mercredi 29 juin 2011

la naissance de l'intelligence chez l'enfant

Les progrès de son développement intellectuel.


A la fin du siécle dernier, je voulais comprendre comment se développait le cerveau d'un nouveau né. Et aussi, voir si je pouvais faire un parallèle avec l'adulte. Force est de constater que si le nouveau né ne se laisse pas abuser, l'adulte est sensible à la manipulation. C'est un constat.

Comment fonctionne le cerveau chez les bébés.

Les unités de base de l’activité cérébrale sont les neurones : minuscules corps cellulaires d’où partent de multiples prolongements : les dendrites qui reçoivent et analysent les messages, ainsi qu’une fibre nerveuse, appelée axone qui transmet ces messages aux neurones suivants. Les points de rencontre entre les neurones s’appellent les synapses. Qu’elles soient lumineuses, sonores, tactiles…. les sensations perçues sont traduites en activité électrique, seul langage que notre cerveau comprenne. Ces influx nerveux dirigés vers les zones qui les concernent sont traités pour déterminer s’il convient d’envoyer un influx en retour pour provoquer une réaction, de garder l’information en mémoire ou de la jeter. Les stimulations sensitives favorisent « la pousse » de dendrites et enrichissent donc le cerveau.

A sa naissance, il balaie dans sa tête.
La taille et le poids de son cerveau sont à la mesure de votre envie – vous les parents – de le voir le remplir de choses savantes. Il pèse, à sa naissance 300 à 350 g (à 6 mois il atteint 650 g et à 2 ans environ 900 g) et sa circonférence est d’environ de 34 cm (elle atteindra 55 à 60 à l’âge adulte)… Il va donc grossir de jour en jour. C’est pour cela que les os de son crâne ne sont pas soudés. Le premier travail du bébé va être d’éliminer ses cellules grises excédentaires : une tête bien faite valant mieux qu’une tête trop pleine. Ce qui ne l’empêche pas de tester du bout de ses petits-nerfs (composés de neurones) l’écoute des sons, le goût, le contact avec les choses, les contrastes de lumières, les chatouilles olfactives et de mettre quelques unes de ces sensations en relation… laborieusement. En effet, les différentes régions du cortex du tout petit bébé communiquent très lentement, car les prolongements de ses neurones proches les uns des autres. Or la zone spécifique de réception des informations visuelles est très éloignée de celle qui commande, par exemple, les neurones moteurs… ;

A quoi voit-on qu’un enfant est intelligent ?


A sa capacité de comprendre son environnement… et d’utiliser au mieux cette connaissance. A sa naissance, le petit enfant a tout à découvrir avant de bâtir le monde à la mesure de son intellect.

Fœtus : il teste son cerveau.


Dans l’utérus, la vie est plutôt pauvre en péripéties ! Certes, on sait que le fœtus est sensible aux sensations gustatives : à sa naissance, il préfère le lait de la maman qui a le même gout que son liquide amniotique, « épicé » par les aliments que sa maman aimait manger pendant qu’elle l’attendait au lait d’une autre maman. Il est également réceptif aux fortes intensités lumineuses qui traversent la paroi de son ventre. Mais si la maman déguste une salade de poireaux à la terrasse d’un café, en plein soleil, il y a peu de risque que le bébé se dise : «  Tiens voilà deux sensations surprenantes et curieusement concomitantes ! », élaborant ainsi une pensée cohérente…. Il faudrait que les fibres qui partent du thalamus (situé à la base de son cerveau destiné à stocker les informations sensorielles) puissent rejoindre le cortex supérieur (siège de l’intelligence)…Or, ce « câblage » n’est pas en place ! Pourtant les chercheurs sont catégoriques. A sa naissance, le nouveau-né est plus attentif aux sensations qu’il a éprouvées in utéro…. Notamment à la voix de ses parents plutôt qu’à celle des autres. Ainsi, ils ont pu constater que les bébés, âgés de quelques heures, à qui leur maman avait chanté pendant leur gestation la même berceuse à maintes reprises, suçaient leur tétine avec une vigueur remarquable (preuve scientifiquement établie de leur plaisir) dès qu’elle la leur fredonnait. Mais cette attention à la voix de sa maman est plus proche du réflexe que de la mémoire : les fréquences vocales étant déjà venues caresser son systèmes nerveux… elles retrouvent plus vite et plus facilement le chemin. C’est tout.

Premiers jours : il fait le plein d’informations.


De sensation en sensation, il accroche ses neurones comme les wagons d’un train… qui en rencontrera un autre…. et un autre encore et encore et encore créant tout un réseau « ferroviaire » ! Aujourd’hui, il stocke tous ces wagons-informations dans une région à l’arrière de son crâne : l’hyppocampe (qui tient plus de la gare de triage que de la grande bibliothèque) et en assimile partiellement quelques-uns pendant son sommeil. Une fois absorbés, il décortique ces stimuli pour en adresser par petits morceaux, mais assez grossièrement sélectionnés aux zones de son cerveau où ils semblent les mieux venus. Le nouveau-né pense donc déjà… à emmagasiner des informations pour l’avenir.

Bien avant 3 mois : il n’accepte pas qu’on le manipule

Cette faculté de penser titille les « bébélogues » et certains se sont interrogés sur leurs aptitudes mathématiques, interviewant leur jeune sujet d’étude en faisant parler les yeux. Car quand quelque chose est nouveau pour lui ou l’étonne, le bébé lui prête une attention toute particulière en y accrochant son regard beaucoup plus longtemps. A l’inverse, une chose banale ne retient pas son attention.
Bien calés dans les bras de leur maman, on a présenté à des « grands » de 3 mois et plus – mais aussi à des nouveau-nés -, une image sur laquelle figuraient deux oursons. Les bébés ont pris plaisir à regarder ces deux ours… et puis s’en sont lassés. On a alors proposé à la moitié de ces bébés une image sur laquelle étaient représentés trois ours…. Ce qui a provoqué un fort regain de leur intérêt. A l’autre moitié, on a montré une image proposant deux chatons… eux ne se sont pas départis de leur indifférence ! « C.Q.F.D ».

Les bébés savent compter jusqu’à 3 ! Plus raisonnablement, on peut dire que les tout-petits font la différence entre une collection de deux objets et une autre de trois…

Plus affective - car leur quotient émotionnel, lui aussi, construit leur intelligence – cette autre expérience : des bébés de 8-10 semaines ont été placés face à un écran de télévision par le biais duquel ils communiquaient en direct avec leur maman. Chacune voyait parfaitement son tout-petit, lui parlait, lui souriait, le consolait, en fonction des sentiments qu’il exprimait. Et par cet écran interposé le bébé souriait, se rassurait. Tout à coup on cessait de filmer la maman et l’on repassait au bébé la séquence enregistrée précédemment, les réactions de la maman n’étaient plus alors en phase avec ses états d’âme ! Très vite, celui-ci manifestait son malaise : hoquet, crise de larmes, visage se détournant du téléviseur…Ces minuscules êtres humains avaient perçu le déphasage entre leur demande et la réponse maternelle et avaient perçu le déphasage entre leur demande et la réponse maternelle et avaient fait savoir qu’ils ne supportaient pas qu’on les abuse !

Autour de 4 mois : il comprend qu’il est une personne.
Longtemps les spécialistes du petit enfant ont cru que le bébé ne se percevait pas comme un être indépendant de son environnement, que le sein de sa maman ou le biberon, par exemple, était un prolongement de lui-même dont il usait lorsqu’il en avait besoin. C’était mal connaître la profondeur de la réflexion du nourrisson, comme l’ont prouvé par la suite d’autres chercheurs qui ont remarqué que, lorsqu’une maman stimulait le bord de la bouche de son nouveau-né, celui-ci orientait ses lèvres vers l’endroit de la stimulation et se mettait à téter (réflexe de survie de tous les bébés, humains ou animaux pour s’alimenter). Mais lorsque ce même bébé se heurtait à lui-même le visage –notamment la bouche, en cherchant à y introduire son pouce – jamais il ne se provoquait à lui-même ce réflexe. Donc, le tout petit bébé fait déjà la différence entre un mouvement de son corps et une stimulation venue de l’extérieur ! Cette conscience d’exister à part entière, indépendamment des objets qui l’entourent, lui fait percevoir la première abstraction : les choses continuent d’exister, même s’il ne les voit plus. Pour prouver que cette idée de permanence fait son chemin dans le cerveau des nourrissons, une expérience, utilisant un castelet, a été menée avec des bébés de 4-5mois. Une marionnette entrait en scène et allait se cacher derrière un rideau. Une deuxième, jumelle de la première, arrivait et rejoignait sa consoeur. Le rideau qui masquait les marionnettes était alors levé. Parfois, les petits découvraient deux marionnettes, d’autres fois : une seule (l’expérimentateur en ayant soustrait une à leur insu). Les bébés posaient leur regard beaucoup plus longtemps lorsqu’il n’y avait plus qu’une seule marionnette. Cette observation prouvant qu’ils s’étonnaient de l’absence d’un objet.

Entre 8 et 15 mois : il anticipe

En « grandissant », il devient capable de dégager, parmi ses stimuli, un élément unique qui l’a marqué.
Un jour vous avez terminé votre séance de caresses par un guilli-guilli dans le cou qui l’a fait une drôle de sensation….. Depuis, après chaque pause tendresse, vous le voyez rentrer la tête dans les épaules et vous lancer un petit regard quémandeur : il redoute et il aimerait tout à la fois retenter l’expérience qui, sensoriellement n’est pas restée très vivace mais lui a laissé un souvenir marquant. Il faut dire que la vie de votre bébé, excessivement répétitive : manger, dormir, être changé, jouer…. lui laisse le loisir, à chaque fois qu’il y a répétition, d’identifier les éléments immuables….et de distinguer les variantes. Il parvient ainsi à établir « un tout » prenant en compte les éléments stables et les instables.
Pour mieux percevoir cette formidable faculté de compression des informations Daniel Stern, Professeur de psychologie à l’Université de Genève a tenté une expérience avec des enfants autour d’un an (capable de désigner du doigt, mais cette faculté existe chez les bébés beaucoup plus précocement). Le premier jour de la venue des enfants, on leur a présenté une série de dessins figurant le même visage, à quelques détails près : le premier avait un long nez, le deuxième un nez court, le troisième des grands yeux écartés, le quatrième une grosse et large bouche…. Ces mêmes enfants sont revenus le lendemain et on leur a présenté la même série d’images. Puis on leur a demandé quelle était l’image qu’ils « préféraient »… les bébés ont, quasi unanimement, point l’index vers le visage le plus « commun ». Le bébé, dont la maman avait plutôt un long nez, n’a pas choisi le visage au long nez et le celui dont le papa avait une grosse bouche n’a pas choisi le visage à grosse bouche. Les bébés ont élu « monsieur tout le monde » : le portrait réunissant les éléments standard. Prouvant qu’ils avaient analysé et mémorisé en observant les personnes de leur entourage, quelles étaient les normes de taille d’un nez, d’une bouche, d’un œil… Cette identification de personnages est l’une des manifestations qui révèlent que votre bébé a franchi une étape cruciale : la socialisation. Il s’intéresse aux personnes qu’il rencontre !

Autour de 18 mois : il déduit


Le bébé commence à maîtriser l’association d’idées : en voyant arriver votre voiture, avant même de vous avoir vue en descendre, il se dit « voilà maman ».
Rapprocher des informations pour leur donner un sens exige, bien sûr, de les mémoriser correctement. Sans mémoire, l’intelligence ne peut s’exprimer.
Dès sa naissance, le bébé apprend, jour après jour, une foule de chose qu’il retient dans la mesure où elles lui sont utiles. Ses possibilités de mémorisation ne sont pas infinies, mais elles sont conséquentes et on le trouvera de plus en plus malin dans ses déductions. Bien que certaines subtilités lui échappent encore….
Ainsi, il y a 3 mois, il posait, maladroitement, son doudou sur sa tête… et éclatait de rire, persuadé que vous aviez compris qu’il jouait à « coucou, le voilà ». Hier encore, il se couvrait les yeux avec les mains, convaincu d’être devenu invisible. Aujourd’hui, il est plus habile, il se trouve de vraies cachettes…particulièrement lorsque vous avez décidé de l’emmener se promener et que lui a décidé de rester à la maison. Sa naïveté a raison de votre mauvaise humeur : il ne sait pas que ses pieds dépassent sous les doubles-rideaux ou que ses cheveux sont bien visibles lorsqu’il se « planque » derrière son bureau. Autre ruse : il cache subrepticement un objet défendu dans sa main passée dans son dos… sans suspecter que son papa –assis sur le canapé derrière lui – a une vue imprenable sur son larcin. Puisque lui ne le voit plus… l’objet du délit a disparu !

Entre 2 et 3 ans : il ne semble guère progresser.
L’enfant développe en parallèle toutes les capacités : mémoire, motricité, sensibilité, intelligence…qui utilisent et se renforcent les unes les autres. L’évolution de son cerveau est continue, mais elle progresse selon son propre rythme, avec toutefois une rupture plus ou moins marquée – entre 2 et 3 ans – chez tous les enfants. On pourrait même croire qu’ils régressent ! Intrigués, les chercheurs ont proposé de recommencer l’expérience dans le castelet décrite précédemment (les marionnettes apparaissant avant d’aller se cacher derrière le rideau) aux enfants qui l’avaient passée à l’âge de 4 mois. A la différence qu’à 2 ans- 2 ans et demi, les enfants possèdent un vocabulaire de plusieurs mots dont « oui » et « non » et comprennent le sens de l’interrogation : « Ca va ? ». Ainsi, lorsque l’opérateur soulève le rideau, les enfants peuvent dire si « oui » ou « non » ils trouvent que ce qu’ils voient correspond à ce quoi ils s’attendent. Pendant le test, ayant vu deux figurines apparaître, ils prévoyaient d’en voir plus d’une au lever de rideau. Aussi lorsque ne se trouvait qu’une seule marionnette répondaient-ils « non ». Mais qu’il y ait deux, trois marionnettes… ou plus, ils annonçaient « oui, ça va ! ». Alors que l’excédent de marionnettes les avait choqués deux ans plus tôt ! Pourquoi avaient-ils perdu la capacité de logique qu’ils possédaient à 4 mois ?

L’explication apportée par les chercheurs n’est aujourd’hui qu’une hypothèse non validée scientifiquement. Dès la naissance, nos bébés posséderaient des aptitudes pour effectuer instinctivement différentes opérations mentales,  sans avoir besoin de développer une pensée : c’est ainsi qu’ils reconnaîtraient très tôt un visage, puis différencieraient différents visages entre eux, ensuite distingueraient les faciès d’animaux les uns des autres, mettant les chats persans, siamois et de gouttières dans la case « chat », les bergers allemands, boxers et caniches dans la case « chien »…et dans cette case « chien » parviendraient à différencier les caniches des teckels….opérations que nous adultes, ne savons plus faire sans un « long » raisonnement étayé par des mots « museau pointu + courtes pattes sous corps allongé = teckel ». Il se pourrait donc, qu’en grandissant, les enfants mettent en sommeil leurs aptitudes instinctives pour, d’une part, mieux se consacrer au développement d’autres acquis, plus immédiatement utiles…et d’autres part, en abandonnant les automatismes, appuyer leur façon de procéder sur les bases plus sûres de la pensée.
Ce qui expliquerait que cette apparente stagnation de leurs facultés intellectuelles se situe au moment de l’apprentissage du langage : nos bébés se spécialisant dans cette activité, y mettrait toute leur énergie, découvrant par la même occasion que les mots sont des outils pratiques. Ils prendraient alors progressivement l’habitude d’utiliser ses mots pour penser, oubliant leurs vieux circuits. En réorganisant leurs méthodes, ils perdent temporairement un peu de leur promptitude, mais ils vont de plus en plus loin dans la réflexion et la communication. Bientôt, ils vont pourvoir échanger des idées…

Au peu plus de 3 ans : il utilise des mots pour conduire sa réflexion

Non seulement les enfants sont prêts à communiquer, mais également à « conceptualiser ».
Ils abordent la pensée symbolique ! Ils sont capables de jouer « à faire semblant » : se mettre une banane dans l’oreille, par exemple et l’utiliser comme s’il s’agissait d’un téléphone portable…téléphone portable qu’ils assimilent parfaitement lorsqu’il est représenté sur une image, à l’objet réel….ils reconnaissent même sur une photo, vieille de six mois ! Cette rencontre avec l’abstraction leur permet aujourd’hui un vrai raisonnement mathématique. Les chercheurs ont proposé ce test à des enfants de 2 ans et demi – 3 ans : l’expérimentateur dispose deux feuilles face à face et distribue un jeu de jetons à l’enfant et un jeu de couleur différente pour lui. Il aligne trois jetons sur sa feuille, les montre à l’enfant et les recouvre ensuite d’un cache. Il demande alors à l’enfant – qui ne voit plus les jetons – de mettre « pareil de jetons » sur sa propre feuille.
Un tiers des enfants réussissent ce test dès l’âge de 2 ans et demi et la moitié à 3 ans. L’expérimentateur complique ensuite les choses. Après avoir aligné deux jetons sur son tapis et les avoir cachés comme précédemment, il glisse la main sous le cache et enlève un jeton qu’il montre à l’enfant pour qu’il se rende bien compte qu’il a retiré un élément. Il demande à l’enfant de mettre « pareil de jeton » que ce qui se trouve sous le cache. A trois ans, plus de la moitié des enfants réussissent la « soustraction » 2-1=1. En revanche, lorsque l’expérimentateur aligne trois jetons, les caches et en retire deux, soit 3-2= 1, le taux de réussite est de 50% vers 3ans et demi.

Autour de 4 ans : il découvre la relativité de la réalité.
Il voit, il entend, il touche… En mettant ces informations en relation, il peut faire des déductions, il lui faut un peu de temps pour faire les bonnes, comme le prouve encore une expérience dite de « Sally et Ann », prénoms des deux marionnettes inventés par des chercheurs créateurs américains. Sally a un panier et Ann une boite. Sally trouve une jolie bille et la met dans son panier. Puis Sally quitte la « scène » abandonnant son panier. Ann en profite, s’empare de la bille et la met dans sa boite. Sally revient et le marionnettiste demande aux enfants : « Où Sally va-t-elle chercher sa bille ? » Avant 4 ans, les enfants crient : « dans la boite »
C’est la réalité, sous leurs yeux, Ann vient de la ranger là ! Après 4 ans, les enfants sont intégré que Sally n’a pas vu la scène et que sa réalité à elle est d’avoir laissé la bille dans son panier. Ils savent que la bille est dans la boite mais ils acceptent que la marionnette puisse penser différent d’eux.
C’est une formidable avancée pour l’enfant qui jusqu’alors croyait à la pensée unique : la sienne. Il n’imaginait pas que l’on puisse penser autrement que lui…que vous soyez heureuse de dormir, alors que lui avait envie de se lever, entre autres !

6 ans : il a l’âge de raisonner
Il est temps pour lui de faire le point sur les compétences et les informations qu’il a accumulées et d’y mettre un certain ordre. Pour classer, et peut-être jeter, votre enfant va utiliser « l’inhibition », selon le terme utilisé par les spécialistes. Il va bloquer certaines de ses stratégies habituelles pour n’en mettre qu’une seule à l’œuvre : celle qui lui paraît la plus adaptée à la tâche qu’il se fixe. C’est cette faculté de choisir sa méthode qui va lui donner la capacité d’analyser, d’avancer des hypothèses, de trouver des solutions… de mener un véritable raisonnement. Y compris sur sa propre intelligence ! Il a atteint l’âge de raison.

lundi 13 juin 2011

l'homme conscient.

L’amour conjugal, encensé dans le Cantique des Cantiques, doit être célébré comme un chant d’amour proclamant l’union de l’âme avec le Principe UN.
Il y a un moment où l’Homme souhaite, à tout le moins faut-il l’espérer, rencontrer « le secret des secrets », celui dont la révélation provoque un changement d’existence ainsi que de vision : une RE-naissance de l’homme à lui-même, une catharsis.
Selon comment le lecteur va lire et interpréter ce texte – le Cantique des Cantiques -, il comprendra d’une manière charnelle ou spirituelle. Si l’éveil spirituel s’est produit, alors l’intuition a déchiré le voile – le pot aux Roses – et l’homme pénètre le saint du saint, c'est-à-dire qu’il pénètre enfin dans l’arcane du secret où le Principe UN se révèle à celui qui en accepte la vérité.
Le Cantique des Cantiques est fidèle à la pensée et tradition juives. Rabbi Yossé nous rapporte que le roi Salomon entonna ce chant pendant qu’on bâtissait le Temple. Ce chant embrasse la Thora. Rabbi Nehemie dit : «  Bienheureux l’Homme qui pénètre dans les arcanes du Cantique des cantiques. Un tel homme plonge dans les profondeurs de la Thora, il atteint la sagesse suprême et il élève devant Dieu le présent, le passé et l’avenir. » Nous voyons donc qu’Israël, par ce Cantique, en célèbrant l’alliance d’une communauté avec Yahvé, célèbre alors l’alliance de CHAQUE Homme avec le Principe UN.
Dans le Cantique des Cantiques on parle du Baiser de l’Epoux et de l’Epouse qui signifie étreinte et extase. Il faut lire cette affirmation à plusieurs niveaux. Sur le plan terrestre, cela va de soi. Dans la pensée Juive, lorsque un homme et une femme s’accouplent, la Schekhina – la présence divine – plane sur eux : ils ne font plus qu’un. Comme en chacun d’entre nous, coexistent l’anima et l’animus qui ne font qu’un en nous. De même l’union du Principe UN – macrocosme – et nous-même – microcosme -. C’est l’épouse qui avec ses seins, allaite et nourrit les « âmes neuves »… Ce symbole, les seins découverts, est repris dans les statuts de femme ou sur les toiles de grands peintres : entrainant le peuple vers la liberté… ou la vérité sortant du puits (Tableau d’Edouard Debat-Ponsant).
Un seul point commun se présente entre l’individu charnel et l’individu spirituel : ils ne sont, l’un et l’autre, jamais rassasiés. Celui qui aime l’argent n’est jamais rassasié, celui qui aime la luxure n’est jamais repus, celui qui aime la gloire n’est jamais satisfait, écrit St Bernard dans son traité sur la Conversion des clercs. Quant à l’individu spirituel, lui non plus n’est jamais rassasié, car sa faim de connaissance s’accroit dans la mesure où, ayant compris ce qu’est le V.I.T.R.I.O.L., il aspire toujours à une union plus profonde.
Le symbole du Cantique des Cantiques n’acquiert son sens véritable que dans l’union de l’Epoux et de l’Epouse, du divin au terrestre. Sont unis l’extérieur et l’intérieur de telle sorte qu’il n’y a plus ni extérieur, ni intérieur, ni masculin, ni féminin. Le visible devient le reflet de l’invisible, le terrestre s’accorde au céleste et lui fait face. Le langage symbolique du Cantique des Cantiques a pour fonction de relier le charnel au spirituel, le terrestre au céleste, le visible à l’invisible.
Ce n’est pas évident, les sens de l’Homme sont inadaptés à l’invisible. L’individu ne croit que se qu’il voit – St Thomas.
Aux différents degrés de la  voie de cette restauration de la compréhension du symbole allant du charnel au spirituel, du perceptible à l’invisible, correspondent les diverses interprétations du symbolisme qui se placent sur un plan extérieur ou intérieur, terrestre ou céleste : un plan en miroir.
Je prends cet exemple – la nativité du Christ - pour expliciter mon propos.
L’individu charnel va méditer sur un enfant Jésus naissant dans la crèche d’une étable à un moment déterminé dans un lieu précis. C’est ce que le Nouveau Testament atteste. Lorsque l’individu ordinaire, à Noël, va regarder la représentation de la Nativité de l’enfant dans l’Etable, entouré de l’âne et du bœuf, dans l’église de son village, cette vision lui provoque une émotion passagère et suscite un sentiment d’affection qui disparaît, souvent, dès que la pensée quitte l’objet de sa réflexion. « La vie continue, on passe à autre chose. » Il en est de même pour certains Maçons qui sont entrés dans le Temple en « visiteurs », en se mentant à eux-mêmes et aux autres, trouvant là, enfin, matière à mettre leur ego en valeur. Certains timides, trouvent là, le moyen de s’exercer à parler en public, l’ancienneté aidant, à occuper un Office, puis devenant une Lumière de sa Respectable Loge, soupirant, après un  hypothétique parcours, au Vénéralat. Le Maçon devient enfin quelqu’un reconnu par ses pairs et il pense donc être consacré alors que l’Initié pensera la même chose en deux mots : cette langue des oiseaux, rarement utilisée au grand jour,  est toujours d’actualité.
L’individu spirituel méditera ce même symbole à un tout autre niveau. Pour lui, cette nativité figure l’union de l’humain et du divin, de la raison et de l’âme, de la raison et de l’intuition, et qui se poursuit dans chaque être. Le postulant Franc-maçon vivra, en réel, dans le Cabinet de Réflexion, puis durant la cérémonie de l’Initiation, cette métamorphose. Cette renaissance à soi-même constitue un état d’être, un mode de penser et d’agir et, donc, d’exister par la suite. Les rapports avec soi-même et les autres – tous les autres – deviennent différents, plus vrais parce que plus subtils et perçus au-delà des limites des sens. A partir de ce moment magique, tout nouvel Initié apparaît comme un Christophore ou, pour le moins, en capacité de le devenir. La révélation de cette présence du V.I.T.R.I.O.L dans l’individu crée un nouveau mode de relation, de connaissance et d’amour à l’égard de lui-même, d’autrui, du Principe UN, de l’univers dans sa totalité. « Là où il naît – l’Homme conscient – il se manifeste » dit St Bernard. La subtilité universelle, la communion subtile remplacent la prison corporelle en mariant l’esprit à l’infini où toute notion de limite de temps et d’espace s’efface d’elle-même, disparaît naturellement puisqu’elle n’a pas de raison d’être.
Prenons un autre exemple appréhendable : celui du soleil.
L’individu ordinaire se tiendra au soleil extérieur, visible dans ses bienfaits et aussi sous son aspect néfaste pour la sécheresse qu’il occasionne ou par la brûlure de la peau sur la plage.
L’individu spirituel considère le soleil dans sa réalité externe mais il sait aussi qu’il ait un autre soleil, celui qui illumine l’homme intérieur qui éclaire sa propre terre, sa propre concrétisation.
Si le soleil extérieur féconde et fait germer fleurs et fruits, le soleil intérieur possède sa propre fécondité, il engendre les fruits de l’esprit. L’individu conscient, en qui le soleil intérieur se lève, éclaire non seulement sa propre terre mais propage sa clarté et sa bienfaisance sur son environnement. De même que le vent se charge dans la nature d’entraîner le pollen, le souffle de l’homme conscient répand le germe non sur les fleurs mais dans le cœur de l’homme.
Regardons cette douche mystique que nous a léguée l’Egypte Ancienne. Le Soleil baigne le Pharaon de ses bienfaits. N’est-ce pas ainsi que cela se passe lorsque l’homme conscient s’abandonne au calme de sa psyché et visualise ce soleil qui l’inonde qui lui révèle la solution qui attend de se matérialiser, de se concrétiser ?
                                                               

Quelques mots pour orienter le lecteur : Soleil, Terre, Esprit, matérialisation, anima, animus etc… Ici le soleil régénère l’esprit de l’homme.

Comme nous le constatons, le symbole appréhendé à un niveau spirituel devient pont, présence, langage universel, vie conçue dans un tout ordre : celui de l’éternité et il est compris quel que soit le « dieu » de l’homme spirituel puisque celui-ci est principe UN. Le symbole de l’homme ordinaire est privé d’écho, avec l’homme conscient, Initié, le symbole est VERBE créateur et puissant, vivant et lumineux.
Le symbole se présente à tous, il s’offre au regard avec la même magnificence de sorte que le soleil éclaire le bon ou le  méchant. Le choix relève de chacun d’entre nous, de nos appétits, de la qualité de l’amour que nous portons, de la liberté de choix. Si le symbole est rarement envisagé dans la profondeur de son contenu, c’est uniquement parce que ces hommes s’en détournent ou qu’ils ne le remarquent pas, souvent trop occupés au sein du troupeau des hommes à glorifier leur ego, préoccupés par le paraître. L’homme est toujours le même, il préfère l’avoir à l’être, le « moi-je » au «je suis », le profane au sacré, le terrestre au céleste… Pauvres êtres handicapés par la barrière de leurs sens limités, parfois atrophiés et ignorant que ceux-ci sont restreints – par rapport à l’animal.
Quand à l’homme spirituel qui appréhende le mystère du symbole et le vit en lui-même, il n’émet pas le vœu de s’écarter de la collectivité, il souffre de ne pas pouvoir partager son trésor. Ce n’est pas lui qui s’écarte d’autrui, c’est autrui qui s’écarte de lui. Cet homme possède une connaissance : il est le pèlerin de St Jacques de Compostelle, de la Jérusalem céleste et, de ce fait, voué à une marche ascendante. Il est relié au monde de l’invisible dans lequel il se meut, il sait qui il est, il sait d’où il vient, sait où il va. Sa certitude relève de sa foi en lui-même et ses actions le démontrent : le professeur dans son enseignement, l’artiste le témoigne dans la pierre qu’il sculpte ou le peintre dans les couleurs choisies pour son tableau...
L’homme ordinaire, lui, tourne son regard vers le ciel dont il attend clémence et protection telle devant «Sainte Marie-Majeure » la statue de Monseigneur de Belsunce qui était l’Evêque de Marseille durant la peste de 1720. Châteaubriand, relate dans ses Mémoire d’outre-tombe :
«  Quand la contagion commença de se ralentir,

Monsieur de Belsunce, à la tête de son clergé, se transporta à l’église des Accoules : monté sur une esplanade d’où l’on découvrait Marseille, les campagnes, les ports et la mer, il donna la bénédiction, comme le pape à Rome, bénit la ville et le monde ». Il est vrai, déjà, que les échevins (les conseillers municipaux de l’époque) ne furent pas à la hauteur de la situation sur ce désastre sanitaire. Un peu plus loin, aujourd’hui occulté au regard averti, un pilier que nous avons pu photographier Guy Tarade et moi-même où le Serpent solaire féconde l’Ovule terrestre. Cela n’est pas sans évoquer le Soleil qui baigne de ses rayons le Pharaon.
Le symbole, que l’homme conscient connaît, crée un rapport entre la source originelle de l’homme et sa finalité. C'est-à-dire, comme nous venons de le montrer que le symbole conduit l’homme de son origine à son terme, cette origine et ce terme étant l’un et l’autre de nature du Principe UN.
Le symbole est un langage particulier que seul l’homme conscient peut comprendre, peut éveiller et rendre plus appréhendable. Il traduit l’inexprimable. Comment traduire la beauté du soleil ? L’arbre de la connaissance pour les Soufistes ? L’arbre de vie pour les Chrétiens ? (dont il existe une représentation à la Cathédrale la Majeure à Marseille) Comment communiquer à autrui la puissance du Principe UN ? Pour que le Logos se révèle il faut le matérialiser dans la pierre, l’architecture, la peinture, la couleur. Ces formes, ces couleurs résonnent en chacun de nous en un écho subtil et éclairant, nous interpellent. Qu’importe le support, il faut lui donner une forme qui dévoile l’intraduisible et jette un pont, trace une nouvelle route, ouvre un nouveau réel entre deux dimensions : le soi à soi-même, le soi au Principe. Dans la mesure où il se présente comme un langage révélant une connaissance, il est dévoilement d’une marche ascendante dans la connaissance et la compréhension.
Le symbole se présente comme un absolu. Pour le saisir, il convient d’éprouver en soi-même une soif de la connaissance, une ouverture constante, une soif de comprendre, de s’identifier au message. Lorsque cette approche imprègne peu à peu le découvreur comme une onde bienfaisante, le symbole livre son contenu, il se révèle rendant ainsi à l’homme sa dimension originale.
Pour Jung, le symbole se situe au centre de la psychologie. Il unifie le conscient et l’inconscient, l’avenir et le passé. De cette actualisation il donne un présent appréhendable, bien qu’en l’occurrence les dimensions en aient été magnifiées pour ses plus grandes satisfactions spirituelle et paix intérieure. Pour chacun de nous, selon son niveau de compréhension, le symbole détermine une préfiguration de l’évolution du sujet qui contemple le symbole que celui-ci soit matérialisé dans le Temple ou qu’il se manifeste par le rêve nocturne ou l’intuition. Ici interviennent les éléments qui constituent l’homme conscient, à savoir le plan physique, le plan émotionnel, l’inconscient, le mental, le causal et le spirituel. (déjà décrit dans l’approche de la PNL : cf ce blog) que l’homme ordinaire ignore. Nous y incluons les archétypes de l’inconscient collectif. Jung poursuit : «Aucun symbole n’est simple, car le symbole recouvre toujours une réalité complexe qu’il est difficile d’exprimer en une seule fois. Mon ami Guy Tarade, spécialiste du symbolisme, l’imagine semblable à l’oignon que l’on épluche, une première pelure en cachant une seconde et ainsi de suite ou semblable aux poupées russes - (Initiés, symbolisme et lieux magiques – ISBN 2-84461-020-X). Telle la science pure, le symbolisme est une science impersonnelle. Rappelons-nous Platon qui a eu recours à la symbolique de la Caverne pour nous expliquer comment l’homme ordinaire fonctionne. (cf dans ce blog « les méfaits du groupe….)
Le symbole se présente comme un signe signifiant, il est signe de l’invisible, du spirituel. Il révèle tout en protégeant. Ainsi le symbole dans sa réalité profonde atteste la présence du divin, il cerne le sacré, il est comparable à une révélation. Il est universel, il transcende l’Histoire, qu’il soit primitif, Egyptien, juif, chrétien ou maçon : l’homme conscient est partout identique dans sa condition humaine, sa quête est la même. L’initiation est la  naissance à la vie spirituelle et donc la naissance à l’homme conscient. Dans le Cantique des Cantiques, l’Epoux – le Principe UN – s’adresse à l’Epouse – l’âme de l’homme conscient – cette invitation « Ouvre-moi, je suis déjà en toi-même, mais ouvre-moi pour que je sois en toi avec plus de plénitude. Ouvre-moi afin que je puisse accomplir en toi une nouvelle entrée. Je te donnerai la rosée d’un nouvel élan d’amour… Je ferai tomber goutte à goutte sur toi les secrets de ma divinité. Dans le Christ en Gloire sur le fronton de nos cathédrales l’amande sacrée s’offre, l’intérieur du fruit apparaît.
Le symbole  est un mode de langage qui suscite un état de conscience. Celui qui le saisit, le lit, s’en imprègne, parvient à un autre échelon de l’échelle cosmique, il change de plan subtil, de plan de lumière.
M-M Davy dans Initiation à la symbolique romane (ISBN 2-08-081019-7) nous dit : l’expérience du symbole devient ainsi une expérience spirituelle ; elle est délectation, dilatation du cœur, tressaillement intérieur, épanouissement de l’âme… délectation et épanouissement qui vont donner l’ivresse de l’Harmonie, de la sérénité enfin retrouvée et réconciliée avec notre nature première… Cette expérience s’achemine de clarté en clarté, c'est-à-dire de symbole en symbole vers la lumière.
Victor Hugo affirme que les cathédrales dissimulent dans les replis de l’art gothique, des mystères autres que les grands mystères chrétiens dont elles sont la représentation muette et cependant imagée. La cathédrale est un livre d’images dont les illustrations sont parfois ruinées par le temps.
Là où l’homme ordinaire ne voit que représentations religieuses reflétant des scènes de l’Ancien ou du Nouveau Testaments, l’homme conscient déchiffre dans la pierre des messages de la Connaissance. Il faut reprendre le Mystère des Cathédrales de Fulcanelli pour en goûter toute la saveur.
Plus près de chez nous, à Marseille, il y a l’abbaye de Saint Victor, un des grands sites sacrés de France. Descendons dans la Crypte. Depuis la nuit des temps, les pèlerins y vénèrent Notre Dame de Confession plus connue sous le nom de Notre Dame de Fenouil. Derrière ce terme ce cache ND de Feu Nou – du Feu nouveau…. A la Chandeleur, elle est habillée de vert, elle reçoit en offrande des cierges de même couleur. En alchimie, le vert représente le Spiritus Mundi (esprit du monde). Cette couleur est celle de l’émeraude et donc représente le saint Graal….


Le symbole, telle la Belle au bois dormant, ne demande qu’à être réveillé… Ce livre d’images, sculpté dans la pierre nous révèle à nous même. Au centre du triangle délimité par la Connaissance, le Vouloir et le Pouvoir (sur soi-même) se trouve « Doat » au centre de l’Arbre de vie cher à l’homme conscient.
En Grèce, le symbole (sumbolon) était constitué de deux morceaux d’un objet brisé, de sorte que la réunion, par un assemblage parfait, constituait la preuve de leur origine commune et alors reconnue et légitimée. Il est aussi un mot de passe. Il se réduit à un sens caché qu’il signifie et que l’initié saura lire, déchiffrer en tout état de cause. On peut dire qu’il représente le terme visible d’une comparaison dont l’autre terme est invisible.
A l’homme ordinaire de rassembler les deux morceaux afin de devenir un homme conscient.