lundi 6 février 2012

les risques de la Présidentielle de 2012

Qui va remporter le droit de s’asseoir sur le Trône de l’Olympe – pardon de l’Elysée ?
Je n’ai pas la réponse à cette question qui est celle que tous nous posons. Par contre je peux suggérer quelques pistes de réflexion.

Chacun sait que ce qui est exprimé doit avoir été, au préalable, imprimé.

Il faut donc rechercher ces pistes dans notre Histoire. La France a été nourrie par deux mamelles. La première est la mythologie grecque et l’autre le Vatican.
Voyons la première.

Tout en haut, inaccessible, règne Zeus qui surveille l’Olympe. Ça fait toujours rêver… d’autant qu’une lignée de plus d’un millénaire a formaté notre pays au Pouvoir Absolu ! Actuellement, le plébéien reste en admiration devant le Château de Versailles, la Résidence du Roi Soleil, le représentant de Zeus en France. Alors les petits « tripatouillages », arrangements divers connus ou inconnus, entre dieux et demi-dieux - qui représentent la classe nobiliaire de notre époque - que me chaut ! Il suffit de se rappeler l’histoire du dieu Mitterrand (un pseudo, bien connu, de Zeus au XX°S.) avec sa double vie. Nous ne sommes pas loin d’une représentation d’une royauté républicaine absolue… Le paradoxe bien, très précisément, français… Diantre ! On ne saurait se renier, se parjurer…

Puis voici la seconde mamelle.
Celle-ci nous vient du Vatican. La France est toujours, dans l’inconscient populaire, la fille aînée de l’Eglise. Cette église qui, depuis le Moyen Age, a su « domestiquer » ces représentants de Mars, ces guerriers (comtes et marquis pour ne citer qu’eux) qui attendaient le printemps pour guerroyer et faire fructifier leurs avantages. Cette seconde mamelle me fait penser à Diane et Rhéa. Mieux à Déméter (ou Isis) dont une représentation se trouve être dans l’Eglise du Suquet à Cannes. Elles ont un certain savoir et collaborent en harmonie avec la royauté. Il faut contenir le Tiers Etat… Du haut de l’Olympe, dispensé par Bacchus, le vin de la connaissance est instillé par le Curé du village au bon peuple qui, lui, n’a pas le droit au Chapitre. Pour quoi faire ou dire d’ailleurs ? Leur place n’est pas prévue au cénacle divin…

Depuis le XVI°S., le courant des Humanistes s’épanouit en Europe. Ce sont des érudits qui se passionnent pour l’étude des auteurs de l’Antiquité et les langues anciennes comme le latin, le grec et l’hébreu. Avec l’Humanisme, l’homme, l’être humain, devient une créature remarquable entre toutes. La pensée et la philosophie humanistes sont en effet centrées sur l’Homme et sur la dignité de l’être Humain. Cela constitue un changement radical. En effet jusqu’à maintenant, on considérait que l’homme devait subir son destin : « Dieu le veut » était le message de l’Eglise et de l’Olympe. Or avec les Humanistes l’homme devient un être agissant, libre – car il découvre que Dieu lui a donné la liberté – et cette liberté, l’Homme peut en jouir selon ses choix, en faire un bon ou un mauvais usage. Nous ne sommes plus à agir selon le « Bien » et le « Mal » défini par Zeus ou le très Saint Vatican.
Malheureusement, le vrai savoir, détenu quasi exclusivement par l’Eglise, n’est que faiblement dispensé et cela retarde la diffusion de la Connaissance.  

Alors voilà qu’au XVIII° S, le Tiers Etat s’insurge contre les nantis, le peuple a faim. Ne sont-ils pas, en théorie, les cogérants de l’harmonie Olympienne ? En l’an 800, le Zeus Charlemagne a signé l’alliance entre l’Epée et le Goupillon, celle-ci tiendra un millénaire.

1870, naissance de la III° République, l’Ordre instauré depuis l’an 800, avoue enfin – difficilement j’en conviens – sa défaite.
Cette poussée humaniste nous la retrouvons sous la III° République. Elle instruit le peuple, et elle se compare à Thésée. Les temps changent. La royauté absolue est défunte, vive la royauté républicaine. Sauf que Thésée, roi d’Athènes, avait laissé le Gouvernement au Peuple qui délibérait.

Au détour de la V° République, après près de 25 ans de bonne économie, voilà que Zeus Mitterrand est élu. Le Républicain devient Zeus. Europe est belle. Le voilà, comme aux temps anciens, à la séduire et souhaitant la soumettre à sa loi. Mais la Belle Europe, née des amours de De Gaulle et d’Adenauer, n’est plus à prendre. Elle est en effet majeure. Cela coûtera à Zeus Mitterrand de doubler le nombre de chômeurs. Il passera d’un million et demi à trois entre mai 1981 et fin 1983.
Et aujourd’hui, cette Monarchie républicaine, a-t-elle encore son sens ? Cette monarchie qui commandait hier la Terre, ou du moins l’Europe sous l’Empire, et qui était la référence de la liberté chèrement acquise, a-t-elle encore sa voix ? La voie qu’elle a ouverte est maintenant utilisée par tous les pays démocratiques. L’Olympie a changé de domicile, laissant Paris pour aller prendre ses quartiers à Bruxelles.

Aujourd’hui, lorsque l’on regarde la politique de la France depuis quelques décennies, nous avons l’impression de constater un sujet d’achoppement entre mari et femme. Chacun voulant prendre la place de Zeus l’ancien, l’une rejetant sur l’autre son incapacité à prendre les bonnes résolutions face aux problèmes. Et Zeus Sarkozy sait que ceux-là sont prégnants. Les deux prétendants au Trône, prenant en otage l’enfant symbolisé par le bon Peuple, accuse l’autre d’incurie et d’impéritie : « c’est la faute à … l’autre bien entendu ». En attendant, la dette gonfle, les fonctionnaires se multiplient plus vite que les petits pains à tous les niveaux, départements, Régions et, pour sauver Versailles – pardon l’Elysée – on promet la croissance mondiale qui va bénéficier à la France… Et surtout – alors que la BCE l’interdit – Bercy va, grâce au bon choix du bon Peuple, déverser des millions d’Euro comme le Père Noël apporte les joujoux au pied du Sapin. 

Quel enfantillage devant nos troubles…
Chacun déverse sur le bon Peuple ses arguments, ses promesses. Or le feu est en train de consumer la Maison France. La Grèce, l’Espagne et déjà l’Italie savent ce que les promesses du 25 décembre ne sont pas celles de mai 2012.

Chacun défend ses qualités et d’un côté nous avons :
·       Le pragmatisme, la raison, l’analyse, le raisonnement,
·       La connaissance de l’économie, des dossiers,  et des opportunités comme des dangers de tel ou tel choix
·       Respect des règles,
Et de l’autre :
·       La créativité,
·       l’imagination, et les bons docteurs Yaca et Faucon – très populaires je le crains,
·       Les métaphores,
·       Foisonnement des idées, bonnes ou mauvaises, qu’importe !

Nous aurions pu avoir non un duel mais un duo. Et chacun se retrouver autour de la règle d’Or et enfin construire l’Europe. Chacun des pays apportant à tous ses avantages.
Nous savons malheureusement que la France doit être à genoux pour qu’elle consente à se remettre en marche. Ce fut le cas après la Seconde Guerre mondiale où tout le monde travaillait 40 h par semaine et n’avait que deux semaines de congé par an. Il fallait reconstruire la France. Les parents voulaient que leurs enfants aient une meilleure vie qu’eux. Est-ce toujours le cas ?

Il y a un changement d’époque, d’ère. Il faut en prendre acte.

Hier pour le Parisien, son horizon était la France, aujourd’hui c’est le monde. L’ère de la mondialisation du commerce de la fabrication et des communications est la règle. Un produit fini est constitué de multiples pièces détachées provenant de différents pays et plus personne ne pourra ériger de frontières sous peine de se retrouver dans la pauvreté. Le Web atteint pratiquement tous les habitants du Globe et nous rattache les uns aux autres. Nous ne pouvons plus vivre en autarcie, c’est fini. L’avenir nous condamne à faire commerce avec l’autre, le connaitre et le respecter : nous sommes condamnés à nous entendre, à nous entraider.

Jusqu’à maintenant, ces deux forces jouaient ensemble et le bon Peuple en faisait les frais. Aujourd’hui encore, ces deux autres forces, que sont le pragmatisme et le raisonnable, jouent contre le créatif et l’imaginatif pour s’accaparer les voix du plébéien. Le Tiers Etats contre l’Olympie !

Cette époque est révolue. La loi du Ciel ne se trouve pas à Athènes aujourd’hui mais à Bruxelles… que représente la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie etc… individuellement face à la mondialisation ?
Le choix va être de vivre ensemble avec nos autres partenaires ou de se perdre individuellement les uns après les autres et subir une lente agonie. Tous savons qu’Hadès ouvre facilement les portes de l’enfer.

Alors maintenant reste à chacun à se déterminer face, non à une force Droite ou Gauche, mais entre modernisme et passéisme. Il ne faut pas avoir le complexe de Cronos (Cronos qui malgré la vieillesse ne voulait pas quitter le pouvoir et l’Olympe ; mangeait ses propres enfants jusqu’à ce que Rhéa sauve Zeus et celui-ci lui fasse recracher ses frères et sœurs), il faut avoir le courage de laisser la porte ouverte à l’avenir et à nos enfants. N’est-ce pas leur faire confiance ?

Nous pouvons sociologiquement projeter cette analyse d’une autre façon. Nous avons 2 groupes, ceux qui jouent collectif, font partie de la troupe (l’Eglise parle du Seigneur qui sauve et protège ses agneaux, le berger qui garde son troupeau) et d’autres qui représentent l’agneau – pardon l’Agni (qui chevauche le bélier), qui ont le feu en eux - et qui réfléchissent par eux-mêmes. Le premier groupe écoute Mercure le dieu de la communication préféré de Zeus, celui qui délivre la bonne parole non plus dans l’église mais dans les associations syndicales, religieuses ou philanthropiques (comme certaines Obédiences maçonniques) par exemple. Les autres réfléchissent par eux-mêmes, ont une lumière qui les éclaire et savent que Mercure est aussi le dieu préféré des voleurs et des menteurs et des manipulateurs.
Restent alors deux challengers ; Le Pen et Bayrou.

Le Pen est la fille du Zeus Mitterrand et sont alliés depuis les années 40. Zeus avait eu une liaison avec Métis et ce fils illégitime devait prendre son Trône. Alors il avale Métis et 9 mois plus tard Zeus a un terrible mal de tête et demande à Vulcain, le dieu des enfers de lui donner un coup de hache afin que l’enfant sorte. Athéna voit le jour. L’histoire s’amuse. Le Front National voit le jour grâce à la Francisque du Gouvernement de Vichy. Cette connivence est toujours d’actualité.

Copier-coller de deux phrases dites à quelques 75 ans d’écart :

D' Hitler à Hollande ( Deux « socialistes » )

«Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d'une assistance médicalisée pour finir sa vie dignement. » François Hollande le 25 janvier 2012.
« Le Reichsleiter Bouhler et le docteur en médecine Brandt sont sous leur responsabilité, chargés d'étendre l'autorité de certains médecins, à désigner personnellement à l'effet d'accorder la délivrance par la mort, aux personnes qui dans la limite du jugement humain et à la suite d'un examen médical approfondi, auront été déclarées incurables ». Signé Hitler. 1er septembre 1939.

Ajoutons que le Dr Brandt cité déclarera à son procès à Nuremberg : « Il n'y a pas de médecin aujourd'hui qui ne donnerait à un malade qui souffre un anesthésique et qui ne rendrait la mort plus facile... ».
Ces deux textes, légalisant l'euthanasie l'un comme l'autre, ont strictement le même sens général. Passons le fait que dans les deux cas, des médecins dont la vocation est de soigner, sont chargés d'accomplir un geste de mort. Les soins palliatifs existent pourtant aujourd’hui.

Quant à Bayrou, il rêve d’importer la révolution Orange qui a réussi en Ukraine. Et qui sait, à défaut de révolution, se faire offrir un maroquin.
Notre avenir s’inscrit dans la continuité du passé, dans la modernité de la jeunesse et d’un monde nouveau qui de toute façon s’éveille. Nous sommes comme Orphée au sortir des Enfers (économique), il ne nous faut pas regarder en arrière, avancer, sinon notre Eurydice (notre pouvoir d’achat) s’anéantir à jamais.

« Avant d’être totalement engagé, l’hésitation nous tenaille, il reste une chance de se soustraire à l’initiative, toujours la même impuissance devant la création. Il existe une vérité première dont l’ignorance a déjà détruit d’innombrables idées et de superbes projets : au moment où l’on s’engage totalement la providence éclaire notre chemin. Une quantité d’éléments sur lesquels l’on ne pourrait jamais compter par ailleurs contribue à aider l’individu.
La décision engendre un torrent d’événements et l’individu peut alors bénéficier d’un nombre de faits imprévisibles, de rencontres et du soutien matériel que nul n’oserait jamais espérer.

Quelle que soit la chose que vous pouvez faire ou que vous rêvez de faire, faites-là. L’audace a du génie, de la puissance et de la magie.
Commencez dès maintenant. »

GOETHE