lundi 6 août 2012

qu'est ce que l'émotion ?

Le système émotionnel de l’Homme



Les émotions influencent fortement les décisions de chacun. Cela peut paraître une évidence mais aussi ne pas aller de soi. Ne dit-on pas que l’homme se fie à sa raison et que les sentiments sont le propre de la gente féminine ?


Arrêtons-nous un moment sur ce chapitre.


En 1848, Phinéas Gage, chef d’équipe des dynamiteurs chargés d’ouvrir la voie de chemin de fer « transcontinentale » américain était en train de creuser un trou dans la roche. Un moment d’inattention fut dramatique. Son pic transperça sa joue et ressortit au sommet du crane perforant le néocortex préfrontal entre les deux yeux. A la stupéfaction de tous, Phinéas se relève, parle, bouge, il est vivant, il est parfaitement lucide. Miracle ! Seul son comportement est différent : non-respect de tout et de tous allié à des prises de décisions ineptes et incompréhensibles. Les médecins chargés de le soigner ne peuvent que noter les différentes phases de ses attitudes et les comparer avec celles qu’il avait avant l’accident.


Dans les années 70, Monsieur Eliot est opéré d’une tumeur située sur le néocortex préfrontal. Son comportement est similaire à celui de Phinéas.


L’un et l’autre conservent l’intégralité de leurs facultés intellectuelles. Les différents tests effectués ne démontrent aucune perte du Q.I essentiellement porté sur les intelligences logico-mathématiques et léxico-sémantique. Les mémoires courtes et longues ne sont absolument pas perturbées, les capacités d’apprentissages sont intactes.

Pourtant, l’un et l’autre sont incapables de gérer leur emploi du temps journalier selon un plan logique et rationnel. S’il leur est demandé d’effectuer une tache particulière, celle-ci sera accomplie dans la mesure où celle-là ne demande pas de choix dans l’exécution. Dans le cas d’Eliot par exemple, si on lui demandait de faire le classement de documents, il était perdu. Fallait-il le faire dans un ordre chronologique ou d’une manière alphabétique ? Cette réflexion était perturbante, la prise de décision presque impossible.

Par ailleurs, les deux sujets montrent une absence totale d’émotions aussi bien devant leur drame personnel que devant l’exposition de photos dramatiques (incendies, crimes horribles, mutilations, etc….)


Le Professeur DAMASIO, Directeur du Département de neurologie de l’Etat de l’Iowa aux USA, explique ce phénomène après avoir mesuré, testé, comparé les humains et expérimenté des travaux sur des singes, pendant près de vingt ans,  que « la capacité d’exprimer et ressentir les émotions fait partie des rouages de la raison ».


 Il est admis aujourd’hui que les émotions peuvent perturber la décision, le passage à l’acte : le trac de parler en public par exemple. Est aussi troublant, d’une manière inconsciente, la non-expression de l’émotivité. Celle-ci se cristallise et agit à l’insu de l’individu. De ce fait, elle altère le jugement et l’aptitude au raisonnement. Raisonnement et émotivité sont liés comme le démontrent les expériences malheureuses de Phinéas Gage et d’Eliot.


En France, pays de Descartes et de la logique par excellence, l’Education Nationale base son instruction sur les intelligences qui permettent de mesurer le Q.I. et laisse de côté tout ce qui concerne le relationnel et les affects. C’est une erreur manifeste au vu du vécu des deux hommes précités. Encore aujourd’hui, l’élève ne peut exprimer loyalement son ressenti devant le Professeur. Il sait que s’il ne répond pas à l’attente personnelle et émotionnelle du professeur, il sera sanctionné par une mauvaise note. Il sait que l’Ecole dépend d’un Ministère intitulé Education Nationale mais qui n’est en réalité qu’un « dressage éducatif ». Fort de sa position « d’éducateur (?) » chargé d’une instruction déterminée en fonction de paramètres arbitraires d’une part et de sa position symbolique du « Père », le Professeur va énoncer des vérités qu’il sera impossible à l’élève de contredire. J’ai été témoin, en tant que « Parent d’élève » d’une cabale envers un élève, que je qualifierai de « rebelle », parce qu’il remettait en cause la chose énoncée et surtout révélait les manques pédagogiques et humains de certains professeurs. Ces derniers n’hésitèrent pas à demander son renvoi pour « ….faire de l’agressivité un principe de comportement…. Considérant qu’il cherche de façon répétée à provoquer les autres pour les conduire à un geste qui lui permettrait de se poser en victime… » Les parents de l’élève durent lui faire passer un examen psychiatrique pour le disculper et justifier la légitimité de son comportement. Devoir prouver que leur enfant était d’une agressivité normale et ne présentait pas de dysfonctionnement psychique. Quelle hérésie !

Que dire du nombre d’élèves qui, depuis le plus jeune âge, apprennent à prendre pour vrai ce que l’adulte leur enseigne comme étant vérité incontournable alors que ces élèves demandent à apprendre à réfléchir par eux-mêmes ? Quand on apprend à douter et à se méfier de ses sensations, de ses raisonnements, de ses intuitions peut-on construire la confiance en soi légitime et exigée par la Société ? Peut on se fier à son jugement propre ? Peut-on avoir envie de s’instruire après avoir quitté les bancs de l’Ecole ? Peut-on acquérir un sens critique, construire sa personnalité réelle ? Pourtant le corps professoral, dans sa majorité, sait qu’il faut une bonne assise émotionnelle pour qu’un élève puisse engrammer l’enseignement dispensé. La preuve, lorsqu’un élève baisse brutalement sa moyenne, l’enquête auprès de ses parents et ses condisciples met à jour une épreuve affective (décès, accident, divorce). Un Professeur de Sorbonne m’avoua que les jeunes qui sortent du cycle secondaire et entrent en Université sont incapables, pour la plupart, de faire travailler correctement la créativité ET la logique. La formation du néocortex préfrontal est inachevée. Un nombre, non divulgué, de professeurs du secondaire refusent de se remettre en question et donc de progresser. Pour la plupart, ils ont été des élèves soumis et attendent que leurs élèves le soient. Tant pis pour la qualité de l’enseignement, tant pis pour l’avenir de la jeunesse. Actuellement, la qualité du savoir acquis est en régression par rapport à celui dispensé au début du siècle.
 

Le travail intellectuel est souvent une représentation imaginaire, une construction virtuelle mentale. Dans nos prises de décisions présentes et futures, les sentiments (joie, tristesse, colère, peur), qui ont généré les émotions plus ou moins fortes et que nous avons enfoui dans notre subconscient mais dont l’inconscient conserve une mémoire positive ou négative, vont fortement influencer ces prises de décision, le plus souvent à notre insu. Combien de fois, le raisonneur, le « matheux », le pragmatique, le disciple de Descartes va décréter une action inconforme à sa seule logique. Que peut faire cette logique devant la complexité des rapports humains et de leurs incertitudes ? Les sources d’indécisions procurent une angoisse présente à chaque pas que nous faisons. Celle-ci nourrit l’intelligence de l’Homme, sa créativité et le motive à élaborer des solutions nouvelles pour y faire face et se procurer le plaisir de la vaincre.


Que se passe-t-il avant de prendre l’ultime décision ? Nous projetons mentalement la solution possible. Souvent une sensation physiologique nous renseigne sur notre état mental. Une bonne nouvelle programmée dilate les vaisseaux sanguins, une catastrophe annoncée peut provoquer des crampes d’estomac. L’émotion ressentie accroît l’efficacité de la décision – positive ou négative.


Peut-on définir le mot é-motion ? Motion à la même racine que motivation qui est un ensemble de critères, conscients ou non, déterminant une action future. « é »- , préfixe, indique un mouvement vers le dehors. L’é-motion est donc un ensemble de ressentis qui va de l’intérieur vers l’extérieur. Au cours d’une première rencontre entre deux êtres, l’émotion dégagée par les deux personnes en présence déterminera le futur. Elle commande la communication non-verbale. Elle est colorée par l’habitus primaire et l’Ethos de chacun des protagonistes en présence.


L’émotion sert à signaler l’événement signifiant pour l’individu et de motiver les comportements permettant leur gestion. Une émotion se déclenche consciemment et peut, aussi, apparaître à la suite d’une pensée subconsciente. Lorsque le cadre observe son subordonné lors d’entretiens professionnels, ce dernier – par rapport au fait évoqué – va avoir des réactions en relation avec son vécu, son imaginaire. Le fait est toujours rattaché à une émotion antérieure qui sera renforcée ou inhibée.

Quand il y a déphasage entre le fait et la réaction prévisible, on peut évoquer une cristallisation émotionnelle inconsciente dont l’individu n’a plus la maîtrise. Il est nécessaire d’agir soit en recherchant la cause première par évocation d’émotion et de sentiments, soit en modifiant le comportement ultérieur sur des critères se rapportant à cette cristallisation émotionnelle en effectuant un travail de désensibilisation consciente.




peut on changer la vision entre les syndicats de salariés et le Patronat ?



L’Homme est un être de désir, de pulsion et d’affect. Le travail ne peut qu’assouvir ses besoins. Rares sont les privilégiés qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant aux premiers. Henri Laborit.



Les différentes découvertes neurobiologiques nous font découvrir que la seule raison de l’être est d’être, que la fonction du système nerveux est d’agir sur l’environnement afin d’en contrôler les caractéristiques au mieux de son intérêt, de son équilibre biologique afin d’en maintenir la structure. Pour cela, il hérite de l’avoir biologique de ses deux parents selon les lois de Mendel et de l’apprentissage à la vie de son entourage. Ce que l’Homme engramme dans son système nerveux depuis sa naissance, à son insu - parce qu’il ne peut tout savoir et tout décoder -, ce qu’il en fait, en fait un être unique.



La seule certitude que l’exploration du comportement humain fait acquérir, c’est que toute pensée, tout jugement, pseudo analyse logique n’expriment que nos désirs inconscients, la recherche d’une valorisation de nous-mêmes à nos yeux et à ceux de nos contemporains. Parmi les relations qui s’établissent à chaque instant présent entre notre système nerveux et le monde qui nous entoure, le monde des autres hommes surtout, nous en isolons préférentiellement certaines sur lesquelles se fixe notre attention ; elles deviennent pour nous signifiantes parce qu’elles répondent ou s’opposent à nos élans pulsionnelles, canalisés par les apprentissages socioculturels auxquels nous sommes soumis depuis notre enfance.



Lorsque l’enfant paraît, il ne sait pas qu’il existe. Pourtant son cerveau bien qu’immature possède déjà une structure pulsionnelle répondant à ses besoins primaires fondamentaux et une structure nerveuse qui permettra l’apprentissage des automatismes de son habitus primaire et de l’éthos d’appartenance des ses parents. A sa naissance l’enfant est inculte, il est énergie, un potentiel qui s’ignore. Alors qu’il pourrait se développer à sa guise, l’adulte se préoccupe avec surtout l’habitus secondaire de sa mise en “ culture ” conforme à celle définit par l’idéologie dominante : le sacre de l’alliance du goupillon et de l’épée. Celle de notre vision judéo-chrétienne mercantile Observons par opposition les habitudes de vies des Américains face à ceux issus des pays de Moyen Orient et des Chinois Chaque génération de parents va donc enseigner à sa progéniture ce qu’ils pensent être le meilleur pour leur enfant, leur conception à eux du bonheur.

Par ailleurs nous savons que ce système nerveux vierge de l’enfant à sa naissance, s’il n’est pas mis en contact avec ses semblables ne deviendra jamais un système nerveux humain. Quelques cas d’enfants sauvages ont été relatés par la science et la littérature qui nous démontre qu’à chaque stade du développement de notre système nerveux, l’enfant doit acquérir des données de l’éducation et de connaissance intellectuelle propre à son éthos sous peine de non acquisitions ou du moins de grandes difficultés. J’ai entendu cette réflexion à propos d’adulte : “ cet individu n’est pas fini ”.  D’autres cas d’enfants observés ayant une origine d’un pays lointain élevés par des parents européens dès leurs plus jeunes âges, acquièrent la mentalité des enfants d’origine européennes.



Le programme génétique chez l’Homme aboutit à un système nerveux, instrument de ses rapports avec l’environnement inanimé et animé, instrument de ses rapports sociaux, de ses rapports avec les autres individus  de la même espèce peuplant la niche où il va naître et se développer. Dès lors il se trouvera soumis entièrement à l’organisation de cette dernière.

Le système nerveux répond d’abord aux nécessités urgentes qui permettent le maintien de la structure d’ensemble de l’organisme. Ce faisant, il répond à ce que nous appelons les pulsions, principe de plaisirs, de la recherche de l’équilibre biologique. Il permet ensuite, du fait de ses possibilités de mémorisation, donc d’apprentissage, de connaître ce qui est favorable ou non à l’expression de ces pulsions. Les motivations pulsionnelles transformées par le contrôle social, des apprentissages, des automatismes socioculturels seront à l’origine de la mise en jeu de l’imaginaire. L’imaginaire, fonction spécifiquement humaine permet à l’Homme de transformer l’environnement.



Ce que nous pouvons admettre est que nous naissons avec un instrument, notre système nerveux qui nous permet d’entrer en relation avec notre environnement et que celui ci est semblable à celui de notre voisin.



Rester normal est resté normal par rapport à soi-même et pour cela il faut conserver la possibilité d’agir conformément à nos pulsions, transformées par nos habitus primaire secondaire et notre éthos.



Nous rappellerons que la fonction du système nerveux consiste essentiellement dans la possibilité qu’il donne à un organisme d’agir, de réaliser son autonomie motrice par rapport à l’environnement  de telle façon que la structure de cet organisme soit conservée. Pour cela deux sources d’informations lui sont nécessaires : l’une le renseigne sur les caractéristiques changeantes de l’environnement qui sont captées par les organes des sens –vue, ouie, odorat, toucher, et le goût, l’autre le renseigne sur l’état  interne de l’ensemble de la communauté cellulaire organique dont il a mission de protéger la structure en en permettant l’autonomie motrice – système neurovégétatif.

Les structures les plus primitives du cerveau, l’hypothalamus et le tronc cérébral, suffisent à assurer un comportement simple répondant à un stimulus interne que nous appelons pulsion. Ce comportement inné permet l’assouvissement de la faim, de la soif, et de la sexualité.

Chez les premiers mammifères apparaît le système limbique qui autorise les processus de mémoires à long terme. Dès lors toutes expériences avec l’environnement ne se perdront plus et seront mise en réserve et leur évocation à l’intérieur de cet organisme pourra survenir sans relations de causalité évidente avec les variations survenant dans le milieu extérieur. Elles seront enregistrées comme agréables ou désagréables et donc comme permettant le maintien de la structure ou étant dangereuse pour celle-ci. Les premières auront tendance à être répétées – phénomènes de renforcement, les secondes à êtres évitées –phénomène de l’élastique. Ces actions résultent de l’apprentissage. La motivation fondamentale des êtres vivants semble être le maintien de leur structure organique, elle dépendra soit des pulsions en réponse à des besoins innés ou à des besoins acquis par apprentissage.

Avec le cortex on accède à l’anticipation à partir de l’expérience mémorisée des actes gratifiants ou nociceptifs, et à l’élaboration d’une stratégie capable de les satisfaire et de les reproduire ou de les éviter respectivement.

Il semble exister trois niveaux d’organisation de l’action :

1.    Le plus primitif, à la suite d’un stimulus interne ou/et externe organise l’action d’une manière automatique et est incapable d’adaptation : fuite, colère noire etc.

2.    Celui-ci organise l’action en prenant en compte l’expérience antérieure grâce à la mémoire limbique. Ce niveau cache souvent la pulsion primitive et enrichit la motivation de tout l’acquis du à l’apprentissage.

3.    Ce niveau est celui du désir. Il est lié à la construction imaginaire et anticipative du résultat de l’action entreprise

Cette action se situe dans un espace ou se trouve des objets et des êtres qui permettent un apprentissage gratifiant assurant le renforcement de l’équilibre de l’organisme. L’appropriation de cette espace gratifiant peut devenir source de conflit d’intérêt avec d’autres hommes. Apparaît ici l’établissement d’une hiérarchie de dominance, la notion de dominant et de dominé.

L’expérimentation montre en effet que la mise en alerte de l’hypophyse et de la corticosurrénale aboutit si elle dure dans le temps à des pathologies viscérales (ulcère d’estomac, impuissance sexuelle, hypertension artérielle par exemple). C’est souvent du au stress supporté

1.    par les dominés

2.    par les dominés qui cherchent à asseoir leur dominance

3.    par les dominants dont la dominance est contestée et qui tente de la maintenir



L’agression est une quantité d’énergie capable d’accroître l’entropie d’un système organisé, i.e capable de le détruire. Il existe les agressions directes (physiques ou chimiques) qui s’en prennent à la personne physique et l’agression psychique qui passe par la mémoire et l’apprentissage de ce qui peut être anxiogène pour l’individu. Si cette agression ne trouve pas de solution adaptée immédiate elle débouche chez l’Homme sur un comportement d’agressivité défensive pouvant aller jusqu’au suicide en passant par l’autopunition en mettant en jeu le système inhibiteur de l’action



Animal, l’Homme l’est. Dans l’action nous l’avons vu il agit selon trois niveaux qui lui viennent de ces ancêtres - premier niveau. Il possède la possibilité de mémorisation qui permet l’apprentissage et surtout l’imaginaire qui autorise l’anticipation. Ce qui le différencie de l’animal est la possibilité de transmettre par le langage l’information aux générations suivantes. L’enfant qui naît bénéficie ainsi de l’expérience acquise (habitus secondaire) depuis les premiers âges humains surtout lorsque l’écriture vient compléter la transmission orale facilement déformable.



L’Homme est le seul animal qui sache qu’il doit mourir. C’est le seul que l’on connaisse qui enterre ses morts. C’est le seul qui pense – quand on lui en laisse le loisir – à sa mort.  Dans notre civilisation, l’Homme est considéré comme une usine à consommer sa propre production (culturelle et matérielle) et tout est organisé pour l’empêcher d’envisager sa décadence, la maladie et sa disparition. C’est dommage car l’angoisse qui en résulte est sans doute une motivation très forte à la créativité. Combien d’Homme souhaite laisser à leur postérité une trace : culturelle, scientifique, politique etc.

Ce que laisse l’Homme à la postérité dont il soit sûr au moins pour une ou deux générations, sont les idées, l’énergie qu’il a émis pendant sa vie. De la somme de ces découvertes scientifiques, philosophiques font ce que nous sommes aujourd’hui, héritage de tous ceux qui nous ont précédés sur cette terre, alors que l’animal ne semble pas avoir évolué, se conformant depuis la nuit des temps à ses instincts d’animal.



L’angoisse fait partie intégrante de l’Homme, elle est liée à son devenir, à sa capacité d’anticiper l’action. Mais qui de l’angoisse ou de la Foi, fit son apparition la première chez l’Homme ? Il est possible que la première engendre la seconde. Si la première inhibe, la seconde peut fournir une raison d’avancer. Les deux sont de toute façon des facteurs motivationnels. La sublime gratification ne peut s’obtenir que par le risque – calculé – et la victoire sur l’angoisse que cela procure. Empêcher d’action l’Homme met en place l’entropie, la mise en danger de sa vie surtout, en plus, si on lui interdit l’imaginaire. La cause première de l’angoisse chez l’homme est l’impossibilité de réaliser l’action gratifiante qui permet le maintien de l’équilibre de l’organisme. Le fait de combattre par l’action l’agression ou le fait de pouvoir fuir dans l’imaginaire sont des moyens d’échapper à l’angoisse.

Le déficit informationnel, l’ignorance provoquent l’angoisse et ceux qui en souffrent auront tendance à faire confiance à celui qui dit savoir et se prétendent compétent. Par paresse, mais aussi par acceptation d’une position de dominé, celui-ci ira se faire paterner par le dominant au lieu de faire sa recherche d’information.

A contrario, la surabondance d’informations qui envahie l’Homme sans que celui –ci puisse réagir crée l’angoisse qu’aucun acte gratifiant ne peut sécuriser.

Autre facteur anxiogène pour l’homme de se rendre compte de l’impossibilité de réaliser l’acte gratifiant envisagé. Cela peut déboucher sur l’agressivité et la violence. Ce phénomène se rencontre souvent chez les jeunes en réaction de l’ordre admis.

La raison la plus fréquente qui nous empêche d’agir est le conflit qui s’établit dans nos voies nerveuses entre les pulsions (sources de désirs) et l’apprentissage de la punition, de l’interdit du à l’environnement socioculturel ambiant. Autre source d’angoisse la notion de relativité des jugements : le manque de certitude sur lequel se reposer. C’est cela qui motive l’Homme dans sa quête de sa connaissance de l’inconnu scientifique.

Dans un premier temps, le cerveau essaie de contrôler l’objet anxiogène et de le neutraliser (comportement défensif agressif – les muscles se raidissent, yeux deviennent fixes…) ou selon choisit la fuite (évitement actif souvent irraisonné). Le cerveau enregistre le résultat de cette action : succès ou échec. La répétition de cet apprentissage va induire des “ élastiques ” dans le cas d’échec et l’individu deviendra dépendant d’un processus de mémoire qui agira à son insu. Nous avons vu précédemment que nous utilisons le faisceau de la récompense le plus souvent possible. Il existe un processus identique inhibiteur à l’action.  Quand un événement survient indiquant que l’individu devrait recevoir un acte gratifiant à son action mais que sa mémoire antérieure (l’apprentissage) lui rappel quand répondant à sa pulsion il sera puni, apparaît l’angoisse.





Liberté, quel sens peut elle avoir ? Si nous discutons avec un nord américain nous nous apercevons vite qu’elle s’arrête au dessus de la ceinture. En France, elle signifie de pourvoir jouir de quelque chose interdit à l’autre. Je fais référence à notre antériorité culturelle remontant en septembre 1620 pour les Américains et 1789 pour les Français. Tout est conditionné par notre inconscient personnel, notre histoire. Nous agissons sans connaître les motifs de notre choix. En 1870, Thiers récompensa les Communards de leur échec en les exilant à l’autre bout du monde, en Nouvelle Calédonie. Que pouvaient-ils faire une fois sur place ? Aller étudier les mœurs des Kanaks et adopter leur mode de vie ? Elaborer le projet de vie pour lequel ils s’étaient battus ? Non, seuls, loin de leurs repères, ils bâtirent une société identique à celle qu’ils avaient combattue ! En sommes-nous conscient ? Lücher nous le démontre lorsqu’il nous demande de hiérarchiser le choix de 8 couleurs. La combinaison obtenue permet au psychologue de pénétrer l’inconscient de l’expérimentateur. Alors comment prendre conscience des pulsions qui sont contrôlées par nos automatismes socioculturels ? La grande manipulation de notre civilisation est d’avoir convaincu chacun que la liberté était dans l’obéissance au Droit institué par la Classe Dominante et à sa hiérarchie qui fonde notre Société, respectueux de ce précepte, c’est le seul moyen de s’élever dans la hiérarchie. Churchill disait que de toutes les institutions politiques, la démocratie était la moins pire de toute.



Pourtant nous pouvons opposer “ liberté ” et “ déterminisme ”. Le déterminisme implique un principe de causalité linéaire, alors que celui de liberté accepte la dichotomie, sous tendant la part d’aventure qu’a l’Homme à découvrir les lois du déterminisme et à les comprendre. C’est ce qui lui permet de les utiliser à son avantage.



Il est curieux de constater combien l’Homme de notre Civilisation est attaché au terme de Liberté Chez nous, ce concept sécurise. Les grandes surfaces alimentaires ont basé leur fortune sur cette particularité. Nous bâtissons de nos mains notre destinée individuellement, du moins nous en sommes convaincus. Maslow lui nous démontre que nous recherchons à satisfaire notre besoin d’appartenance au groupe qu’il soit familial, professionnel, régional etc, pour ce faire nous allons imiter celui qui est représentatif de ce groupe, faisant cela, nous admettons sa dominance sur nous et acceptons le principe de hiérarchisation.. De ce fait, nous sommes confrontés à la liberté de ceux qui occupent notre environnement. De cette confrontation naîtra le principe de hiérarchisation des individus, des uns par rapport aux autres. Le chef, le leader, le dominant et puis les autres.



Dans le concept de liberté l’individu va trouver le concept de “ responsabilité ”. Celle ci s’accroît avec le niveau atteint dans la hiérarchie de l’organisation. Mais s’il n’existe pas ou peu de liberté à la décision (celle-ci étant le résultat de nos pulsions inconscientes), peut-il exister une responsabilité ? Ce que l’on peut dire est que l’accomplissement d’une fonction demande un niveau de connaissances techniques et d’informations professionnelles.

On comprend mieux pourquoi, le chef peut faire parfois de la rétention d’informations ou bien utilise des moyens de coercitions afin qu’un qui est moins bien loti que lui, lui fasse de l’ombre et l’oblige ensuite à acquérir des connaissances que son subordonné possède. Pour cela l’individu doit avoir une certaine motivation pour rester dans le coup. Cette motivation à…, il va la trouver dans les mécanismes nerveux central où siège la volonté, celle-ci le poussant à la recherche du plaisir le plus trivial d’être le plus fort, donc d’être toujours un dominant. La remise en cause de cette place dans la hiérarchie peut provoquer, à terme, des dysfonctionnements dans les systèmes nerveux, végétatifs, endocriniens chez l’individu. C’est une question de survie.



Ce raccourci nous montre que le concept de Liberté est rarement analysé et favorise l’établissement des hiérarchies de dominance qui sont librement consenti et accepté par tout un chacun. Elle est la base de notre Société.

Si nous admettions que le concept “ Liberté ” utilisé dans notre société est une tromperie langagière cela nous permettrait, peut-être, d’accepter et de comprendre la notion de tolérance. Etre tolérant est accepté que, alors depuis notre enfance nous sommes mis sur les rails de la liberté de nous conformer en Homme libre et responsable de vivre dans notre Société telle qu’elle est instituée par la Classe Dominante et acceptée par les dominés , certains “ déraillent ” et vont se faire soigner dans des services psychiatriques ou vont en prison calmer leur pulsion inassouvie ou leur désaccord.



Les plaisirs ou les pulsions sont des phénomènes qui sont chargés de nous maintenir en vie et sont donc naturellement nécessaire. Sa recherche est le moteur a toute motivation de l’Homme qui dépend d’abord de notre cerveau reptilien mais aussi mammalien et de notre cortex. Le plaisir est lié à l’accomplissement d’un acte gratifiant qui donne un bien-être. L’individu recherche l’assouvissement de cet acte gratifiant, bien qu’il soit passager – il disparaît dès que consommé, mais le bien-être demeure puis lui-même s’estompe. Apparaît un état de manque et réapparition du besoin pulsionnel. La recherche de l’accomplissement du besoin pulsionnel est canalisée par l’apprentissage des codes et valeur en vigueur par l’environnement socioculturel ambiant. Dans notre monde mercantile à dominance hiérarchisante, la recherche de l’acte gratifiant sera orientée vers la production de marchandises, ou la promotion sociale. Ce cycle étudié par KARSKY est la base du phénomène motivationnel. Chez l’homme la récompense ne s’obtient que par l’action sur l’environnement. Néanmoins attention à la sémantique culturelle ambiante. Nos automatismes donnent une connotation négative au terme plaisir auquel on associe souvent la sexualité. Sexualité trop souvent encore perçu au travers de la “ morale ” Chrétienne comme très nocive. Or chez les Juifs, la femme a une image divine supérieure à l’homme, l’image de la sexualité s’en trouve modifiée. Mais cette recherche du plaisir n’est il pas la joie, s’accompagne-t-il pas de satiété, de félicité. N’est-il pas chez l’Homme la recherche d’un acte ou d’une réponse gratifiante ? Pendant deux millénaires, il était de bon ton de souffrir afin de s’élever. Il nous sera donné au centuple dans l’autre monde. 1789 renversa tout cela. Les automatismes sont dur à mourir, heureusement pour les dominants qui grâce à l’imaginaire, au respect de la hiérarchie, aux règles établies continuent de perpétuer l’idéologie de la souffrance pour conserver leur statut de dominant sans être obligé de se remettre en question. Seules les satisfactions d’élévation hiérarchiques sont honorables. Cette élévation sera d’ordre numéraire dans une économie libérale, d’ordre d’un grade plus élevé dans une économie socialiste. Hors ces deux principes, point de salut. Toute la créativité de l’Homme va soit se diriger vers l’accroissement de son compte en banque, ou gravir les échelons de la hiérarchie de son organisation pour bénéficier des bienfaits aux autres refusés, soit tout faire pour conserver son état de dominant en se servant de tous les artifices inventés par la religion par exemple (meilleure vie dans l’au-delà, dans une vie future). En attendant ce qui est pris dans cette vie là, n’est plus à prendre.

En 1954, deux chercheurs américains, Olds et Milner découvrent, au niveau des centres cérébraux des voies neuronales le « médial forebrain bundle » que H. LABORIT appellera « faisceau de la récompense » En effet les tests de laboratoire démontre que ce faisceau qui unit les pulsions, la mémoire, de l’affectivité, de l’asociabilité est mis en jeu entraîne une stratégie aboutissant au plaisir, à la répétition de l’acte gratifiant.

Cette recherche de l’action gratifiante fait des envieux. Et pour cause, elle est source du bien être, de notre survie. Il suffit de suivre des chômeurs et des retraités d’office pour s’apercevoir, chez ces publics, où se procurer du plaisirs leur est limité voire interdit – à cause un compte en banque exsangue, ou par une position sociale respectable qu’ils ont du quitté d’office et sans espoir de retour – une déperdition plus ou moins sensible de leur tonus vital, ils vieillissent plus rapidement et sont plus fragiles que la moyenne de leur concitoyens en activité par une production de radicaux libres et autres méfaits biologiques biens connus des médecins.



Nous arrivons dans notre société d’hyper consommation, de rentabilité à outrance, de la recherche du grand profit à une concurrence sans merci de la recherche du plaisir, de la satisfaction de nos pulsions. Cette motivation à assouvir ces pulsions iront dans le respect des règles établies par la société ou dans le non respect de ces règles. Ici aucune morale n’entre en considération. Je vis, j’ai des pulsions à satisfaire qui me viennent de mes instincts du cerveau reptilien, de mon éthos, de mes automatismes socioculturelles et comme tout un chacun je mets toute mes intelligences, mon imaginaire, toutes mes forces vives pour les réaliser. Si je suis ainsi, et étant baigné dans cet environnement qui est le tien aussi, il y a des chances pour que toi pareillement, ami lecteur, tu réagis ainsi. Si cette recherche de l’action gratifiante se heurte à l’action gratifiante identique à mon voisin, s’ensuivra une compétition où tout est permis.



Nous possédons comme tous les mammifères, nos instincts primaires. Par contre notre avantage est que nous avons la faculté d’apprentissage, la faculté d’engrammer les expériences. Nous vivons en société car cette société nous renvoie l’image de nous même et que, sans elle, nous sommes perdus et donc exclus. Tous nos actes se font en fonction de cette société. Comme dans les troupeaux, il y a un meneur, un dominant, un chef. Dans nos sociétés nous avons aussi des chefs. Dans un groupe d’animaux, la dominance se base sur la force, l’expérience. Dans la communauté humaine, nous avons le même type d’organisation. Sauf que la force pure “ thermodynamique ” est remplacée par quelque chose que l’animal n’a pas. Nous avons la faculté, grâce à notre cortex, d’associer, d’imaginer à partir de notre base de donnée née de l’expérience, de nouvelles stratégies.



Comme tout animal, notre système nerveux nous permet d’entrer en contact avec notre environnement, d’agir sur lui pour notre épanouissement. Dans celui-ci tout ce qui permet notre bien être physiologique, mental existe et s’offre à nous. On appropriation donne le plaisirs, le plaisirs apporte bien être et félicité qui répare et entretien l’organisme. Lorsque nous ne pouvons nous approprié le plaisir convoité, nous entrons en lutte pour son acquisition. Soit nous gagnons l’objet et tout va bien, nous sommes un dominant, soit nous ne pouvons le posséder et devrons laisser à l’autre la jouissance de ce bien. Pour éviter les luttes incessantes de dominance, l’organisation inventa la hiérarchie de dominance, le dominant imposant sa loi.



Chez les humains, la force fait place à des critères autres. Dans un monde libérale, c’est le montant du compte en banque qui désigne le dominant, le un monde socialiste, c’est la valeur du grade qui l’indique. Lorsque surgit un objet gratifiant désiré par deux individus, celui qui le prend est le dominant, l’autre le reconnaît comme tel. Si cet objet représente une valeur réelle pour un dominé, il y a risque de confrontation qui implique lutte ou fuite.

Pour qu’il y ait lutte, il faut que la mémoire n’est pas enregistré une réponse punitive à cet acte en cas d’échec, il faut une motivation forte. Si la lutte n’est pas possible, reste la fuite.



Dans certaines situations, lorsque un dominant impose sa loi à un subordonné et que celui ci la réfute, il lui reste à fuir sous peine de subir des dysfionnements organiques.



Inhibition est un blocage au passage à l’acte dû soit à la morale ou des règles acceptées, soit d’un apprentissage dû à une répétition, donc apprentissage de l’échec. Chez l’animal, la frustration – diminution de la récompense attendu voire sa suppression – touche les mêmes cellules cérébrales que l’apprentissage de la punition. Chez l’humain, on constate que la suppression de la récompense et semblable à recevoir une punition et inhibe l’action gratifiante espérée.

Si nous plaçons un animal dans une situation inconfortable mais qu’il lui est possible de fuir celle-ci ou de pouvoir décharger son agressivité, il ne gardera aucune trace dans sa mémoire et restera alerte et dynamique. Par contre si cette position inconfortable perdure sans qu’il puisse fuir ou décharger son agressivité – par réaction – il va se recroqueviller sur lui même et perdra son dynamisme. Cette agressivité non extériorisée il va la retourner contre lui même et il fabriquera ulcères, hypertension, maladies cardio-vasculaire ou autres maladies psychosomatiques. Lorsque le corps est victime une agression thermodynamique externe, il s’ensuit des lésions plus ou moins importantes qualifiées de primitives. Mais dans l’expérience de l’animal précitée, le stress supporté ne fait pas apparaître la lésion qui n’est pas primitive mais secondaire à la réaction. Cette réaction est la conséquence de l’apprentissage de “ l’inefficacité de l’action ” à contrôler l’environnement. Comme tout apprentissage, elle fait appel à la mémoire



L’entraînement à l’agression verbale, à la déconsidération publique, finit par devenir un désespoir appris et, devant l’absence de réponse à cette agression, une impuissance apprise. Cette impuissance apprise inhibe toute la volition de se surpasser, de progresser.



Mais l’interprétation du phénomène d’impuissance apprise va au-delà d’un modèle purement comportemental, pour s’articuler à une dimension cognitive. L’individu ainsi traité acquiert au cours du temps une nouvelle conception de la causalité : à savoir que l’environnement agit sur lui mais que lui ne peut agir sur l’environnement. Agir ou ne pas agir revient au même!



L’impuissance se réinstalle. Un sujet dépressif face à un échec procède à un jugement de causalité internal, global, stable et permanent. C’est à dire qu’il s’attribue toute la responsabilité de l’échec et considère que celui-ci est définitif et qu’il peut s’étendre à tous les domaines de son existence.



La colère de tout individu, devant une agression de l’environnement, quel qu’il soit, est en droit de réprouver est légitime et salutaire. Cette attitude, inconciliable avec le rôle de responsable, amène un subalterne à devenir amorphe et non participatif. Le professeur WOLPE propose comme thérapie « l’affirmation de soi » qui permet à l’individu d’apprendre et de se réapproprier des sentiments positifs ou à extérioriser un sentiment négatif (opposition, refus ou colère devant une agression). A tout prendre, cela vaut mieux que les produits chimiques dont les effets à long terme peuvent aggraver le diagnostic dépressif.



Cette acceptation par des adultes de « l’impuissance apprise » vécue par des enfants, adolescents ou adulte amène soit à :

un suicide pur et simple de l’individu

2. une atonie, un état dépressif permanent voire, plus tard une cassure de la personnalité pouvant amener une faillite psychologique de l’individu

3. une rébellion - Cf. « Moi, Phoolan Devi, reine des bandits » - Edition Fixot, qui en est une illustration

- « La Révolution de 1789 en est un autre exemple dans la mesure où la Royauté absolue permettait à la Noblesse et au Clergé de jouir des privilèges aux dépens du Tiers Etat.



Quand une source provoque une perte locale ou diffuse de la structure, elle amène une lésion (au niveau cellulaire)  Dans le cas d’un stress psychosocial, la lésion n’est pas apparente, ni primitive, elle est secondaire à la réaction. Elle mise en jeu par l’apprentissage et fait appel à la mémoire. La mémoire de l’inefficacité de l’action aboutit à l’inhibition, à l’attente en tension du moment d’agir. Le cerveau essaie de contrôler l’agent anxiogène, de le neutraliser (agressivité défensive) ou de le fuir (évitement actif). Le cerveau enregistre le résultat, succès ou échec de cette action. Cet apprentissage influera le comportement ultérieur de l’individu. Quand le contrôle de l’événement est efficace, on ne constate pas ou peu de perturbations biologiques, comportementales. C’est quand l’individu ne peut plus assurer le contrôle de l’événement anxiogène que les perturbations apparaissent.



Le Non respect de l’autre est destructif.  Dans les deux premiers cas, on joue perdant pour l’autre et gagnant pour soi, dans le dernier cas perdant pour l’autre et perdant pour soi.



Ce qui est connu, est ce carré. Là, nous sommes la proie d’un dominant si nous sommes dominé, or de ce carré, points de repères, si ce n’est que celui que nous imaginons être, là est notre champs d’expérience. Si ce carré est absolu, pas de fuite, nous subissons. Si je parviens à trouver une issue, alors je suis libre de rester ou de partir, le dominant n’a plus de moteur.



Le système hiérarchique.

Refuser allégeance à un groupe, donc refuser son mode de vie, ses valeurs et ses récompenses, est refusé aussi sa protection en cas de danger. C’est refuser d’être reconnu, à être ignoré par tous, d’être critiqué, d’être exclus, de vivre en solitaire. Accepter de mourir pour les autres est accepter de mourir pour soi. Qui, quelle personnalité peut espérer fleurir dans la solitude. Ce besoin d’appartenance est si forte, impérieuse qu’elle est notre talon d’Achille : tu fais ceci ou cela ou bien tu démissionnes, tu t’en vas. Qui n’a entendu ce chantage ? Voilà la base de l’esprit maison tant recherché par les dominants. Alors que l’entreprise devrait être un champs d’action à la créativité, l’Homme, chez ce producteur, reste un maillon de la production, objet comme la machine qu’il utilise. A cet Homme s’il veut survivre, doit produire comme la machine qu’il manie. La plus grande richesse que l’Homme puisse offrir n’est-il pas le plaisir de travailler selon ses désirs ? Si le propre de l’Homme est de créer et la réalisation de ses pulsions, quelle énergie va-t-il déployer dans ce domaine pour s’accomplir ! L’entreprise n’est-elle pas une mine de richesse par le capital humain qu’elle possède ? Ce capital humain n’est-il pas un capital de créativité ? On parle de la Recherche et Développement, en France. Regardons en Orient, chacun est créateur et chacun peut apporter une idée. C’est une des forces du management japonais. Tout être qui est dans cette entreprise, dans cette organisation est une source potentielle de richesse pour tous.



Si l’homme se sert de son imaginaire pour accéder au plaisir, il faut se rendre à l’évidence, le plaisir peut être gâché par le système hiérarchique créé par l’Homme. L’action gratifiante de l’un – même s’il sert l’intérêt de tous - ne peut aller à l’encontre du système s’il ne s’accompagne pas du rituel d’allégeance au système. Pour éviter le conflit, l’agressivité non exprimée reste la fuite. Nous savons qu’une montée d’adrénaline favorise la circulation sanguine dans les organes, elle favorise aussi l’anoxie dans les organes abdominale. Trop souvent répétée, cette montée d’adrénaline causera des lésions dans ces organes, et favorisa aussi les situations d’évitement allant à l’encontre des résultats recherchés. Il faut le reconnaître, parfois la hiérarchie est aliénante, source d’angoisse et perte de créativité. Quand un système nerveux ne trouve plus dans son environnement, dans son territoire la possibilité d’effectuer des actes gratifiants, il ne lui reste plus que la fuite, la soumission ou la dépression avec ses conséquences « psychosomatiques ».



N’est-il pas temps de changer la vision de nos syndicats tant des salariés que du patronat ? Tous ont à y gagner : l’entreprise et ses salariés.