Pourquoi un
enfant ayant un QI supérieur à 120 peut être en échec scolaire
Alors que
son condisciple réussira son parcours scolaire
La Démocratie
Régime Politique où la Souveraineté
est exercée par le Peuple.
Que nous l’acceptions ou pas, nos
démocraties ne nous protègent pas de l’arbitraire, bien au contraire.
Sur quels fondements, droit, moral, le Peuple appuie sa
raison ? Son Pouvoir ?
·
Toute définition objective de la culture d’un Régime Politique
est arbitraire donc le régime démocratique l’est.
Elle ne peut
inférer d’un principe universel et, de ce fait, ne peut être reliée à la nature
humaine ou des « choses ».
·
La culture démocratique s’appuie sur un pouvoir « arbitraire
culturel »
qui impose sa vision, sa symbolique.
·
Toute catégorie ou Classe Sociale évolue en fonction du rapport
de force exercé les uns par rapport aux autres. Cette force peut provenir d’un
leader, d’une mode, d’une contrainte guerrière, voire d’une manipulation de
masse (Pub).
·
La Classe Sociale est légitimée par l’adhésion de ses éléments,
ce qui suppose une prédisposition à accepter sa prédominance sur
l’ensemble : on s’allie toujours au gagnant potentiel.
·
Toute Classe Sociale
dominante fait que chaque constituant contribue à reproduire
l’arbitraire culturel qu’elle inculque : c’est l’Action Educative.
·
Toute Classe Sociale. dominante qui détient le pouvoir
arbitraire se maintient tant que son autorité reste licite, reconnue par tous,
surtout par les sous-groupes ou Classe Sociale. dominées, et tant qu’elle se
pérennise.
·
La reconnaissance de la légitimité de l’arbitraire culturel de
la Classe Sociale dominante constitue une force légale qui prospère au
détriment de toutes les Classe Sociale dominées interdisant à ces dernières une
prise de conscience de leur propre valeur.
·
Toute Classe Sociale dominante légitimée impose sa loi et exclut
les dissidents (individus ou sous-groupes).
Notre Démocratie, malgré ses
imperfections, autorise ses enfants à jouir d’un important espace de Liberté.
Notre système est ouvert même s’il privilégie la classe dominante. Chacun peut
accéder à la Classe Sociale à laquelle il aspire s’il honore les principes
démocratiques, c’est à dire, s’il respecte les règles de l’arbitraire culturel
et qu’il accepte comme étant bonnes pour lui et la Société. Un de ces principes
est le mérite personnel. La Démocratie couronne celle ou celui dont la valeur
intrinsèque symbolise les qualités culturelles dominantes : A. Lincoln, Y.
Montant, Ed. Leclerc, John Major, par exemple. Ces célébrités ne cachent pas
les fils de paysans qui, il y a encore une quarantaine d’années, communiquaient
en patois, les fils d’immigrés dont les parents baragouinaient à peine la
langue d’origine et dont, aujourd’hui, beaucoup font partie des classes
dominantes.
Il faut raison garder. L’arbitraire
culturel permet la Démocratie. Sans celle-ci le mot Paix n’existerait pas.
Pas plus que le mot Tolérance qui n’est autre que l’acceptation d’autres
arbitraires, d’autres intolérances. C’est cette tolérance qui autorise les
éléments d’un groupe dominé ou d’une minorité culturelle à ne pas renier leur
origine sociale ou ethnique, à ne pas apostasier leur croyance.
Notre Démocratie, quand elle est
forte, soutenue, valorisée, permet
la perpétuation des coutumes et traditions des allochtones, quitte à les
adopter pour enrichir notre République.
Ne pas admettre ou combattre les
principes démocratiques :
· c’est se
reléguer et vivre dans un ghetto intellectuel,
· c’est
s’interdire toute possibilité d’insertion dans la Société,
· c’est
refuser d’adhérer au principe de Tolérance,
· c’est avoir
un comportement perdant-perdant ; perdant jusqu’au boutisse pour soi ainsi
que pour la Société,
· c’est
concrétiser une violence due à l’intolérance jusqu’au néant :
C’EST
INTOLERABLE.
Les différentes Classes Sociales
Il est très difficile d’en donner
une définition.
Doit-on classifier les individus
objectivement par la position dans un processus de production et d’acquisition
ou, subjectivement, par leur façon de se déterminer les uns par rapport aux
autres au sein d’une même communauté ?
Les professionnels de la mercatique
doivent se contenter de mesurer une Classe Sociale d’une manière empirique par
une combinaison d’une série de variables sur le(s) :
· revenu
· lieu et type
d’habitation
· signes
extérieures de richesse
· niveau
d’éducation
· religion
et, quand cela est possible, la
prise en compte de l’Ethos (moeurs) social et pédagogique.
Les études de « styles de
vie » effectuées par la COFREMCA font apparaître une carte des sociostyles
fluctuante de 4 mentalités / 12 sociostyles en 1980 à 5 mentalités / 14
sociostyles où les « hédonistes » se sont transformés en
« entreprenants » à la fin de la décennie.
Chacune des catégories sociales a
des habitudes de vie variables en
fonction de ses :
· appartenance
sociale,
· lieu
géographique d’habitation,
· fluctuation
du milieu.
Passer d’une classe sociale
inférieure à la supérieure - l’inverse est également vrai - dépend de variables
telles que :
· la
personnalité
· le caractère
· l’image que
projette l’individu mais aussi
· des
opportunités relationnelles, matérielles ou professionnelles qu’il sait saisir.
Une suite de facteurs aléatoires...
Depuis 30 ans, on constate une
formidable évolution dans les grandes catégories sociales admises :
· les salariés agricoles ont pratiquement disparu dans les campagnes
· les ouvriers se muent en techniciens
· les cadres moyens profitent de la formation continue et de la promotion
interne
· les petits patrons bénéficient de programmes de formations et s’entourent de
compétences
· l’élite - la
Classe Dominante
· les
professions libérales
· les cadres
supérieurs
· les grands
industriels
· les
capitaines d’industries
· les grands
commis de l’Etat
Ses éléments sont tous issus des
grandes Ecoles ou Universités. Ils élèvent le niveau du Savoir du plus grand
nombre et tendent à augmenter les compétences professionnelles, le capital
intellectuel de l’ensemble des Classes Sociales.
L’élite est représentée par un petit
pourcentage d’individus - néanmoins en constante progression -. Elle se partage
le Savoir et le Pouvoir :
· Savoir
intellectuel et culturel par la réussite scolaire au plus haut niveau,
· le Pouvoir
par la concentration :
· des
responsabilités
· des
décisions
· de l’argent.
La caractéristique essentielle de
cette Classe Sociale est interchangeabilité des individus au niveau du Pouvoir.
Seul le Vouloir appartient à chacun.
· Enfin
apparition dans les années 80 d’une nouvelle Classe Sociale les exclus de l’expression professionnelle
Bien que leurs origines soient
hétérogènes, leur habitude de vie est homogène : restriction d’expressions
pouvant aller jusqu’à traduire la perte morale de leur conscience de la
persistance de leur « moi » par une perte matérielle de la carte
d’identité.(par exemple)
Les raisons sont multiples et non
exhaustives :
· baises des
marges (jusqu’en 1993) mais stabilité relative des coûts salariaux,
· progrès
techniques, robotisation,
· déplacements
des compétences professionnelles,
· capital
scolaire et qualification déplacés par rapport à la demande,
· délocalisation
de la fabrication industrielle,
· recherche
d’accroissement du taux de rendement,
· restructurations
et fermetures d’entreprises,
· non mobilité
géographique de la population.
font que derrière un EXCLU peut se
cacher :
· un ex
ouvrier ou employé dont le métier a disparu,
· un ex cadre
d’une entreprise fermée ou délocalisée,
· un ex patron
victime d’une O P A malveillante,
· un ex patron
failli victime de la récession,
· un immigré
qui n’a pas eu le temps de s’insérer,
· un immigré
qui n’a pas su ou pu s’insérer,
· un jeune qui
se retrouve sans ressources ni recours.
Tous les individus de par leur Ethos
(mœurs) s’identifient aux symboles inhérents à leur Classe Sociale, développant
un réseau relationnel plus ou moins restreint.
Pour les exclus, les paramètres
actuels heurtent l’Ethos de la classe sociale d’origine et accélèrent l’anomie
de l’individu.
Plusieurs variables expliquent
l’appartenance à une Classe Sociale
· la classe
d’origine
Habitus primaire : style d’imprégnation par la famille pendant la prime enfance.
· L’Ethos
: étude des mœurs et des règles sociales inhérentes à
cette Classe
Sociale .
· le
comportement scolaire
Habitus secondaire :
étude de l’influence de l’inculcation de l’action
éducative de
la Classe Sociale dominante et de
l’acculturation possible due au choc entre les deux Habitus et dont l’Ethos
peut être le catalyseur.
L’Habitus primaire
L’Habitus primaire peut se comparer
au capital génétique de l’individu ou, en autres termes, l’Habitus primaire est
au mental, à la psychologie, ce que le capital génétique est au physique.
La pression comportementale de la
Classe Sociale d’appartenance des parents est telle qu’elle exerce une
contrainte psychologique. Pressions et contraintes déterminent la diachronique
de l’enfant en le maintenant dans cette même Classe Sociale. Chacune d’elle
fonctionne avec ses codes, ses outils culturels qui sont plus ou moins
élaborés, diversifiés, nombreux.
C’est à l’Autorité parentale
qu’incombe l’apprentissage des ces préceptes afin que l’enfant n’arrive pas
démuni à l’Ecole.
Il est important de déterminer les
principes qui vont permettre à l’individu de se situer dans une Classe Sociale.
S’il ne veut subir l’Habitus primaire et l’Ethos qui en découle, à lui de
modifier consciemment le choix des critères qu’il veut légitimer pour lui-même
(Dans la mesure où il en a le choix et la possibilité).
Les questions à prendre en
considération sont :
1 - la
Résidence
· est-elle
située en zone rurale ?
semi
rurale ?
urbaine ?
dans un
quartier populaire ou résidentiel ?
dans un
ensemble H.L.M. ou de villas ?
· l’habitat
est-il exigu ?
obscur ?
confortable ?
cossu ?
· l’accès aux
lieux de culture est-il inaccessible ou facilité ?
· la
fréquentation avec l’intelligentsia est-elle ignorée ou permise ?
· les loisirs
culturels sont-ils abondants et pratiqués ?
· les
équipements scolaires et universitaires sont-ils accessibles ?
La résidence met en avant
l’expression de l’Etre et de son « image » soumise au pouvoir de
l’argent qui évolue, devient le signe visible de reconnaissance du niveau social.
2 - la
Famille
Il est certain que lorsque l’enfant
paraît, il grandit dans une famille dont l’Ethos de l’appartenance sociale le
marque profondément et le conditionne inconsciemment, vraisemblablement toute
sa vie.
· les parents
sont-ils
mariés ?
séparés ou
divorcés ?
vivent-ils
en bonne harmonie ?
les enfants
ont-ils été désirés ?
qui prend
les décisions dans le couple ?
connaissent-ils
des problèmes tels que l’alcool, la drogue, le Sida ?
· La fratrie
quelle est
la place occupée par l’enfant par rapport aux autres enfants ?
quel est le
rôle social joué par chacun ?
quel est
l’écart d’âge entre eux ?
qu’elle est
l’importance de l’interaction des conflits, de la jalousie entre eux ?
qu’elle
est l’importance affective vis à vis de la mère ?
qu’elle est la qualité des
rapports avec le père ?
· mode de vie
quelle est la surface disponible pour chacun des habitants de la
résidence ?
chacun
des enfants a t-il une chambre ?
un
ordinateur ?
pratique
t-il un sport ?
une
activité artistique ?
lit-il
souvent de lui-même ?
les
discussions familiales sont-elle courantes ?
l’apprentissage
de la politesse, du respect, de l’hygiène, est-il naturel ?
L’épanouissement personnel de
l’adulte est tributaire de son vécu familial. La résistance psychologique aux
aléas de la vie sera d’autant plus forte que la qualité du climat familial sera
meilleure.
3 - Conditions
d’existence
Elles permettent d’évaluer le
positionnement dans l’échelle sociale, pérenniser la qualité psychologique.
· les parents travaillent-ils ?
un des deux
seulement, le père, la mère ?
est-ce par
convenance, par obligation ?
à temps
plein, partiel ?
quel est le
lieu de travail
usine,
bureau ?
dans une
grande unité, une petite unité ?
style de
travail
travail
normal,
en Contrat
Emploi Solidarité ou en stage ?
sont-ils
exclus ? (R.M.I)
assistés ?
désociabilisés ?
sous
tutelle ?
· les revenus sont-ils
irréguliers ?
des
indemnités des ASSEDIC ?
réguliers,
abondants ?
proviennent-ils :
de petits
boulots ?
du salaire
du privé ?
du salaire
de l’administration ?
de rentes
mobilières ?
· qualité de
l’emploi
sédentaire ou
nomade
le père a
t-il un travail de nuit ? pénible ?
a t-il
souvent des mutations, des déménagements ?
· temps libre les hommes ensemble, écartant le reste
de la famille ?
en famille ?
les loisirs
sont-ils
café,
P.M.U. ?
consommation
immodérée de la télévision ?
sports,
voyages ?
théâtres,
concerts, musées ?
l’appartenance
à des associations ou clubs divers ?
La
qualité des moeurs conditionne l’enfant vers l’aventure, la stabilité ou le
« train-train ».
4
Capital culturel (principes primaires)
Monsieur
Célestin Bouglé écrivait en 1938 dans « Travaux de
l’Ecole Normale Supérieure »
« Il est formellement entendu
que, même pour la dissertation d’histoire, qui suppose un certain nombre de
connaissances de fait, les correcteurs doivent apprécier surtout la qualité de
composition et d’exposition » Près de soixante ans plus tard, cela reste
vrai intrinsèquement.
·
quelle est la disposition des parents vis à vis de la vie
scolaire de l’Enseignement, de son importance ?
·
quelle est l’espérance subjective d’ascension sociale créditée à
l’Ecole ?
·
quel est le niveau culturel et linguistique originel des
parents ? la capacité à en développer la propension ?
·
quelles est l’importance accordée par les parents immigrants à
la langue d’accueil ?
·
quel est le mode de transmission de la langue maternelle ?
de la langue
d’accueil ? infantile ? adulte ?
·
quel est le degré de motivation à vouloir se fondre dans la
culture d’accueil ?
·
quelle est la force inconsciente de l’Ethos catégoriel
d’origine ?
5 Présavoir
·
quelle est la possibilité de se constituer un réseau relationnel
culturel et professionnel ?
·
l’individu recherche t-il seulement des personnes de son origine
régionale ou ethnique, élargit t-il le cercle de ses connaissances à
l’extérieur ?
·
l’individu recherche t-il l’appui de l’encadrement scolaire,
l’appui des
relations professionnelles ?
La
qualité de l’Habitus primaire détermine :
·
le comportement social
·
l’appartenance sociale
·
les repères du confort de vie
·
le désir ou pas de maintenir dans la Classe Sociale des parents
·
l’ambition sociale plus ou moins développée.
L’Ethos
La diachronique prévisible d’un
individu est la résultante de l’action continue des facteurs constituants
l’Habitus primaire (que nous venons de voir) et de l’Ethos (ou moeurs
inhérentes) de la Classe Sociale d’appartenance. Ils exercent sur son
comportement une causalité structurale inconsciente et sont source de réussite
ou d’exclusion.
Nous constatons, autour de nous, des
générations d’artistes, de médecins, de notaires mais aussi de jardiniers, de
maçons.
Parfois nous ne comprenons pas la
différenciation d’un enfant. Il faut en recherche l’explication dans la
parentèle : grands-parents, oncles, tantes, qui peuvent peser sur le
déterminisme.
Bien qu’appartenant à la même Classe
Sociale, la même lignée, un Louis XIV n’a
rien à voir un Louis XVI.
L’Habitus primaire et l’Ethos
peuvent se quantifier, seul, l’individu peut donner une qualité nouvelle à son
action.
L’Ethos détermine :le magazine
préféré
les
émissions regardées sur telle ou telle chaîne de télévision
le
type de véhicule d’usage
la
chaîne de magasins d’alimentation
le
parti politique
etc.
Les critères de choix librement -
croit-on - utilisés sont si nombreux que les étudiants de Hautes Etudes
Commerciales vont avoir des cours de psychiatrie.
L’Habitus
secondaire
L’Ecole
Depuis toujours l’homme vit dans
l’arbitraire qui a évolué du système tribal à la Démocratie.
Le groupe le plus fort impose sa loi
et tend à renforcer son hégémonie. Il élabore une Action Educative où la
violence symbolique n’est pas exclue, bien au contraire, pour inculquer les
groupes dominés afin de perpétuer, par la reproduction, le groupe ou la Classe
Sociale dominante.
Celui qui sait, domine toujours
l’ignorant.
Au départ de notre Civilisation
française deux forces, d’égale détermination, s’affrontent : la francisque
et le goupillon. Ne pouvant se départager, ils vont collaborer et fonder la
Classe Sociale dominante dont Charlemagne est le symbole. La francisque invente
l’Ecole, le goupillon garantit l’Action Educative. Maintenant qui peut
contester l’hégémonie de la Classe Sociale dominante naissante ? Les deux
parties ont passé un contrat d’assistance mutuelle et l’Ecole assure la
pérennité du Pacte.
Il faudra attendre le XVIII° Siècle
pour ébranler l’édifice et Jules Ferry pour que la République démocratise le
Savoir, permette au Peuple d’avoir accès à cette Classe Sociale dominante.
L’Ecole perpétue ce que la Classe
Sociale dominante exige. Cela explique qu’elle se singularise par la sélection
mais aussi qu’elle contribue, par son action, à augmenter sensiblement le nombre
des constituants des Classe Sociale supérieures, améliorant sans cesse le
niveau du Savoir.
Actuellement
nous allons vers une crise des systèmes d’éducation parce
que :
1.
la qualité due à la sélection de la Classe Sociale. dominante
fait place à la sélection démocratique.
2. du fait que
la démocratisation entraîne un mixage des sexes, d’ethnies, des niveaux
différents de l’intelligence.
3. du fait du
baby boom et de l’augmentation de la demande d’enseignants, le recrutement se
fait à un niveau qualitatif moins rigoureux sur la valeur pédagogique : période de crise oblige.
4. la qualité
statutaire du Prêtre fait que la responsabilité de l’échec ne retombe ni sur
Dieu ni sur lui mais sur le dévot. Remplacez le terme Prêtre par Enseignant et
celui de Dieu par Ecole... certains enseignants rejettent sur l’élève la
responsabilité d’un désintérêt de leurs cours pour cause d’incapacité tant que
leur autorité statutaire n’est pas contestée. La fréquentation de l’Eglise
baisse comme l’implication des élèves : même cause, même effet.
(Observations
de Max Weber, un des fondateurs de la Sociologie).
Aujourd’hui perce quelque expérience
originale chère au partisan de la propagation de la psychologie
comportementale.
Par un projet d’éducation incluant
un conseil de classe élargi on institue une légitimité.
·
Les parents délèguent aux Enseignants ce qu’ils ne savent ou ne
peuvent pas faire : l’apprentissage du savoir, le constructum culturel.
·
Les parents mandatent leurs représentants.
·
Les élèves délégués représentent leurs condisciples.
Ce sont les 3 composantes qui sont
le répondant de l’Autorité du Système d’Education. Ils cautionnent
implicitement et explicitement par leur participation active, l’inculcation de
l’arbitraire culturel et de l’ethos de la Classe Sociale dominante.
Cette méthode permet d’espérer un
taux de réussite en fin de la scolarité obligatoire comparable ou supérieur à
la loi de Pareto * : 20/80, pour 100 élèves, 80 réussiront *(économiste et
sociologue).
Selon la qualité, la force,
l’imprégnation de l’Habitus primaire, l’enfant va démonter son ouverture
d’esprit, sa réceptivité à l’Habitus secondaire.
L’Ecole apporte à l’individu carencé
pendant la phase d’Habitus primaire une seconde culturation. Le rendement de
cette nouvelle inculcation sera renforcé si la valeur qualitative de l’Habitus
primaire et de l’Ethos sont stimulés
par les parents.
L’Ecole s’enorgueillit, à juste
titre de réussir une reculturation pour certains élèves d’une éclatante
manière. Certains se hissent au degré de compréhension et de maîtrise
comparable au niveau obtenu par les enfants des Classe Sociale dominantes.
L’Ecole permet, par sa structure, de
mettre à la disposition de tous, des éléments compensateurs que nous allons
énumérer ci-dessous. Il est bon d’établir une comparaison avec l’Habitus
primaire.
1° Localisation de l’Ecole
· son lieu
géographique dominant, rural, urbain,
excentré
confort,
accès, espace
environnement
social
l’image, la
représentation symbolique perçue par les parents
Il y a une identification
inconsciente à cette représentation comme le montre l’image paradigmatique de
l’expérience de Rosenthal. Au travers de l’appartenance à tel ou tel
établissement, l’individu projette ce que l’on appelle « l’image de
Soi ».
2° Encadrement
· est ce une
grande unité ? une petite unité ?
· quelle est
la pyramide des âges de l’encadrement ?
· quel est le
style de management : sévère ? ou Athéna
stressant ? ou Damoclés
humain ?
ou Apollon
détendu mais exigeant ? ou Zeus
· les adultes
se laissent-ils facilement aborder ?
· la
politesse, le respect mutuel sont-ils de règle ?
· quel style,
quelle qualité d’enseignements prévalent ?
· les élèves
aiment ils leurs enseignants ?
Les sobriquets sont-ils
sympathiques, dénotent-ils de l’irrespect voire un rejet de tel ou tel
enseignant ?
Selon les réponses, l’enfant fuira
ou recherchera plus tard une entreprise comparable ou différente, un même style
ou non de management.
3° Conditions matérielles
· l’importance
des locaux,
· l’accueil,
la propreté,
· les accès à
l’intérieur des locaux, les couloirs, les salles de cours,
· quantité et
qualité des plateaux sportifs,
· qualité,
quantité et diversités du matériel pédagogique,
· l’agencement
repousse ou invite et sécurise les usagers.
Il est important que chacun retrouve
les normes qui sont définies pour la Société. L’école doit être une
reproduction de la vie civile et de la cité réservée aux élèves :
organisation administrative, lieu de travail, de loisirs, de détente sans
oublier le téléphone et l’infirmerie.
4° Capital culturel
· quelle est
la disponibilité et la qualité pédagogique des responsables éducatifs vis à vis
des élèves ?
· quels sont
les moyens, les instruments éducatifs mis à la disposition des élèves en
variété et quantité ?
· l’accès de
ces instruments physiques et moyens humains sont-ils
prioritaires ?
suffisants ?
encouragés ?
par les agents de l’Autorité
Educative ?
L’accès, l’utilisation des
instruments physiques doivent être incitatifs
pour conforter le travail de retransposition de l’Habitus secondaire dans le
milieu de l’Habitus primaire. L’élève prend, ici, l’habitude de consommer du
culturel. Tout rejet d’élève de ce lieu est condamnable parce que tout élève
est éducable.
Il faut rappeler :
1° que plus
l’Habitus primaire et l’Ethos sont sommaires,
plus l’élève est pénalisé par
rapport à ses condisciples !
2° à contrario,
plus l’Habitus primaire et l’Ethos seront élevés
dans les Classes Sociales, plus l’Habitus secondaire sera productif.
3° plus
l’Habitus primaire conserve son attachement aux valeurs traditionnelles et plus l’influence aux manières d’être du passé
empêchent l’évolution naturelle de s’exprimer, moins l’Habitus secondaire est productif.
L’écart entre les deux Habitus
s’accroît entraînant le « décrochage »
scolaire. L’élève ne comprend pas le Système Educatif. Il est incapable
d’embrasser l’utilité, le raisonnement, la diversité, la complexité des
disciplines proposées, l’Habitus
primaire ne l’ayant pas préparé à cette étape.
L’élève se trouve entre deux
systèmes antinomiques.
Il doit faire un choix entre :
1°un concept fait de
certitudes simples auxquelles il obéit sans réfléchir ou
2°un concept
où l’intelligence, la réflexion,- voire le doute -sont mis à contribution.
Nous retrouvons ces deux concepts
dans les Classe Sociale différentes et connues dont par exemple, la Classe
Sociale de mœurs traditionalistes, tend à disparaître.
4° que notre
arbitraire culturel choque, heurte d’autant plus que nos mœurs ne sont pas
basées sur les mêmes valeurs ou n’ont pas les mêmes priorités. Dans certains
Etablissements, la Classe Sociale dominée peut se sentir en position de force,
de par le nombre, et chercher à inverser
l’hégémonie légitime locale au nom
de la Démocratie. Cette tentative d’acculturation nuit, bien entendu, aux
résultats de l’Habitus secondaire.
Certains sous-groupes dominés, dont
l’imprégnation traditionaliste est fortement ancrée, se sentent violentés
symboliquement et même parfois physiquement
· Soit cette violence est importée dans une école, quartier ou
dans un stade, lieu privilégié de remise en cause, combien symbolique. L’Ecole, quartier ou le stade sont des lieux dénommés, reconnus
par tous mais, surtout, endroits bien délimités voire clos,
· soit la
Classe Sociale dominante est fragilisé par une concentration excessive d’un
sous-groupe devenant, alors, Classe Sociale dominante locale, imposant un
arbitraire culturel tribal ou de clan étranger à l’Habitat secondaire initial.
Laisser
se multiplier ces ghettos ou, et, les manifestations ostentatoires peut se
révéler très dangereux.
Les travaux de l’I.R.E.D.U -
C.N.R..S de Madame DURU-BELAT démontrent
bien les risques d’augmentation d’inégalité due à cette concentration.
Nous constatons que si le Système
Educatif peut être un moyen d’exclusion par la sélection due aux différents
facteurs reconnus, il est aussi, grâce à une retraduction (dans le sens de
transposition du langage trivial en langage académique) source d’accès pour des
élèves à une Classe Sociale supérieure de celle de leurs parents.
L’Ecole permet à l’individu
de :
· se
familiariser avec nos échelles de valeurs,
· bénéficier
d’une retraduction,
· d’améliorer
sa condition catégorielle au sein d’un nouveau groupe ciblé.
·
La réussite d’insertion est fonction
de la valeur différentielle entre :
· L’Habitus
primaire plus l’Ethos correspondant
et
· La valeur
inculquée par l’Action éducative de la Classe Sociale dominante au cours de
l’Habitus secondaire.
Il faut toujours avoir en mémoire
que l’Action éducative et l’Autorité familiales priment sur l’inculcation du
groupe dominant durant l’inculcation de l’Habitus secondaire. A l’âge adulte,
l’action due à l’école n’existe plus. l’Action éducative revient en terme de
frein en cas de formation imposée à l’adulte (problème de
« l’élastique » en psychologie comportementale pris en compte dans la
méthodologie « S.A.V.O.I.R. »). Par contre si l’adulte s’implique
volontairement dans une reculturation - système « EUGLENA » et
« S.A.V.O.I.R. », les chances de réussite sont démultipliées.
On n’insistera jamais assez
sur :
· l’inculcation
du constructum linguistique élaboré et sa complexité syntaxique le plus tôt possible.
·
la promotion de nos valeurs qui apportent les satisfactions
personnelles tant physique, qu’intellectuelle, émotionnelle ou spirituelle.
L’individu est un tout. Chaque action de sa part a des répercussions dans un,
ou, tous les domaines précités, qu’il en soit ou non conscient
Le Père
Le « Père » représente le
pouvoir de notre Société en tant que force dans le groupe domestique (Goody).
Cet emblème est si puissant que toute personne investie d’Autorité (maître,
professeur, cadre, patron, mais aussi gendarme ou policier) réinstaure cette
communication archétypale. Paul Rancoeur attribue le symbole paternel à
« son potentiel de transcendance. Le Père figure moins comme géniteur égal
à la mère que comme donneur de lois ». Il est source d’institution. Il représente, aussi, le Soleil, celui qui
réchauffe, qui éclaire, qui sécurise en chassant la nuit.
Sans concéder à l’homophonie, la
mère se rattache à la mer, mais aussi, à la terre comme étant réceptacle et
matrice de la vie.
Si, sous nos cieux, il existe une
harmonie des pouvoirs entre la bonté du Soleil qui communie à la fécondité de
la terre pour donner une abondante récolte variée, ce n’est pas le cas sous des
cieux où la prépondérance du Soleil sur la terre est telle que l’image de la
terre semble ingrate, stérile. Dans
ce cas de figure la symbolique de la mère, de la femme est pauvre, la valeur accordée à celle-ci est blessante à nos
moeurs. Sur le fronton de l’Eglise de l’Evêché, à Marseille, « Fils
Roi » couronne sa Mère. Chacun peut interpréter ce symbole mais tous
s’accordent quant au respect dû à la Femme sous tous ses aspects.
Deux mondes issus de la Méditerranée
dont la sémantique n’a pas la même valeur.
1° que pense
l’enfant lorsqu’il quitte ses parents, sa fratrie pour être instruit par la
maîtresse d’Ecole ?
2° que pense
le père lorsque l’enfant devient plus savant que lui, à cause d’un Habitus
secondaire imposé par le pouvoir économique (les allocations familiales sont
subordonnées à la présence de l’enfant à l’école). Que devient le symbole
originel ? Seul le respect de la Tradition lui confère encore la
puissance, seul espace incontesté d’autorité ; jusqu’au moment où les
effets de la retraduction de l’Habitus secondaire amènent à un climat
conflictuel entre institution réelle (l’Ecole) et institution symbolique (le
Père).
Que pensent la mère ou les sœurs
devant ce nouveau statut familial et social de la femme.
L’élève se sent écartelé entre deux
cultures, deux représentations de l‘Habitus dont, l’un primaire et originel
freine le second. Comme il y a primauté affective à l’Habitus primaire, d’une
part et que l’enfant prend fait et cause pour l’élément le plus faible, en l’occurrence
les parents, par rapport à l’institution d’autre part, l’élève va se liguer au
premier pour contester le second d’où, souvent, frustration des parent et des
enfants. Il en va ainsi dans tous les sous-groupes de Classe Sociale défavorisées.
3° que penser
des familles monoparentales maternelles ou du style matriarcal où la
représentation ou l’identification au Père sont absentes ? Cette carence
se traduit souvent par un manque de confiance en Soi et dans les autres :
· qui le
remplace ?
· qui peut se
substituer à lui ?
Celui qui est désigné de fait l’Autorité pédagogique ?
L’émetteur
éducatif ?
· chez qui le
garçon peut il trouver un modèle ou s’identifier ?
· chez la
fille cette absence peut se traduire par une absence de confiance dans l’homme
(c’est celui qui abandonne, on ne peut compter sur lui quand on a besoin de
lui !)
C’est celui ou celle qui s’arroge ce
pouvoir à condition qu’il contrôle l’inculcation, qu’il puisse sanctionner
légitimement, légalement. C’est à dire qu’il soit crédible - n’est pas chef qui
veut - et que la Classe Sociale à qui cette autorité est destinée soit prédisposée à le reconnaître.
4° que pensent
les enfants des classes moyennes ou dominantes dont les parents représentent,
maintenant, la nouvelle Classe Sociale des Exclus ?
Nos traditions d’origine
Judéo-chrétienne sont toujours vivaces, notre Civilisation toujours basée sur
ces valeurs, l’Ecole Laïque véhicule toujours la catéchèse comme valeurs
morales et humaines. Cette scolie permet de comprendre ces enfants au travers
du mythe d’Adam, la Chute, la Perte de jouissance du jardin d’Eden dont même
les enfants seront privés. Enfants qui vont développer, à leur insu, un
complexe de culpabilité. et une perte de confiance en Soi et chez les autres. Combien vont-ils arriver à
transcender le Père ? Hier la Religion y trouvait son compte mais
aujourd’hui ?
Pour une autorité Educative soit
exercée il faut qu’elle soit reconnue comme légitime par celui qui la subit. Si
ce n’est pas le cas, une acculturation des classes dominantes condamne à la
réévaluation de l’Autorité paternelle avec des reniements, des refoulements ou
des accommodements.
C’est dire que ces publics sont
particulièrement vulnérables.
Le Groupe
L’Homme, est par nature, un animal
sociable. Chacun vit en interaction avec ses semblables. Il a tendance, par
essence, à se regrouper par affinités (généralement par Classe Sociale,
corporation professionnelle).
Lorsque le groupe est
constitué :
syndicats
corporations
groupe
d’intérêt commun (associations par exemple)
Une pression s’exerce sur l’ensemble
de ses membres tendant à :
· homogénéiser
leur habitude de pensées de vie,
· leur faire
rechercher une structure hiérarchique pouvant composer une organisation
complexe.
Le personnel éducatif des Collèges
le vérifie tous les jours. Les 6 et 5° forment spontanément des bandes parfois
destructrices, heureusement faciles à canaliser vers des buts plus louables. Si
ce phénomène persiste au delà de 13-14 ans et que la bande reste
essentiellement masculine, on peut remarquer un manque de maturité de ses
membres qui recherchent auprès du leader un substitut du père.
Tout groupe institué va avoir son
identité, sa propre vie par ses lois et ses coutumes. Ce groupe devient une
personne morale qui a son ou ses représentants physiques qui parle(nt) en son
nom. L’influence du groupe se fera :
· en interne,
à l’intention de ses membres (on parlera de culture d’entreprise, de
communication interne),
· en externe,
à l’intention de la société, des autres Classe Sociale (on parlera de
publicité).
Les coutumes correspondent à la
culture du groupe. Les membres se conforment selon des normes qui déterminent
le statut :
· 1° ceux qui
ont un statut basique se conforment sans déroger aux normes du groupe au sein
de celui-ci.
· 2° ceux qui
ont un statut moyen, agissent et pensent comme le groupe, en privé et en public.
· 3° quand à
ceux ayant un statut élevé, ils se conforment aux normes du groupe tant
qu’elles ne les entravent pas mais sont disposés à les enfreindre s’ils y
trouvent avantage, ce sont eux qui font ou créent les normes du groupe, c’est
la Classe Sociale dominante, soit du groupe, soit de la société.
Personne ne peut le nier, l’Ecole
est le siège de l’apprentissage de la vie sociale.
Jusqu’à maintenant, l’enfant baigne,
par l’intermédiaire de l’Habitus primaire, dans l’influence subjective, de la
Classe Sociale d’appartenance dont la marque s’avère être le déterminisme
comportemental.
Entre le 30 et 36 ème mois, il entre
dans un autre univers : l’Ecole.
Il « constate » un
deuxième groupe formé par la classe reconnue par une couleur, un numéro, un
emplacement... Et pour lequel la maîtresse, autorité éducative, est le
transfert de l’Autorité parentale.
La classe, qui est le premier groupe
structuré dans la vie de l’entant, fait partie de l’Ecole qui, elle, accueille
tous les élèves de sa zone géographique scolaire, quelles que soient les
provenances sociales, ethniques et le niveau d’intelligence des écoliers. Elle
diffuse son inculcation indifférenciée
à des enfants différenciés. C’est ce
qui fait sa force civilisatrice par une homogénéisation des valeurs acceptées
et sa faiblesse : la sélection naturelle qui en découle.
Depuis son incorporation au sein
d’un groupe structuré- la classe - l’enfant fait connaissance avec
l’interaction. Il découvre la comparaison, l’identification personnelle,
l’apprentissage social, linguistique, culturel. Vient ensuite l’apprentissage à
la différenciation, la reconnaissance de soi par les autres, le besoin d’estime
validé par l’Autorité éducative. On peut jauger de la maturation d’un enfant
par sa perception sociale de son identité au sein d’un groupe.
Au Collège, changement notoire par
la multiplicité de l’Autorité éducative, ce qui implique plusieurs enseignants.
Chacun des enseignants devrait se conduire comme « un Meneur », un leader entraînant ses élèves à la
compréhension des cours, certains n’oublient pas que leur rôle se double, de
fait, de l’Autorité arbitraire légitime et statutairement mandatée par le
Système d’Education. (Avec le risque, pour certains enseignants, de se réfugier
derrière la fonction).
Les élèves vont avoir un
comportement approprié à :
· leur niveau
de compréhension de la matière,
· leur degré
d’implication pour celle-ci,
· la force
d’affectivité vis à vis du
· « Meneur
de Jeu » (chef reconnu par les différentes Classe Sociale composant la
classe),
ou de
·
l’Autorité éducative abusive, crainte par les élèves. (style
tressant ou dit de Damoclès. Les Professeurs incompétents sont légions. C’est
parmi ce type de professeurs que l’on rencontre le plus de névrosés et de
suicidaires en puissance. Certain « Professeur » déclare ouvertement être et se comporter
comme en dictateur dans leur classe avec la bénédiction du Censeur ou du
Principal)
L’expérience démontre que le « Meneur de Jeu » obtient
plus de résultats que peut en espérer une Autorité abusive car celle-ci induit
des freins psychologiques dus à son comportement. Dans le privé on appelle ce
comportement managerial type « Damoclés ». Il a la particularité de
démotiver ceux qui sont sous cette autorité. Dans l’Education Nationale il
génère de la rébellion de la part des élèves. En Analyse Transactionnelle, les
rapports sont du type « Parents Normatifs Négatifs-Enfants
Rebelles ». Ce type de comportement tente de maintenir artificiellement
l’enfant en dépendance psychologique et démontre la faiblesse de la cohérence
interne de cette Autorité éducative abusive. Devant ce constat l’Habitus
primaire ne peut rien faire, il n’a aucun pouvoir sur l’Habitus
secondaire : ce n’est pas de son domaine de compétence.
Le résultat pédagogique est fonction
de variables telles que :
· la qualité
humaine exprimée envers les élèves,
· le niveau de
compétence dans la matière enseignée,
· l’aptitude
pédagogique à la communiquer et faire apprécier la matière.
Attention au trouble non formulé par
un élève qui n’obtient pas les résultats escomptés dans une matière. Une bonne
communication entre l’Habitus primaire et secondaire doit diminuer la valeur
différentielle de ces deux Habitus cause d’exclusion quand celle-ci s’accroît. L’élève est-il fautif ? Non, pourtant
l’élève est une victime non consentante et non coupable.
Chaque « Meneur de Jeu »
ou « Autorité éducative », formera des groupes particuliers, son groupe par classe. Chaque élève sera reconnu différemment par ses
condisciples en fonction de ses performances obtenues dans la discipline de
l’enseignant.
L’Enseignant, membre de trois
groupes :
· sa classe,
· son
Etablissement,
· le corps
enseignant (en tant que statut social)
va, lui aussi être sanctionné par
les performances obtenues et comparées
· par rapport
aux autres enseignants de la même classe,
· par rapport
aux autres enseignants de la même discipline.
Au cours de sa scolarité, l’enfant
évolue d’une indifférenciation culturelle familiale vers une identification
consciente. C’est le point de départ d’un réseau relationnel qui l’amène à différencier
ses pôles d’intérêts auprès de groupes structurés dont les normes
comportementales se rapprochent des siennes :
· activités
extra-scolaires culturelles et/ou, sportives,
· côtoiement
de telle ou telle Classe Sociale autre que la sienne.
Les enfants sont plus sensibles aux
pulsions émotionnelles et affectives (siège de l’« enfant ») qu’au
raisonnement et analyses intellectuelles (siège de l’« Adulte ») en
Analyse Transactionnelle.
Les amitiés de jeunesse font fi des
barrières catégorielles quoique... Certains enfants vivent aussi intensément
que les parents le mythe de la Perte de la jouissance du jardin d’Eden.
Pouvoir et bienfaits du groupe
L’adulte, selon comment il aura vécu
sa jeunesse, ses fréquentations, sa Classe Sociale d’origine, celle dans laquelle
il se trouve aujourd’hui, les groupes dont il sera membre, seront plus ou moins
nombreux. Selon son adhésion aux normes comportementales de ceux-ci, il aura
une position sociale plus ou moins élevée jouant d’une position sociale dans un
groupe pour compenser une autre position sociale dans un groupe différent comme
il le pratiquait avec le « groupe-matière » enseignée.
Tant que l’Adulte conserve un statut
productif justifiant d’un salaire ou de revenus, il poursuit les expériences de
la vie à sa convenance. La première problématique de l’adulte subissant
l’exclusion est l’isolement. C’est encore, au sein d’un groupe, ou de son
relationnel au sein d’une Classe Sociale reconnue, qu’il se fera déposséder de ses idées
négociables ou qu’il finira par trouver
la résolution de son problème.
Nous pouvons, au sein d’un groupe,
enseigner et faire prendre conscience du relativisme culturel à toute personne
qui a été éduquée conformément au schéma arbitraire d’une classe ou d’une
culture donnée. Le relativisme culturel est volontiers admis par le jeune
puisque ce dernier accepte de se remettre en cause.
Tout arbitraire culturel dominant
subit le rapport de force et la concurrence d’arbitraires culturels
périphériques dont les particularismes n’apparaissent que si l’on rapporte
d’autres formes d’éclectismes ou de pensées syncrétiques.
Une méthode dite
« douce », puisque apparemment non directive :
· faite de
dialogues, de comparaisons, de participation,
· basée sur
les relations humaines,
· codifiée et
observée strictement par les participants, ce qui sous entend l’implication de
tous,
elle va,
· compenser
les rapports de force subis par l’Habitus primaire,
· les
comprendre,
· les
relativiser tout en acceptant toutes les violences symboliques comme tout
arbitraire.
1°- La
productivité spécifique de ce processus se mesure par le degré que l’Habitus
produit, transportable dans un plus grand nombre de champs différents
(cognitif, affectif ou conatif dont le symbolisme est un outil).
C’est pour cela qu’il ne faut pas
attaquer une croyance de front : il est plus facile de déplacer le
problème sur le plan affectif-sentiment.
Pourtant chacun sait que la croyance
est le siège de connaissances factuelles qui peuvent être erronées ou, et,
imprécises : l’Homme est d’abord un être d’émotions où siègent les
sentiments mais aussi le vouloir dont le
moteur est la motivation. (Cette caractéristique de l’Homme est
malheureusement mal exploitée.)
2°
- L’équilibre psychologique suppose une stabilité relative, une
cohérence interne. D’autre part on tolère difficilement sa propre incohérence
devenue évidente lorsque deux faits contradictoires sont présents dans la
conscience. Il résulte de ces axiomes une tension, un malaise qui pousse
l’individu
soit : - à agir en fonction de
choix possibles et reconnus
soit : - à paralyser celui-ci
si ce sont des apories
3°
- Chacun connaît le paradoxe du savant, plus il avance dans la
connaissance de sa discipline, plus il découvre qu’il a encore beaucoup plus à
apprendre et à comprendre. Le libre arbitre, l’espace de liberté se base :
sur l’interrogation, sur l’incertitude, de ce qui est, sur le possible,
exemple : ce qui est respecté
est-il respectable ?
4°
- Il est certain qu’une David Neel a eu beau s’approprier la
culture arbitraire, au sens plein, d’un Tibétain, avoir été admise par eux et
heureuse de les fréquenter, elle n’en demeure pas moins Française.
« Enrichissons nous de nos
différences » proclamait Freud.
Toute déculturation visant à
déterminer une conversion pour engendrer un Etre neuf par un nouvel Habitus ne
peut réussir qu’en tenant compte des Habitus précédents ; et est à l’homme
ce que le papillon est à la chenille. C’est dire que la qualité des Habitus
antérieurs a son importance.
Nous avons décrit le rôle du Père.
Lorsque le charisme du « Meneur de Jeu » est suffisamment estimable,
estimé et reconnu par le groupe, ce dernier est prédisposé à recevoir
l’arbitraire culturel du « Prophète - Meneur de Jeu ». La réussite
est fonction de la capacité de celui-ci à expliciter et systématiser les
principes que le groupe détient à l’état pratique.
Il va jeter un pont entre lui et
l’autre, opérer un synchronisation : rencontrer l’autre sur son propre
terrain, utiliser son cadre de références, son vocabulaire, se faire
reconnaître, admettre et ensuite le guider pour l’amener là où il devrait être.
Le placer au stade minimum de compréhension pour l’élever à la maîtrise de
l’inculcation minimum négociable sur le marché du travail.
Conclusions
On n’assistera jamais assez sur
l’importance de la qualité d’apprentissage linguistique pendant la prime
enfance. C’est au cours de ces 36 premiers mois que s’élaborent la construction
linguistique, l’acquisition de la complexité syntaxique de la langue
maternelle.
C’est grâce à celle-ci que l’enfant
va former ses armes et son devenir. Il va acquérir les dispositions logiques
prédisposant à la maîtrise symbolique. L’Habitus
primaire est le tremplin vital de l’Habitus secondaire.
S’il est important pour les acteurs
de l’Habitus secondaire d’être conscients de leurs influences pédagogiques, il
est certaines familles où les langues parlées sont vulgaires, triviales tout
comme dans les familles d’immigrés - quelle qu’en soit l’origine - d’un niveau
élémentaire, d’un vocabulaire restreint. Lors de la confrontation avec
l’Habitus secondaire, ce bilinguisme de fait favorise l’anomie et l’exclusion.
L’enseignant ne peut en éviter toutes les conséquences.
Ce n’est que plus tard, hors circuit
scolaire, que l’adulte peut, s’il le désire, remettre en cause son enfance au
sein d’un groupe structuré et adapté à son cas. Le travail sera productif dans
la mesure où le destinataire du message en
possède la clé. Le groupe peut lui permettre d’espérer en retrouver une
en s’appuyant sur les acquis de l’Habitus secondaire.
L’enseignant de l’Ecole et le Meneur
de Jeu du groupe jouent le même rôle de pédagogue. Là où le second réussit
quand le premier trébuche - avec certains - vient de l’approche, de la
méthodologie étudiée et de la résolution des problèmes.
Appendice.
J’ai arrêté ma réflexion au Collège.
Mais je tiens à attirer le lecteur
sur le fait que l’Ecole a pris modèle sur le Système Educatif hérité de
Charlemagne.
Il y a eu d’abord sélection de la
Classe Sociale Dominante qui alliait la Force et le Pouvoir, elle bénéficia
seule du Savoir. Ensuite les Jésuites poussèrent la sélectivité pour l’élitisme
par le savoir faisant du Darwinisme avant la lettre. La concurrence, pour
départager le meilleur rhétoriqueur d’abord par Province puis, au Siècle des
Lumières, sur le plan national, modela notre Système Educatif. Il fonctionne
encore aujourd’hui sur ce modèle. Cette méthode de sélections sévères donna
d’excellents résultats au temps où 80% de la population trouvait du travail au
sortir de l’Ecole sans le Bac et pouvait espérer progresser dans l’échelle
sociale, en cette fin de siècle cela ne se peut plus.
Aujourd’hui ce Système, hérité du
Système Educatif religieux du passé, commence à craqueler. Il faut inventer
d’autre forme d’enseignement pour que la majorité puisse accéder aux Classes
Sociales supérieures comme l’on fait nos aînés.
Nous avons toujours une Classe
Sociale intellectuelle mais elle ne ressemble plus à celle qui donnait « Salon »
depuis le XVIII° Siècle, où l’éloquence pure était la règle (relire les notes
de Chateaubriand par exemple).
Cette Tradition persiste dans le
fait que seuls ceux capables d’Ecriture et, ou, de Culture Gréco-latine peuvent
accéder au Pouvoir Professionnel - Politique (il y souvent amalgame). Elle est
surtout d’actualité dans le milieu Universitaire. Les Maîtres transmettent
l’héritage qu’ils ont appris à leurs élèves, le contenu comme le contenant.
Notre France, berceau de la Révolution et des Droits de l’Homme, dispense son
message que tous les Pays Démocratiques vénèrent, mais le contenant n’est plus
perçu par le futur récipiendaire.
Celui-ci a vu le jour lors des
premières crises économiques et a passé son Bac au moment où, dans chaque
famille française, on dénombrait une ou plusieurs victimes de ces crises
successives. Ce n’est pas le cas, en général et tant mieux, pour ses Maîtres à
l’Université.
Nous assistons à un déphasage entre
l’Emetteur et le Récepteur.
Combien de Bac + 3 4 ou 5 sont inscrits à l’A N P E (Pôle Emploi)
parce qu’ils ont suivi des filières sans débouchés ?
Il semblerait que le futur diplômé
soit, lui modelé par cette Crise économique et que celle-ci influence son
comportement.
Une nouvelle révolution silencieuses
est-elle en train d’éclore sous nos yeux ou bien l’ascendance des Jésuites
reprendra t-il son cours ? La
laïcité en dépend mais aussi la Démocratie comme notre influence économique
faite de Savoir-faire techniques et commerciales. Nous écartons nous de la
rhétorique et renforçons nous notre pragmatisme ? Nos enfants, aujourd’hui
Collégiens, nous le dirons, à condition que leur culture de la langue française
et son respect soient maintenus ou ils ne pourront être crédibles. Les qualités
de nos philologues feront que nous gagnerons ou pas cette nouvelle bataille.
Fait à Nice le 18 février
1995
Louis PEYE
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