Régime Politique où la Souveraineté est exercée par le Peuple.
Que nous l’acceptions ou pas, nos démocraties ne nous protègent pas de l’arbitraire, bien au contraire.
Sur quels fondements, droit, moral, le Peuple appuie sa raison ? Son Pouvoir ?
- Toute définition objective de la culture d’un Régime Politique est arbitraire donc le régime démocratique l’est.
Elle ne peut inférer d’un principe universel et, de ce fait, ne peut être reliée à la nature humaine ou des « choses ».
- La culture démocratique s’appuie sur un pouvoir « arbitraire culturel » qui impose sa vision, sa symbolique.
- Toute catégorie ou Classe Sociale (C.S) évolue en fonction du rapport de force exercé les uns par rapport aux autres. Cette force peut provenir d’un leader, d’une mode, d’une contrainte guerrière, voire d’une manipulation de masse (Pub).
- La C.S est légitimée par l’adhésion de ses éléments, ce qui suppose une prédisposition à accepter sa prédominance sur l’ensemble : on s’allie toujours au gagnant potentiel.
- Toute C.S. dominante fait que chaque constituant contribue à reproduire l’arbitraire culturel qu’elle inculque : c’est l’Action Educative.
- Toute C.S. dominante qui détient le pouvoir arbitraire se maintient tant que son autorité reste licite, reconnue par tous, surtout par les sous-groupes ou C.S. dominées, et tant qu’elle se pérennise.
- La reconnaissance de la légitimité de l’arbitraire culturel de la C.S dominante constitue une force légale qui prospère au détriment de toutes les C.S dominées interdisant à ces dernières une prise de conscience de leur propre valeur.
- Toute C.S dominante légitimée impose sa loi et exclut les dissidents (individus ou sous-groupes).
Notre Démocratie, malgré ses imperfections, autorise ses enfants à jouir d’un important espace de Liberté. Notre système est ouvert même s’il privilégie la classe dominante. Chacun peut accéder à la C.S à laquelle il aspire s’il honore les principes démocratiques, c’est à dire, s’il respecte les règles de l’arbitraire culturel et qu’il accepte comme étant bonnes pour lui et la Société. Un de ces principes est le mérite personnel. La Démocratie couronne celle ou celui dont la valeur intrinsèque symbolise les qualités culturelles dominantes : A. Lincoln, Y. Montant, Ed. Leclerc, John Major, par exemple. Ces célébrités ne cachent pas les fils de paysans qui, il y a encore une quarantaine d’années, communiquaient en patois, les fils d’immigrés dont les parents baragouinaient à peine la langue d’origine et dont, aujourd’hui, beaucoup font partie des classes dominantes.
Il faut raison garder. L’arbitraire culturel permet la Démocratie. Sans celle-ci le mot Paix n’existerait pas. Pas plus que le mot Tolérance qui n’est autre que l’acceptation d’autres arbitraires, d’autres intolérances. C’est cette tolérance qui autorise les éléments d’un groupe dominé ou d’une minorité culturelle à ne pas renier leur origine sociale ou ethnique, à ne pas apostasier leur croyance.
Notre Démocratie, quand elle est forte, soutenue, valorisée, permet la perpétuation des coutumes et traditions des allochtones, quitte à les adopter pour enrichir notre République.
Ne pas admettre ou combattre les principes démocratiques :
- c’est se reléguer et vivre dans un ghetto intellectuel,
- c’est s’interdire toute possibilité d’insertion dans la Société ,
- c’est refuser d’adhérer au principe de Tolérance,
- c’est concrétiser une violence due à l’intolérance jusqu’au néant :
C’EST INTOLERABLE.
Le Droit à la différence
peut rapidement conduire à la différence des droits
Monstesquieu
Les différentes Classes Sociales
Il est très difficile d’en donner une définition.
Doit-on classifier les individus objectivement par la position dans un processus de production et d’acquisition ou, subjectivement, par leur façon de se déterminer les uns par rapport aux autres au sein d’une même communauté ?
Les professionnels de la mercatique doivent se contenter de mesurer une C.S d’une manière empirique par une combinaison d’une série de variables sur le(s) :
- revenu
- lieu et type d’habitation
- signes extérieurs de richesse
- niveau d’éducation
- religion
et, quand cela est possible, la prise en compte de l’Ethos (moeurs) social et pédagogique.
Les études de « styles de vie » effectuées par la COFREMCA font apparaître une carte des sociostyles fluctuante de 4 mentalités / 12 sociostyles en 1980 à 5 mentalités / 14 sociostyles où les « hédonistes » se sont transformés en « entreprenants » à la fin de la décennie.
Chacune des catégories sociales a des habitudes de vie variables en fonction de ses :
- appartenance sociale,
- lieu géographique d’habitation,
- fluctuation du milieu.
Passer d’une classe sociale inférieure à la supérieure - l’inverse est également vrai - dépend de variables telles que :
- la personnalité
- le caractère
- l’image que projette l’individu mais aussi
- des opportunités relationnelles, matérielles ou professionnelles qu’il sait saisir. Une suite de facteurs aléatoires...
Depuis 30 ans, on constate une formidable évolution dans les grandes catégories sociales admises :
· les salariés agricoles ont pratiquement disparu dans les campagnes
· les ouvriers se muent en techniciens
· les cadres moyens profitent de la formation continue et de la promotion interne
· les petits patrons bénéficient de programmes de formations et s’entourent de compétences
· l’élite - la Classe Dominante
* les professions libérales
* les cadres supérieurs
* les grands industriels
* les capitaines d’industries
* les grands commis de l’Etat
Ses éléments sont tous issus des grandes Ecoles ou Universités. Ils élèvent le niveau du Savoir du plus grand nombre et tendent à augmenter les compétences professionnelles, le capital intellectuel de l’ensemble des Classes Sociales.
L’élite est représentée par un petit pourcentage d’individus - néanmoins en constante progression -. Elle se partage le Savoir et le Pouvoir :
- Savoir intellectuel et culturel par la réussite scolaire au plus haut niveau,
- le Pouvoir par la concentration :
* des responsabilités
* des décisions
* de l’argent.
La caractéristique essentielle de cette C.S est interchangeabilité des individus au niveau du Pouvoir.
Seul le Vouloir appartient à chacun.
Enfin apparition dans les années 80 d’une nouvelle C.S
- les exclus de l’expression professionnelle
Bien que leurs origines soient hétérogènes, leur habitude de vie est homogène : restriction d’expressions pouvant aller jusqu’à traduire la perte morale de leur conscience de la persistance de leur « moi » s’exprimant par une perte matérielle de la carte d’identité par exemple.
Les raisons sont multiples et non exhaustives :
- baises des marges (jusqu’en 1993) mais stabilité relative des coûts salariaux,
- progrès techniques, robotisation,
- déplacements des compétences professionnelles,
- capital scolaire et qualification déplacés par rapport à la demande,
- délocalisation de la fabrication industrielle,
- recherche d’accroissement du taux de rendement,
- restructurations et fermetures d’entreprises,
- non mobilité géographique de la population.
font que derrière un EXCLU peut se cacher :
- un ex ouvrier ou employé dont le métier a disparu,
- un ex cadre d’une entreprise fermée ou délocalisée,
- un ex patron victime d’une O P A malveillante,
- un ex patron failli victime de la récession,
- un immigré qui n’a pas eu le temps de s’insérer,
- un immigré qui n’a pas su ou pu s’insérer,
- un jeune qui se retrouve sans ressources ni recours.
Tous les individus de par leur Ethos (moeurs) s’identifient aux symboles inhérents à leur C.S, développant un réseau relationnel plus ou moins restreint.
Pour les exclus, les paramètres actuels heurtent l’Ethos de la classe sociale d’origine et accélèrent l’anomie de l’individu.
Plusieurs variables expliquent l’appartenance à une C.S.
- la classe d’origine
Habitus primaire : style d’imprégnation par la famille pendant la prime enfance.
- L’Ethos : étude des moeurs et des règles sociales inhérentes à cette C.S.
- le comportement scolaire
Habitus secondaire : étude de l’influence de l’inculcation de l’action éducative de la C.S dominante et de l’acculturation possible due au choc entre les deux Habitus et dont l’Ethos peut être le catalyseur.
L’Habitus primaire
L’Habitus primaire peut se comparer au capital génétique de l’individu ou, en autres termes, l’Habitus primaire est au mental, à la psychologie, ce que le capital génétique est au physique.
La pression comportementale de la C.S d’appartenance des parents est telle qu’elle exerce une contrainte psychologique. Pressions et contraintes déterminent la diachronique de l’enfant en le maintenant dans cette même C.S. Chacune d’elle fonctionne avec ses codes, ses outils culturels qui sont plus ou moins élaborés, diversifiés, nombreux.
C’est à l’autorité parentale qu’incombe l’apprentissage des ces préceptes afin que l’enfant n’arrive pas démuni à l’Ecole.
Il est important de déterminer les principes qui vont permettre à l’individu de se situer dans une C.S. S’il ne veut subir l’Habitus primaire et l’Ethos qui en découle, à lui de modifier consciemment le choix des critères qu’il veut légitimer pour lui-même (Dans la mesure où il en a le choix et la possibilité).
Les questions à prendre en considération sont :
1 - la Résidence
* est-elle située en zone rurale ?
semi rurale ?
urbaine ?
dans un quartier populaire ou résidentiel ?
dans un ensemble H.L.M. ou de villas ?
* l’habitat est-il exigu ?
obscur ?
confortable ?
cossu ?
* l’accès aux lieux de culture est-il inaccessible ou facilité ?
* la fréquentation avec l’intelligentsia est-elle ignorée ou permise ?
* les loisirs culturels sont-ils abondants et pratiqués ?
* les équipements scolaires et universitaires sont-ils accessibles ?
La résidence met en avant l’expression de l’Etre et de son « image » soumise au pouvoir de l’argent qui évolue, devient le signe visible de reconnaissance du niveau social.
2 - la Famille
Il est certain que lorsque l’enfant paraît, il grandit dans une famille dont l’Ethos de l’appartenance sociale le marque profondément et le conditionne inconsciemment, vraisemblablement toute sa vie.
* les parents
sont ils mariés ?
séparés ou divorcés ?
vivent-ils en bonne harmonie ?
les enfants ont-ils été désirés ?
qui prend les décisions dans le couple ?
connaissent-ils des problèmes tels que l’alcool, la drogue, le Sida
* La fratrie
quelle est la place occupée par l’enfant par rapport aux autres enfants ?
quel est le rôle social joué par chacun ?
quel est l’écart d’âge entre eux ?
quelle est l’importance de l’interaction des conflits, de la jalousie entre eux ?
quelle est l’importance affective vis à vis de la mère ?
quelle est la qualité des rapports avec le père ?
*mode de vie
quelle est la surface disponible pour chacun des habitants de la résidence ?
chacun des enfants a t-il une chambre ?
un ordinateur ?
pratique t-il un sport ? une activité artistique ?
lit-il souvent de lui-même ?
les discussions familiales sont-elle courantes ?
l’apprentissage de la politesse, du respect, de l’hygiène, est-il naturel ?
L’épanouissement personnel de l’adulte est tributaire de son vécu familial. La résistance psychologique aux aléas de la vie sera d’autant plus forte que la qualité du climat familial sera meilleure.
3 - Conditions d’existence
Elles permettent d’évaluer le positionnement dans l’échelle sociale, pérenniser la qualité psychologique.
* les parents travaillent-ils ?
un des deux seulement, le père, la mère ?
est-ce par convenance, par obligation ?
à temps plein, partiel ?
quel est le lieu de travail
usine, bureau ?
dans une grande unité, une petite unité ?
style de travail
travail normal,
en Contrat Emploi Solidarité ou en stage ?
sont-ils exclus ? (R.M.I)
assistés ?
désociabilisés ?
sous tutelle ?
* les revenus sont-ils irréguliers ?
des indemnités des ASSEDIC ?
réguliers, abondants ?
proviennent-ils
de petits boulots ?
du salaire du privé ?
du salaire de l’administration ?
de rentes mobilières ?
* qualité de l’emploi sédentaire ou nomade
le père a t-il un travail de nuit ? pénible ?
a t-il souvent des mutations, des déménagements ?
* temps libre les hommes ensemble, écartant le reste de la famille
en famille les loisirs sont-ils
café, P.M.U. ?
consommation immodérée de la télévision ?
sports, voyages ?
théâtres, concerts, musées ?
l’appartenance à des associations ou clubs divers ?
La qualité des moeurs conditionne l’enfant vers l’aventure, la stabilité ou le « train-train ».
4 Capital culturel (principes primaires)
Monsieur Célestin Bouglé écrivait en 1938 dans « Travaux de l’Ecole Normale Supérieure »
« Il est formellement entendu que, même pour la dissertation d’histoire, qui suppose un certain nombre de connaissances de fait, les correcteurs doivent apprécier surtout la qualité de composition et d’exposition » Près de soixante ans plus tard, cela reste vrai intrinsèquement.
* quelle est la disposition des parents vis à vis de la vie scolaire de l’Enseignement, de son importance ?
* quelle est l’espérance subjective d’ascension sociale créditée à l’Ecole ?
* quel est le niveau culturel et linguistique originel des parents ? la capacité à en développer la propension ?
* quelles est l’importance accordée par les parents immigrants à la langue d’accueil ?
* quel est le mode de transmission de la langue maternelle ?
de la langue d’accueil ? infantile ? adulte
* quel est le degré de motivation à vouloir se fondre dans la culture d’accueil
* quelle est la force inconsciente de l’Ethos catégoriel d’origine ?
5 Présavoir
* quelle est la possibilité de se constituer un réseau relationnel culturel et professionnel ?
* l’individu recherche t-il seulement des personnes de son origine régionale ou ethnique, élargit t-il le cercle de ses connaissances à l’extérieur ?
* l’individu recherche t-il l’appui de l’encadrement scolaire,
l’appui des relations professionnelles ?
La qualité de l’Habitus primaire détermine :
* le comportement social
* l’appartenance sociale
* les repères du confort de vie
* le désir ou pas de maintenir dans la C.S des parents
* l’ambition sociale plus ou moins développée.
L’Ethos
La diachronique prévisible d’un individu est la résultante de l’action continue des facteurs constituants l’Habitus primaire (que nous venons de voir) et de l’Ethos (ou moeurs inhérentes) de la C.S d’appartenance. Ils exercent sur son comportement une causalité structurale inconsciente et sont source de réussite ou d’exclusion.
Nous constatons, autour de nous, des générations d’artistes, de médecins, de notaires mais aussi de jardiniers, de maçons.
Parfois nous ne comprenons pas la différenciation d’un enfant. Il faut en recherche l’explication dans la parentèle : grands-parents, oncles, tantes, qui peuvent peser sur le déterminisme.
Bien qu’appartenant à la même C.S, la même lignée, un Louis XIV n’a rien à voir un Louis XVI.
L’Habitus primaire et l’Ethos peuvent se quantifier, seul, l’individu peut donner une qualité nouvelle à son action.
L’Ethos détermine : le magazine préféré
les émissions regardées sur telle ou telle chaîne de télévision
le type de véhicule d’usage
la chaîne de magasins d’alimentation
le parti politique
etc.
Les critères de choix librement - croit-on - utilisés sont si nombreux que les étudiants de Hautes Etudes Commerciales vont avoir des cours de psychiatrie.
L’Habitus secondaire
L’Ecole
Depuis toujours L’Homme vit dans l’arbitraire qui a évolué du système tribal à la Démocratie.
Celui qui sait, domine toujours l’ignorant.
Au départ de notre Civilisation française deux forces, d’égale détermination, s’affrontent : la francisque et le goupillon. Ne pouvant se départager, ils vont collaborer et fonder la C.S dominante dont Charlemagne est le symbole. La francisque invente l’Ecole, le goupillon garantit l’Action Educative. Maintenant qui peut contester l’hégémonie de la C.S dominante naissante ? Les deux parties ont passé un contrat d’assistance mutuelle et l’Ecole assure la pérennité du Pacte.
Il faudra attendre le XVIII° Siècle pour ébranler l’édifice et Jules Ferry pour que la République démocratise le Savoir, permette au Peuple d’avoir accès à cette C.S dominante.
L’Ecole perpétue ce que la C.S dominante exige. Cela explique qu’elle se singularise par la sélection mais aussi qu’elle contribue, par son action, à augmenter sensiblement le nombre des constituants des C.S supérieures, améliorant sans cesse le niveau du Savoir.
Actuellement nous allons vers un crise des systèmes d’éducation parce que :
1. la qualité due à la sélection de la C.S. dominante fait place à la sélection démocratique.
2. du fait que la démocratisation entraîne un mixage des sexes, d’ethnies, des niveaux différents de l’intelligence.
3. du fait du baby boom et de l’augmentation de la demande d’enseignants, le recrutement se fait à un niveau qualitatif moins rigoureux sur la valeur pédagogique : période de crise oblige. Il est certain que la MAFPEN « service de la Formation Professionnelle des Professeurs de l’Education Nationale) essaie de palier à cette carence. Malheureusement cette formation n’est pas obligatoire.....
4. la qualité statutaire du Prêtre fait que la responsabilité de l’échec ne retombe ni sur Dieu ni sur lui mais sur le dévot. Remplacez le terme Prêtre par Enseignant et celui de Dieu par Ecole... certains enseignants rejettent sur l’élève la responsabilité d’un désintérêt de leurs cours pour cause d’incapacité tant que leur autorité statutaire n’est pas contestée. La fréquentation de l’Eglise baisse comme l’implication des élèves : même cause, même effet. Nous constatons et allons vers une démotivation des enfants pour les matières enseignées et un manque d’implication de part et d’autre - professeur et élèves - pour leurs matières. Accuturellement les professeurs ont une méthodologie pyramidale : « moi, je sais ; vous par définition vous êtes ignorant » L’instruction est principalement basée sur la mémorisation. La capacité du cerveau serait bien mieux exploité si on le faisait travailler en réseau, c’est à dire par associations d’idées L’Homme est un être créatif et le cerveau adore rechercher de nouveaux schémas, de nouvelles combinaisons. Tant que l’Education Nationale fera référence au fameux « Q.I. » basé sur le cerveau convergent, nous aurons un gaspillage d’intelligence. Ne nous abusons pas sur les résultats du Bac. Plus de 3 millions d’élèves entrent en primaire par an, seulement un petit peu plus d’un demi million d’entre eux bénéficieront du cycle complet du secondaire. Où sont passés les autres, ceux qui ont été dégoûté, ceux qui n’ont pu exprimer par une autre intelligence leurs talents non admis par l’Ecole ? outre le fait du mimétisme parental, certains, et c’est heureux, prendront le chemin de l’apprentissage d’un métier correspondant à leur désir d’enfant.
(Observations de Max Weber, un des fondateurs de la Sociologie ).
Aujourd’hui perce quelque expérience originale chère au partisan de la propagation de la psychologie comportementale.
Par un projet d’éducation incluant un conseil de classe élargi on institue une légitimité.
· Les parents délèguent aux Enseignants ce qu’ils ne savent ou ne peuvent pas faire : l’apprentissage du savoir, le constructum culturel.
· Les parents mandatent leurs représentants.
· Les élèves délégués représentent leurs condisciples.
Ce sont les 3 composantes qui sont le répondant de l’Autorité du Système d’Education. Ils cautionnent implicitement et explicitement par leur participation active, l’inculcation de l’arbitraire culturel et de l’ethos de la C.S dominante.
Cette méthode permet d’espérer un taux de réussite en fin de la scolarité obligatoire comparable ou supérieur à la loi de Pareto * : 20/80, pour 100 élèves, 80 réussiront *(économiste et sociologue).
Selon la qualité, la force, l’imprégnation de l’Habitus primaire, l’enfant va démonter son ouverture d’esprit, sa réceptivité à l’Habitus secondaire.
L’Ecole apporte à l’individu carencé pendant la phase d’Habitus primaire une seconde culturation. Le rendement de cette nouvelle inculcation sera renforcé si la valeur qualitative de l’Habitus primaire et de l’Ethos sont stimulés par les parents.
L’Ecole s’enorgueillit, à juste titre de réussir une reculturation pour certains élèves d’une éclatante manière. Certains se hissent au degré de compréhension et de maîtrise comparable au niveau obtenu par les enfants des C.S dominantes.
L’Ecole permet, par sa structure, de mettre à la disposition de tous, des éléments compensateurs que nous allons énumérer ci-dessous. Il est bon d’établir une comparaison avec l’Habitus primaire.
1° Localisation de l’Ecole
* son lieu géographique dominant, rural, urbain, excentré
confort, accès, espace
environnement social
l’image, la représentation symbolique perçue par les parents
Il y a une identification inconsciente à cette représentation comme le montre l’image paradigmatique de l’expérience de Rosenthal. Au travers de l’appartenance à tel ou tel établissement, l’individu projette ce que l’on appelle « l’image de Soi ».
2° Encadrement
* est ce une grande unité ? une petite unité ?
* quelle est la pyramide des âges de l’encadrement ?
* quel est le style de management : sévère ? ou Athéna
stressant ? ou Damoclés
humain ? ou Apollon
détendu mais exigeant ? ou Zeus
* les adultes se laissent-ils facilement aborder ?
* la politesse, le respect mutuel sont-ils de règle ?
* quel style, quelle qualité d’enseignements prévalent ?
* les élèves aiment ils leurs enseignants ?
Les sobriquets sont-ils sympathiques, dénotent-ils de l’irrespect voire un rejet de tel ou tel enseignant ?
Selon les réponses, l’enfant fuira ou recherchera plus tard une entreprise comparable ou différente, un même style ou non de management.
3° Conditions matérielles
* l’importance des locaux,
* l’accueil, la propreté,
* les accès à l’intérieur des locaux, les couloirs, les salles de cours,
* quantité et qualité des plateaux sportifs,
* qualité, quantité et diversités du matériel pédagogique,
* l’agencement repousse ou invite et sécurise les usagers.
Il est important que chacun retrouve les normes qui sont définies pour la Société. L ’école doit être une reproduction de la vie civile et de la cité réservée aux élèves : organisation administrative, lieu de travail, de loisirs, de détente sans oublier le téléphone et l’infirmerie.
4° Capital culturel
* quelle est la disponibilité des responsables éducatifs vis à vis des élèves ?
* quels sont les moyens, les instruments éducatifs mis à la disposition des élèves en variété et quantité ?
* l’accès de ces instruments physiques et moyens humains sont-ils
prioritaires?
suffisants ?
encouragés ?
par les agents de l’Autorité Educative ?
L’accès, l’utilisation des instruments physiques doivent être incitatifs pour conforter le travail de retransposition de l’Habitus secondaire dans le milieu de l’Habitus primaire. L’élève prend, ici, l’habitude de consommer du culturel. Tout rejet d’élève de ce lieu est condamnable parce que tout élève est éducable.
Il faut rappeler :
1° que plus l’Habitus primaire et l’Ethos sont sommaires, plus l’élève est pénalisé par rapport à ses condisciples !
2° à contrario, plus l’Habitus primaire et l’Ethos seront élevés dans les C.S, plus l’Habitus secondaire sera productif.
3° plus l’Habitus primaire conserve son attachement aux valeurs traditionnelles et plus l’influence aux manières d’être du passé empêchent l’évolution naturelle de s’exprimer, moins l’Habitus secondaire est productif.
L’écart entre les deux Habitus s’accroît entraînant le « décrochage » scolaire. L’élève ne comprend pas le Système Educatif. Il est incapable d’embrasser l’utilité, le raisonnement, la diversité, la complexité des disciplines proposées, l’Habitus primaire ne l’ayant pas préparé à cette étape.
L’élève se trouve entre deux systèmes antinomiques.
Il doit faire un choix entre :
1° un concept fait de certitudes simples auxquelles il obéit sans réfléchir
ou
2° un concept où l’intelligence, la réflexion,- voire le doute sont mis à contribution.
Nous retrouvons ces deux concepts dans les C.S différentes et connues dont par exemple, la Classe Sociale de moeurs traditionalistes, tend à disparaître.
4° que notre arbitraire culturel choque, heurte d’autant plus que nos moeurs ne sont pas basées sur les mêmes valeurs ou n’ont pas les mêmes priorités. Dans certains Etablissements, la C.S dominée peut se sentir en position de force, de par le nombre, et chercher à inverser l’hégémonie légitime locale au nom de la Démocratie. Cette tentative d’acculturation nuit, bien entendu, aux résultats de l’Habitus secondaire.
Certains sous-groupes dominés, dont l’imprégnation traditionaliste est fortement ancrée, se sentent violentés symboliquement et même parfois physiquement
· Soit cette violence est importée dans une école ou dans un stade, lieu privilégié de remise en cause, combien symbolique. L’Ecole ou le stade sont des lieux dénommés, reconnus par tous mais, surtout, endroits bien délimités voire clos,
· soit la C.S dominante est fragilisé par une concentration excessive d’un sous-groupe devenant, alors, C.S dominante locale, imposant un arbitraire culturel tribal ou de clan étranger à l’Habitat secondaire initial.
Laisser se multiplier ces ghettos ou, et, les manifestations ostentatoires peut se révéler très dangereux.
Les travaux de l’I.R.E.D.U - C.N.R.S. de Madame DURU-BELAT démontrent bien les risques d’augmentation d’inégalité due à cette concentration.
Nous constatons que si le Système Educatif peut être un moyen d’exclusion par la sélection due aux différents facteurs reconnus, il est aussi, grâce à une retraduction (dans le sens de transposition du langage trivial en langage académique) source d’accès pour des élèves à une C.S supérieure de celle de leurs parents.
L’Ecole permet à l’individu de :
- se familiariser avec nos échelles de valeurs,
- bénéficier d’une retraduction,
- d’améliorer sa condition catégorielle au sein d’un nouveau groupe ciblé.
La réussite d’insertion est fonction de la valeur différentielle entre :
· L’Habitus primaire plus l’Ethos correspondant
et
· La valeur inculquée par l’Action éducative de la C.S dominante au cours de l’Habitus secondaire.
Il faut toujours avoir en mémoire que l’Action éducative et l’Autorité familiales priment sur l’inculcation du groupe dominant durant l’inculcation de l’Habitus secondaire. A l’âge adulte, l’action due à l’école n’existe plus. L’action éducative revient en termes de frein en cas de formation imposée à l’adulte (problème de « l’élastique » en psychologie comportementale pris en compte dans la méthodologie « S.A.V.O.I.R. »). Par contre si l’adulte s’implique volontairement dans une reculturation - système « EUGLENA » et « S.A.V.O.I.R. », les chances de réussite sont démultipliées.
On n’insistera jamais assez sur :
· syntaxique le plus tôt possible.
· la promotion de nos valeurs qui apportent les satisfactions personnelles tant physique, qu’intellectuelle, émotionnelle ou spirituelle. L’individu est un tout. Chaque action de sa part a des répercussions dans un, ou, tous les domaines précités, qu’il en soit ou non conscient. La pratique de la méthodologie mise en place dans « EUGLENA » permettant un 3° Habitus ou l’orientation pour une 3° chance le démontre.
EUGLENA : qui vient du Grec « aux beaux yeux »
Protozoaire flagellé des eaux douces qui possède de la chlorophylle. Il est à la frontière du végétale et de l’animal.
La méthode permet de passer, pour un individu, du stade d’assisté au stade de facteur économique actif.
S.A.V.O.I.R Service Actif Volontaire Objectif Insertion Réalisation.
Méthodologie permettant de mettre en synergies toutes les compétences au service des individus marginalisés ou en passe de l’être.
Le Père
Le « Père » représente le pouvoir de notre Société en tant que force dans le groupe domestique (Goody). Cet emblème est si puissant que toute personne investie d’Autorité (maître, professeur, cadre, patron, mais aussi gendarme ou policier) réinstaure cette communication archétypale. Paul Rancoeur attribue le symbole paternel à « son potentiel de transcendance. Le Père figure moins comme géniteur égal à la mère que comme donneur de lois ». Il est source d’institution. Il représente, aussi, le Soleil, celui qui réchauffe, qui éclaire, qui sécurise en chassant la nuit.
Sans concéder à l’homophonie, la mère se rattache à la mer, mais aussi, à la terre comme étant réceptacle et matrice de la vie.
Si, sous nos cieux, il existe une harmonie des pouvoirs entre la bonté du Soleil qui communie à la fécondité de la terre pour donner une abondante récolte variée, ce n’est pas le cas sous des cieux où la prépondérance du Soleil sur la terre est telle que l’image de la terre semble ingrate, stérile. Dans ce cas de figure la symbolique de la mère, de la femme est pauvre, la valeur accordée à celle-ci est blessante à nos moeurs. Sur le fronton de l’Eglise de l’Evêché, à Marseille, « Fils Roi » couronne sa Mère. Chacun peut interpréter ce symbole mais tous s’accordent quant au respect dû à la Femme sous tous ses aspects.
Deux mondes issus de la Méditerranée dont la sémantique n’a pas la même valeur.
1° que pense l’enfant lorsqu’il quitte ses parents, sa fratrie pour être instruit par la maîtresse d’Ecole.
2° que pense le père lorsque l’enfant devient plus savant que lui, à cause d’un Habitus secondaire imposé par le pouvoir économique (les allocations familiales sont subordonnées à la présence de l’enfant à l’école). Que devient le symbole originel ? Seul le respect de la Tradition lui confère encore la puissance, seul espace incontesté d’autorité ; jusqu’au moment où les effets de la retraduction de l’Habitus secondaire amènent à un climat conflictuel entre institution réelle (l’Ecole) et institution symbolique (le Père).
Que pensent la mère ou les soeurs devant ce nouveau statut familial et social de la femme.
L’élève se sent écartelé entre deux cultures, deux représentations de l‘Habitus dont, l’un primaire et originel freine le second. Comme il y a primauté affective à l’Habitus primaire, l’élève va se liguer au premier pour contester le second d’où, souvent, frustration des parents et des enfants. Il en va ainsi dans tous les sous-groupes de C.S défavorisées.
3° que penser des familles monoparentales maternelles ou du style matriarcal où la représentation ou l’identification au Père sont absentes ? Cette carence se traduit souvent par un manque de confiance en Soi et dans les autres :
· qui le remplace ?
· qui peut se substituer à lui ?
Celui qui est désigné de fait
· l’Autorité pédagogique ?
· L’émetteur éducatif ?
· chez qui le garçon peut il trouver un modèle où s’identifier ?
· chez la fille cette absence peut se traduire par une absence de confiance dans l’homme
(c’est celui qui abandonne, on ne peut compter sur lui quand on a besoin de lui !)
C’est celui ou celle qui s’arroge ce pouvoir à condition qu’il contrôle l’inculcation, qu’il puisse sanctionner légitimement, légalement. C’est à dire qu’il soit crédible - n’est pas chef qui veut - et que la C.S à qui cette autorité est destinée soit prédisposée à le reconnaître.
4° que pensent les enfants des classes moyennes ou dominantes dont les parents représentent, maintenant, la nouvelle C.S des Exclus ?
Nos traditions d’origine Judéo-chrétienne sont toujours vivaces, notre Civilisation toujours basée sur ces valeurs, l’Ecole Laïque véhicule toujours la catéchèse comme valeurs morales et humaines. Cette scolie permet de comprendre ces enfants au travers du mythe d’Adam, la Chute , la Perte de jouissance du jardin d’Eden dont même les enfants seront privés. Enfants qui vont développer, à leur insu, un complexe de culpabilité et une perte de confiance en Soi et chez l’autre. Ils vont développer une mentalité de « Victime » Combien vont-ils arriver à transcender le Père ? Hier la Religion y trouvait son compte mais aujourd’hui ?
Pour une autorité Educative soit exercée il faut qu’elle soit reconnue comme légitime par celui qui la subit. Si ce n’est pas le cas, une acculturation des classes dominantes condamne à la réévaluation de l’Autorité paternelle avec des reniements, des refoulements ou des accommodements.
C’est dire que ces publics sont particulièrement vulnérables.
Le Groupe
A partir de cette intellection indispensable nous allons mettre en évidence ce qui existe déjà : le pouvoir du groupe par son influence interactive sur ses membres. Ce pouvoir va permettre, à partir d’une retransposition, de reconstruire l’insertion des membres des C.S déstabilisés par leur état d’exclu comme le préconise le processus de « S.A.V.O.I.R »
L’Homme, est par nature, un animal sociable. Chacun vit en interaction avec ses semblables. Il a tendance, par essence, à se regrouper par affinités (généralement par C.S, corporation professionnelle).
Lorsque le groupe est constitué : syndicats
corporations
groupe d’intérêt commun (associations comme la Franc-maçonnerie par exemple)
Une pression s’exerce sur l’ensemble de ses membres tendant à :
- homogénéiser leur habitude de pensées de vie,
- leur faire rechercher une structure hiérarchique pouvant composer une organisation complexe.
Le personnel éducatif des Collèges le vérifie tous les jours. Les 6 et 5° forment spontanément des bandes parfois destructrices, heureusement faciles à canaliser vers des buts plus louables. Si ce phénomène persiste au delà de 13-14 ans et que la bande reste essentiellement masculine, on peut remarquer un manque de maturité de ses membres qui recherchent auprès du leader un substitut du père.
Tout groupe institué va avoir son identité, (représenté par un histogramme comme celui reflétant EUGLENA par exemple), sa propre vie par ses lois et ses coutumes. Ce groupe devient une personne morale qui a son ou ses représentants physiques qui parle(nt) en son nom. L’influence du groupe se fera :
- en interne, à l’intention de ses membres (on parlera de culture d’entreprise, de communication interne),
- en externe, à l’intention de la société, des autres C.S (on parlera de publicité).
Les coutumes correspondent à la culture du groupe. Les membres se conforment selon des normes qui déterminent le statut :
-1° ceux qui ont un statut basique se conforment sans déroger aux normes du groupe au sein de celui-ci?
- 2° ceux qui ont un statut moyen, agissent et pensent comme le groupe, en privé et en public.
- 3° quand à ceux ayant un statut élevé, ils se conforment aux normes du groupe tant qu’elles ne les entravent pas mais sont disposés à les enfreindre s’ils y trouvent avantage, ce sont eux qui font ou créent les normes du groupe, c’est la C.S dominante, soit du groupe, soit de la société.
Personne ne peut le nier, l’Ecole est le siège de l’apprentissage de la vie sociale.
Jusqu’à maintenant, l’enfant baigne, par l’intermédiaire de l’Habitus primaire, dans l’influence subjective, de la C.S d’appartenance dont la marque s’avère être le déterminisme comportemental.
Entre le 30 et 36 ème mois, il entre dans un autre univers : l’Ecole.
Il « constate » un deuxième groupe formé par la classe reconnue par une couleur, un numéro, un emplacement... Et pour lequel la maîtresse, autorité éducative, est le transfert de l’Autorité parentale.
La classe, qui est le premier groupe structuré dans la vie de l’entant, fait partie de l’Ecole qui, elle, accueille tous les élèves de sa zone géographique scolaire, quelles que soient les provenances sociales, ethniques et le niveau d’intelligence des écoliers. Elle diffuse son inculcation indifférenciée à des enfants différenciés. C’est ce qui fait sa force civilisatrice par une homogénéisation des valeurs acceptées et sa faiblesse : la sélection naturelle qui en découle.
Depuis son incorporation au sein d’un groupe structuré - la classe - l’enfant fait connaissance avec l’interaction. Il découvre la comparaison, l’identification personnelle, l’apprentissage social, linguistique, culturel. Vient ensuite l’apprentissage à la différenciation, la reconnaissance de soi par les autres, le besoin d’estime validé par l’Autorité éducative. On peut jauger de la maturation d’un enfant par sa perception sociale de son identité au sein d’un groupe.
1. Au Collège, changement notoire par la multiplicité de l’Autorité éducative, ce qui implique plusieurs enseignants. Chacun des enseignants devrait se conduire comme « un Meneur », un leader entraînant ses élèves à la compréhension des cours, certains n’oublient pas que leur rôle se double, de fait, de l’Autorité arbitraire légitime et statutairement mandatée par le Système d’Education. (Avec le risque, pour certains enseignants, de se réfugier derrière la fonction). On le voit bien par cet exemple : certain professeur n’hésite pas à clamer en classe : « Moi je suis comme un dictateur, j’ai le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif, le pouvoir de faire appliquer ma loi dans ma classe » - dixit un professeur d’histoire du Lycée Carnot à Cannes.
Les élèves vont avoir un comportement approprié à :
· leur niveau de compréhension de la matière,
· leur degré d’implication pour celle-ci,
· la force d’affectivité vis à vis du
Þ « Meneur de Jeu » (chef reconnu par les différentes C.S composant la classe),
ou de
Þ l’Autorité éducative abusive, crainte par les élèves. ( style tressant ou dit de Damoclès)
L’expérience démontre que le « Meneur de Jeu » obtient plus de résultats que peut en espérer une Autorité abusive car celle-ci induit des freins psychologiques dus à son comportement. Dans le privé on appelle ce comportement managérial type « Damoclès ». Il a la particularité de démotiver ceux qui sont sous cette autorité. Dans l’Education Nationale il génère de la rébellion de la part des élèves. En Analyse Transactionnelle, les rapports sont du type « Parents Normatifs Négatifs-Enfants Rebelles ». Ce type de comportement tente de maintenir artificiellement l’enfant en dépendance psychologique et démontre la faiblesse de la cohérence interne de cette Autorité éducative abusive. Devant ce constat l’Habitus primaire ne peut rien faire, il n’a aucun pouvoir sur l’Habitus secondaire : ce n’est pas de son domaine de compétence.
Le résultat pédagogique est fonction de variables telles que :
Þ la qualité humaine exprimée envers les élèves,
Þ le niveau de compétence dans la matière enseignée,
Þ l’aptitude pédagogique à la communiquer et faire apprécier la matière.
Attention au trouble non formulé par un élève qui n’obtient pas les résultats escomptés dans une matière. Une bonne communication entre l’Habitus primaire et secondaire doit diminuer la valeur différentielle de ces deux Habitus cause d’exclusion quand celle-ci s’accroît. L’élève est-il fautif ? Non, pourtant l’élève est une victime non consentante et non coupable.
Chaque « Meneur de Jeu » ou « Autorité éducative », formera des groupes particuliers, son groupe par classe. Chaque élève sera reconnu différemment par ses condisciples en fonction de ses performances obtenues dans la discipline de l’enseignant.
L’Enseignant, membre de trois groupes :
Þ sa classe,
Þ son Etablissement,
Þ le corps enseignant (en tant que statut social)
va, lui aussi être sanctionné par les performances obtenues et comparées
Þ par rapport aux autres enseignants de la même classe,
Þ par rapport aux autres enseignants de la même discipline.
Þ par les élèves eux mêmes (même si cela n’est pas officiel dans les établissements publics. Quand cela sera, nous pouvons prédire une nette amélioration dans la pédagogie et dans la compréhension psychologique des jeunes.)
Au cours de sa scolarité, l’enfant évolue d’une indifférenciation culturelle familiale vers une identification consciente. C’est le point de départ d’un réseau relationnel qui l’amène à différencier ses pôles d’intérêts auprès de groupes structurés dont les normes comportementales se rapprochent des siennes :
- activités extra-scolaires culturelles et/ou, sportives,
- côtoiement de telle ou telle C.S autre que la sienne.
Les enfants sont plus sensibles aux pulsions émotionnelles et affectives (siège de l’« enfant ») qu’au raisonnement et analyses intellectuelles (siège de l’« Adulte ») en Analyse Transactionnelle.
Les amitiés de jeunesse font fi des barrières catégorielles quoique... Certains enfants vivent aussi intensément que les parents le mythe de la Perte de la jouissance du jardin d’Eden.
Pouvoir et bienfaits du groupe
L’adulte, selon comment il aura vécu sa jeunesse, ses fréquentations, sa C.S d’origine, celle dans laquelle il se trouve aujourd’hui, les groupes dont il sera membre, seront plus ou moins nombreux. Selon son adhésion aux normes comportementales de ceux-ci, il aura une position sociale plus ou moins élevée jouant d’une position sociale dans un groupe pour compenser une autre position sociale dans un groupe différent comme il le pratiquait avec le « groupe-matière » enseignée.
Tant que l’Adulte conserve un statut productif justifiant d’un salaire ou de revenus, il poursuit les expériences de la vie à sa convenance. La première problématique de l’adulte subissant l’exclusion est l’isolement. C’est encore, au sein d’un groupe, ou de son relationnel au sein d’une C.S reconnue, qu’il se fera déposséder de ses idées négociables ou qu’il finira par trouver la résolution de son problème.
Nous pouvons, au sein d’un groupe, enseigner et faire prendre conscience du relativisme culturel à toute personne qui a été éduquée conformément au schéma arbitraire d’une classe ou d’une culture donnée. Le relativisme culturel est volontiers admis par le jeune puisque ce dernier accepte de se remettre en cause.
Tout arbitraire culturel dominant subit le rapport de force et la concurrence d’arbitraires culturels périphériques dont les particularismes n’apparaissent que si l’on rapporte d’autres formes d’éclectismes ou de pensées syncrétiques. C’est cette approche qui guide ma réflexion dans S.A.V.O.I.R et est démontré avec succès dans EUGLENA.
Une méthode dite « douce », puisque apparemment non directive :
à faite de dialogues, de comparaisons, de participation,
à basée sur les relations humaines,
à codifiée et observée strictement par les participants, ce qui sous entend l’implication de tous,
elle va,
à compenser les rapports de force subis par l’Habitus primaire,
à les comprendre,
à les relativiser tout en acceptant toutes les violences symboliques comme tout arbitraire.
1°- La productivité spécifique de ce processus se mesure par le degré que l’Habitus produit, transportable dans un plus grand nombre de champs différents (cognitif, affectif ou conatif dont le symbolisme est un outil).
C’est pour cela qu’il ne faut pas attaquer une croyance de front : il est plus facile de déplacer le problème sur le plan affectif-sentiment.
Pourtant chacun sait que la croyance est le siège de connaissances factuelles qui peuvent être erronées ou, et, imprécises : l’Homme est d’abord un être d’émotions où siègent les sentiments mais aussi le vouloir dont le moteur est la motivation. (Cette caractéristique de l’Homme est malheureusement mal exploitée.) J’aborderai ce sujet ultérieurement.
2° - L’équilibre psychologique suppose une stabilité relative, une cohérence interne. D’autre part on tolère difficilement sa propre incohérence devenue évidente lorsque deux faits contradictoires sont présents dans la conscience. Il résulte de ces axiomes une tension, un malaise qui pousse l’individu
soit : - à agir en fonction de choix possibles et reconnus
soit : - à paralyser celui-ci si ce sont des apories
3° - Chacun connaît le paradoxe du savant, plus il avance dans la connaissance de sa discipline, plus il découvre qu’il a encore beaucoup plus à apprendre et à comprendre. Le libre arbitre, l’espace de liberté se base : sur l’interrogation, sur l’incertitude, de ce qui est, sur le possible, exemple : ce qui est respecté est-il respectable ?
4° - Il est certain qu’une David Neel a eu beau s’approprier la culture arbitraire, au sens plein, d’un Tibétain, avoir été admise par eux et heureuse de les fréquenter, elle n’en demeure pas moins Française.
« Enrichissons nous de nos différences » proclamait Freud.
Toute déculturation visant à déterminer une conversion pour engendrer un Etre neuf par un nouvel Habitus ne peut réussir qu’en tenant compte des Habitus précédents ; et est à L’Homme ce que le papillon est à la chenille. C’est dire que la qualité des Habitus antérieurs a son importance.
Nous avons décrit le rôle du Père. Lorsque le charisme du « Meneur de Jeu » est suffisamment estimable, estimé et reconnu par le groupe, ce dernier est prédisposé à recevoir l’arbitraire culturel du « Prophète - Meneur de Jeu ». La réussite est fonction de la capacité de celui-ci à expliciter et systématiser les principes que le groupe détient à l’état pratique.
Il va jeter un pont entre lui et l’autre, opérer un synchronisation : rencontrer l’autre sur son propre terrain, utiliser son cadre de références, son vocabulaire, se faire reconnaître, admettre et ensuite le guider pour l’amener là où il devrait être. Le placer au stade minimum de compréhension pour l’élever à la maîtrise de l’inculcation minimum négociable sur le marché du travail.
Les mises en oeuvre et précautions d’emploi effectives ont été décryptées dans « S.A.V.O.I.R », et appliquées avec succès dans « EUGLENA ».
Conclusions
On n’assistera jamais assez sur l’importance de la qualité d’apprentissage linguistique pendant la prime enfance. C’est au cours de ces 36 premiers mois que s’élaborent la construction linguistique, l’acquisition de la complexité syntaxique de la langue maternelle.
C’est grâce à celle-ci que l’enfant va former ses armes et son devenir. Il va acquérir les dispositions logiques prédisposant à la maîtrise symbolique. L’Habitus primaire est le tremplin vital de l’Habitus secondaire.
S’il est important pour les acteurs de l’Habitus secondaire d’être conscients de leurs influences pédagogiques, il est certaines familles où les langues parlées sont vulgaires, triviales tout comme dans les familles d’immigrés - quelle qu’en soit l’origine - d’un niveau élémentaire, d’un vocabulaire restreint. Lors de la confrontation avec l’Habitus secondaire, ce bilinguisme de fait favorise l’anomie et l’exclusion. L’enseignant ne peut en éviter toutes les conséquences.
Ce n’est que plus tard, hors circuit scolaire, que l’adulte peut, s’il le désire, remettre en cause son enfance au sein d’un groupe structuré et adapté à son cas. Le travail sera productif dans la mesure où le destinataire du message en possède la clé. Le groupe peut lui permettre d’espérer en retrouver une en s’appuyant sur les acquis de l’Habitus secondaire.
L’enseignant de l’Ecole et le Meneur de Jeu du groupe jouent le même rôle de pédagogue. Là où le second réussit quand le premier trébuche - avec certains - vient de l’approche, de la méthodologie étudiée et de la résolution des problèmes.
Cette différenciation n’est pas l’objet de cette étude mais son analyse permettra de comprendre le succès du processus mis en place par « EUGLENA ».
Appendice.
J’ai arrêté ma réflexion au Collège.
Mais je tiens à attirer le lecteur sur le fait que l’Ecole a pris modèle sur le Système Educatif hérité de Charlemagne.
Il y a eu d’abord sélection de la Classe Sociale Dominante qui alliait la Force et le Pouvoir, elle bénéficia seule du Savoir. Ensuite les Jésuites poussèrent la sélectivité pour l’élitisme par le savoir faisant du Darwinisme avant la lettre. La concurrence, pour départager le meilleur rhétoriqueur d’abord par Province puis, au Siècle des Lumières, sur le plan national, modela notre Système Educatif. Il fonctionne encore aujourd’hui sur ce modèle. Cette méthode de sélections sévères donna d’excellents résultats au temps où 80% de la population trouvait du travail au sortir de l’Ecole sans le Bac et pouvait espérer progresser dans l’échelle sociale, en cette fin de siècle cela ne se peut plus.
Aujourd’hui ce Système, hérité du Système Educatif religieux du passé, commence à craqueler. Il faut inventer d’autre forme d’enseignement pour que la majorité puisse accéder aux Classes Sociales supérieures comme l’on fait nos aînés.
Nous avons toujours une Classe Sociale intellectuelle mais elle ne ressemble plus à celle qui donnait Salon depuis le XVIII° Siècle, où l’éloquence pure était la règle (relire les notes de Chateaubriand par exemple).
Cette Tradition persiste dans le fait que seuls ceux capables d’Ecriture et, ou, de Culture Gréco-latine peuvent accéder au Pouvoir Professionnel - Politique (il y souvent amalgame). Elle est surtout d’actualité dans le milieu Universitaire. Les Maîtres transmettent l’héritage qu’ils ont appris à leur élèves, le contenu comme le contenant. Notre France, berceau de la Révolution et des Droits de l’Homme, dispense son message que tous les Pays Démocratiques vénèrent, mais le contenant n’est plus perçu par le futur récipiendaire.
Celui-ci a vu le jour lors des premières crises économiques et a passé son Bac au moment où, dans chaque famille française, on dénombrait une ou plusieurs victimes de ces crises successives. Ce n’est pas le cas, en général et tant mieux, pour ses Maîtres à l’Université.
Nous assistons à un déphasage entre l’Emetteur et le Récepteur.
Combien de Bac + 3 4 ou 5 sont inscrits à l’A N P E parce qu’ils ont suivi des filières sans débouchés ?
Il semblerait que le futur diplômé soit, lui modelé par cette Crise économique et que celle-ci influence son comportement.
Une nouvelle révolution silencieuses est-elle en train d’éclore sous nos yeux ou bien l’ascendance des Jésuites reprendra t-il son cours ? La laïcité en dépend mais aussi la Démocratie comme notre influence économique faite de Savoir-faire techniques et commerciales. Nous écartons nous de la rhétorique et renforçons nous notre pragmatisme ? Nos enfants, aujourd’hui Collégiens, nous le dirons, à condition que leur culture de la langue française et son respect soient maintenus ou ils ne pourront être crédibles. Les qualités de nos philologues feront que nous ne gagnerons ou pas cette nouvelle bataille.
Louis Peyé
Nice 1997