dimanche 23 janvier 2011

Comment se fait on manipuler ?

1° LES PIEGES DE LA DECISIONS
Lorsque l'on est seul, on n'a pas envie de prendre une décision d'action, surtout si cette décision ne nous touche pas directement :
- sur la plage si l'on voit un voleur s'approprier un objet, on déplore mais notre civisme ne nous   fait pas agir.
- si une personne inconnue, nous demande de veiller à ses affaires pendant qu'elle va se baigner et bien nous allons réagir si un voleur veut s'approprier les affaires de l'inconnu.
Attention, nous avons par habitude tendance à nous baser sur une consistance comportementale et nous venons de nous apercevoir que cette consistance comportementale peut être modifiée par un fait extérieur.
Ce fait extérieur qui nous fait agir s'appelle l'engagement. Nous sommes engagés à ..., pour....,faire.
Pour être engagé à, il suffit d'avoir dit "oui"  à une demande incidemment extorquée :
" Voudriez-vous jeter un coup d'oeil sur ma valise s'il vous plaît ?"
L'homme, animal social, ne peut que répondre oui
Ce oui qui nous engage à une soumission librement consentie vis à vis de l'autre.
Autre exemple, employé par les hommes du monde :
En occident, il est coutume de se saluer en se donnant une poignée de main. Lorsque l’on ne se connaît pas, lors d'une première visite, en prospection, l'autre ne va pas forcement tendre sa main. Alors ....
- venir avec à la main droite chargée d'un dossier face à votre interlocuteur et à distance "sociale" changer le document de main.
Immanquablement, notre vis à vis tendra sa main droite.
Implicitement il s'engage à.... une soumission librement consentie. Nous avons obtenu le premier "oui"
Pourquoi cette attitude ?
Les gens ont tendance à adhérer à ce qui leur parait être leurs décisions et donc à se comporter en conformité avec elles.
2° L’EFFET DE GEL
Essayons de changer l'attitude d'un groupe sur une habitude de faire
a) par des meetings, des conférences
b) par un travail de groupe
Les résultats seront plus probant dans le 2° cas parce que les individus, dans le groupe, ont été amenées à prendre la décision d'agir ainsi. C'est ce que l'on appelle l'effet de gel, parce qu'il y a une idée d'adhérence à la décision: groupe "Euglena", de vente...

Cependant, lors d'une conférence, d'un meeting politique, il suffit de placer des "amis", ici ou là dans la salle, qui vont applaudir à des moments choisis par l'orateur afin que la salle, elle aussi, en fasse autant. Les gens se sont déplacés pour écouter - premier engagement - et en applaudissant, accepte le discours - deuxième engagement - Et, à chaque fois qu'ils vont applaudir, il vont renforcer leur engagement envers le discours ou l'orateur.
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3° UN CAS DE MANAGEMENT ABSURDE
Imaginons étudier un dossier en vue d'affecter un financement sur un projet n° 1  ou  n° 2
Prenons notre décision.
Imaginons que, quelques mois plus tard, notre décision s'avère peu profitable.
- a) si nous reprenons notre dossier au début
- b) si nous demandons à une autre équipe de reprendre ce dossier en lui indiquant notre première décision et en la motivant.
Nous aurons tendance à la maintenir et ce malgré le manque de rentabilité.
C'est ce que nous appelons l'escalade d'engagement.
Nous comprenons pourquoi il est indispensable pour un commercial d'obtenir une succession de OUI qui est un fait l'escalade d'engagement où pour l'acheteur potentiel, il devient de plus en plus difficile de dire non.  
- c) si une autre équipe, vierge, reprend le dossier elle pourra prendre la bonne décision.
C'est pour cela qu'en marketing, les dossiers sont contrôlés par différentes équipes, c'est pour cela qu'il est important, pour un responsable, de déléguer afin d'avoir un oeil neuf sur un dossier, et bien sûr pour rejoindre les (a) et (b).
4° SACHONS DIRE NON A TEMPS
Etudions l'escalade d'engagement
a) Imaginons, que par erreur, nous ayons versé 1500 €. pour un week-end à Naples, à Pâques et aussi 500 €. pour Djerba pour le même jour. Impossible de se faire rembourser. Entre temps, nous apprenons que tous nos amis vont se retrouver à Djerba.
- que constatons-nous:
que de toute façon nous avons dépensé 2000 €., que nous allions à Naples ou Djerba, et de ce fait, nous devons choisir celui qui apportera le plus de plaisirs
il apparaît que l'individu reste sur une stratégie où sur une ligne de conduite dans laquelle il a le plus investi en argent, en temps, en énergie. et ceci au détriment d'autres stratégies ou lignes de conduites plus avantageuses.
b) Imaginons que nous ayons un crédit de 1000 €. pour jouer au Casino pour gagner le jack pot. à raison de 10 €. le jeton
- question : quand allons nous nous arrêter ?
- constat : plus nous jouons, plus nous sommes appelés à jouer, persuadés que le prochain coup est le bon.
En prenant une première décision d'engagement, nous entrons dans le piège abscons qui nous pousse à poursuivre. Plus la poursuite de l'escalade dure, plus il sera difficile d'arrêter.
Pour ne pas tomber dans un piège abscons, il faut absolument décider, DES le départ, le seuil à ne pas dépasser : heure limite, coût maxi, etc.
 
5°CONDITIONS DE LA REUSSITE DU PIEGE ABSCONS

1° l'individu décide de s'engager dans un processus de dépense (en argent, temps, énergie...) pour atteindre un but donné.

2° que l'individu en soit conscient ou pas, l'atteinte du but n'est pas certain

3° la situation est telle que l'individu peut avoir l'impression que chaque dépense le rapproche davantage de son but.

4° le processus se poursuit sauf si l'individu décide de l'interrompre

Il est important  d'être rationnel
                            de se remettre en cause
                            de se donner un laps de temps
                            de se fixer des limites
dans toutes décisions.

Quelques exemples
- celui qui entreprend une analyse psychologique (elle peut durer 12 mois ou 12 ans et +)
- celui qui répare sa vieille voiture plûtôt qu'en faire son deuil et investir dans une neuve
- celui qui poussé par son orgueuil "moi quand j'entreprends quelque chose, je vais jusqu'au bout"
- celui qui dit " j'ai trop investi pour abandonner" et qui se retrouve à gerer une faillite
- celui qui poursuit une association, un mariage stérile au delà du raisonnable.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que lorsque l'individu a pris une décision il mets en oeuvre son application, il y a adhérence, il y a auto justification et peut expliquer le caractère rationnel de sa prise de décision.

Effectivement l'individu est piègé par sa décision initial.
-d'où l'importance d'influer sur cette première décision et au négociateur de maîtriser son déroulement
- chacun peut-être individuellement responsable de sa décision propre : "j'arrête ou poursuit mon action au jeu, par exemple.

Nous approchons de ce qu'il faut bien admettre comme une manipulation : une première décision qui en entraîne une suivante qu'elle soit traduite par des actes, d'une manière implicite ou explicite est une manipulation.

Imaginons par exemple qu'on vous extorque un renseignement (vous avez l'heure ?) afin de vous détourner de votre inaction pour vous mettre en condition d'accepter de payer un café par exemple. C'est exactement ce que nous allons faire avec notre client : nous allons lui demander des renseignements sur son entreprise (par une enquête par exemple) afin de lui extorquer une commande. C'est aussi ce que font les épouses et les mamans qui tentent de convaincre leur mari ou leurs enfants de faire quelque chose qui n'auraient pas fait spontanément.

jeudi 20 janvier 2011

de quelle logique parlons nous ?

La logique (du grec logikê, dérivé de logos) terme inventé par Xénocrate, signifie à la fois raison, langage et raisonnement.
La logique, dite classique,  nous vient d’Aristote, gouverne notre comportement dans la mesure où celui-ci parait logique. Elle est principe de non-contradiction. « Il est impossible que le même attribut appartienne et n’appartienne pas en même temps, au même sujet et sous le même rapport ».
Nous voilà rassuré, c’est simple, nous pouvons évoquer le principe d’identité : « Ce qui est, est ; ce qui n’est pas, n’est pas ». Partant de là, il n’y a pas de troisième solution. Nous sommes dans le tiers exclu. Nous n’avons qu’un choix dichotomique, un choix binaire. N’est-ce pas aussi ce que nous montre notre corps par l’opposition de deux muscles qui permet ainsi au mouvement de s’effectuer ?
Encore aujourd’hui, ce principe du tiers exclu règle notre vie quotidienne. Nous réfléchissons avec le principe de dualité :
·        Oui/non : question fermée
·        Besoin d’appartenance : j’appartiens à ce groupe et donc je combats l’autre
·        Droite contre Gauche
·        Raison contre émotivité
·        Catholicisme contre Islamisme
·        Grand Orient de France contre Grande Loge Nationale de France.
·        Réguliers contre Irréguliers.
·        Carré blanc contre carré noir.
·        Ombre contre lumière.
·        Se soumettre ou se démettre disait Gambetta à la Tribune de l’Assemblée.
·        Carnivores contre herbivores etc., etc. etc.
Dans cette lutte incessante du pouvoir, jamais en fait le carnivore n’arrivera à détruire l’herbivore dont il a besoin pour sa propre survivance. S’il y arrivait il se condamnerait lui-même à sa propre extinction.
Dans le couple notionnel universel, il y a une double polarité, bio-organique et psychique. C’est à dire que ce couple est le siège d’une dualité de force initialement en rapport avec la symbolique du corps humain :
·        Paradis - Enfer      = Haut- Bas
·        Bien - Mal             = Droite - Gauche
·        Passé - Avenir       = Arrière - Avant
·        Mère - Père          = Derrière – Devant
Cette logique Aristotélicienne du tout vrai ou tout faux (donc du tiers exclu) amène toujours deux adversaires à se combattre sans que l’un ou l’autre ait raison. Seul le combat, la guerre perdure et trouve son compte.
Nous le retrouvons dans la vie quotidienne, où si, aujourd’hui, je perds, il est impératif que demain je gagne afin de retrouver mon intégrité, ma crédibilité. Pour ce faire, mon intelligence sera toujours là pour inventer de nouvelles armes, de nouveaux arguments et qu’importe qu’ils soient fallacieux ou qu’ils s’appuient sur l’émotivité, je me dois de gagner, il en va     de ma fierté, de ma liberté, de la bonne santé de mon ego.
Je n’ai d’autres choix que de considérer l’Autre comme mon ennemi. 
Comment obéir à ce principe « aimez-vous les uns les autres » ? Impossible de vivre dans la sérénité : comment aimer son ennemi, autrement qu’en êtant masochiste ? C’est contraire à la normalité. Pour retrouver ma sérénité, après avoir reçu un coup, je me dois de le rendre. Sinon, pourquoi être motivé et comment si, quoi que je fasse, je reçois des coups sans pouvoir les rendre et ce faisant retrouver ma dignité ?
Sarthe nous le fait comprendre « L’enfer c’est les autres » nous dit-il dans Huis- Clos. Posons-nous la question : « est-ce que les autres ne seraient pas le reflet de ce que je suis ? » Qui, quoi nous amène à cette réflexion ? C’est bien une prise de conscience de notre évolution.
Cela m’amène à la logique moderne.
La physique quantique nous fait surmonter la contradiction. Basarab Nicolescu et Lupasco introduisent la notion de Tiers inclus propre à la logique dynamique. Cette notion du vide quantique et les états neuronaux qui rendent compte du psychique. Cf « ombre et lumière dans ce blog » et la « la communication ».
La logique du Tiers inclus où le principe de non-contradiction comporte « a », non « a » ET, aussi, « T », le tiers inclus.  Par exemple, nous aurons « le passé opposé à l’avenir et aussi le présent ». Même si ce présent est ténu entre ces deux notions, il existe néanmoins et prend une grande dimension philosophique. Cette formulation implique deux niveaux de compréhension, au moins, que l’on peut schématiser par un triangle vertical dont pour l’un une base avec le sommet en haut et pour l’autre la base en haut avec la pointe en haut. La contradiction apparente se résout au  niveau du sommet. Par exemple à ma base le savoir s’oppose au pouvoir et seul, au sommet le vouloir résout cette contradiction. En communication, cf communication dans ce blog, nous aurons la thèse, antithèse et au sommet la synthèse. Dans Astérix et Obélix, leur comportement s’oppose, or grâce aux forces de l’un et de l’autre ils arrivent à vaincre toutes les difficultés car tous les deux ont raison à leur manière, et seul, chacun irait à l’échec.

Nous pouvons dire, grâce à la programmation neurolinguistique, que le monde psychique et la matière s’interpénètrent, s’autorégulent et sont toujours en interaction. Pauli appellera cela le hasard et son ami Jung la synchronocité.
 Dans l’étude des phénomènes naturels où émergent, à partir d’un ensemble complexe – et le psychique en est un - cf la PNL – d’évènements nouveaux, de nouveaux concepts, une nouvelle logique s’impose, appelée « Logique de la Production Conditionnée que nous fait découvrir Pierre Basso. À la notion classique de règles de production la LPC substitue la production par un potentiel, conséquences possibles impliquées par la présence de chaque élément d’une solution donnée. Nous pouvons imaginer que pour l’individu, c’est la source de sa créativité. Nous le découvrons dans une étude marketing par exemple. Lorsque deux équipes sont chargées d’étudier les forces et faiblesses d’une implantation, ces deux études vont différer l’une de l’autre à cause de l’interprétation de chacun des individus qui composent l’équipe chargée du dossier. Chacune d’elle va émettre des possibilités différentes tout en étant convergentes.
Si je résume, nous n’avons plus seulement un choix dichotomique aristotélicien. Nous y avons  désormais inclus un Tiers qui a un potentiel allant générer des solutions inconnues jusqu’alors imprévisibles en quantité et en qualité.
Un individu est composé d’un savoir, d’un psychisme, de deux oreilles, de deux yeux et va exprimer, par la parole – une seule bouche -, un concept différent d’un autre individu ayant un savoir différent, ayant vu et entendu et donc compris autre chose, même si le sujet étudié est le même. Cette richesse potentielle est toujours en expansion.
Cette logique moderne, par rapport à la logique classique, permet donc de sortir des difficultés par le « haut » et d’admettre que 1+1 n’égale pas deux mais plus. La Vox Populi n’affirme-t-elle pas qu’il y a plus d’intelligence dans plusieurs têtes que dans une seule, fut-elle bien faite ? Je vous suggère de lire Pierre Basso, l’inventeur du LPC, jeune scientifique français, pour plus d’informations.
Nous commençons à percevoir qu’il y a un « a » fini, le « a » infini, qu’il y a un « a » fini et infini, qu’il y a un « a » qui n’est ni fini, ni infini. Comment ne pas évoquer le tétralemme qu’Aristote connaissait mais qui l’irritait fort car utilisé par Platon ? Nous le savons maintenant, tout est mouvement, tout s’interpénètre, tout est en interaction et de ce fait, toute vérité est pareillement juste, que ce soit « il en est ainsi » aussi bien que « il n’en est pas ainsi » ou « ainsi et pas ainsi » et enfin « non pas même ainsi » qui « en raison de son indétermination ».  Quid de la vérité ? Aristote reprend la formule platonicienne car il ne l’admet pas. On ne peut discuter avec celui qui utilise le tétralemme. Il soutient que celui qui utilise le tétralemme ne soutient aucune proposition définie. Et il a raison. D’après Platon, une définition ne peut être définie que dans un instant T, après ou avant ce n’est plus la même. La vie n’est pas statique, tout évolue sans arrêt et selon la direction du regard sur le sujet observé, toute réponse sera pareillement et momentanément juste ou fausse. Cf sur le blog – Besoin d’appartenance, ses méfaits - Un Kabbaliste de mes amis s’interdit d’écrire car alors il fige la pensée ce qu’il se refuse à faire. Car en effet il n’existe qu’une chose qui ne change jamais c’est que tout change…
Par ailleurs, on peut pousser le raisonnement jusqu’au bout pour ne plus avancer comme nous le démontre l’expérience de Philéas Fog : faut-il archiver d’une manière chronologique ou d’une manière alpha numérique ? ou bien encore, nous savons que l’émotivité seule ne peut produire. Il est nécessaire de marier les deux : la raison et l’émotivité et aller au-delà de l’opposition apparente.
Dans le domaine de la vérité, la logique classique suffit. Elle suppose qu’elle manipule des objets bien définis et quantifiables, occupant une place définie et stable, à un moment précis. Dès que les limites deviennent floues, dès que l’on prend en compte le déroulement temporel qui modifie l’objet, peut-on dire que c’est le même objet ? Peut-on dire que l’on parle de la même chose sous le même rapport ? Il convient de ne pas figer par des formules ce qui n’a qu’une valeur provisoire même si ce provisoire peut durer un temps certain.
Sur la vertu du tétralemme, Bernard Faure (Université de Stanford en Californie), nous suggère que « contrairement à la sagesse populaire il faut y aller par quatre chemins pour pouvoir se dire à soi-même (et accessoirement aux autres) ses quatre vérités »
Notons que l’abandon du principe de la logique aristotélicienne du tiers exclu aura un effet apaisant. Au lieu de la confrontation pour la confrontation, nous verrons alors que désarçonner l’adversaire en essayant de démonter son argumentation en pointant ses contradictions jusqu’à l’absurde sans pour autant être obligé d’adopter une position contraire, supprime une bonne part des conflits.
Reprenons Bernard Faure « on ne débat plus, on s’ébat ». Là où il n’y a plus d’attachement aux objets existants ou non existants ; où on ne chérit plus la discrimination dualiste, où toutes les règles logiques ne sont plus saisies… la créativité, le possible peut naître et se réaliser. Bien que cette logique soit si ancienne, sa réapparition autorise un développement de la créativité et pourquoi pas un monde meilleur…

Au Possible Infini tous sont tenus !

mercredi 19 janvier 2011

Pourquoi démissionner du Grand Orient de France

Les Faits qui m’ont amené à démissionner du GODF.

Le 12 avril 2010, Tenue à 20 H.

Entre 19h15 et 19h 30 la plupart des Maîtres de la Loge – ceux qui font partie des hauts grades – se réunissent. Je ne suis pas convié bien que je sois une des Lumières de mon Atelier en tant que Secrétaire.

Conciliabule.

A 19h 45 environ, un Maître vient me chercher et je m’installe dans la salle à côté du Temple, là où aucun profane ne peut accéder.
Face à moi, le Vénérable Maître entouré, de part et d’autre de la table, des Maîtres qui sont dans les Loges Supérieures pour la plupart, soit environ une bonne douzaine. Tous ont les yeux dardés sur moi, accusateurs, le visage fermé.

Le Vénérable lit une lettre qu’il a reçue de son alter ego de Tradition Ecossaise. Celle-ci m’accuse de racisme et de xénophobie notoire et pendant 4 à 5 minutes mon accusateur me fait un procès sans appel. A l’appui de sa diatribe où se mêle calomnies, inexactitudes, mensonges, déformations qui incriminent des fondateurs de cette Respectable Loge de Tradition Ecossaise, dont près d’une dizaine, depuis déjà un certain temps, ont préféré la quitter compte tenu du climat délétère qui règne depuis plusieurs mois dans celle-ci, il me présente une photocopie d’un PPS et me demande si je reconnais avoir expédié celui-ci. Ce PPS dénonce l’islamisme radical en Europe. La question est fermée et je ne peux répondre que par l’affirmative ou la négative. Je ne suis pas autorisé à m’expliquer. Je n’ai pu donner la provenance et les raisons de cet envoi via la messagerie Web.

Le Vénérable Maître tenant mon affirmation, accusateur, joignant le geste à la parole en me désignant me dit que ce PPS provient d’un journal Frontiste « Marianne ». J’ignore tout de ce journal. Je suis sensé le savoir. J’apprendrais par une Sœur du Droit Humain que ce journal a été créé par François Kahn dont elle est une lectrice assidue. Qu’importe.

En conséquence « étant donné que le frontisme est contraire à la philosophie maçonnique » je suis contraint à signer une lettre de démission de mon Office de Secrétaire de Lumière d’Ecosse et de ma fonction d’animateur du groupe Action. Ce groupe permet à des Sœurs et Frères et de leurs ayants-droit qui sont au chômage de retrouver, grâce à des techniques appropriés,  de recouvrer la dignité en devenant des offreurs de services. (J’ai terminé ma carrière comme prestataire de l’ANPE et de l’ARCO).

Je signe et de mon propre chef, je me  lève et m’en vais sans rien dire. Il n’y avait rien à ajouter.

Le non-dit du Vénérable qui s’étale sur son visage accusateur est éloquent de franchise. Aucune tristesse, aucune peine, aucune résignation, aucune interrogation, aucune indignation, seule une joie sadique de celui qui a le pouvoir de mettre en action la puissance que son rôle dans cette assemblée lui donne. Il a retiré le masque, il est tel qu’il est, enfin découvert. Celui-ci est d’autant plus fort que l’entourage accompagne la décision du "chef de bande", ce nouveau "caïd" présentement la voix et la voie du groupe et grâce à cette action, reconnu comme tel, bien plus que sur le Plateau de la Respectable Loge. Ici, présentement il préside, non d’une manière rituellique comme l’habille et le conforte son Rôle sur le Plateau du Vénérable, c’est lui, en personne, A. L…, qui est reconnu. Ouf !  Il exulte enfin.  Devant tous, il est le représentant du GADLU et, aussi, le représentant temporel « il rend justice » oint par le groupe. Il est reconnu par ses pairs, enfin il se sent libre….

Mon sort est sans appel. Je suis non présumé coupable (officiellement) mais condamné à être rejeté du groupe. Le Temple est sacré, il a, enfin, son immolation reconnue et purificatrice. Le groupe peut lui rendre hommage et, surtout, lui être redevable. Tout sacré, demande un sacrifice, une tête afin d’être homologué.

Le Frère A... me court après pour me dire d’écrire une lettre d’excuse et de regret au Vénérable Maître et me conjure de revenir sur ma décision. Un autre Frère F… m’appelant au téléphone m’affirmera que quelques mois sur les Colonnes feront oublier l’affaire et que je pourrais revenir postuler pour un Office.

Ma décision est déjà prise et elle est irrévocable : une fois revenu à la maison, j’écris ma lettre de démission tant de mon Atelier que de l’Obédience. Entre la décision du groupe annoncée, avec quel « effet de manche » par le Vénérable, et la démarche de ce Frère, cette mise en scène démontre l’incohérence, la parodie de la démarche. Ce Frère ne m’a pas couru après sans l’autorisation du nouveau Guide.

Ce qui s’est passé ? Comme beaucoup d’entre nous, nous constatons la montée de l’islamisme radical et je reçois tous les jours en 5 et 10 courriels électroniques traitant ce sujet avec beaucoup d’inquiétude. Le plus significatif est que  la provenance est souvent de Frères du GODF. J’apprendrais le lendemain qu’un certain nombre de Frères ont voté Le Pen lors du scrutin des régionales. J’apprendrais quelques semaines plus tard, par un Frère de Paris, que le Conseil de l’Ordre s’apprête à ester en Justice profane « Lumière d’Ecosse » sur un sujet dont le Secrétaire n’est pas du tout au courant.

En ce qui concerne mon envoi à un Frère de Tradition Ecossaise, R. l’a lui-même relayé à d’autres de ces connaissances et aussi à son propre Vénérable. Celui-ci détourne ce courriel privé pour me porter tort. Devais-je porter l’affaire en Pénal comme la loi m’y autorise ? Je venais de me retirer, le faire était me mettre à leur niveau. Notre Frère R. a lui aussi été dans l’obligation de quitter son Atelier.

A Tradition Ecossaise, Loge Mère de 4 autres Loges du département qui travaillent au REAA a parmi ses membres un Frère d’origine Marocaine, encarté au Parti Socialiste de la section de Nice. Il a magouillé afin de faire démissionner un autre Frère – encarté lui aussi au PS et professeur d’Université qui se présentait à la Mairie de Nice contre Monsieur Estrosi. Les renseignements que j’ai glanés laissent imaginer que ce Frère Marocain serait « pro-hamas ». Donc, pour des raisons que j’ignore à ce jour, il y a eu une cabale contre tout ce qui n’est pas musulman et qui ne s’affiche pas contre Israël au sein de cette Loge. Or mon Frère R. milite pour faire reconnaître tous les Justes de la région auprès du Consul d’Israël avec un certain succès. Ces actions n’ont pas de valeur aux yeux de son Vénérable, il est catalogué Frontiste et doit donc être radié du GODF.

J’ai mis plusieurs jours à reprendre mes esprits. J’ai été choqué émotionnellement et physiquement parlant.

Le comportement de cet Atelier conduit par un Vénérable dans son procédé dénote non un comportement d’Initié, de Maçon, mais bien un comportement profane. Nous avons là un chef de meute qui conduit, avec l’aval du groupe une politique politicienne en fonction des aléas et humeurs de la vérité du moment en vogue. Or sur la trentaine de Frères que comporte cet Atelier, seuls étaient présents les membres d’un petit groupe qui manœuvre en sous-main. Nous sommes dans un fonctionnement de groupe où on distingue ceux qui apprennent, qui s’identifie, quoi qu’il advienne, à Lumière d’Ecosse ils sont « le groupe », et enfin ce « petit chef » de meute qui, lui, fait ce qu’il veut en fonction des circonstances et des peurs du groupe. Nous sommes donc dans un monde profane qui, parce qu’il est fermé, les participants vont subir la loi du plus fort ou être rejetés.

Ce procédé est particulièrement négatif car le groupe ne va pas aider l’individu mais bien plutôt l’asservir. Or, un Maçon est un être libre dans une Loge libre. Et bien non, dans les faits ce n’est pas le cas, c’est la loi profane qui gouverne l’Atelier.

J’ai repris, et surtout goûté, ma liberté véritablement depuis ma démission.

Est-ce que cette expérience de Franc-Maçonnerie est à déconseiller ? Non ! À la condition d’être dans un Atelier où les participants sont des Maçons. J’ai eu la chance d’en connaître hors de mon Atelier et grâce à eux, je continue ma quête.

Je préfère être un profane sans Tablier et le servir qu’un Maçon qui se sert d’un tablier pour son propre intérêt.


dimanche 16 janvier 2011

comportements toxiques

Les formes de communication chez la personne toxique

Comportement non verbal.
Lorsque nous communiquons, nous utilisons bien entendu des « mots » et aussi des gestes, des attitudes. Les « mots » se rapportent au contenu et sont sous le contrôle du conscient – sauf les lapsus révélateurs -. Les gestes, les mimiques, les attitudes, le regard, la tonalité de la voix (volume, débit, intonation), la tonicité musculaire, l’utilisation de l’espace, la respiration (le soupire, l’accélération…), même le simple sourire se voit au téléphone, tout cela se rapporte à la forme du message. Ils sont inconscients, ils échappent à notre contrôle. Rien de tout cela n’échappe inconsciemment ou consciemment- à celui qui pratique l’écoute active.
Il faut savoir que la proportion de la communication non verbale, celle qui se rapporte à la forme correspond à 80% parfois plus du message. Tout le monde connaît le mime Marceau qui communique 100 % de son message par la gestuelle.
Une bonne communication est celle où l’effet perçu par le récepteur correspond à l’intention émise.
Toute émission non claire d’un message ouvre le champ à l’interprétation….
Il est nécessaire pour qu’une bonne communication s’instaure que le verbale et le non verbale soient cohérentes, sinon « quelque chose ne colle pas », la personne ment  sur ses intentions véritables !
Lorsque l’on côtoie un manipulateur, à la maison, au travail, dans des réunions amicales, on peut repérer le décalage entre sentiment profond et ce qui est montré. Chez le manipulateur, apparaît à un moment ou à un autre un décalage entre ce qui est dit – sous le contrôle du conscient – et le non dit qui échappe au conscient. Sous ce décalage se cache un menteur, voire pire, un manipulateur embusqué.
Le manipulateur reste souvent flou pour :
  • Ne pas se sentir découvert
  • Se donner une forme d’autorité, faire croire qu’il sait mieux que les autres
  • Nous laisser interpréter
  • Nous dévaloriser si  nous nous trompons
  • Se déresponsabiliser
  • Séduire par le mystère (afin de faire fantasmer)

Le manipulateur complétera peu souvent ses phrases, laissant là le champ libre vers une interprétation souhaitable pour lui. Il emploie souvent des termes ayant plusieurs significations, interprétations.
S’il peut, il s’exprimera avec un jargon spécifique.
Il emploi souvent dans les phrases un mode affirmatif ET interrogatif afin de nous brouiller :
-         je me demande pourquoi Louis ne vient plus me voir
-         tu lui as peut – être fait quelque chose ……
En restant suffisamment équivoque le manipulateur a le loisir de changer facilement son intention ou sa stratégie….
Comparons la communication non verbale d’un manipulateur d’une personne affirmée.
Le regard : chez le manipulateur, le regard est fuyant ou dominateur selon les circonstances. Fuyant s’il demande un service, dominateur lorsqu’il veut rabaisser son ôte. Lorsque nous lui posons une question, il ne lève pas son regard vers nous, il semble nous ignorer.
Ce n’est jamais le cas chez l’affirmé. Le regard n’est ni fuyant, ni fixe de façon prolongée.
Le volume de la voix. Souvent monopolise la parole. Coupe celle des autres, détourne le sujet traité. Le volume n’est pas en phase avec l’ambiance.
Chez l’affirmé, la voix est nuancée, modulée, synchronisée à l’ambiance sonore environnante. Il écoute, s’il coupe la parole, il attend la fin d’une phrase.
Attitudes corporelles. Lors de réunion, le manipulateur s’installe souvent face à l’animateur en prenant une attitude très – souvent trop – décontractée, par rapport à une prise de contact. L’attitude normale lors d’une réunion est de s’asseoir droit sur sa chaise, les genoux serrés, dirigées vers le centre, les pieds à plats. (On peut avoir aussi les jambes croisées si on a le « trac »).
La prise de position physique est homogène dans le groupe, à l’exception d’un seul : le manipulateur ! Il se singularise par la prise d’une position « hors masse », en décalage par rapport au groupe. La tenue vestimentaire est différente, il occupe une place stratégique dans l’espace : veut avant tout attirer le regard sur sa personne démontrant là un fort ego.
L’attitude de l’affirmer se coule dans l’homogénéité du groupe et respectera les codes de prise de parole. L’affirmé se positionne par sa personnalité, le manipulateur par le paraître.

L’arme préférée de la personne toxique.

Notre développement corporel et psychique s’effectue sous l’influence de notre milieu socioculturel. Dès la naissance de l’individu, des règles sont inculquées de plusieurs façons :
·        Mode de vie familial et social
·        Modèles, sanctions, compliments, discours, explications, principes émis
La famille initie l’individu aux lois culturelles du groupe social d’appartenance. Tout petit, l’enfant est face aux modèles du père et de la mère. Puis, à un environnement social plus élargi : celui de la famille, des enseignants, des figures religieuses, des média, des amis, des collègues de travail, etc.
Lorsque l’enfant ne suit pas la règle, il culpabilise, il est sanctionné par le résultat. Ce sentiment est en l’homme, c’est un sentiment normal. Ce sentiment, par réflexion, pousse l’individu à bien faire ce qu’il entreprend, à avoir des idées altruistes, à repousser l’égoïsme latent.
Cependant lorsque le sentiment de culpabilité devient prégnant, il va à l’encontre du but recherché, il détruit. L’individu s’identifie à l’échec, il va alors déclencher une névrose.
Or il existe deux sortes de fautes :
  • l’objective que l’on peut démonter et donc réparer. L’erreur est ici formatrice.
  • La subjective : elle est très grave. Cette culpabilité s’exprime inconsciemment dans le comportement et inspire l’angoisse de l’être traquée pour un crime imaginaire.
Ce type de faute subjective consiste à croire que nous avons fait mal à…..  nos parents, amis, frères, employeurs, croire que nous ne sommes pas à la hauteur de notre tache…..,  de ce qui nous est demandé…. Mais nous sommes incapables d’analyser d’une manière rationnelle les critères objectifs qui font que nous faisons « mal ». C’est un sentiment indéfinissable qui nous écrase. Le subjectif n’est pas quantifiable, c’est du ressenti et reste dans l’ombre, inaccessible.
Ce sentiment de culpabilité se manifeste par des malaises divers : troubles digestifs, mal au ventre, mal à l’estomac, difficultés respiratoires, tensions artérielles, troubles du sommeil, angoisse persistante et l’emprise diminue à chaque forme d’autopunition, de sabotage, de soumission au manipulateur.

La seconde déviation de cette culpabilité nous rend inconsciemment fautif d’attention et d’aspiration que nous approuvons consciemment :
·        Tous, souhaitons réussir professionnellement
·        Tous, souhaitons être indépendants et heureux
·        Tous, souhaitons avoir de bonnes relations
Mais ce souhait nous apparaît inaccessible, interdit parce que nous pensons que nous le méritons pas, que nous n’en sommes pas digne. Cf sur ce blog « la motivation »
Le manipulateur va se servir de ce sentiment de faute subjective pour maintenir la victime sous son pouvoir. Il l’amène à croire, le persuade que le crime imaginaire est REEL, non illusoire qu’il existe vraiment……. du moins envers lui.
Ce faisant, il se place comme celui qui sait, qui a de la peine à cause de nous, que c’est notre faute si…. Que nous n’avons pas fait tout ce qui est de notre pouvoir pour…. En fait il s’érige en adulte et nous met en position d’enfant coupable. Il connaît bien les armes de l’analyse transactionnelle qu’il manie à notre détriment même d’une manière inconsciente. Cf sur ce blog le dossier sur la PNL.
Culpabiliser l’autre correspond au report de responsabilité sur l’autre : « c’est de ta faute si…. »
Culpabiliser l’autre avec la notion de sacrifice : « après le divorce, je n’ai pas voulu me remarier pour me consacrer intégralement à votre éducation… » est une arme appréciée du manipulateur.
Le manipulateur démontre, à sa manière, que la faute imaginaire est en fait une faute réelle et donc est passible d’une sanction qu’en « adulte » il s’arroge le droit de donner en fonction de ses critères de sévérité à lui. Il joue les « pères fouettards ». Il rabaisse son interlocuteur – enfant ou adulte - au stade de l’enfant soumis qu’il va punir selon son bon vouloir. Cf sur le blog le dossier PNL.
Les outils du manipulateur
L’outil de la double contrainte. Il s’agit pour le manipulateur d’utiliser simultanément deux messages opposés qui font que si vous obéissez à l’un, vous désobéissez à l’autre. C’est le type même du choix pervers. Cf dossier sur la PNL.
Ex : « je voudrais que tu m’embrasse spontanément ».
  1. soit vous attendez pour l’embrasser alors il vous place en mauvaise posture.
  2. soit vous l’embrassez, il rétorque que ce n’est pas spontané mais que vous le faites suite à sa demande.
Dans tous les cas le manipulateur se montrera insatisfait et le tort vous incombera entièrement.
Autre exemple : Une femme demande à son mari de tout faire pour bien gagner sa vie, tout en se plaignant auprès de lui de son manque de présence à la maison. Dans les deux cas, la femme n’est pas satisfaite. La faute incombe au mari qui n’est pas capable de résoudre ce simple problème : l’homme démontre là à la femme qu’il ne l’aime pas dans les deux cas.
En réunion, si vous ne prenez pas de décision (comme vous le demande le manipulateur) vous êtes cataloguer comme incapable, si votre décision entraîne des pertes, vous avez tort aussi, la preuve. S’il votre décision est bonne, c’est qu’il a su recruter un bon élément. Et vous ? Vous n’existez pas.
Quelle que soit votre attitude face à la double contrainte dans une relation, le manipulateur vous accusera de ne jamais choisir la bonne solution. En l’espèce, il a raison puisqu’il n’y en a pas. CF Grégory Bateson dossier PNL sur ce blog
La démission. En se démettant de ses responsabilités, il les reporte sur autrui ou sur un système (société, loi, entreprise, supérieur hiérarchique etc.). Malgré les apparences, le manipulateur craint d’endosser ses responsabilités.
L’évitement. Echapper aux confrontations – pacifiques ou hostiles – cet outil évite au manipulateur de s’engager, de prendre partie, de se positionner, de cautionner, de résoudre un conflit.
Pour masquer son échappatoire, il plaidera son impossibilité d’être présent en prétextant une indisponibilité, regrettant de n’être pas là.
L’appropriation. Le manipulateur est fort lorsqu’il s’agit de s’approprier seul les résultats positifs ou efficaces d’actions mises en œuvre par son entourage. Le chef d’équipe qui s’approprie les lauriers du travail du terrain de ses vendeurs….
Le report sur autrui. A contrario, le manipulateur va reporter la responsabilité des fautes sur ses subalternes lorsqu’il y  aura une erreur.
La non décision.  Lors de réunions décisionnelles, certains manipulateurs savent rester en retrait. Il reste flou évitant de prendre partie. Il dira :
·        vous faites comme vous voulez…..
·        je ne sais pas…
·        vous savez ce que vous avez à faire, je n’ai pas besoin de toujours décider à votre place….
·        vous savez aussi bien décidez que moi…..
·        vous êtes des professionnels oui ou non ?
·        vous n’êtes pas fichu de prendre la bonne décision (dévalorisation en +)

L’utilisation d’intermédiaire. Le manipulateur qui a besoin de vous ou d’informations que vous pouvez détenir, emploie des intermédiaires.
Le manipulateur qui avance à couvert peut alors faire savoir ses opinions par un tiers. L’intermédiaire cautionne le message du manipulateur. En cas de boulette l’intermédiaire sera entièrement responsable puisque l’incendiaire n’est pas là. L’intermédiaire devient « responsable » de ce qu’il transmet.
Semer la zizanie. Semer le doute, la suspicion dans l’entourage permet au manipulateur de manier les fils à sa convenance. Le manipulateur en bon samaritain va apprendre une mauvaise nouvelle à un membre de l’équipe. Coup double, je t’apprends cette mauvaise nouvelle et je suis là pour t’épauler. C’est meilleur lorsque l’auteur de cette mauvaise action est aussi membre de la même équipe.
  • On colporte – « on m’a dit que …. »
L’insinuation amenée par le manipulateur oblitère dans notre conscience les faits véritables. Oui quelle est la part du vrai ? du faux ? qui est derrière ce visage ? qui croire ? comment savoir la vérité ? à qui se fier ?
En présence prolongée d’un manipulateur, celui d’entendre des réflexions sur l’entourage finit par porter leurs fruits vénéneux. Le danger de ces remarques auxquelles on ne prêtre pas attention sur le moment repose dans le fait qu’elles feront surface au premier signal corroborant ces dires. La calomnie est en chemin.
La dévalorisation. Le propre du manipulateur consiste à dévaloriser autrui afin de donner l’illusion de sa supériorité. Le manipulateur ne peut s’empêcher de critiquer ou, mieux encore, de faire passer une qualité pour un défaut. Il a la particularité de répéter inlassablement des critiques – le plus souvent injustifiées. Ceci à pour but de faire perdre votre propre confiance en soi et de vous faire choisir comme maître à penser le manipulateur. Or le manipulateur projette sur autrui son propre comportement. Très souvent, ces critiques vont porter sur notre entourage, conjoint, famille, amis, collègues. Partant de l’axiome qui se ressemble, s’assemble, en critiquant l’entourage, c’est nous qu’il critique par ricocher.
Toute personne qui critique devant une personne, il faut s’attendre à ce qu’elle nous critique demain devant une autre personne.
Attendre le tout dernier moment. Le manipulateur attend la dernière minute pour demander, ordonner ou faire agir autrui. Il n’y a plus de choix possible, on agit dans l’urgence. L’intérêt de cette manœuvre est d’empêcher toute opposition et enlève à l’autre la possibilité d’en discuter ou le temps nécessaire à un droit de réponse. Vous êtes devant un fait accompli…. et vous vous retrouver seul pour trouver une solution qui n’est pas de votre ressort.

Conclusion : le manipulateur ne travaille qu’à sa propre personne et au détriment des autres. Pour cela il emploi des attitudes d’approche sympathique, vous isole autant que faire, pour ensuite passer sur vous ses propres manques. Il emploie des outils subtils, machiavéliques afin de mieux vous utiliser. Pour celui qui observe les manœuvres, il constate que les manipulateurs entre eux se font une guerre de tranchée  et joue à qui utilisera l’autre au mieux pour en fin de compte se retrouver seul et sans joie. 
Les « Chefaillons, petits chefs tout responsable de… toute parentèle qui abuse de leur position, qui sont des manipulateurs, sont extrêmement dangereux dans un service, une organisation quelle qu’elle soit. Elles sont sources de pertes de potentiels humains et d’argent. Ce sont des malades mentaux qu’il faut soigner. Malheureusement, il représente un pourcentage évalué de 15 à 20% de notre environnement tant familial que professionnel ou associatif. Certaines pour paraître en « haut de l’affiche » sont prêtes à tout pour y parvenir.

D’après l’étude faite par Isabelle Nazare-Aga sur les manipulateurs. ISBN : 978 2 7619 1971 5 ;
Grégory Bateson, Wathzlawick.
Et de mon expérience commerciale et d’animateur de groupes à l’ANPE et à l’ARCO.

Comment reconnaître un manipulateur ?



Comme nous venons de le constater précédemment, (cf les personnes toxiques) il existe plusieurs types de manipulateur – et parfois ces types sont mélangés chez certains -. Nous avons vu qu’ils savaient se dissimuler derrière des masques de sympathie.
Il est donc utile de connaître très précisément les caractéristiques qui les différencient d’un autre individu affirmatif.
Nous pouvons déterminer 30 caractéristiques. Un individu que l’on qualifie de manipulateur agit selon au moins 14 de ces caractéristiques parmi la liste suivante. Si un individu collectionne au moins 20 de ces caractéristiques et que vous êtes en relation journalière avec lui, vite faites le point avec vous-même, vous êtes en danger psychologique grave. Je vous convie de lire cette liste et, en marge, de noter à quel personnage de votre entourage cette caractéristique vous fait penser.
1.       Il culpabilise les autres ou vous même, au nom du lien familial, de l’amour, de la conscience professionnelle, de l’amitié, de la fraternité au groupe d’appartenance….
2.     Il reporte sa responsabilité sur vous ou les autres ou se démet de ses propres responsabilités.
3.     Il ne vous communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments, ses opinions, il fait en sorte que vous les supposiez, que vous les deviniez….
4.     Il vous répond très souvent de façon floue.
5.     Il change ses opinions, ses comportements, ses sentiments selon les personnes, les situations ou les circonstances.
6.     Il invoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes.
7.     Il vous fait croire que vous devez être parfaits, forts, patients etc, que vous ne devez jamais changer d’avis, que vous devez tout savoir et répondre immédiatement aux demandes et aux questions…
8.     Il met en doute vos qualités, votre compétence, votre personnalité, il critique sans en avoir l’air, il dévalorise votre entourage, il juge vos fréquentations.
9.     Il fait faire ses messages par autrui, par intermédiaires, laisse des notes écrites, évite le face à face.
10.  Il sème la zizanie, crée la suspicion, divise pour mieux régner, initie la calomnie. Sème le doute.
11.   Il se place en victime pour que l’on le plaigne. (maladie, accident, entourage difficile, surcharge de travail, mauvaise ambiance de travail, qu’importe le problème, il n’y est pour rien).
12.  Il ignore les demandes ou besoins (même s’il dit s’en occuper)
13.  Il utilise les principes moraux des autres pour assouvir ses besoins (notions d’humanité, de charité, de solidarité, de fraternité, racisme, de bonne ou mauvaise mère ou père)
14.  Il menace de façon déguisé ou fait un chantage ouvert.
15.  Il change carrément de sujet au cours d’une conversation.
16.  Il évite l’entretien ou la réunion, ou il s’en échappe.
17.  Il mise sur l’ignorance des autres et fait croire à sa supériorité.
18.  Il ment.
19.  Il prêche le faux pour savoir le vrai, déforme et interprète.
20.            Il est égocentrique.
21.  Il peut être jaloux même s’il est un parent ou un conjoint.
22.            Il ne supporte pas la critique et nie les évidences.
23.            Il ne teint pas compte des droits, des besoins et des désirs des autres.
24.            Il utilise très souvent le dernier moment pour demander, ordonner ou faire agir autrui.
25.            Son discours parait logique ou cohérent alors que ses attitudes, ses actes ou son mode de vie répondent au schéma différent, voire opposé.
26.            Il utilise des flatteries pour vous plaire, fait des cadeaux ou se met soudain aux petits soins pour vous.
27.            Il produit un état de malaise ou un sentiment de non liberté (piège)
28.            Il est efficace pour atteindre ses propres buts, mais aux dépens d’autrui.
29.            Il nous fait faire des choses que nous n’aurions probablement pas faites de notre propre gré.
30.            Il est constamment l’objet de discussions entre gens qui le connaissent, même s’il n’est pas là.
Qu’est ce qui motive le manipulateur ?
Le manipulateur manipule parce qu’il ne peut pas faire autrement. Il s’agit pour lui d’un système de défense souvent inconscient qui cache un fort complexe d’infériorité. La personnalité manipulatrice et la personnalité narcissique (les deux sont trop souvent jointes et prépondérantes) sont décrites dans le groupe 2 de l’axe II du DSM-IV (Classification mondiale psychiatrique des troubles de la personnalité).
Un individu qui est affirmé est capable d’exprimer clairement et sincèrement ses opinions, ses demandes, ses besoins, ses sentiments, ses refus et, ce, sans dévaloriser quiconque.
Contrairement à l’apparence, le manipulateur ne s’affirme pas. Il n’a pas confiance en lui. Le manipulateur ne peut pas exister sans la présence de l’autre. Il se construit toujours en se comparant à l’autre. Particularité, il le fait en y introduisant une donnée fort néfaste : la dévalorisation. Il ne respecte pas l’autre. Son art consiste à faire croire, en paroles, à l’image qu’il veut qu’on ait de lui.
Pour exister il a besoin d’un environnement public qui va lui servir de fond de commerce en jouant les « victimes, le malade ou le dictateur », pour se mettre, lui, en valeur – au détriment de ce même public. Ce n’est qu’en dévalorisant, en culpabilisant qu’il SE valorise et se déresponsabilise. Ainsi il se donne l’illusion et aussi la conviction qu’il est supérieur aux autres.
Son but conscient ou inconscient est de faire admettre à l’entourage qu’il est plus…. Intelligent, ingénieux, compétent, généreux, altruiste…. et que sais-je encore que quiconque.
Comment fait-il ? Il observe, teste et s’arrange pour relever nos failles, nos points faibles. Il croit ainsi s’en démarquer lui-même. Il va s’en dire qu’une personne qui découvre un nouveau cadre, un nouvel environnement, un nouveau travail et qui doit être au mieux de ses talents, présente un stress décelé par le manipulateur qui va lui faire la cour et jouer les « bon  samaritain ».
Ces points faibles, nos failles qu’il détecte, en nous, font écho chez lui. Le manipulateur reproche à son interlocuteur des lacunes, des fautes qui sont les siennes. C’est le phénomène de « projection » décrit par le psychologue. Or ce faisait il induit chez son interlocuteur cette pensée : « s’il me reproche telle faille, c’est que lui ne l’a pas ».

Lui doit impérativement se sentir au dessus de l’autre sous peine de couler – au sens figuré comme au sens propre. C’est vital. L’autre lui permet de se valoriser à ses propres yeux. L’autre lui apporte l’estime de soi qu’il est incapable de trouver en lui.
Comment devient-on manipulateur ?

Le timide fuit la réalité et restant dans des positions de retrait, l’agressif va mordre dès qu’il se sent menacé et, seulement à ce moment là, certains vont refouler une partie de leur propre vie - enfance maltraitée, guerre, calamitées extrêmes -, ce sont des systèmes de défense mis en place par l’inconscient pour préserver l’intégrité psychique. Le manipulateur fait de même.
Cependant le mécanisme de défense du manipulateur est différent dans le sens où il utilise systématiquement la manipulation comme moyen de survie. Ce qui n’est pas le cas pour les précités qui dès que leur environnement devient favorable, ils deviennent affirmatif, acceptant leurs points forts et sachant reconnaître leurs points à améliorer. Chez le manipulateur ce mécanisme s’automatise, il devient un mode unique, le seul qui lui permette de communiquer. Ce mécanisme se forge dès l’enfance. Très tôt, l’enfant guette les failles affectives de son parent qui lui paraît le plus vulnérable et va vite savoir le culpabiliser. Il constate très vite que l’effet produit lui donne le pouvoir et que ce pouvoir le rassure. A partir de ce constat, il va s’apercevoir qu’il tire profit des autres, de ceux qu’il juge faible et, au fil du temps, il va diversifier, parfaire sa technique. L’autre devient l’unique ressource d’estime de soi, au détriment de toute recherche de richesse culturelle, humaine.

D’après l’étude faite par Isabelle Nazare-Aga sur les manipulateurs. ISBN : 978 2 7619 1971 5
Et de mon expérience commerciale et d’animateur de groupes à l’ANPE et à l’ARCO.

Les caractéristiques de la personne toxique.