dimanche 6 mars 2011

Cogitation au sujet de ma démission du G.*.O.*.D.*.F.*.

Réflexions au sujet de ma démission du G.O.D.F

Ecoutons Euler – mathématicien suisse 1707-1783 – qui démontre dans les calculs de probabilités lourdes de conséquences : toute évolution est gouvernée conjointement par une cause efficiente sise dans le passé et une cause finale sise dans le futur.

La cause : la vie EST.

Elle se renouvelle sans cesse et se transforme à chaque instant dans toutes ses expressions.  La vie est donc non seulement en nous mais nous sommes une expression de LA VIE.

Que constatons-nous, dans la vie de tous les jours. Nous sommes menés par des émotions qui nous viennent d’idées forces et archétypes qui sont porteurs d’un potentiel d’énergie psychique considérable. Ces archétypes sont pensés et repensés et gagnent donc continuellement en puissance. 

Ils trouvent leur cause dans un passé très proche puisque, par exemple, l’archétype de l’autorité est basé sur la représentation du petit enfant qu’il a de son père. Il représente le pouvoir de notre Société en tant que force dans le groupe domestique. Cet emblème est si puissant que toute personne investie d’Autorité (maître, professeur, cadre, patron, mais aussi gendarme ou policier, voire le  Vénérable de notre Respectable Loge, le Curé, l’Iman ou le Rabbin) d’autant plus importante que le grade pour certains et l’âge pour d’autres est plus élevé, réinstaure cette communication archétypale. Il est source d’institution. Il représente aussi le Soleil, la lumière, celui qui éclaire qui sécurise en chassant la nuit. Sans concéder à l’homophonie, la mère se rattache à la mer, mais aussi à la terre comme étant le réceptacle et matrice de la Vie. L’Archétype est là, sur une seule vie d’homme, qui se renouvelle, sans cesse, de génération en génération. Viennent-ils à manquer et la déviance potentielle, toujours possible, se manifeste.

Puis ces idées forces constituent, dans l’esprit d’aucuns, les suprêmes cristallisations de la Force Cosmique d’habitude sur le plan de l’esprit.

Or la vie va vers…… demain, sans ce soucier du passé. Selon le hasard et la nécessité comme le démontre l’apparition de la vie sur Terre à partir des protozoaires.

Or sans cesse nous évoquons le passé, par peur de l’avenir ? par manque de confiance en soi ? par manque de connaissances ?  Sans cesse nous évoquons la dualité. Ne lisons-nous pas ici ou là, relaté par des mythes, que l’unité est dans le ciel et la dualité sur Terre ?  Donc nous nous sentons séparés, dissociés de nous même, prenant le mythe dans son sens littéral.

Nous allons chercher dans tout rituel, qu’il soit religieux, maçonnique, un comportement doublement contradictoire.

1° il est artificiel parce que spécialement préparé, isolé du processus total de l’Etre. Nous le séparons des réalités naturelles de la vie qui doit tout inclure et rien exclure. Nous avons tendance à rechercher en dehors de nous ce qu’à certains points de vue, nous sommes déjà. N’est-ce pas là le mécanisme de la projection ? N’est-ce pas là ce qui nous fait écho ? Or nous sommes UN, ombre ET lumière, les deux faces d’un même processus, Janus…. Et cependant, nous sommes un, unité, et, malgré l’évidence, depuis la nuit des temps, nous le réfutons.

2° il représente les vestiges d’images mentales d’un passé lointain dont la nature constitue la négation du réel : la vie de tous les jours que chacun réalise en conscience ou pas – trop souvent pas.

Lorsque nous allons en Tenue …… on se retrouve entre soi, cette émotion « religieuse » dans le sens premier du terme (latin « religio » – réunir du latin « unitas » unitarisme, devenir un seul à plusieurs), éprouvée par le Frère lors de la Tenue. Alors surgissent cinq facteurs fondamentaux :

1.       Une recherche sincère, mais malheureusement mal orientée parce que mal informée, ainsi qu’une part d’érotisation inconscience de la pensée et de sublimation du sensualisme du « moi ».

2.      L’efficacité « occulte » ou psychique de la magie cérémonielle elle-même, basée sur des considérations esthétiques de formes, de symboles, de couleurs, de musique, de rapports simples (le nombre d’or) par exemple….

3.      A ces formes s’ajoutent celles inhérentes à la magie cérémonielle précédemment évoquée. (Manipulations d’idées forces attachées à certains symboles). Le milieu psychique ambiant détermine une influence empruntant son pouvoir aux forces psychiques de « dévotions » accumulées. Ces forces psychiques appelées « égrégore », chez nous, agissent fortement sur les Frères présents. Ceux-ci ne répondent qu’au besoin d’appartenance à la Respectable Loge, à l’Obédience, qui matérialise sa nouvelle « Tribu » de notre ère moderne qui répond ainsi à son l’instinct grégaire de l’homme des cavernes qu’il est resté par l’éducation et par atavisme. La vie quotidienne, souvent subie d’ailleurs, fait que beaucoup, dont les passionnelles espérances, ont été déçues, l’individu va alors rechercher des niches d’idées sécurisantes pour son esprit dans une pratique rituellique. Bah il s’en accommode trop souvent, si c’est le  prix à payer, pour être reconnu comme tel, par les membres de sa « Tribu », ou de sa Respectable Loge, de son Obédience. Il est d’ailleurs notable que la majorité des gens fonctionnent comme des toupies, emportés qu’ils sont par leur élan et qui tournent, tournent, tournent sur eux-mêmes avec la peur au ventre de s’arrêter de peur de tomber, de peur de la mort ! Combien évoluent ainsi dans une prison virtuelle, s’interdisant, se défendant de sortir de leur habitude de vie…  La Tenue, offre l’initiale séduction d’une rupture, avec un ordre de choses, une vie, dont on n’attend peut-être plus grand chose, d’un renouvellement, une porte vers l’ailleurs, une expérience différente lorsqu’il est recherché par celui qui veut quitter sa routine. Et là, en somme, il trouve souvent plus un refuge psychologique qu’autre chose. L’ambiance « magique » l’attrait autour de laquelle on peut à l’infini organiser le rêve et l’utopie, un moment d’harmonie qui (trop) souvent n’a pas d’équivalent domestique, alors on vient, et, on revient envoûté par le céleste et divin mirage. On s’engage dans cette voie prometteuse d’ivresse et d’apaisement, et même si, au fil du temps, l’exaltation originelle se perd, on reste là et l’on devient un fidèle soutien, addicté, du « ritualisme », de la Tenue. Tout en renforçant encore plus ce besoin d’appartenance, à sa « tribu » qui devient mortel s’il est brisé.

4.      Il apparaît vite un phénomène d’autohypnose à la fois individuel et collectif. Le « Frère » étant inconsciemment influencé par les courants psychiques dans lesquels il baigne, il a tendance à s’imaginer que les états particuliers éprouvés par eux confirment le bien-fondé de leurs pensées. Le discernement de ces erreurs peut être aidé si nous savons qu’un état intérieur authentique ne dépend d’aucun endroit extérieur ou particulièrement choisi. Les ambiances psychiques favorables ne sont pas toujours spirituelles. Je prends exemple d’une balade en montagne, montant la sente dans la forêt où les sensations sont proches d’une réelle communion avec la nature, la vie et son essence subtile dont l’homme vraiment serein est rempli. (Ou encore le fameux chemin de Compostelle)

5.      Une confusion s’établit entre l’émotion esthétique, provoquée par une mise en scène particulièrement émouvante, et l’émotion « religieuse », due à l’implication du Frère. L’idée qu’un endroit a été spécialement con-sacré (= avec – le pouvoir – du sacré) met également les fidèles dans une attitude favorable à l’acceptation du mirage.

Il y a un réel danger à la pratique aveugle et irréfléchie des rituels :

1.       Tendance à dépendre du rite pratiqué pour retrouver une atmosphère pseudo-religieuse, un ersatz de communion. Il est certain que même si l’on va en visite, son Rite familier est celui qui convient le mieux à notre forme de fonctionnement et notre personnalité, peut-être aussi à nos propres valeurs archétypales inconscientes.

2.      tendance à l’inertie de la spiritualité qui est empruntés « au dehors » par le Rite alors qu’il doit être recherché « au-dedans » par un processus individuel. Et pour cela il faut réfléchir autrement et en dehors du Rite, de la réunion visible pour la trouver en nous. (j’y reviendrais plus loin)

3.      Tendance à rechercher de simples sensations à l’extérieur car incapable de percevoir la richesse intérieure qu’il ignore bien souvent. Le Frère cherche à se « baigner et se fondre et se con-fondre à nouveau encore et encore dans l’atmosphère psychique favorable externe » au lieu de retrouver en lui-même et par lui-même la félicité existentielle et informelle de sa propre nature qu’il ne connaît malheureusement  pas. Et si, et si, une lueur de conscience, de doute survenait ? « non, j’ai tort, puisque les autres sont en vibration, c’est moi qui ne le suis pas ……j’ai besoin des autres, de penser comme eux, c’est eux qui ont raison. Le nombre est contre moi…… » Le groupe contre l’individualité, toujours la même opposition, la même dualité... Il faut rassembler ce qui est épars ne dit-on pas. Alors vite rentrons dans le rang, à l’abri du groupe, dans la confortable mouvance de l’Obédience, du Rite, de la Respectable Loge.

4.    Il ne peut plus se passer de la Tenue, devenant obsessionnellement addicté, ce dernier fait alors office d’un puissant narcotique hallucinogène spirituel. Une scission inévitable tend alors à s’établir entre la vie, dite « ordinaire » ou profane, et la vie au Temple, dans sa Respectable Loge, dite « sacrée ». Il y a là, pour lui, une vie double, alors qu’elle est unique. Il agit alors ici et là, et de manière dissociée, sans tenir compte du fait que la vie elle-même, dans toutes ses manifestations, est sacrée.

Est-ce à dire, qu’ici, en Loge, on organise la schizophrénie tout en affirmant apporter un remède aux ténèbres dans lesquelles est plongé l’homme ?

Depuis l’enfance l’homme est, par son éducation, mis sur les rails du respect de la démocratie qui s’appuie sur un pouvoir arbitraire culturel qui impose sa vision, sa symbolique. Que nous l’acceptions ou pas, nos démocraties ne nous protègent pas de l’arbitraire, bien au contraire. La démocratie ne peut se prévaloir d’un principe universel et, de ce fait ne peut être considérer que comme une pure invention humaine et non comme un sentiment inné et naturel. Toute catégorie ou Classe sociale évolue en fonction du rapport de force exercé les uns par rapport aux autres. Cette force peut provenir d’un leader (en Loge, le Vénérable ou une des 5 Lumières – parfois un Frère dont le « pouvoir » est invisible), d’une contrainte ou d’une manipulation de masse (exemple par la pub et/ou une communication appropriée). La « classe dominante » est légitimée par l’adhésion de ses éléments, ce qui suppose une prédisposition à accepter sa prédominance sur l’ensemble : on s’allie toujours au gagnant potentiel ou désigné. C’est le cas au sein du GODF tout comme à Lumière d’Ecosse et dans combien d’autres Respectables Loges visitées ou connues des «Canaris». (Ici loin de moi de porter un jugement, c’est un constat et ce n’est pas répréhensible. Je reprends les études de Weber le père de la sociologie.) Il est naturel de constater que la classe dominante légitimée au sein d’un groupe, ou ici de l’Atelier, impose sa loi et exclut les dissidents (ou considéré, supposés comme tels par celle-ci). Ce phénomène se reproduit tous les jours. Nombre de Respectables Loges ont subi des dictats des nouveaux Vénérables maîtres, expulsant, humiliant les Frères coupables de n’être pas dans la majorité des voix lors des votes de renouvellement des Lumières, se faisant, donnant un coup de couteau au sens du terme « Fraternité » et le métamorphosant en synonyme de « Brutus ». En Politique, au moins, c’est franc. Mais en Loge la politique n’est pas loin…surtout lorsqu’elle est interdit d’évocation. Mort au vaincu  et tant pis pour la fraternité de façade ! Tous les membres du groupe, de par leurs mœurs, s’identifient aux symboles inhérents choisis par le leader, et au groupe constitué par les Lumières, en développant un réseau relationnel. Chez nous par exemple, avec toutes les Loges du GODF travaillant au REAA du département, et dont l’une est leader de fait par son ancienneté (20 ans d’existence, ce n’est pas rien), et ainsi, toutes lui accorde et offre un pouvoir virtuel et néanmoins réel sur toutes les autres Loges filles, sur tous les autres Vénérables Maîtres, sur tous les Frères travaillant à ce Rite, établissant une hiérarchie incompatible avec le sens, l’idée, la philosophie de la Maçonnerie et que pourtant ce Vénérable s’auréole et s’approprie. « Je suis le représentant de la loge Mère par laquelle vous me devez l’obéissance, vous me devez la vie ! ». Jamais, cette loge mère autorisera avec un tel Vénérable l’autonomie, il devient le chef, le Vassal d’un nouveau territoire virtuel, pas encore un roi, et pourtant se prépare ainsi une ascension, une apothéose pour son ego. Ainsi, par l’allégeance décernée, ce Vénérable Maître de cette Respectable Loge Mère bafoue « un Frère libre dans une loge libre » quel qu’il soit, où qu’il soit. Lui s’autorise de juger en lieu et place un fait, un Frère, aujourd’hui moi, demain qui ? toi mon Frère qui me lit ? Comme le Roi tout puissant qui a droit de vie ou de mort sur n’importe lequel de ses sujets ordonne à la Respectable Loge de ce Frère d’appliquer SA loi, pour l’exemple ! Et celle-ci, Lumière d’Ecosse, se soumet à l’autocrate auto proclamé. Pourquoi ce Vénérable Maître n’en profiterait-il pas ? Tous lui font allégeance comme sous l’Ancien Régime, comme avant la Révolution Française, comme si les Lumières et 1717 n’avaient jamais existé. Près de trois siècles de Maçonnerie n’y font.

La diachronie prévisible d’un individu est la résultante de l’action continue des facteurs constituants son « oser être soi » lorsqu’il est seul, ses mœurs dans son groupe d’appartenance, l’antériorité historique du groupe dans lequel il évolue. Elle exerce sur son comportement une causalité structurelle inconsciente et est source de réussite ou d’exclusion. L’Atelier impose donc sa loi et tend à renforcer son hégémonie. La Respectable Loge élabore une « action éducative » où la violence symbolique n’est pas exclue, bien au contraire, pour inculquer, marquer, du sceau de la Loge, les jeunes Apprentis afin de perpétuer, par la reproduction, la tradition de l’Atelier. Il est donc pratiquement impossible pour un Frère affilié de devenir un Frère estampillé « Lumière d’Ecosse ». A un moment, chaque Frère, s’il en a conscience, se retrouve entre deux systèmes antinomiques et il doit faire un choix, s’il a de la lucidité et du cœur entre ;
a) un concept fait de certitudes simples auxquelles il obéit sans réfléchir (ici j’inclue la symbolique développée en Atelier et aussi, implicitement et pourtant très prégnant, le penchant humaniste drapé de la politique politicienne relayée par les Frères de son Atelier).
b) un concept où l’intelligence, la réflexion, voire le doute ou le refus, sont mis à contribution.

Or, comme nous s’allons le développer, la vérité est dichroïque. Est-ce assimilable par les Frères de Lumière d’Ecosse ? J’en doute sincèrement : ils démontrent le contraire par leur action.

Comme le dit Laborie, l’homme est d’abord un être d’émotions avant qu’être de raison. L’homme sombre dans l’habitude de pratiques routinières, paralysant toute possibilité d’expériences spirituelles réellement vivantes. Le rite et les disciplines ne dépassent jamais les sphères de l’affectif ou du mental à la condition qu’ils soient voilés de  spiritualité.  S’imposer une discipline – qui n’est pas la notre mais acquise - n’est ce pas instituer une dualité en soi ? L’individu perd sa personnalité, ce qu’il est réellement, dans la mesure où il se fond dans sa Respectable Loge, en compagnie des Frères en Tenue qui l’englobent, l’atmosphère sacré qui l’enfume,  annihilent ainsi son libre arbitre.

Il ne peut la retrouver que dans la mesure, où il s’isole.

Un comble pour celui qui est en quête de vérité ? Et, pour ce faire, qui va chercher la justesse de son jugement, polir ses interrogations dans le regard de ses Frères en Tenue. Comment concilier les contraires, ici, dans cet Atelier ?
 Loin d’être sources d’unité et de vérité, les champs d’action sont des causes de désintégration individuelle et de dissimulation. C’est bien ce qui s’impose, éclate à Lumière d’Ecosse. S’imposer une discipline – qui n’est pas la  notre - n’est ce pas instituer une dualité en soi, choisir ne signifie-t-il pas se dédoubler en deux moitiés dont l’une inflige et dont l’autre subit….  Choisir est bien aussi renoncer à…. La vox populi ne dit elle pas « entre deux maux, il faut choisir le moindre ». Loin d’unifier, d’harmoniser, tout choix délibéré, toute discipline imposée, toute vérité révélée par un « Gourou » ou un chefaillon, fut il Vénérable, déchire et fausse l’individu.

L’attachement à des idées, aux vérités révélées ou non, quelles qu’elles soient, est contraire à la liberté. L’attachement à une idée est un facteur de conditionnement, d’asservissement de l’esprit. Une simple préférence d’une idée à l’autre, d’une vérité à l’autre, d’une valeur par rapport à l’autre, soumet et assujettit autant le mental. Pendant la dernière Guerre mondiale au nom de la Vérité hitlérienne, des hommes ont conduit à l’assassinat de millions d’êtres humains tant juifs, communistes, que Manouches ou Maçons et handicapés, et au nom d’une autre Vérité, des Partisans ont assassiné des Allemands. Le Liban, où les communautés religieuses se sont battues entres elles pour le plus grand bonheur de quelques uns se retrouve maintenant avec 7 femmes pour un homme. Est-ce cela l’harmonie ? Est-ce que la vie est gagnante ? Gloire au vainqueur, mort au vaincu ! Depuis des siècles, l’histoire nous raconte la vérité du vainqueur. Qui détient la vérité ? Où se trouve la Vérité ? Est-ce que la vérité existe alors ? Oui. La vérité est à la fois vraie et fausse ici, au même moment ; elle est, et aussi, elle n’est pas, selon comment on la regarde. Et notre liberté alors ? Elle aussi est, dans la mesure où nous nous comportons en harmonie avec notre vie et sans que l’ego, la mauvaise raison, le mental nous brouillent. Quand on recherche la vérité, il faut être libre de préjugés et ne jamais accepter un fait, une idée, une vérité aussi chers soient-ils, aussi consacrés par l’opinion publique, le groupe, la communauté des Frères, sans en examiner la réalité, même si cet examen semble à priori superflu. A cette condition seulement nous éviterons de poser des questions erronées, pire rendrons de faux jugements, au nom d’une vérité (laquelle ?), par ignorance volontaire et/ou provoquée.

Mais voilà, d’aucun perd de vue qu’un groupe défend des idées particulières et des croyances auxquelles ils se sont identifiées, inconsciemment ou non,  et qu’ils luttent afin de faire triompher le point de vue de leurs préférences idéologiques personnelles, au  nom de la « juste cause » ; la leur. Il est nécessaire de dénoncer que celui qui se croit être dans la plénitude de la « Lumière » ne peut être « tolérant » vis-à-vis de celui qu’il pense et croit être dans les Ténèbres : lui a raison donc l’autre est dans le faux, il faut le punir selon la loi, sa loi, à lui. La Tolérance lui apparaît, dans cette logique trompeuse, comme la plus impardonnable duplicité car il sait que la moindre trace d’ombre qui subsiste s’oppose à sa propre vision de la lumière. Ici, je fais référence à notre Frère Musulman, masqué par notre Frère D…L.., très connu par ceux qui fréquentent les Hauts Grades.

Il n’existe pas de demi-mesure entre l’éveil et le rêve, entre la Lumière et les Ténèbres, entre la liberté et les servitudes. Soudain, se trouve l’étincelle qui éclaire, qui illumine ce qui était au paravent imperceptible et pourtant bien présent, existant, mais invisible à  notre vue, à notre compréhension. Le passage de l’un à l’autre constitue une véritable mutation psychologique, une catharsis, fondamentale dans l’évolution de l’individu.

L’Initié ne s’identifie plus à aucun système de pensée et est libre de tout attachement personnel à une croyance, opinion, vérité particulière. Il doute et accepte que l’autre puisse avoir une vérité différente de la sienne. Il sait que le regard de l’autre peut lui montrer un aspect de la vérité qu’il ignorait. Il est « mort à lui-même », c'est-à-dire qu’il laisse la Vie prendre le pas sur son mental qui, elle, (que sait-on de l’inconscient, de l’origine des désirs, des actions qu’ils nous imposent et/ou qui nous viennent de précédentes générations ?), est en réelle harmonie avec son essence identitaire et divine. C’est la vie, l’amour qui vient à l’Initié. « Quand l’amour est dans votre cœur, vous ne parlez ni d’organiser la fraternité universelle, ni de croyances, ni de divisions, ni des pouvoirs qui les suscitent, vous n’avez nul souci de réconciliation. Vous êtes tout simplement un être humain sans étiquette, nous rappelle Jiddu Krishnamurti ». La vie n’est donc plus l’inspiratrice, le guide de l’individu, qui se croit, qui pense être initié parce qu’un jour il a subit les Epreuves et qu’il porte un Tablier, fut-il Vénérable Maître, et qu’ainsi, cela lui suffit. Mais c’est la vision limitée de son ego qui en devient le tyran et indispose la vie subtile. Sans qu’il sans rende compte ce faux ego étriqué s’est laissé phagocyter par le mirage collectif de la lumière artificielle entretenue par la grande messe bimensuelle.

L’intolérance de l’homme grégaire, de l’homme prisonnier d’une idéologie politique, d’une obédience, d’un Rite particulier, d’un Vénérable qu’il soit d’une Respectable Loge ou d’une secte, conduit à la violence et au fanatisme inhérent au désir d’IMPOSER cette idéologie, sous couvert d’ouvrir les esprits ignorants. En réalité cet homme – ou ce groupe d’hommes - ne cherche qu’à s’imposer lui-même et se sert de ses idées déformées et orientées comme instrument d’expansion et de domination aux dépends de tous et pour sa seule gloire.

La spiritualité vraie se situe au-delà des formes et des symboles, même si ceux-ci ne sont que des outils pédagogiques et de réflexion, oh combien utiles et indispensables.

Qui n’a entendu ce terme V.I.T.R.I.O.L. « Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultum Lapidem » : « Visite l’intérieur de la terre, et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée ». Cette pierre que le profane doit trouver n’est autre que la pierre philosophale des alchimistes, et celle-ci se trouve au plus profond de chacun d’entre nous, elle ne se dévoile qu’à ceux qui, par un travail intérieur sincère, sont arrivés au parfait équilibre pour ne faire qu’un : « Omnia ab uno, omnia ad unum », « Tout procède de l’Unité, tout tend vers l’Unité ». L’unité est en nous et nous en sommes la représentation. « Brille par toi-même, de ta propre lumière » lui dit sa petite voix intérieure, tu n’as nullement besoin des autres, quand il sait l’entendre. Tais-toi, laisse le tumulte et écoute, elle te conduit là où tu dois être. Ce n’est vraiment que dans le cours de la vie que l’homme peut atteindre la liberté qui lui permettra de se connaître et de se laisser pénétrer de la subtilité vitale de Prométhée sans être brûlé mais pour devenir Phénix. Dans cette réalisation, l’homme ne devient pas quelque chose qu’il n’était pas avant, il n’entre pas dans un monde auquel il n’appartenait pas jusqu’à là, il se réalise tel qu’il est depuis toujours.

Il faut se rendre à l’évidence, le GODF n’est plus un centre initiatique qu’elle vend pourtant à l’impétrant en lui promettant la lumière. Bien souvent nous ne le savons pas, cherchant à l’extérieur dans le décorum ou le théâtre de la vie une représentation de nous même, bien souvent la plus flatteuse possible. Personnalité = persona = masque !
Spirituellement la vie de l’homme est esclave des formes dans le lieu qu’il qualifie de « sacré ». Le temple, la forme et le rite, la foi et la crédulité sont ses aliments. Le désir ardent d’une révélation par des « intermédiaires », quelle qu’en soit la représentation, est une tentative pour obtenir au dehors ce que l’homme ne peut découvrir qu’en lui-même. C’est le maintenir en esclavage par la peur de l’exclusion. Le châtiment du rejet qu’implique la solitude réprobatrice à jamais, sans consolation ou l’appui des Frères de sa Respectable Loge, auquel l’homme « appartient » - du latin adpertinere, dépendre de…. –, et la peur de ce châtiment incitent donc cet homme à se tenir dans le chemin sur lequel, implicitement ou explicitement, l’environnement extérieur « sacré » l’emprisonne, le bâillonne, pire l’enchaîne.

Beaucoup de Frères rencontrés avec qui j’analysais le symbolisme opératif ou Freudien, m’ont convaincu qu’ils prétendent adorer le symbolisme mais n’adorent en réalité qu’une projection mentale confectionnée par leur esprit : il est plus facile d’offrir aux sens limités des « concrétisations » limitées et subjectives que d’accepter l’objectivité d’une Lumière bien présente bien qu’abstraite et non visible ou perceptible ailleurs que dans l’esprit. Les matériaux de cet édifice artificiel sont empruntés tant au conscient et à l’inconscient individuel qu’à l’inconscient collectif. Ils appartiennent tous à un passé mort sans rapport aucun avec le symbolisme lui-même. Il est dangereux de confondre nos représentations mentales d’un GADLU avec le divin lui-même, on se perd vite si notre vigilance s’étiole. Dans ce cadre là, le « symbole et toute la vie Maçonnique » est synonyme de « canne » pour le Frère, s’en contentant, mais il est heureux de l’avoir. Il existe enfin, grâce à elle : « il fait parti des nôtres… ». L’intensité émotionnelle et l’exaltation qu’éprouve - actif ou passif - celui qui assiste au Rite de l’Atelier résultent de la manipulation d’idées forces particulières et d’archétypes de l’inconscient collectif, dans ce cadre là. L’émotion est un état qui crée une dépendance du sujet à l’égard des objets qui suscitent en lui cet état. Sitôt éprouvé, qu’il s’agisse d’un être, d’une pratique, cela devient notre tyran, nous en devenons intoxiqués, obsédés….L’attrait du plaisir ressenti est un désir tellement puissant qu’il obsède l’individu et qu’importe d’où vient ce plaisir, il lui faut et il va alors le chercher à l’extérieur de lui même et souvent au dépend des autres… au lieu de l’exprimer de son cœur.

Après avoir subi ce que je viens de vivre le 12 avril dernier, je me pose cette question : « le paradoxe de la Franc-maçonnerie ne serait-il pas que l’individu s’affranchisse de ses Frères ? » J’étais persuadé qu’au sein de l’Atelier, je comprendrais et apprendrais mieux à me connaître en me confrontant avec les uns et les autres, sur le sens de ma propre vie ? Je ne pensais pas que cette connaissance irai dans cette direction, mais quel bonheur cette nouvelle naissance à moi-même. Merci à toi mon Frère et ce malgré cet accouchement douloureux.

Un jour sur les colonnes, un Maître affirma : « lorsque l’Apprenti construit la Loge, il se construit lui-même ! » Il ne sait combien je suis en accord avec lui. Regardons où et comment sont placés les Lumières de la Loge. Regardons le drapeau Israélien, ce n’est pas pour rien qui est symbolisé par l’Etoile de David. Notre Frère musulman, si bien instruit, devrait s’en inspirer et méditer sur ces vertus. Celui qui, pour des mauvaises raisons, souhaite l’anéantissement de ce symbole, souhaite aussi l’asservissement de l’homme. Effectivement, à chaque pointe, plaçons une Lumière de la Loge. Maintenant, en effet l’Apprenti, en construisant la loge, se construit lui-même, puisqu’il joue avec les verbes Etre, avoir et faire, d’une part et avec les verbes savoir, pouvoir et vouloir d’autre part, en plaçant, correctement, ceux-ci à la place des Lumières de la Loge sur le symbole du drapeau Israélien, il embrasse tout. La difficulté est de jouer, d’apprendre à domestiquer les trois flammes qui entourent le pavé mosaïque – Sagesse, Amour et Beauté  - que l’on pourrait aussi bien remplacer par les mots : « discernement, humilité et fraternité » qui sied si bien à chaque Frère reconnu comme tel.

Trois compagnons ont ôté la vie à Maître Hiram, en faisant le pas sage à l’acte, ils escomptaient recueillir la parole qui fut ainsi perdue (perdue dites-vous ?). Mais Hiram n’était pas seul à la connaître, d’autres savaient aussi… Lorsque ceux-ci ont dévoilé les mots à ces mauvais compagnons, ceux-ci les ont reçus mais ont transmis les maux.

Certains comptables disent que l’on est plus de 200 000 Frères et Sœurs en France, d’autres divisent ce nombre par deux. Combien quittent leurs Ateliers ? En a-t-on fait le recensement ? Sait-on pourquoi ?  A quoi bon, les recrutements pallient aux défections, alors pourquoi se poser des questions.  Ce n’est pas l’initiation qui compte, ce n’est pas l’acquisition de la Sagesse qui compte, l’essentiel est que la Loge soit la plus nombreuse. Staline ne demandait il pas : « le Vatican ? …… Combien de divisions ? ».

Cultiver le doute est le travail de tout homme. La vérité, tout comme le symbole, est dichroïque, et tous deux sont en lui. C’est en perçant leur transcendance que l’homme se comprendra. Nous nous devons, nous avons le devoir envers nous et envers nos Frères d’être prudents et vigilants. Protégeons-nous de tout sectarisme en nous interdisant d’avoir des jugements hâtifs envers un Frère, un évènement, une idée, une nouveauté, une interrogation, nos sentiments face à ce qui ne nous est pas habituel. Qui peut se prévaloir de posséder la vérité se demandait un Frère sur les Colonnes ?