mercredi 19 janvier 2011

Pourquoi démissionner du Grand Orient de France

Les Faits qui m’ont amené à démissionner du GODF.

Le 12 avril 2010, Tenue à 20 H.

Entre 19h15 et 19h 30 la plupart des Maîtres de la Loge – ceux qui font partie des hauts grades – se réunissent. Je ne suis pas convié bien que je sois une des Lumières de mon Atelier en tant que Secrétaire.

Conciliabule.

A 19h 45 environ, un Maître vient me chercher et je m’installe dans la salle à côté du Temple, là où aucun profane ne peut accéder.
Face à moi, le Vénérable Maître entouré, de part et d’autre de la table, des Maîtres qui sont dans les Loges Supérieures pour la plupart, soit environ une bonne douzaine. Tous ont les yeux dardés sur moi, accusateurs, le visage fermé.

Le Vénérable lit une lettre qu’il a reçue de son alter ego de Tradition Ecossaise. Celle-ci m’accuse de racisme et de xénophobie notoire et pendant 4 à 5 minutes mon accusateur me fait un procès sans appel. A l’appui de sa diatribe où se mêle calomnies, inexactitudes, mensonges, déformations qui incriminent des fondateurs de cette Respectable Loge de Tradition Ecossaise, dont près d’une dizaine, depuis déjà un certain temps, ont préféré la quitter compte tenu du climat délétère qui règne depuis plusieurs mois dans celle-ci, il me présente une photocopie d’un PPS et me demande si je reconnais avoir expédié celui-ci. Ce PPS dénonce l’islamisme radical en Europe. La question est fermée et je ne peux répondre que par l’affirmative ou la négative. Je ne suis pas autorisé à m’expliquer. Je n’ai pu donner la provenance et les raisons de cet envoi via la messagerie Web.

Le Vénérable Maître tenant mon affirmation, accusateur, joignant le geste à la parole en me désignant me dit que ce PPS provient d’un journal Frontiste « Marianne ». J’ignore tout de ce journal. Je suis sensé le savoir. J’apprendrais par une Sœur du Droit Humain que ce journal a été créé par François Kahn dont elle est une lectrice assidue. Qu’importe.

En conséquence « étant donné que le frontisme est contraire à la philosophie maçonnique » je suis contraint à signer une lettre de démission de mon Office de Secrétaire de Lumière d’Ecosse et de ma fonction d’animateur du groupe Action. Ce groupe permet à des Sœurs et Frères et de leurs ayants-droit qui sont au chômage de retrouver, grâce à des techniques appropriés,  de recouvrer la dignité en devenant des offreurs de services. (J’ai terminé ma carrière comme prestataire de l’ANPE et de l’ARCO).

Je signe et de mon propre chef, je me  lève et m’en vais sans rien dire. Il n’y avait rien à ajouter.

Le non-dit du Vénérable qui s’étale sur son visage accusateur est éloquent de franchise. Aucune tristesse, aucune peine, aucune résignation, aucune interrogation, aucune indignation, seule une joie sadique de celui qui a le pouvoir de mettre en action la puissance que son rôle dans cette assemblée lui donne. Il a retiré le masque, il est tel qu’il est, enfin découvert. Celui-ci est d’autant plus fort que l’entourage accompagne la décision du "chef de bande", ce nouveau "caïd" présentement la voix et la voie du groupe et grâce à cette action, reconnu comme tel, bien plus que sur le Plateau de la Respectable Loge. Ici, présentement il préside, non d’une manière rituellique comme l’habille et le conforte son Rôle sur le Plateau du Vénérable, c’est lui, en personne, A. L…, qui est reconnu. Ouf !  Il exulte enfin.  Devant tous, il est le représentant du GADLU et, aussi, le représentant temporel « il rend justice » oint par le groupe. Il est reconnu par ses pairs, enfin il se sent libre….

Mon sort est sans appel. Je suis non présumé coupable (officiellement) mais condamné à être rejeté du groupe. Le Temple est sacré, il a, enfin, son immolation reconnue et purificatrice. Le groupe peut lui rendre hommage et, surtout, lui être redevable. Tout sacré, demande un sacrifice, une tête afin d’être homologué.

Le Frère A... me court après pour me dire d’écrire une lettre d’excuse et de regret au Vénérable Maître et me conjure de revenir sur ma décision. Un autre Frère F… m’appelant au téléphone m’affirmera que quelques mois sur les Colonnes feront oublier l’affaire et que je pourrais revenir postuler pour un Office.

Ma décision est déjà prise et elle est irrévocable : une fois revenu à la maison, j’écris ma lettre de démission tant de mon Atelier que de l’Obédience. Entre la décision du groupe annoncée, avec quel « effet de manche » par le Vénérable, et la démarche de ce Frère, cette mise en scène démontre l’incohérence, la parodie de la démarche. Ce Frère ne m’a pas couru après sans l’autorisation du nouveau Guide.

Ce qui s’est passé ? Comme beaucoup d’entre nous, nous constatons la montée de l’islamisme radical et je reçois tous les jours en 5 et 10 courriels électroniques traitant ce sujet avec beaucoup d’inquiétude. Le plus significatif est que  la provenance est souvent de Frères du GODF. J’apprendrais le lendemain qu’un certain nombre de Frères ont voté Le Pen lors du scrutin des régionales. J’apprendrais quelques semaines plus tard, par un Frère de Paris, que le Conseil de l’Ordre s’apprête à ester en Justice profane « Lumière d’Ecosse » sur un sujet dont le Secrétaire n’est pas du tout au courant.

En ce qui concerne mon envoi à un Frère de Tradition Ecossaise, R. l’a lui-même relayé à d’autres de ces connaissances et aussi à son propre Vénérable. Celui-ci détourne ce courriel privé pour me porter tort. Devais-je porter l’affaire en Pénal comme la loi m’y autorise ? Je venais de me retirer, le faire était me mettre à leur niveau. Notre Frère R. a lui aussi été dans l’obligation de quitter son Atelier.

A Tradition Ecossaise, Loge Mère de 4 autres Loges du département qui travaillent au REAA a parmi ses membres un Frère d’origine Marocaine, encarté au Parti Socialiste de la section de Nice. Il a magouillé afin de faire démissionner un autre Frère – encarté lui aussi au PS et professeur d’Université qui se présentait à la Mairie de Nice contre Monsieur Estrosi. Les renseignements que j’ai glanés laissent imaginer que ce Frère Marocain serait « pro-hamas ». Donc, pour des raisons que j’ignore à ce jour, il y a eu une cabale contre tout ce qui n’est pas musulman et qui ne s’affiche pas contre Israël au sein de cette Loge. Or mon Frère R. milite pour faire reconnaître tous les Justes de la région auprès du Consul d’Israël avec un certain succès. Ces actions n’ont pas de valeur aux yeux de son Vénérable, il est catalogué Frontiste et doit donc être radié du GODF.

J’ai mis plusieurs jours à reprendre mes esprits. J’ai été choqué émotionnellement et physiquement parlant.

Le comportement de cet Atelier conduit par un Vénérable dans son procédé dénote non un comportement d’Initié, de Maçon, mais bien un comportement profane. Nous avons là un chef de meute qui conduit, avec l’aval du groupe une politique politicienne en fonction des aléas et humeurs de la vérité du moment en vogue. Or sur la trentaine de Frères que comporte cet Atelier, seuls étaient présents les membres d’un petit groupe qui manœuvre en sous-main. Nous sommes dans un fonctionnement de groupe où on distingue ceux qui apprennent, qui s’identifie, quoi qu’il advienne, à Lumière d’Ecosse ils sont « le groupe », et enfin ce « petit chef » de meute qui, lui, fait ce qu’il veut en fonction des circonstances et des peurs du groupe. Nous sommes donc dans un monde profane qui, parce qu’il est fermé, les participants vont subir la loi du plus fort ou être rejetés.

Ce procédé est particulièrement négatif car le groupe ne va pas aider l’individu mais bien plutôt l’asservir. Or, un Maçon est un être libre dans une Loge libre. Et bien non, dans les faits ce n’est pas le cas, c’est la loi profane qui gouverne l’Atelier.

J’ai repris, et surtout goûté, ma liberté véritablement depuis ma démission.

Est-ce que cette expérience de Franc-Maçonnerie est à déconseiller ? Non ! À la condition d’être dans un Atelier où les participants sont des Maçons. J’ai eu la chance d’en connaître hors de mon Atelier et grâce à eux, je continue ma quête.

Je préfère être un profane sans Tablier et le servir qu’un Maçon qui se sert d’un tablier pour son propre intérêt.