Comme nous venons de le constater précédemment, (cf les personnes toxiques) il existe plusieurs types de manipulateur – et parfois ces types sont mélangés chez certains -. Nous avons vu qu’ils savaient se dissimuler derrière des masques de sympathie.
Il est donc utile de connaître très précisément les caractéristiques qui les différencient d’un autre individu affirmatif.
Nous pouvons déterminer 30 caractéristiques. Un individu que l’on qualifie de manipulateur agit selon au moins 14 de ces caractéristiques parmi la liste suivante. Si un individu collectionne au moins 20 de ces caractéristiques et que vous êtes en relation journalière avec lui, vite faites le point avec vous-même, vous êtes en danger psychologique grave. Je vous convie de lire cette liste et, en marge, de noter à quel personnage de votre entourage cette caractéristique vous fait penser.
1. Il culpabilise les autres ou vous même, au nom du lien familial, de l’amour, de la conscience professionnelle, de l’amitié, de la fraternité au groupe d’appartenance….
2. Il reporte sa responsabilité sur vous ou les autres ou se démet de ses propres responsabilités.
3. Il ne vous communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments, ses opinions, il fait en sorte que vous les supposiez, que vous les deviniez….
4. Il vous répond très souvent de façon floue.
5. Il change ses opinions, ses comportements, ses sentiments selon les personnes, les situations ou les circonstances.
6. Il invoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes.
7. Il vous fait croire que vous devez être parfaits, forts, patients etc, que vous ne devez jamais changer d’avis, que vous devez tout savoir et répondre immédiatement aux demandes et aux questions…
8. Il met en doute vos qualités, votre compétence, votre personnalité, il critique sans en avoir l’air, il dévalorise votre entourage, il juge vos fréquentations.
9. Il fait faire ses messages par autrui, par intermédiaires, laisse des notes écrites, évite le face à face.
10. Il sème la zizanie, crée la suspicion, divise pour mieux régner, initie la calomnie. Sème le doute.
11. Il se place en victime pour que l’on le plaigne. (maladie, accident, entourage difficile, surcharge de travail, mauvaise ambiance de travail, qu’importe le problème, il n’y est pour rien).
12. Il ignore les demandes ou besoins (même s’il dit s’en occuper)
13. Il utilise les principes moraux des autres pour assouvir ses besoins (notions d’humanité, de charité, de solidarité, de fraternité, racisme, de bonne ou mauvaise mère ou père)
14. Il menace de façon déguisé ou fait un chantage ouvert.
15. Il change carrément de sujet au cours d’une conversation.
16. Il évite l’entretien ou la réunion, ou il s’en échappe.
17. Il mise sur l’ignorance des autres et fait croire à sa supériorité.
18. Il ment.
19. Il prêche le faux pour savoir le vrai, déforme et interprète.
20. Il est égocentrique.
21. Il peut être jaloux même s’il est un parent ou un conjoint.
22. Il ne supporte pas la critique et nie les évidences.
23. Il ne teint pas compte des droits, des besoins et des désirs des autres.
24. Il utilise très souvent le dernier moment pour demander, ordonner ou faire agir autrui.
25. Son discours parait logique ou cohérent alors que ses attitudes, ses actes ou son mode de vie répondent au schéma différent, voire opposé.
26. Il utilise des flatteries pour vous plaire, fait des cadeaux ou se met soudain aux petits soins pour vous.
27. Il produit un état de malaise ou un sentiment de non liberté (piège)
28. Il est efficace pour atteindre ses propres buts, mais aux dépens d’autrui.
29. Il nous fait faire des choses que nous n’aurions probablement pas faites de notre propre gré.
30. Il est constamment l’objet de discussions entre gens qui le connaissent, même s’il n’est pas là.
Qu’est ce qui motive le manipulateur ?
Le manipulateur manipule parce qu’il ne peut pas faire autrement. Il s’agit pour lui d’un système de défense souvent inconscient qui cache un fort complexe d’infériorité. La personnalité manipulatrice et la personnalité narcissique (les deux sont trop souvent jointes et prépondérantes) sont décrites dans le groupe 2 de l’axe II du DSM-IV (Classification mondiale psychiatrique des troubles de la personnalité).
Un individu qui est affirmé est capable d’exprimer clairement et sincèrement ses opinions, ses demandes, ses besoins, ses sentiments, ses refus et, ce, sans dévaloriser quiconque.
Contrairement à l’apparence, le manipulateur ne s’affirme pas. Il n’a pas confiance en lui. Le manipulateur ne peut pas exister sans la présence de l’autre. Il se construit toujours en se comparant à l’autre. Particularité, il le fait en y introduisant une donnée fort néfaste : la dévalorisation. Il ne respecte pas l’autre. Son art consiste à faire croire, en paroles, à l’image qu’il veut qu’on ait de lui.
Pour exister il a besoin d’un environnement public qui va lui servir de fond de commerce en jouant les « victimes, le malade ou le dictateur », pour se mettre, lui, en valeur – au détriment de ce même public. Ce n’est qu’en dévalorisant, en culpabilisant qu’il SE valorise et se déresponsabilise. Ainsi il se donne l’illusion et aussi la conviction qu’il est supérieur aux autres.
Son but conscient ou inconscient est de faire admettre à l’entourage qu’il est plus…. Intelligent, ingénieux, compétent, généreux, altruiste…. et que sais-je encore que quiconque.
Comment fait-il ? Il observe, teste et s’arrange pour relever nos failles, nos points faibles. Il croit ainsi s’en démarquer lui-même. Il va s’en dire qu’une personne qui découvre un nouveau cadre, un nouvel environnement, un nouveau travail et qui doit être au mieux de ses talents, présente un stress décelé par le manipulateur qui va lui faire la cour et jouer les « bon samaritain ».
Ces points faibles, nos failles qu’il détecte, en nous, font écho chez lui. Le manipulateur reproche à son interlocuteur des lacunes, des fautes qui sont les siennes. C’est le phénomène de « projection » décrit par le psychologue. Or ce faisait il induit chez son interlocuteur cette pensée : « s’il me reproche telle faille, c’est que lui ne l’a pas ».
Lui doit impérativement se sentir au dessus de l’autre sous peine de couler – au sens figuré comme au sens propre. C’est vital. L’autre lui permet de se valoriser à ses propres yeux. L’autre lui apporte l’estime de soi qu’il est incapable de trouver en lui.
Comment devient-on manipulateur ?
Le timide fuit la réalité et restant dans des positions de retrait, l’agressif va mordre dès qu’il se sent menacé et, seulement à ce moment là, certains vont refouler une partie de leur propre vie - enfance maltraitée, guerre, calamitées extrêmes -, ce sont des systèmes de défense mis en place par l’inconscient pour préserver l’intégrité psychique. Le manipulateur fait de même.
Cependant le mécanisme de défense du manipulateur est différent dans le sens où il utilise systématiquement la manipulation comme moyen de survie. Ce qui n’est pas le cas pour les précités qui dès que leur environnement devient favorable, ils deviennent affirmatif, acceptant leurs points forts et sachant reconnaître leurs points à améliorer. Chez le manipulateur ce mécanisme s’automatise, il devient un mode unique, le seul qui lui permette de communiquer. Ce mécanisme se forge dès l’enfance. Très tôt, l’enfant guette les failles affectives de son parent qui lui paraît le plus vulnérable et va vite savoir le culpabiliser. Il constate très vite que l’effet produit lui donne le pouvoir et que ce pouvoir le rassure. A partir de ce constat, il va s’apercevoir qu’il tire profit des autres, de ceux qu’il juge faible et, au fil du temps, il va diversifier, parfaire sa technique. L’autre devient l’unique ressource d’estime de soi, au détriment de toute recherche de richesse culturelle, humaine.
Les caractéristiques de la personne toxique.
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