ............. (créer), par la récupération de mécanismes associatifs, analogiques, combinatoires et mimétiques. Son mode d’appréciation se reconnaît par :
- l’élaboration (du concept au concret)
- la fluidité (volume)
- la flexibilité (variété)
- l’originalité
Son mode de pensée est « quel est le vrai problème » ?
Nous activons notre cerveau droit lorsque :
- nous associons librement ce qui vient d’être dit
- nous utilisons l’effet hélicoptère avec une vue d’ensemble de la situation
- nous entrons en contact de façon informelle avec nos interlocuteurs
- nous sentons l’ambiance avec notre « radar » intuitif
- nous utilisons notre langage non verbal pour faire passer un message – la poignée de main, le regard, la mimique, les gestes…
Nous ressentons facilement notre peur, notre plaisir, notre colère, notre joie.
Pour bien communiquer avec l’Autre, il est nécessaire de se brancher sur la dominante (le VAKO) de son interlocuteur au moment du contact afin d’être sur la même longueur d’ondes. Changer de la partie du cerveau grâce à l’interrupteur cérébral afin d’enrichir l’échange selon les besoins du moment. Nous y reviendrons lors de la synchronicité.
La partie Gauche du cerveau se traduira par l’élaboration du C.V. par exemple, tandis que le côté Droit sera le scénariste de la lettre de motivation.
L’analyse transactionnelle (appelée AT) est une théorie de la personnalité et de la communication. Elle postule des « états du Moi » (parent, adulte, enfant). Elle étudie les phénomènes intrapsychiques, à travers les échanges relationnels, appelés « transactions ». Eric Berne, psychiatre américain, en a fondé la théorie dans les années 1950 – 1970.
Elle permet une prise de conscience ainsi qu’une meilleure compréhension de ce qui « se joue ici et maintenant » dans les relations entre deux personnes, dans un groupe et aussi dans la communication intra-personnelle. Elle propose une grille de lecture pour la compréhension des problèmes relationnels ainsi que des modalités d’intervention pour résoudre ces problèmes.
Berne défini un état du Moi comme un « système cohérent de pensées, d’émotions et de comportements associés ». Du point de vue de la structure de la personne, il distingue trois types d’état du Moi :
· Le Parent correspond aux comportements d’une personne, qu’elle a fait siens par imitation de figures parentales ou éducatives marquantes.
· L’Adulte correspond aux pensées et comportements qui sont congruents avec la réalité de l’ici et maintenant.
· L’enfant correspond aux pensées, émotions et comportement qui sont une reminiscence de notre propre enfance – adaptée, naturelle, rebelle.
Lors de nos communications, selon le sujet abordé, selon la personne avec qui nous sommes en train de communiquer, nous allons être sur un état du Moi approprié : qui Parent, qui Adulte, qui Enfant.
La contrainte paradoxale.
Gregory Bateson – anthropologue et psychologue américain, est à l’origine de l’école de Palo-Alto - l’inspirateur de l’approche systémique. Il a mis en évidence une structure de communication dangereuse et catastrophique pour l’équilibre psychologique. Il s’agit de la double contrainte qui exprime deux ordres qui s’opposent : l’obligation de chacune contenant une interdiction de l’autre, ce qui rend la situation insoluble.
Exemple de lecture à plusieurs niveaux, pouvant prêter à réflexion ou humour, d'un panneau de signalisation routière "voie sans issue" : le cimetière est-il bien une issue ?
On parle aussi d’injonctions paradoxales qui contiennent deux demandes qui s’opposent comme « Soyez spontané » ou « sois un grand mon petit ». On peut aussi l’exprimer par le verbe accompagné d’un geste non approprié comme par exemple dire à son enfant qu’on l’aime tout en le secouant. L’enfant sera alors mis dans une situation d’impossibilité où il sera profondément perturbé affectivement puisqu’il ne saura pas reconnaître la tendresse de la répulsion.
En voici quelques exemples :
· Je veux que vous soyez motivé !
· Soyez détendu demande le « Chef » à son collaborateur lors d’une évaluation de fin d’année dont l’issue va déterminer la promotion ou un licenciement.
· A partir de telle date, la concertation sera obligatoire.
· Ou cette célèbre histoire d’une mère qui offre deux cravates à son fils, une rouge et une bleue. Lors de la visite, alors que le fils à mis la cravate bleue pour faire plaisir à sa mère, celle-ci lui demande « pourquoi n’as-tu mis la rouge, tu ne l’aimes pas ? ».
· Ou cet autre emprunté à Paul Watzlawick : (patates ou pommes de terre ?) : vers 1940, ce slogan clandestin répondait à la propagande nazie intimant aux populations soumises qu’elles avaient le « choix » entre « le national-socialisme ou le chaos stalinien ».
· Emploi dans la phrase un mode affirmatif ET interrogatif afin de brouiller :
je me demande pourquoi Agnés ne vient · plus me voir
· tu lui as peut–être fait quelque chose ……
La double contrainte exprime donc le fait d’être acculé à une situation impossible. Le problème étant le fait de dépasser l’absurdité, soit intimer une obligation. To bind, dans l’expression « double-bind » signifie « lier », « ligoter », allusion à deux ordres impossibles à exécuter. Il est nécessaire de recadrer et de reposer la question. Paul Watzlawick, psychothérapeute et psychanalyste jungien Autrichien, un des fondateurs de l’Ecole de Palo-Alto, explique qu’on ne sort d’une boucle paradoxale (double contrainte) que par un recadrage. Celui-ci permettant une lecture de la situation à un niveau différent. La dimension thérapeutique vise principalement un changement (voire une résolution) vis-à-vis d’un problème. Il existe deux types de changement : un changement qui n’a pas d’effet thérapeutique (de type 1) : tentative spontanée du sujet qui consiste en un « plus de la même chose », et un changement qui a un effet thérapeutique appelé méta-changement (de type 2) : construit dans une relation thérapeutique. Meta du grec exprimant la succession, le changement, signifiant également plus loin. Quotidiennement, les gens arrivent à découvrir des solutions inédites, la nature trouve des adaptations toujours nouvelles. Tout processus de la découverte scientifique, de la création artistique se fondent précisément sur le fait de passer d’un vieux cadre de référence à un nouveau.
. C’est vrai, écrit-il, d’habitude, on considère que le changement apparaît sans rime ni raison, comme une discontinuité, une illumination soudaine. Pourtant celui-ci surgit d’une manière imprévisible, soit au bout d’un pénible travail émotionnel et mental ou, quasiment, comme un acte de grâce divine. Cette constatation introduisit le concept de bissociation, de multi associations dans lequel Koestler, dans « le cri d’Archimède », fait un relevé complet d’exemples. La bissociation soudaine d’un événement mental, à l’aide de deux matrices, habituellement incompatibles, provoque un déplacement abrupt du mouvement de la pensée qui passe d’un contexte associatif à un autre. (Reportons nous au chapitre de la connaissance du niveau émotionnel). Nous nous retrouvons dans la résolution des 9 points à joindre par 4 lignes droites sans lever le crayon.
5°Connaissance du niveau causal
J’ai évoqué précédemment les messages (négatifs) que nous psalmodions sans nous en rendre compte. D’où viennent-ils ? Ils font partis de notre intelligence : c’est l’action de communiquer avec soi-même, d’échanger des informations entre soi et soi. Qui n’a jamais soliloqué pour mieux résoudre un problème quelconque : raisonnement mathématique, réflexion sur une décision à prendre…. Chacun sait qu’il est plus facile de réfléchir à haute voix qu’en pensée. Le rêve est aussi un message intra-personnel qui peut être un message codé pour l’individu.
Comment allons-nous interpréter les messages personnels ? Nous avons vu précédemment que ceux-ci peuvent avoir une résonnance sur notre psyché et donc notre mode de vie.
La communication intra-personnelle n’est autre que le jugement que nous nous portons sur nous-mêmes, bien que ce jugement apparaisse comme indissociable de celui que les autres portent sur nous. On connaît tous, à un moment ou à un autre, « la tentation de Venise », ou son fameux carnaval, cette soudaine envie de disparaître de sa propre vie, quelques heures, quelques jours, plus peut être…... sans rien dire à personne pour échapper à ses obligations. Cette tentation est une soupape secrète de notre cocotte minute face à notre vie sociale trop trépidante ou face à notre impossibilité à surmonter un défi. Il est de fait que le carnaval avait été créé pour permettre à tout individu, quelle que soit sa classe sociale, de pouvoir donner libre arbitre et libre cours à ses actions et à la satisfaction de plaisirs interdits en temps ordinaire.
Nous avons là diverses réactions à ce jugement. Souvent nous ne voulons pas que l’autre nous scrute, nous devine, nous perce à nu. Je veux dissimuler qui je suis. Voilà le danger. Avons-nous assez de courage pour nous regarder tel que nous sommes avec notre potentiel, nos qualités et celles qui sont à développer ? Préférons-nous conserver notre propre regard sur nous-mêmes, souvent bien inférieur à l’image que nous projetons ?
Ou bien mon tourment est la présence de l’Autre. Qui est l’Autre ? un vis-à-vis physique, comme mon chef hiérarchique ? mon Ange gardien qui m’exhorte à reculer mon seuil de Peter ? mon gentil Démon qui me jure que tout m’est dû ? Lequel des trois ? Bien souvent l’Autre est soit l’ange, soit le démon qui nous habite et nous juge, nous fait honte ou nous félicite. N’avons-nous pas entendu que le meilleur ennemi de l’homme n’est autre que lui-même ?
Bien vivre avec soi permet de bien vivre avec l’autre. Quels sont les messages que j’entretiens avec moi-même ? Quel est le regard que je porte à moi-même ? Nous prenons toujours en considération le jugement de l’Autre – moi, ou mon ami, en qui j’ai confiance - . Sans lui, nous serions incapables de nous remettre en question. Sans cette communication avec l’Autre, nous avons peur de ne pas être reconnus dans la société, dans notre groupe d’appartenance, de ne pas être appréciés ou aimés. Nous pouvons dire que l’environnement dans lequel nous évoluons (groupe d’appartenance, l’air du temps, les idées qu’il nous faut accepter, mode du moment…) nous pousse à penser de bonnes ou mauvaises choses. C’est cet environnement dans lequel nous baignons qui détermine notre communication intra-personnelle et nous fait penser le bien ou le mal. Par rapport à quelle morale, quelle philosophie, quel mode de pensée ? Comment juger ? Si certains faits sont vérifiables et quantifiables comme les objets physiques, qu’en est-il des faits touchant la culture, l’Ethos ? Ce qui est acceptable pour un Européen l’est-il pour un Sénégalais ou un Inuit ? Nos opinions, nos jugements de valeurs, nos préjugés sont trop différents.
Alors peut-on se détacher de l’influence de notre environnement et porter un jugement objectif sur nous-mêmes et sur les choses ?
Oui !
Tous les préjugés, les opinions, les jugements de valeurs sont des impressions, des sentiments, des croyances qui se présentent comme des connaissances, des valeurs sûres. Réfléchissons avant d’affirmer : elles se révèlent être plutôt de la supposition que de la certitude. C’est en cela que la communication intra-personnelle a des effets négatifs sur nous comme le découragement ; l’angoisse voire l’autodestruction. Celles-ci sont du domaine de l’environnement culturel dans lequel nous sommes plongés. Placé dans un autre contexte, notre communication intra-personnelle change. Le sportif de haut niveau pratiquant le tennis aura-t-il la même communication s’il décide de pratiquer un sport collectif ? Un entrepreneur, un chef d’entreprise aura-t-il la même communication s’il décide d’adhérer à un syndicat ouvrier ou si le syndicaliste brillant devient patron ?
C’est Pierre Bourdieu qui explique dans ses Méditations Pascaliennes que si nous voulons réellement lutter contre les opinions et les préjuges, il faut apprendre à objectiver. Méfions-nous des pièges de la sensibilité ou de l’imaginaire qui nous font apparaître les choses, les actes, les faits pour ce qu’elles ne sont pas. Un bâton droit apparaît courbé dans l’eau et une personne peut nous paraître habillée de qualités qu’elle ne possède pas. Mettons de côté nos croyances, nos opinions, nos traditions, nos particularités de toutes sortes. Elles sont des lunettes déformantes de notre vision sur notre environnement. Le dialogue entre « moi » et « moi » devient alors possible si je fais passer de l’état de donnée intérieure à celui de réalité extérieure correspondante, susceptible d’étude objective. Par exemple, si je couche sur papier une idée, elle prend forme. Par extension, ce dialogue le devient aussi entre moi et l’autre. Revenons à Berne et les états du moi, parlons-nous en Adultes.
Apprenons à contrôler nos messages et à ne pas accepter ceux que l’environnement nous demande d’accepter pour vrais. Choisissons nos propres idées réalistes et réagissons positivement en toutes circonstances.
Lorsque l’adversité survient, ne plongeons pas dans la culpabilité, allons chercher notre meilleur ami (qui est en nous et laissons de côté notre meilleur ennemi). Cela aura beaucoup plus d’effets positifs sur notre unicité. Se parler à soi-même en termes valorisants nous redonne l’estime de nous même et, surtout, permet de reprendre confiance en soi. Accepter de gagner et aussi savoir et donc accepter que l’on puisse perdre parfois. Accepter que l’erreur est aussi formatrice permet de nous améliorer dans une nouvelle action en intégrant ce que l’erreur nous a appris.
« L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. » nous dit Pascal dans « Les Pensées ». L’humain est un être paradoxal, grand dans sa faiblesse. Il est aussi une créature qui fait exception dans la nature grâce à ses facultés extraordinaires comme penser, réfléchir, raisonner, analyser, élaborer de nouveaux concepts donc de communiquer avec lui-même et lui-même avec les autres. La communication que nous entretenons avec soi-même et avec les autres est d’abord une communication intra-personnelle avant d’être une communication interpersonnelle. Nous l’avons constaté, beaucoup d’éléments de notre personnalité sont du domaine de l’inconscient – du non-conscient – nous avons le choix néanmoins entre ce qui est bon pour nous et notre entourage ou ce qui ne l’est pas. Cela est notre libre arbitre, notre responsabilité. Prenons conscience que nous pouvons entretenir, à notre corps défendant, des messages nocifs particulièrement vicieux qui nous enchaînent, nous enferment.
Chacun de nous se parle à lui-même pour s’encourager ou au contraire se dévaloriser : « Vas-y ça va marcher…, vas-y tu en es capable… » ou alors « tu vas encore rater…, tu es stupide… ». D’où nous vient cette pluie de messages qui nous passent par la tête ? Abraham Maslow nous parle de nos besoins à satisfaire et nous allons certainement lire dans nos magazines, nos journaux, ou en écoutant notre radio, notre chaine de TV et trouver les moyens d’y répondre. Des recommandations données par notre entourage, des événements ressentis sont des sources principales de ce flot ininterrompu que le cerveau ingère.
Or, nous le savons, notre intelligence est sélective et enregistre selon notre mode de pensée habituelle. D’une manière générale, si l’on prend la peine d’y réfléchir, on peut objectiver ces messages incitateurs.
Mais, trop souvent, ils nous conduisent à des réactions standardisées, pouvant aller jusqu’à nous formater afin de nous conformer à l’esprit d’un groupe. Ce besoin d’appartenance si prégnant que ne nous fait-il faire ! Et ce désir d’être reconnu comme…. « le meilleur d’entre les meilleurs », est il un moteur bénéfique ou nous pousse-t-il à écraser tout le monde pour parvenir en haut de l’affiche ?
Il est toujours possible de faire machine arrière et d’être plus attentif et donc plus libre. A la condition d’en prendre conscience. Cependant il se trouve que quelques-uns, seulement, restent et influencent l’individu. Si nous ne savons pas pourquoi ces messages se fixent, s’ancrent il apparaît, par contre, utile de savoir les repérer et de connaître leurs façons de nous conditionner.
Certains sont des
· Messages positifs : ils appellent à l’épanouissement et à l’efficacité de l’individu. Ils sont l’antidote des messages négatifs. Ils sont d’autant plus favorables, acceptables qu’ils sont réalistes, valables, agréables. La réussite et l’échec sont les deux faces d’une même action. L’accepter est déjà prendre en compte tous les critères et opportunités de réussites. ET aussi tous les freins, les obstacles qui sont susceptibles de nous retarder. Nous devons donc analyser les forces et faiblesses en toute objectivation. C’est donc accepter de faire l’inventaire de ceux-ci avant d’entreprendre. Agir et ensuite faire un bilan et comparer entre l’avant et l’après l’action afin de mieux coordonner la prochaine intervention. Quelqu’un m’a donné un jour cette définition du courage que je trouve remarquable : « Entreprendre c’est oser commencer un projet sans être sûr que la conclusion prévue sera bien concrète, sans donc savoir comment ce projet se terminera réellement. » L’élan est donné et l’intuition permettra l’aboutissement satisfaisant du projet en laissant simplement la place suffisante à l’imprévu et accepter de s’y adapter !
· Messages négatifs : Ces messages sont très attractifs parce qu’ils promettent une solution définitive et « assistante » à nos problèmes du moment. Ces messages nous abusent et profitent de nos faiblesses : ils font naître un espoir fou… ils font rêver… mais ils demandent un échange, c’est du donnant-donnant souvent à sens unique – du plus faible au plus fort. Ils sont contraignants, ennuyeux, peu motivants. Ces messages nous persuadent que si nous n’avons pas obtenu satisfaction c’est parce que, nous, nous n’avons pas rempli notre part de contrat. De ce fait nous nous cristallisons sur ce contrat de dupe et avons perdu l’objectif à atteindre. Ils sont de mauvaises aides. Ce sont des recommandations inutiles, non valables et désagréables. Ils sont des messages du manipulateur qu’il soit autre ou nous même.
· Messages de renforcement : ceux-là peuvent être positifs ou négatifs. Ces messages sont dits de renforcement car ils trouvent en nous un terrain favorable à l’écoute, à l’acceptation et notre libre arbitre les approuve. Si je dis à une personne qu’elle est incapable soit elle se révolte parce qu’elle ne l’accepte pas, ou alors, elle pense que j’ai « lu » en elle, et que ce je dis, va la dissuader de lutter contre sa propre croyance.
· Messages projectifs : celui qui a tendance à se répéter des messages dévalorisants, a tendance à envoyer aux autres ces mêmes messages dévalorisants. Celui qui a tendance à être dur pour lui EST dur pour les autres. De même que celui qui est positif dans sa communication sera positif dans son expression. Avoir de bonnes relations avec soi-même est la clé des bonnes relations avec autrui – Aime-toi et le ciel t’aimera; voir le potentiel positif à développer en soi permet de voir le potentiel positif à développer ou éveiller chez les autres.
6°Connaissance du niveau Spirituel
Par définition, ce niveau est celui de la "Connaissance", celui de la liaison de l'homme avec le Tout. La réunion du microcosme et du macrocosme. Si ce dernier niveau devient conscient (ou "opérant"), il peut fondamentalement modifier l'ensemble des autres niveaux : les émotions, le mental, le savoir, perdent de leur importance. Les échelles de valeurs n’ont plus de raison d’être.
Ce que semblent atteindre les anachorètes dans leur retraite. Pour certains, atteindre le Nirvana, l’Eveil est l’occupation de toute une vie d’homme.
D’autres préfèrent matérialiser leurs actions en accord avec cette Connaissance. Ils savent que le subconscient personnel est toujours en harmonie avec le subconscient collectif. Il est essentiel de comprendre que, grâce à cette prise de conscience, il existe un "côté face" illimité des choses des choses qui fait totalement partie de nous.
Tant que nous nous enfermerons dans la sécurité de nos forces d’habitudes individuelles, il est illusoire de penser que nous pourrons aborder, même de très loin, la compréhension de notre naissance, répondre aux questions existentielles : qui suis-je ? où vais-je ? pourquoi ?
Nous restons comme ces personnes qui vivent le monde, leurs sensations, leurs émotions, bref, leur réalité, arrivant au seuil de la mort sans avoir vécu. Vivent-ils ? Pour eux la réponse est oui. Pourtant ces personnes sont vieilles dès la trentaine et le restent jusqu’à leur mort. On ne met pas un enfant au monde pour soi mais pour lui. Quel impat peuvent-ils engendrer de vivre face à eux-mêmes, face aux autres ? Une vie pour rien. Quoiqu’elles pensent, disent ou fassent, cette réalité ne sera jamais que leur réalité. La leur se résume aux quatre murs de leur demeure qui correspondent très symboliquement aux quatre coins de leur carré qui illustre les 9 points précités. Marchant avec des « béquilles » sans comprendre et admettre que l’homme doit marcher SANS béquilles (celles de nos forces d’habitudes). Ne pouvant se connaître donc se RE-connaître, ils ne sont pas capables de RE-naître à eux-mêmes. Ils perdent de vue l’essentiel de leurs réalité physique, émotionnelle, inconsciente, causale que ne peuvent leur offrir leurs géniteurs. Ils « font avec » l’inné et subissent l’acquis.
Nous avons le devoir de passer nos expériences, nos acquis, notre compréhension, nos connaissances à notre descendance afin qu'elle se perpétue de génération en génération, par delà l'espace et le temps.
Intégrer en soi l'illimité et la spiritualité, ça ne veut pas dire "hors limite", en hermite, c'est faire en faire l'expérience avec tous les autres niveaux de son unicité. Et pour nous y aider, notre "soi" de derrière le miroir nous fait de temps en temps des petits clins d'oeil et nous guide, sans en avoir l'air, à coup de rêves, de "hasards" ou d'intuition, comme nous l'affirme Goethe. Otto Laewi affirme avoir découvert le secret de la transmission chimique de l'influx nerveux en rêve comme Niels Bohr la structure de l'atome. Qui n'a eu cette expérience de se trouver dans un labyrinthe un soir et se réveiller le matin , en ayant la solution ? C'est au matin, après une bonne nuit de sommeil, que vient souvent la ou les solutions qui nous paraissent alors évidentes et si simples !
Nous restons comme ces personnes qui vivent le monde, leurs sensations, leurs émotions, bref, leur réalité, arrivant au seuil de la mort sans avoir vécu. Vivent-ils ? Pour eux la réponse est oui. Pourtant ces personnes sont vieilles dès la trentaine et le restent jusqu’à leur mort. On ne met pas un enfant au monde pour soi mais pour lui. Quel impat peuvent-ils engendrer de vivre face à eux-mêmes, face aux autres ? Une vie pour rien. Quoiqu’elles pensent, disent ou fassent, cette réalité ne sera jamais que leur réalité. La leur se résume aux quatre murs de leur demeure qui correspondent très symboliquement aux quatre coins de leur carré qui illustre les 9 points précités. Marchant avec des « béquilles » sans comprendre et admettre que l’homme doit marcher SANS béquilles (celles de nos forces d’habitudes). Ne pouvant se connaître donc se RE-connaître, ils ne sont pas capables de RE-naître à eux-mêmes. Ils perdent de vue l’essentiel de leurs réalité physique, émotionnelle, inconsciente, causale que ne peuvent leur offrir leurs géniteurs. Ils « font avec » l’inné et subissent l’acquis.
Nous avons le devoir de passer nos expériences, nos acquis, notre compréhension, nos connaissances à notre descendance afin qu'elle se perpétue de génération en génération, par delà l'espace et le temps.
Intégrer en soi l'illimité et la spiritualité, ça ne veut pas dire "hors limite", en hermite, c'est faire en faire l'expérience avec tous les autres niveaux de son unicité. Et pour nous y aider, notre "soi" de derrière le miroir nous fait de temps en temps des petits clins d'oeil et nous guide, sans en avoir l'air, à coup de rêves, de "hasards" ou d'intuition, comme nous l'affirme Goethe. Otto Laewi affirme avoir découvert le secret de la transmission chimique de l'influx nerveux en rêve comme Niels Bohr la structure de l'atome. Qui n'a eu cette expérience de se trouver dans un labyrinthe un soir et se réveiller le matin , en ayant la solution ? C'est au matin, après une bonne nuit de sommeil, que vient souvent la ou les solutions qui nous paraissent alors évidentes et si simples !
Rêves d'un ailleurs, hasard d'une pomme qui tombe à propos ou intuition d'un "Eureka!...", les plus grands génies se sont un jour laissés guider par leur intuition, et nous montrent le chemin. Notre lumière intérieure de notre unicité, s’alliant à celle de l’extérieur, s’est exprimé, a accepté de lâcher prise, de faire confiance (avec foi) et d’exprimer le « je suis » dans le domaine de compétence que nous privilégions. En allant à la rencontre de soi, on rencontre son « moi », son « je suis ».
Alors qu'attendons-nous pour les imiter ?
Pourquoi ne pas nous rebeller contre nos interdits, nos manques, nos peurs qui emprisonnent nos différents niveaux depuis notre naissance ? Ils sont l’expression de nos comportements acquis et renouvelés à l’identique par peur de cet inconnu que nous sommes à nous même, qui nous étriquent en nous déformant l’infini bénéfique de nos pouvoirs créateurs en monstres dévorant les bonnes mœurs autorisées dans notre environnement. Pensez à Jonathan le Goéland qui a refusé d’écouter la voix unique de son clan, qui en a accepté l’exil pour trouver sa propre liberté et ensuite pouvoir former d’autres adeptes de la liberté d’expression qui ne dépendraient pourtant jamais de lui !
Alors qu’avoir ce désir, cette curiosité, cet amour de nous regarder et de chercher à savoir qui je suis nous donne une harmonie de vie. Elle démontre un équilibre synonyme d’excellence dans nos gestes, nos émotions au sein duquel chaque niveau a sa raison d’exister, d’échanger, de s’enrichir, s’épanouir. Nous atteignons là la Zone du tennisman, le Do du judoka, le zen de l’individualité qui sont la sérénité dans la pensée, la parole, l’action juste.
Nous avons vu que l’homme possède plusieurs niveaux qui vont interférer, s’interpénétrer. Autant, les sensations, vont venir de l’extérieur vers l’intérieur, interférer nos modes de pensées, autant ce qui nous est inconscient va avoir une répercussion sur notre comportement. Nous savons que l’homme peut modifier chaque niveau et que toute modification interférera sur l’ensemble.
Beaucoup d’hommes vivent d’après ce qu’ils voient, sur le plan physique et évoquer d’autres niveaux de conscience relève des croyances personnelles de chacun. Ceux-là répugnent donc à s’exhiber par crainte du ridicule, avançant dans la vie masqué, mentant aux autres et à eux-mêmes afin de n’être pas Re-connu.
Cependant, essayons de concevoir que l’univers soit constitué d’un ensemble de plans énergétiques différents qui s’interpénètrent et interfèrent les uns les autres. Imaginons que le plan physique est celui qui correspond aux énergies palpables qui se manifestent sur notre Terre sous forme de montagnes, d’océans, de vies tant végétale qu’animale. Supposons que l’homme est une antenne qui capte l’ensemble de ces plans énergétiques et que, dépliant ses bras, il distribue ce qu’il reçoit à son environnement (pensez à l’homme de Leonard de Vinci).
Envisageons qu’il sache se mettre en résonnance avec ces gammes énergétiques et qu’il soit capable de les percevoir. Imaginons qu’il soit capable, comme le fait un tuner, de changer de gammes d’ondes et qui, à l’intérieur de chacune d’entre elles, il peut sélectionner les fréquences qui lui conviennent. Supposons que chaque fréquence soit, comme nous pouvons le concevoir par analogie, un émetteur particulier, (émission TV ou radio) une station qui soit dédiée à la musique classique, celle-ci au jazz, cette autre à l’information, celle-là aux sports, etc. Même si par habitude ou goût nous restons branchés sur la même station, nous pouvons changer de fréquence, rien ne nous l’interdit. Acceptons donc de changer de station, nous entrons de facto dans un monde différent, avec des lois différentes, des modes de réception différentes donc de perceptions différentes. Ces différents mondes auditifs existent comme ils ont toujours existé depuis que le monde est monde. Nous n’en avons pris conscience que depuis que l’homme a inventé – c'est-à-dire découvert, ce qui était jusqu’alors couvert, dans l’invisible - le tuner.
Est-ce que l’homme sait qu’il est semblable au tuner, capable de capter plusieurs fréquences ? Tant que l’homme reste « branché » sur la même fréquence, peut-il seulement imaginer qu’il en existe d’autres ? L’homme curieux, « l’homme tuner » qui ose être, dans toute sa globalité, parvient à changer de registre et percevoir une autre réalité. Plus il change de réalité, plus il agrandit la réalité universelle, plus il se comprend, s’accepte et donc accepte l’autre dans son unicité. Son Frère le reconnaît, son autre lui-même qui fait la même démarche que lui. L’autre Frère ? (celui qui se dit Frère mais ne l'est pas). Celui-ci le croise mais ne le voit pas. (C'est très fréquent dans les Eglises, les Temples, les Synagogues, les Loges maçonniques et autres lieux répétués "fraternel".
Admettons comme postulat que l’homme, comme le tuner qu’il a découvert, a le moyen de changer de fréquences, de station de radio. -S’il n’y parvient pas c’est que son « tuner » a quelque problème de réception ou qu’il ne veuille pas changer de station- Admettons qu’il s’autorise à tourner le bouton de changement de gamme d’ondes et ainsi se remettre en question en fonction de ces différentes fréquences qu’il découvre. L’homme prend conscience qu’il change de perception (niveau physique, émotionnel, raisonnement ou mental, croyance ou causal) n’est-il pas en train de Re-naître à lui-même ? Il franchit alors le mur d’enceinte de son pré carré qu’il connaît et a enfin résolu l’énigme des 4 droites qui passent sur les 9 points qui délimitent son ancienne personnalité.
Par analogie nous illustrons que chaque niveau de l’univers se caractérise par une fréquence d’énergie particulière possédant ses propriétés et ses lois spécifiques dont l’homme est lui-même constitué. Chacun d’entre nous, selon ses propres natures énergétiques, ses propres propriétés, ne se comporte pas comme dans un système fermé mais ouvert, en interconnexion, en interférence permanente avec son environnement humain et aussi avec les ondes et fréquences qui l’entourent.
Le niveau que nous connaissons le mieux est le niveau physique de par le fait qu’il est le plus évident. Nous savons aussi que d’autres niveaux coexistent. Il nous suffit de modifier notre état de conscience pour nous mettre en résonance avec les autres plans. Il existe une technique que l’homme peut maîtriser s’il s’en donne l’autorisation.
Souvent, nous avons un comportement et des gestes que nous faisons sans nous en rendre compte tout simplement parce qu’ils nous viennent des forces d’habitudes. Cette attitude, cette façon d’agir trouvent leur source dans notre savoir inconscient.
Prenons-en maintenant pleine conscience. En ce moment je suis « confiant », je suis « heureux », je me raconte qu’il me faut être « excellent pour … », je raisonne d’une manière analytique, etc.. C’est déjà un premier pas. L’homme prend conscience qu’il possède des capteurs lui permettant d’accéder à la perception, à la réalité du niveau sur lequel il est « branché », que cette réalité, en ce moment même, l’influence d’une certaine manière.
Je concède, qu’au début, s’habituer à réfléchir ainsi peut déstabiliser et l’on peut vite abandonner et retourner à notre premier mode de fonctionnement auquel nous sommes habitués et qui nous paresseux et assistés. La promesse d’une sérénité dans notre comportement est néanmoins un bon facteur motivationnel. Des hommes, que nous côtoyons journellement, nous inspirent dans leur simplicité, nous montrent le chemin. On sent, ressent qu’une autre dimension les dirigent avec plus de discernement, pour mieux vivre et souvent mieux aider les autres.
Il est essentiel de bien comprendre que tous, pouvons, si nous œuvrons dans ce sens, accéder à ces plans vibratoires. Les trois clés, pour y parvenir sont dans l'ordre:
· Éradiquer en soi le doute et le scepticisme. Cette interrogation qui nous paralyse qui nous empêche de déterminer la possibilité de la découverte d’une vérité.
· Apprendre à moduler son taux vibratoire.
· Monter son niveau de conscience ou, en d'autres termes, élargir son Propre Univers.
Nous avons vu dans les différents niveaux comment faire. Ces simples exemples décrits ne sont pas tout. Chacun modifiant, inventant, augmente à sa convenance les exercices pour son plus grand bien. Ces exemples démontrent simplement qu’il existe des méthodes simples pour atteindre la plénitude de son être. Ces exemples nous montrent que nous pouvons atteindre les 100% de la perception de notre univers si :
· nous nous autorisons à accepter l'existence et la superposition des différents plans énergétiques et si nous savons nous mettre en résonance avec eux grâce aux clés évoquées précédemment,
Toute la question est là, mais la réponse, sachons-le, appartient individuellement à chacun de nous... Si le fonds reste le même la forme est propre à chacun.
Pour conclure, je ferai ce résumé, dans la mesure où l’individu veut vivre pleinement de ses facultés et talents.
La règle première est de croire que nous avons des talents, des compétences, des aptitudes même, et surtout, s’ils sont différents de ceux de notre voisin et n’oublions jamais d’accepter que nous ne connaissons pas tous nos talents. Posez-vous cette simple question : « Saurais-je donner de moi 5 qualités et 3 défauts qui me caractérisent », sur le moment vraisemblablement, vous allez vraisemblablement mimer la carpe. Et pourtant. Votre entourage peut vous en donner une liste longue comme un jour sans pain ! Alors pourquoi pas vous qui devait être le 1er à vous connaître ? Regardons-nous, nous sommes souvent semblables à de jeunes apprentis n’ayant aucune connaissance de nos instruments de travail. Quel que soit le métier auquel nous nous destinons, une tâche élémentaire s’impose à nous : regarder attentivement nos outils. Il nous faut donc examiner la vis et prendre le tournevis adéquat. Si, pour exécuter un travail – visser une vis - sans examiner la forme d’un tournevis et qu’il se trouve inadapté à ma vis, nous allons faire des dégâts en cas d’entêtement stérile. C’est bien la même chose qui se produit sur le plan de la pensée. Nous faisons du mauvais travail. Nous nous détruisons nous-mêmes et détruisons les autres. Sans se connaître, nous commettons des erreurs, nous sommes inadéquats, nous ne pouvons pas avoir de relations correctes. La fonction de la pensée consiste à communiquer, exprimer.
La deuxième règle est de connaître autant que faire se peut, nos talents qui sont au nombre de sept :
· Nos compétences
· Nos capacités
· Nos aptitudes
· Nos connaissances
- Relationnelles
- Techniques
· Notre expérience
· Notre personnalité
La troisième règle est d’ :
1. indiquer ce que j’aime faire.
2. indiquer ce que je peux faire
3. indiquer ce que je sais faire
4. indiquer ce que je veux faire
5. ce que je ne veux plus faire
La quatrième règle est de connaître le sens que nous privilégions. Sommes-nous visuels, auditifs, kinesthésistes, etc.
La cinquième règle est de connaître et reconnaître, lorsque nous communiquons, soit avec nous-mêmes soit avec notre prochain, quelle partie de notre « moi » est mise en avant. Quel mode d’approche, de mes relations avec les objets, mes pensées ou les Autres, détermine la nature de la solution vers laquelle nous tendons. Dans cette perception se trouve impliqué un ensemble de facteurs nous conditionnant d’office. Passons en revue les principaux facteurs de conditionnement :
· La méconnaissance de nous-mêmes.
· Nos mobiles inconscients d’attachement, nos peurs.
· Nos processus de choix et de recherches.
· Nos processus de verbalisation mentaux (revoir le paragraphe « causal »)
· Nos tendances à comparer. (processus mental)
· Nos tendances fondamentales au « devenir », ce « moi-je », cet ego qui nous aveugle.
· Notre refus de nous voir tel que nous sommes.
La façon dont nous examinons le problème est de la plus grande importance, car cette attitude, nos préjugés, nos craintes, nos espoirs la colorent. La relation correcte avec le problème résulte d’une approche lucide et sans choix.
La sixième règle est de savoir, autant que savoir se peut, ce que nous ont légué nos parents et notre parentèle. On ne trouve pas du raisin sur un figuier.
Ce travail d’introspection correspond au mythe du cultivateur. Nous sommes cette graine que nous mettons en terre, nous inspectons nos Ténèbres – nos peurs, nous doutes -. Nous nous isolons dans notre Cabinet de Réflexion, nous faisons l’inventaire, nous sommes face à nous-mêmes et pour nous-mêmes. Nous savons maintenant que lorsque nous en sortirons, nous ne pourrons plus être semblables à celui qui y est entré. En sortant, nous accouchons à nouveau de nous-mêmes, conscient de nos possibilités, de notre potentiel à déployer. Comme Platon, osons sortir de notre Caverne.
Nous avons accompli un bon travail d’introspection, nous ne sommes plus n’importe qui, nous nous reconnaissons être tels que nous-mêmes et nous commençons à trouver la paix, à nous aimer. En explorant nos différents niveaux, nous nous sommes agrandis à nous-mêmes. Nous apprécions l’existant. Nous reconnaissons nos forces et avons identifié nos qualités à développer. Nous ne sommes plus dans les ténèbres, avançant dans la vie implorant un dieu qui se trouve en nous et à qui nous avions mis un bâillon afin qu’il ne puisse rien nous dire.
Ce que nous venons de faire est RE-naître à nous-mêmes en ayant conscience de ce que nous sommes. Nous avons la réponse au « qui suis-je », au « que faire », au « pourquoi ».
Notre civilisation va démontrer que l’humain est adaptable et peut donc faire fi du modèle « un travail pour toute une vie » principe cher aux industriels du XIX et XX° Siècles qu’inculqua le Taylorisme. Cette vérité éculée évoluera par nécessité puisque les savoirs de demain occuperont les salariés alors qu’ils ne les auront pas appris à l’école. Ce processus est déjà très visible dans l’électronique… Quel ingénieur résout les problèmes informatiques avec les acquis qu’il a appris à l’Ecole supérieure de l’électronique ?
La septième règle.
Maintenant voyons comment développer au mieux tout ce potentiel ? Nous allons prendre modèle, pour se faire, sur le mythe du Chasseur.
Nous sommes comme l’apprenti. Nous connaissons nos outils, nous savons à quoi ils servent et, comme l’enfant qui apprend à écrire, il va maintenant prendre connaissance de leur utilisation. Si nous faisons cette comparaison, elle éclaire notre démonstration. L’enfant, en entrant à l’école, va faire de longues pages d’écriture. Ses doigts et mains vont s’approprier l’outil « stylo », la page. Reproduire les différentes lettres qui, de gribouillis, deviendront des lettres stéréotypées et lisibles. Puis enfin, il sait reproduire les lettres sans tirer la langue. Ensuite, il va apprendre ce que sont les mots, leur signification, leur place dans une phrase. Il sait recopier un texte donné, en comprendre la signification. Il possède l’outil. Mais n’est pas encore capable de composer. Il est semblable au futur génie qui s’ignore, il reproduit à la perfection un morceau de Chopin, un retour de bal au tennis, une prise de judo sur le tatami. C’est tout.
L’avantage de cet Apprenti est qu’il sait, avec quels outils il va travailler et pourquoi et avec quelle perspective. Son effort, son investissement ont un objectif, en osmose avec tous les niveaux de son « je suis ».
Alors que dans son entourage, il observe des apprentis comme lui, qui travaillent avec des outils qui ne sont pas adaptés à leur unicité. Comme papa - maman tu dois devenir ceci ou cela… alors que leur penchant naturel est d’être ailleurs. Ils ingèrent ce faux savoir, en ajustant leur intelligence, à ce qu’on leur inculque comme étant la Vérité , pour leur bien naturellement.
Enfin, au bout d’un certain nombre d’années, notre Apprenti, saura composé un texte sur un sujet donné. D’abord l’effort se portera sur quelques lignes, quelques notes, quelques échanges. Nous sommes dans l’apprentissage, la prise en compte du potentiel personnel. C’est l’époque où il faut faire ses « gammes » et ce sur tous les registres de sa personnalité. Petit à petit, un morceau plus conséquent sera vaincu dans sa réalisation, puis un suivant plus compliqué où d’autres qualités sont mises à contribution. Enfin, comme notre ouvrier de tout à l’heure, il connaît tous ses outils et il sait à quoi ils servent et quant il faut prendre celui-ci ou celui-là en fonction du travail à faire, sans choix, sans se poser de question.
Il lui reste à passer Maître dans son domaine de compétences pour créer : il a tout pour manifester ce qu’il EST. Va-t-il enfin passer le cap ? Va-t-il se contenter de répéter inlassablement, parfaitement ou imparfaitement, la technique apprise pure et dure ou va-t-il oser s’en servir de base pour une nouvelle créativité ?
On peut savoir faire des gammes à longueur de journée et être incapable de jouer et interpréter la petite musique de nuit de Beethoven, si le cap de la transcendance n’est pas franchi. De multiples pianistes savent jouer, combien vont transporter l’auditoire devant la création personnelle de leur jeu ? Ce morceau est devenu le leur, il est leur page support devant laquelle la créativité, l’interprétation de l’artiste se manifeste. Il ajoute au génie de Beethoven son propre génie, amplifiant ainsi les 2 génies : celui du créateur initial qui a puisé dans la source universelle et le sien qu’il a puisé dans son être profond pour lui donner encore plus de lumière.
Il en va de même dans toutes les activités humaines, le génie est celui qui va au-delà de ses « gammes » et qui apporte sa « touche », son plus, sa création. Il préside à sa propre destinée, en accord avec tous les niveaux de sa psyché et le concrétise par sa matérialité.
Pour arriver, atteindre à ce résultat, tel le Chamane dans sa grotte, il va se représenter l’animal dans sa Caverne. Il va le créer, le sentir, le palper, écouter la joie de ceux qui vont en profiter. Tous ses sens sont en éveil créatif et perception subtile. Il sait ce qu’il vient de créer et que cette création va se concrétiser, se manifester, trouver écho. Ses doigts, sur le piano ne sont que l’instrument de sa psyché, qui exécutent, qui créent ce qu’il est, qui transporte dans une dimension sublime qu’il ouvre à tous.
Observez le skieur qui, avant de s’élancer sur la pente, reconstruit une dernière fois dans sa tête tout le parcours jusqu’à l’arrivée. Combien de fois, le pianiste va jouer dans sa tête le morceau qu’il va exprimer. Combien de fois, tant sur le plan physique que dans sa tête, le tennisman, le judoka a répété son geste ? Le tennisman, comme le judoka, avant l’action, est sûr de sa gestuelle, tous les niveaux sont en osmose ; ils n’ont plus qu’à lâcher prise et être. Ils sont en « adéquacité » avec le moment présent, ont la faculté de répondre pleinement à toutes les données d’une circonstance. Rien ne sera à regretter. Ils ne voient plus l’environnement, ils jouent, exécutent ce qui est dans leur tête. Les doigts, les bras les pieds agissent seuls sachant où ils doivent se trouver, afin d’exécuter le geste juste, en harmonie avec ce qu’il est dans la tête. Le physique exprime l’idée immatérielle, tout comme la capture de l’animal est l’expression du dessin dans la Caverne.
Il en va de même pour le commercial, pour l’animateur d’une réunion, pour toute activité. Chacun d’entre nous, connaissons tous nos outils, tous nos supports et savons ce que nous devons faire : l’action juste devant l’obstacle imprévu. Notre seule conscience s’étant fixée sur le résultat, le succès escompté. Telle la flèche de l’arc qui va au centre de la cible une fois lancée, nous savons que notre action atteindra l’objectif fixé.
Merci à Guy Tarade pour les discussions que nous avons échangées.
Louis PÉYÉ.
Cannes Octobre 2010.