vendredi 31 décembre 2010

Le communautarisme rampant met-il notre République en danger ?

Il y a bien longtemps, les hommes vivaient en tribu, disséminés ici et là de part le vaste monde.
Parfois il fallait plusieurs jours de marche pour rencontrer une autre tribu, une autre communauté.
Chacune va développer une forme de pensée, un mode de fonctionnement par rapport à son environnement géographie – montagne ou plaine, collines ou bord de mer -, de la personnalité de son chef ou de ses chefs.
Toutes pourtant vont développer une communication verbale et non verbale, signe de reconnaissance et aussi d’appartenance à sa tribu identique.
Il est certain, qu’une tribu prés de la mer, va étendre sa curiosité vers l’au-delà, chercher à voguer, alors que celle qui est entourée de montagnes n’aura pas les mêmes pensées. Du haut d’un sommet, l’étendu ne sera pas le même pour l’une ou pour l’autre.
Certains se regrouperont au centre du refuge pour se réchauffer, comme au Japon, et d’autres laisseront la place vide au centre comme au Moyen Orient. Certains, vivant dans un milieu propice à la culture se sédentariseront, d’autres où la terre est ingrate, seront nomades.
Toutes auront cependant en commun la notion d’un au-delà, toute chercheront dans les étoiles et les luminaires réconfort, une quête dans un dieu ou plusieurs. En fait, chaque tribu va imaginer différents dieux en fonction de son environnement.  Pour certains, ils découvriront le mythe des incantations et d’autre le mythe du soleil. Au fil des siècles certains s’apercevront qu’ils ont en commun une forme de symbolisme. Des archétypes seront souvent communs à tous les hommes.
Les Humains sont à la fois identiques dans leur essence et différents dans leurs comportements.
Puis au fil des rencontres, des tribus s’apercevront qu’ils ont beaucoup de point en commun dans leur comportement lorsqu’ils habitent des régions voisines ou identiques. Cela va créer des rapprochements, des alliances, voire des fusions : l’union fait la force. Ces entités territoriales seront cependant assez longues à se mettre en place. Par exemple la France, avant d’avoir sa dimension actuelle, mit un bon millénaire en partant de l’Ile de France.
Qu’est ce qui peut cimenter un groupe d’hommes, un pays. C’est avoir en commun une culture. La culture est la langue, des épreuves vécues en commun, une histoire, une religion, une pensée, un désir d’un avenir commun.
Que nous allions de Lille à Marseille ou de Brest à Strasbourg, tous ressentent une appartenance à un devenir commun et tous peuvent l’exprimer dans une même langue. Bien sûr nous sommes attachés à nos régions, à nos villes, à nos quartiers qui sont souvent l’endroit où nous avons grandi, où nous avons ressenti nos premières expériences. Ce lieu est pour nous le lieu privilégié où pendant des siècles, les voyageurs souhaitaient reposer en paix. Je prends pour exemple ce petit village de Scaër en Bretagne, où la terre rare, sur ce caillou de granite, beaucoup partaient aux U.S.A et revenaient pour finir au cimetière du village. Pendant des décennies, ils s’étaient dispersés, travaillant ici ou là dans le Nouveau Monde, se retrouvaient à l’automne de la vie encore rassemblé comme s’ils s’étaient quittés la veille.
On sent que la terre qui nous a vus naître et commencer à grandir est comme une racine qui nous lie la vie durant à elle. Puis vient d’autres racines aussi solides que la précédente comme la langue, l’habitus primaire que sont nos parents, leurs origines, puis l’habitus secondaire qui nous façonnent tous dans la culture commune d’une région, d’un état par sa langue, son histoire. Celle-ci, nous vient des grandes civilisations de l’arc méditerranéen avec l’Egypte, la Mésopotamie, les Grecs qui nous ont façonnés par une culture basée sur l’écrit.
Un autre ciment vient renforcer l’ensemble : la croyance et l’histoire de cette croyance dans une région donnée. Je pense au Catholicisme, au Protestantisme, au Judaïsme et plus loin aux Cathares encore prégnant dans le Sud Ouest. Toutes ses croyances viennent d’une même origine en un seul dieu symbolisé par le soleil ou la lune.
Comme l’a si bien démontré Abraham Maslow avec sa pyramide, l’homme a un besoin d’appartenance à satisfaire. C’est le ciment qui lie chaque homme à un groupe, une tribu, une communauté. Les moyens utilisés sont la même croyance en …, la langue, le drapeau, un pays, etc…..
Lorsque nous regardons la carte de l’Europe, nous percevons par exemple l’unité des habitants autour d’une croyance et d’une langue en Pologne, alors qu’il n’existe pas de barrière géographique.
Ainsi, dans cette Eurasie, des groupes d’hommes se sont formés au delà de la tribu en groupes plus important cimentés par une même langue, des coutumes identiques.
Je prendrais pour exemple trois pays qui avaient réussi d’intégrer des populations issues d’origines diverses : les U.S.A, la Hollande, la France.
En 1620, le Mayflower accoste les côtes du Nouveau Monde. Les premiers colons fuient la dicta catholique. Au fil des ans, des millions d’Européen vont s’y installer, et, bien que la langue, pendant des décennies, fluctuera entre l’Anglais ou l’Allemand, tous avaient pour ciment le meeting pot, où chaque arrivant avait sa chance de faire fortune. Les U.S.A représentait l’Eldorado, la réussite, la liberté d’entreprendre.  
Mais voilà, le problème de la communauté noire amena la Guerre civile. L’Unité des U.S.A. trembla entre 1861 et 1865. Aujourd’hui, deux communautés peuvent s’affronter entre les Hispaniques et les Saxons. Si des intérêts économiques viennent à diverger, il peut y avoir des problèmes. Et il existe toujours des problèmes de minorités religieuses dont certaines se font fait remarquer le 11 septembre 2001. L’Esprit d’origine des U.S.A en prend un coup.
La Hollande, pays du nord de l’Europe, avait pour principe d’accueillir les retentissants de ses anciennes colonies d’extrême Orient. Bien que très différents dans leurs coutumes, leurs religions, tous les habitants de ce pays vivaient en parfaite harmonie grâce à un consensus basé sur le respect de l’Autre.  Celui-ci vient d’exploser avec l’assassinat du réalisateur Théo Van Gogh.  Ce réalisateur dénonçait les excès d’un Islam (qui se traduit par « soumis à Allah ») radical et les dérivent d’une société multiculturelle. Aujourd’hui se pays se divise.
En France, notre histoire qui depuis mille ans, partant de l’Ile de France, nous avons une pratique de l’intégration d’abord des régions. Puis, François 1er sut cimenter la France par la pratique d’une même langue par l’Ordonnance de Villers-cotterêts en 1539. Enfin notre histoire au Siècle des Lumières au XVIII° Siècle amena les Droits de l’Homme. Que l’on soit Brestois, Lillois ou Bordelais, nous sommes d’abord Français unis par le Chant de Rouget de l’Isle qui deviendra notre hymne national. Le rayonnement de notre humanisme intégra, avec succès, des millions d’immigrants venant de tous les pays du monde.
Or aujourd’hui un grand danger nous guette.
Si nous n'y prenons garde, nous donnerons raison à Platon qui prédit qu'après la Démocratie, la dictature survient. L'Histoire nous l'a déjà montrée tant à Rome avec Mussolini, qu'en France avec Napoléon… De plus la « Res Publica » étant littéralement la « chose publique », donc appartenant au peuple, mourra certainement si ce même peuple ne vient plus entretenir sa flamme un peu comme si on laissait mourir un feu dans l’âtre. Le Siècle des Lumières :
-         Voltaire s'est battu pour la liberté d'expression.
-         Montesquieu, nous assurant que l'égalité de tous devant la loi par cet axiome « Le droit à la différence amène toujours la différence des droits », fit accepter aux Français notre unité abolissant le communautarisme.
Aujourd’hui :
-         le Citoyen reste perplexe entre les valeurs auxquelles il est attaché et la réalité de tous les jours.
-         une dérive au communautarisme aveugle nos Politiques et, ce, quelque soit leur inclination.
Hier :
-         en Allemagne, Hitler divisa son pays entre bons et mauvais Allemands selon un critère hypocrite trouvant sa racine dans la religion. Ce modèle fit d'abord frissonner l'Europe avant de l'anéantir.
 Hier comme aujourd'hui, nous recherchons le compromis confondant ensemble peur et violence.
Comme nos pères nous avons peur du Nationalisme naissant, aujourd'hui devant l'islamisme, car ces deux pestes sont porteuses de violence. Ici, je parle non de la religion musulmane mais bien de l'Islamisme qui réduit l'adepte à se soumettre à une volonté insupportable et inacceptable de certains individus sectaires et fascistes. Hier notre peur, notre manque de conviction, notre manque de foi en nos valeurs, en nos Pères qui bâtirent la République, la Démocratie, nous ont conduit au Régime de Vichy et sa désolation.
A l'époque tous ou presque, les Politiques et grands commis de État, se retrouvèrent derrière Pétain (Jean Paul Martin directeur de cabinet du chef de la Police, René Bousquet, sous Préfet puis secrétaire général de la police de Vichy, qui fut assassiné durant la Présidence de Monsieur Mitterrand, et lui-même ancien commis sous le Régime de Vichy, et combien d’autres noms que l’Histoire dénonce) : les Maurassiens, les écoles catholiques, les biens pensants, tous firent la curée sur les Républicains réduits au silence, sus aux Libertés individuelles. 
Ce régime fascisant avait troqué les droits de l'homme pour ceux des communautés.
En ces temps noir du régime de Vichy, déjà les actions politiques menées conduisaient à l'inadaptation du système républicain basé sur la Laïcité et l'égalité de tous devant la Loi.
La loi faisait des discriminations entre les habitants d'une même citée en vertu de critères voulues et imposées par le Pouvoir non par la raison. Il y avait plus à gagner, à l'époque, à diviser plutôt qu'à rassembler. La France terre d'accueil, devint terre d'exclusion au même titre que ces voisins, États fascistes –Allemagne, Italie, Espagne -. La peur de l'autre, le repli sur soi, face à la violence prévue puis subie durant ce régime fut le terreau du communautarisme.
Ce qui est paradoxale est que cette peur de l'autre institutionnalisée par l'Autorité engendre fatalement la violence.
L'histoire regorge d’exemples. Ces Régimes en instaurant le communautarisme politique, religieux, géographique, condamnait la liberté, l'égalité selon l'axiome de Montesquieu.
Montesquieu, Philosophe et Franc-maçon, voyait juste : "Le droit à la différence amène toujours la différence des droits" !
 Sommes-nous à la veille de pareilles horreurs ?
Nous assistons à une guerre contre la Civilisation, à un travail de sape contre la Démocratie :
Nos Républicains d'hier, Diderot, Sade, Léon Blum, Jaurès, Rocard et combien d'autres dont l'inclination s'ouvrent vers une démocratie plus humaniste, plus sociale, seraient ils devenus des "has been" ?
 La Classe politique française, à commencer par les leaders, morcelle l'unité française en accentuant les inégalités sociales, les uns rejetant sur l'autre groupe social leur mal être. C'est la faute à ..... , c'est la faute aux ....... Il faut trouver le bouc émissaire pour se faire une virginité et surtout diriger vers autrui ses propres manques.
Chaque leader défendant un groupe comme une clientèle susceptible de lui apporter un Pouvoir facile par son vote.
Cette classe politique dont les uns et les autres essaient de se neutraliser par des arguments fallacieux en prenant à témoin une partie de la population fait fi des valeurs Républicaines. Tout est prétexte à médire, à déformer, à diviser, à manipuler en fonction des objectifs c'est-à-dire obtenir des voix aux urnes.
C’est un constat malheureux quand on pense que pendant plus de deux Siècles, la République a été le phare éclairant le monde.
L’Histoire va-t-elle encore se répéter ? Une surenchère politicienne, surfant sur le malaise social, sur la peur de l'avenir, sur une guerre larvée entre communautés économiques ou religieuses qui ne donne pas son nom, favorise la désintégration comme ce fut le cas dans les années d'avant la déflagration inéducable : problèmes sociaux, problèmes économiques qu'un Hitler solutionna, en apparence, d'une manière radicale certaine.
Peut-on être un homme de compromis face aux dangers des extrémistes religieux ?
 Certains se compromettent en pensant et argumentant que la Laïcité n'est pas favorable à la liberté de croire en son dieu ou en arguant que cela ne suffit pas. Toucher à la Laïcité est ouvrir la boite de Pandore qui est la porte ouverte au communautarisme, école de la peur,  agent de la violence.
En contournant la loi de 1905, en touchant à la Laïcité, on casse le pack républicain en ouvrant toute grande les portes aux dangers du communautarisme, enfermant l'individu dans des groupuscules minoritaires parfois fascisant et dangereusement actifs dans la déstabilisation de la Démocratie Républicaine.
 NON !
Seule une position ferme quant au respect des Lois de La République est. Tout compromis fait à des idéologies fascistes et totalitaire font reculer nos libertés et par la même notre Démocratie, notre République.
Face à des solutions de compromis – ou de compromissions – comme si entre les idéologies totalitaires, les obscurantismes religieux affichés qui ne résistent pas aux tentations des attentats, de la violence urbaine, aux dégradations des outils de travail, il puisse y avoir une possible négociation. On ne peut revivre, une nouvelle fois, Munich.
 J’ai dit
Novembre 2005.

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