samedi 26 février 2011

l'homme et l'animal ont le même comportement : est-ce normal ?

Cet article décrypte le comportement d’un individu lambda au sein d’un groupe ordinaire.
L’Homme est un être pétri de désirs, de pulsions et d’affect. Le travail ne peut qu’assouvir ses besoins. Rares sont les privilégiés qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant aux premiers. Henri Laborit. Les besoins sont, bien entendu, d’ordre physique et psychologique.
Les différentes découvertes neurobiologiques nous font découvrir que la seule raison de l’être est d’être en satisfaisant au mieux ses besoins vitaux. Et que la fonction du système nerveux est d’agir sur l’environnement afin d’en contrôler les caractéristiques au mieux de son intérêt, de son équilibre biologique afin d’en maintenir la structure. Pour cela, il hérite de l’avoir biologique de ses deux parents -la méiose - selon les lois de Mendel et de l’apprentissage à la vie de son entourage, c'est-à-dire de l’innée et de l’acquis. Ce que l’Homme engramme dans son système nerveux depuis sa naissance, à son insu - parce qu’il ne peut tout savoir et tout décoder -, ce qu’il en fait, fait de lui un être unique.
La seule certitude que l’exploration du comportement humain est que toute pensée, tout jugement, pseudo-analyse logique n’expriment rien d’autre que 1°) nos désirs inconscients (qui trouvent leur source dans bien des domaines que j’explique dans mon dossier sur la PNL), 2°) la recherche d’une valorisation de soi-même à nos propres yeux et à ceux de nos contemporains.
Parmi les relations qui s’établissent à chaque instant présent, entre notre système nerveux et le monde qui nous entoure, le monde des autres hommes surtout, nous isolons préférentiellement celles sur lesquelles se fixe notre attention. Elles deviennent pour nous signifiantes parce qu’elles répondent ou s’opposent à nos élans pulsionnels, canalisés par les apprentissages socioculturels auxquels nous sommes soumis depuis notre enfance. Nous n’avons pas et ne pouvons pas avoir la connaissance, la vision, etc., intégrale car nous sommes limités par notre corps et donc sujet à ce que nous autorise à percevoir ce corps. De la même façon que celui qui est dans une pièce et regarde par la fenêtre est limité dans sa vision par ce que laisse voir celle-ci.
Lorsque l’enfant paraît, il ne sait pas qu’il existe. Pourtant son cerveau bien qu’immature possède déjà une structure pulsionnelle répondant à ses besoins primaires fondamentaux et une structure nerveuse qui permettra l’acquisition des automatismes de son habitus primaire (vision parentale) et de l’éthos (les mœurs de son environnement natal) puis l’apprentissage des forces d’habitudes de son groupe d’appartenance dans lequel il va évoluer. (Ces forces d’habitudes sont les règlements, coutumes auxquels l’individu va se conformer et sur lesquels il va asseoir ses automatismes de vie quotidienne, comme l’apprentissage de la conduite automobile, les règles grammaticales ou des formules mathématiques et théorèmes de base, etc.). A sa naissance l’enfant est inculte, n’est qu’énergie, potentiel qui s’ignore. Alors qu’il pourrait se développer selon son libre arbitre et son sens critique au fur et à mesure de l’assimilation de ses savoirs et connaissances, ses parents et l’école se préoccupent de sa mise en “ culture ” conforme à celle définie par l’idéologie dominante. En Europe, par exemple, sur celle de notre vision « chrétienne ». Cette vision qui oblige chacun à devenir perfection en une seule vie pour pouvoir avoir, comme les Saints, le privilège de s’asseoir à la droite du Père et ainsi éviter les Enfers. Pour atteindre ce but ultime, les Pères de l’Eglise ont intimé l’ordre au peuple - hier ignorant - d’obéissance aux représentants de leur « loi ». Ces représentants ayant, aux yeux de la plèbe, le mode d’emploi que celle-ci doit suivre à la lettre, non en esprit, pour atteindre le but ultime promis.
Ce devoir, cette exigence, loin de civiliser l’homme, va déchainer chez certains, ceux qui vont réfléchir, en bien ou en mal, des déviances. On va les retrouver dans leur comportement puisqu’ils vont, comme ils l’ont si bien observé, juger, en tout égoïsme et individualité, leur impossibilité, leur incapacité à atteindre la récompense ultime tant vantée par l’Eglise.
Observons par opposition les habitudes de vies des Américains face à ceux issus des pays de Moyen Orient ou des Chinois. Chaque génération de parents va donc enseigner à sa progéniture ce qu’ils pensent être le meilleur pour leur enfant, leur conception, à eux, du bonheur.
Par ailleurs nous savons que ce système nerveux vierge de l’enfant à sa naissance, s’il n’est pas mis en contact avec ses semblables ne deviendra jamais un système nerveux humain. Bien que l’innée soit là – et cependant, impossible à localiser – jamais ce cerveau là ne pourra exprimer un acquis : il faut un model.  Quelques cas d’enfants sauvages ont été relatés par la science et la littérature. Ceux-ci nous démontrent qu’à chaque stade du développement de notre système nerveux, l’enfant doit acquérir des données de l’éducation et de connaissance intellectuelle propre à son éthos sous peine de non-acquisition ou du moins avec de grandes difficultés. J’ai entendu cette réflexion à propos d’adulte : “ cet individu n’est pas fini ”, c'est-à-dire que cet adulte là ne se comporte pas comme un être autonome, responsable.  D’autres cas d’enfants observés ayant une origine d’un pays lointain, élevés par des parents européens dès leur plus jeune âge, acquièrent la mentalité des enfants d’origine européenne.
Le programme génétique chez l’Homme aboutit à un système nerveux, instrument qui sera façonné avec les rapports avec son environnement qu’il soit inanimé – montagne ou plaine, hutte ou maison en pierre etc, - ou animé – de ces rapport avec les autres individus de la même culture qui peuple la niche où il va naître et se développer. Dès lors il se trouvera soumis entièrement à l’organisation de cette dernière.
Le système nerveux répond d’abord aux nécessités urgentes qui permettent le maintien de la structure d’ensemble de l’organisme, l’expression de la vie. Ce faisant, il répond à ce que nous appelons les pulsions, principe de plaisir, de la recherche de l’équilibre biologique. Un bébé ne pleure pas sans raison : il a faim, il n’a pas fait son rôt ou il est sale. Par ailleurs, par exemple un enfant ayant subi un traumatisme psychologique grave, va l’enfouir au plus profond de son inconscient, afin que la vie se poursuive, au mieux pour lui. Il permet ensuite, du fait de ses possibilités de mémorisation, donc d’apprentissage, de connaître ce qui est favorable ou non à l’expression de ces pulsions, de sa vie. Les motivations pulsionnelles transformées par le contrôle social, des apprentissages, des automatismes socioculturels seront à l’origine de la mise en jeu de l’imaginaire. L’imaginaire, fonction spécifiquement humaine permet à l’Homme de transformer l’environnement.
Ce que nous pouvons admettre est que nous naissons avec un instrument, notre système nerveux, qui nous permet d’entrer en relation avec notre environnement et que celui-ci est semblable à celui de notre voisin. Rappelons-nous de notre prière journalière du Notre Père : nous sommes tous frères.
Rester normal est resté cohérent par rapport à soi-même et pour cela il faut conserver la possibilité d’agir conformément à nos pulsions, transformées par notre habitus primaire et notre éthos.
Nous rappellerons que la fonction du système nerveux consiste essentiellement dans la possibilité qu’il donne à un organisme d’agir, de réaliser son autonomie motrice par rapport à l’environnement  de telle façon que la structure de cet organisme soit conservée. Pour cela deux sources d’informations lui sont nécessaires. La 1ère le renseigne sur les caractéristiques changeantes de l’environnement et sont captées par les organes des sens – vue, ouïe, odorat, toucher, et le goût. L’autre le renseigne sur l’état interne de l’ensemble de la communauté cellulaire organique qu’il a mission de protéger, à savoir la structure (son corps) tout en permettant l’autonomie motrice – système neurovégétatif. Ce que ce système nerveux découvre de l’environnement va avoir une action sur l’individu et ce qu’il éprouve le pousser à agir ou réagir sur cet environnement.
Les structures les plus primitives du cerveau, l’hypothalamus et le tronc cérébral, suffisent à assurer un comportement simple répondant à un stimulus interne que nous appelons pulsion. Ce comportement inné permet l’assouvissement de la faim, de la soif, de la reproduction, enfin, satisfaire tous les besoins physiologiques de l’individu. Nous sommes, d’abord, une cellule qui a évolué par nécessité et circonstance au fil du temps.
Chez les premiers mammifères apparaît le système limbique qui autorise les processus de mémoire à long terme. Dès lors toutes expériences avec l’environnement ne se perdront plus et seront mises en réserve. Leur évocation à l’intérieur de cet organisme pourra survenir sans relations de causalité évidente avec les variations survenant dans le milieu extérieur. Elles seront toutes enregistrées comme agréables ou désagréables ou neutres et, donc, comme permettant le maintien de la structure ou, au contraire, dangereuses pour celle-ci. Les premières auront tendance à être répétées – phénomènes de renforcement, les secondes à êtres évitées – phénomène de l’élastique. Ces actions résultent de l’apprentissage. La motivation fondamentale des êtres vivants semble être le maintien de leur structure organique, elle dépendra soit des pulsions en réponse à des besoins innés ou à des besoins acquis par apprentissage.
Avec le cortex on accède à l’anticipation à partir de l’expérience mémorisée des actes gratifiants ou nociceptifs, et à l’élaboration d’une stratégie capable de les satisfaire et de les reproduire ou de les éviter respectivement.
Il semble exister trois niveaux d’organisation de l’action :
1.       Le plus primitif, à la suite d’un stimulus interne ou/et externe organise l’action d’une manière automatique et est incapable d’adaptation : fuite, colère noire, réaction brutale et souvent disproportionnée, etc.
2.     Celui-ci organise l’action en prenant en compte l’expérience antérieure grâce à la mémoire limbique. Ce niveau cache souvent la pulsion primitive et enrichit la volition de tout acquis dû à l’apprentissage.
3.     Ce niveau est celui du désir. Il est lié à la construction imaginaire et anticipative du résultat de l’action entreprise. D’ailleurs toute la communication marketing se base sur ce phénomène pour appâter le chaland.
Cette action se situe dans un espace où se trouvent des objets et des êtres – le groupe et son environnement - qui permettent un apprentissage gratifiant assurant le renforcement de l’équilibre de l’organisme.
L’appropriation de cet espace gratifiant peut devenir source de conflit d’intérêt avec d’autres hommes. C’est le cas de la grande majorité de la population. Le Crédoc, l’Insee, l’Ifop, les agences de marketing, suivent l’évolution de ce phénomène plus ou moins fluctuant à travers les sociostyles. Ils étudient des groupes d’individus rassemblés selon des critères homogènes de styles de vie (manière de vivre, manière de penser, attitudes, opinions, valeurs des comportements, aspirations… etc.) Peu d’individus en sont conscients et se trouvent donc au dessus de la mêlée, regardant tel l’éthologue (celui qui étudie les mœurs animales), le comportement humain.
Apparaît, ici, l’établissement d’une hiérarchie de dominance, la notion de dominant et de dominé. Ces rapports interpersonnels ont des conséquences.
L’expérimentation montre en effet que la mise en alerte de l’hypophyse et de la corticosurrénale aboutit, si elle dure dans le temps, à des pathologies viscérales (ulcère d’estomac, impuissance sexuelle, hypertension artérielle par exemple). C’est souvent dû au stress supporté.
1.       par les dominés.
2.     par les dominés qui cherchent à asseoir leur dominance.
3.     par les dominants dont la dominance est contestée et qui tente de la maintenir.
L’agression est une quantité d’énergie capable d’accroître l’entropie d’un système organisé, c.à.d. capable de le détruire. Il existe deux sortes d’agressions. Les agressions directes (physiques ou chimiques) qui s’en prennent à la personne physique, visible, que l’on constate et l’agression psychique qui passe par la mémoire et l’apprentissage de ce qui peut être anxiogène pour l’individu, mais non visible. Dans le premier cas, l’individu consulte le médecin et pour le second cas, l’individu consulte le psychologue. Si cette agression ne trouve pas de solution adaptée immédiate elle débouche chez l’Homme sur un comportement d’agressivité défensive pouvant aller jusqu’au suicide en passant par l’autopunition en mettant en jeu le système inhibiteur de l’action. On le constate actuellement dans certaines entreprises françaises ayant pignon sur rue.
Animal, l’Homme l’est et pourtant… Dans l’action, nous l’avons vu, il agit selon trois niveaux qui lui viennent de ses ancêtres :
Premier niveau. Il possède la possibilité de mémorisation qui permet l’apprentissage et surtout l’imaginaire qui autorise l’anticipation. Ce qui le différencie de l’animal est la possibilité de transmettre par le langage et les écrits l’information aux générations suivantes. L’enfant qui naît bénéficie ainsi de l’expérience acquise (habitus secondaire) depuis les premiers âges humains surtout lorsque l’écriture et le symbolisme viennent compléter la transmission orale facilement déformable.
Deuxième niveau. L’Homme est le seul animal qui sache qu’il doit mourir. C’est le seul que l’on connaisse qui enterre ses morts. C’est le seul qui pense – quand on lui en laisse le loisir – à sa mort.  Dans notre civilisation, l’Homme est considéré comme une usine à consommer sa propre production (culturelle et matérielle) et tout est organisé pour l’empêcher d’envisager sa décadence, la maladie et sa disparition. C’est dommage car l’angoisse qui en résulte est sans doute une motivation très forte à la créativité. Combien d’Homme souhaitent laisser à leur postérité une trace : culturelle, scientifique, politique etc. Beaucoup plus que l’on ne le pense généralement.
Troisième niveau. Ce que laisse l’Homme à la postérité, dont il soit sûr au moins pour une ou deux générations, sont les idées, l’énergie qu’il a émis pendant sa vie. La photo de l’aïeul, s’il a laissé une trace, est toujours mise en bonne place dans le salon. Le nom est et reste l’empreinte de l’appartenance à la «Tribu » qui nous permet de remonter le cours de l’histoire grâce à la généalogie. Pour chacun d’entre nous, notre nom est le terme qui est le plus important à nos yeux, nous dit Freud. La somme de ces découvertes scientifiques, philosophiques font ce que nous sommes aujourd’hui, héritage de tous ceux qui nous ont précédés sur cette terre. Tandis que l’animal ne semble pas avoir évolué, se conformant depuis la nuit des temps à ses instincts d’animal conforme à sa race.
L’angoisse fait partie intégrante de l’Homme, elle est liée à son devenir, à sa capacité d’anticiper l’action. Mais qui de l’angoisse ou de la Foi, fit son apparition la première chez l’Homme ? Il est possible que la première engendre la seconde. Si la première inhibe, la seconde peut fournir une raison d’avancer. Les deux sont de toute façon des facteurs motivationnels. La sublime gratification ne peut s’obtenir que par le risque – calculé – et la victoire sur l’angoisse que cela procure. Empêcher d’action, si on lui interdit l’imaginaire, l’espérance d’entreprendre, la prière, l’homme met en place l’entropie, la mise en danger de sa vie. La cause première de l’angoisse chez l’homme est l’impossibilité de réaliser l’action gratifiante qui permet le maintien de l’équilibre de l’organisme. Le fait de combattre par l’action l’agression ou le fait de pouvoir fuir dans l’imaginaire sont des moyens d’échapper à l’angoisse. Soljenitsyne nous le prouve par sa vie et ses écrits.
Le déficit informationnel, l’ignorance provoquent l’angoisse et ceux qui en souffrent auront tendance à faire confiance à celui qui dit savoir et se prétend compétent. Par paresse, mais aussi par acceptation d’une position de dominé, celui-ci ira se faire paterner par le dominant au lieu de faire sa propre recherche d’information, qui souvent sera plus adaptée et complète que celle offerte.
A contrario, la surabondance d’informations qui envahit l’Homme sans que celui –ci puisse réagir crée l’angoisse qu’aucun acte gratifiant ne peut sécuriser. Or aujourd’hui, cette débauche d’informations, dont on ne connaît pas toujours la provenance, est souvent contradictoire. Un des rares moyens d’y échapper est d’exercer son sens critique. Malheureusement, il faut le reconnaître, l’individu part avec un sérieux handicap : un manque de temps certain pour vérifier l’info.
Un autre facteur anxiogène pour l’homme est de se rendre compte de l’impossibilité de réaliser l’acte gratifiant envisagé. Cela peut déboucher sur l’agressivité, la violence ou la passivité. Ce phénomène se rencontre souvent chez les jeunes en réaction de l’ordre admis et aussi chez le fonctionnaire « gratte-papier » ou sans grade.
La raison la plus fréquente qui nous empêche d’agir est le conflit qui s’établit dans nos voies nerveuses entre les pulsions (sources de désir) et l’apprentissage de la punition, de l’interdit dû à l’environnement socioculturel ambiant. Imaginons ce groupe de naufragés dans la montagne après leur accident d’avion quand leur seule nourriture à disposition ne fut plus que les cadavres des compagnons morts de froid et l’interdit culturel et moral occidental face au cannibalisme…
Autre source d’angoisse la notion de relativité des jugements : le manque de certitude sur lequel se reposer. C’est cela qui motive l’Homme dans sa quête de la connaissance ou la recherche de la Vérité.
Dans un premier temps, le cerveau essaie de contrôler l’objet anxiogène et de le neutraliser (comportement défensif agressif – les muscles se raidissent, yeux deviennent fixes…) ou, selon, choisit la fuite (évitement actif souvent irraisonné). Comme l’animal acculé, va-t-il ou peut-il fuir, sinon attaquer, défendre sa peau, tenter le tout pour le tout. Le cerveau enregistre le résultat de cette action : succès ou échec. La répétition de cet apprentissage va induire des “ élastiques ” dans le cas d’échec et l’individu deviendra dépendant d’un processus de mémoire qui agira à son insu. Ce processus agira maintenant dans la vie de l’individu comme un fantôme, un revenant à chaque fois qu’il se trouvera confronter à une action similaire.
Nous avons vu précédemment que nous utilisons le faisceau de la récompense le plus souvent possible. Il existe un processus parallèle inhibiteur à l’action. Quand un événement survient indiquant que l’individu devrait recevoir un acte gratifiant à son action alors, qu’au contraire, sa mémoire d’apprentissage lui rappelle qu’en répondant à sa pulsion, il sera puni, apparaît l’angoisse. Dois-je faire ou ne pas intervenir ? Dois-je fuir ou attaquer ? Apparaît le doute qui paralyse l’action.
Liberté, quel sens peut-elle avoir ? Si nous discutons avec un Nord Américain nous nous apercevons vite qu’elle s’arrête au dessus de la ceinture. En France, elle signifie de pouvoir jouir de quelque chose d’interdit à l’autre. Je fais référence à notre antériorité culturelle remontant en septembre 1620 pour les Américains et 1789 pour les Français. Tout est conditionné par notre inconscient personnel et collectif, notre histoire. Nous agissons, trop souvent, sans connaître les motifs de notre choix. En 1870, Thiers récompensa les Communards de leur échec en les exilant à l’autre bout du monde, en Nouvelle Calédonie. Que pouvaient-ils faire une fois sur place ? Aller étudier les mœurs des Kanaks et adopter leur mode de vie ? Elaborer le projet de vie pour lequel ils s’étaient battus ? Non, seuls, loin de leurs repères, ils bâtirent une société identique à celle qu’ils avaient combattue ! En sommes-nous seulement conscient ? Lücher nous le démontre lorsqu’il nous demande de hiérarchiser le choix de 8 couleurs. La combinaison obtenue permet au psychologue de pénétrer l’inconscient du patient. Alors comment prendre conscience des pulsions qui sont contrôlées par nos automatismes socioculturels trop souvent inconscients ? La grande manipulation de notre civilisation est d’avoir convaincu chacun que la liberté était dans l’obéissance au Droit institué par la Classe Dominante et à sa hiérarchie qui fonde notre Société. Gloire au vainqueur et mort au vaincu ! Respectueux de ce précepte, pour tout un chacun, il est devenu le seul moyen de s’élever dans la hiérarchie. Churchill disait que de toutes les institutions politiques, la démocratie était la moins pire de toute.
Pourtant nous pouvons opposer “ liberté ” et “ déterminisme ”. Le déterminisme implique un principe de causalité linéaire, alors que celui de liberté accepte la dichotomie et le « peut-être », sous tendant la part d’aventure qu’a l’Homme à découvrir les lois du déterminisme et à les comprendre. Entre la logique Aristocratique et la logique du tétralemme défendue par Platon se positionne la liberté de chacun. (Se reporter à l’article : suivre la logique. OK mais laquelle ?)
Il est curieux de constater combien l’Homme de notre Civilisation est attaché au terme de Liberté Chez nous, ce concept sécurise. Les grandes surfaces alimentaires ont basé leur fortune sur cette particularité. Nous bâtissons de nos mains notre destinée individuelle, du moins nous en sommes convaincus. Maslow lui nous démontre que nous recherchons à satisfaire notre besoin d’appartenance au groupe qu’il soit familial, professionnel, régional etc. Pour ce faire nous allons imiter celui qui est représentatif de ce groupe. Nous admettons ainsi sa dominance sur nous et acceptons le principe de hiérarchisation. De ce fait, nous sommes confrontés à la liberté de ceux qui occupent notre environnement. De cette confrontation naîtra le principe de hiérarchisation des individus, des uns par rapport aux autres. Le chef, le leader, le dominant et puis les autres.
Dans le concept de liberté l’individu va trouver le concept de “ responsabilité ”. Celle ci s’accroît avec le niveau atteint dans la hiérarchie de l’organisation – elle est souvent liée à nos compétences professionnelles. Mais s’il n’existe pas ou peu de liberté à la décision (celle-ci étant le résultat de nos pulsions inconscientes), peut-il exister une responsabilité ? Rappelons-nous de la citation d’un Premier Ministre sous la Présidence de Monsieur Mitterrand : « Responsable mais pas coupable ». Ce que l’on peut dire est que l’accomplissement d’une fonction demande un niveau de connaissances techniques et d’informations professionnelles. On oublie que l’homme est fait aussi d’émotions et que ses sentiments vont avoir une influence certaine sur ses compétences.
Nous savons que la peur (qui fait partie des sentiments) de perdre ce que l’on a modifie le comportement de chacun d’entre nous. On comprend mieux pourquoi, le « petit » chef peut faire parfois de la rétention d’informations. Il utilisera des moyens de coercitions, si d’aventure, d’aucun moins bien loti que lui,
·      lui fait de l’ombre de par sa personnalité
·      et particulièrement si ce « petit » chef est obligé d’accepter que ce subordonné peut acquérir une connaissance l’amenant au même niveau, voire supérieur, que lui.
Pour pallier à cette éventualité le chef doit alors se remettre en question. Cette motivation à…, il va la trouver dans le mécanisme nerveux central où siège la volonté, celle-ci le poussant à la recherche du plaisir le plus trivial, celui d’être et de rester le plus fort, être celui qui est le plus important du groupe, donc d’être toujours un dominant quoi qu’il en coûte. Rares sont ceux qui trouvent dans l’envie de progresser du subalterne, émulation à évoluer aussi vers le haut. La remise en cause de cette place dans la hiérarchie peut provoquer, à terme, des dysfonctionnements dans les systèmes nerveux, végétatifs, endocriniens chez l’individu. C’est une question de survie.
Ce raccourci nous montre que le concept de Liberté est rarement analysé et favorise l’établissement des hiérarchies de dominance qui sont librement consenties et acceptées par tout un chacun. Elle est la base de notre Société. Etre libre n’est-il pas compris comme étant autorisé à faire ce qui est interdit à l’autre ? D’avoir ce privilège que dans l’Ancien Régime, le Roy et les Courtisans avaient ?  Aujourd’hui nous sommes en Démocratie et donc « je suis » le nouveau Roy, ou considéré comme tel par ceux qui me reconnaissent comme tel.
Si nous admettons que le concept “ Liberté ” utilisé dans notre société est une tromperie langagière cela nous permettra, peut-être, d’accepter et de comprendre la notion de tolérance. Depuis notre enfance nous sommes mis sur les rails de la liberté. Il nous faudrait nous comporter en Homme libre et responsable et en réalité vivre dans notre Société telle qu’elle est instituée par la Classe Dominante et acceptée par les dominés que beaucoup sont. Les contestataires ne sont jamais bien acceptés dans leur environnement, ils dérangent trop par leur individualité.
Les plaisirs ou les pulsions sont des phénomènes qui sont chargés de nous maintenir en vie et sont donc naturellement nécessaire. Cette recherche du plaisir est le moteur à toute motivation de l’Homme. Motivation qui dépend d’abord de notre cerveau reptilien mais aussi mammalien et de notre cortex. Le plaisir est lié à l’accomplissement d’un acte gratifiant qui donne un bien-être. L’individu recherche l’assouvissement de cet acte gratifiant, bien qu’il soit passager – il disparaît dès que consommé, mais le bien-être demeure puis lui-même s’estompe. Apparaît un état de manque et la réapparition du besoin pulsionnel. La recherche de l’accomplissement du besoin pulsionnel est canalisée par l’apprentissage des codes et valeurs en vigueur de l’environnement socioculturel ambiant.
Dans notre monde mercantile à dominance hiérarchisante, la recherche de l’acte gratifiant sera orientée vers la production de marchandises, ou la promotion sociale. Ce cycle étudié par KARSKY est la base du phénomène motivationnel. Chez l’homme la récompense s’obtient souvent par l’action sur l’environnement. Néanmoins attention à la sémantique culturelle ambiante. Nos automatismes donnent une connotation négative au terme plaisir auquel on associe trop souvent la sexualité. Sexualité encore mal perçue par le tamis de la “ morale ” religieuse. Mais cette recherche du plaisir n’est il pas la joie, ne s’accompagne-t-il pas de satiété, de félicité ? N’est-il pas chez l’Homme la recherche d’un acte ou d’une réponse gratifiante ? Pendant deux millénaires, il était de bon ton de souffrir pour pouvoir s’élever. Il nous sera donné au centuple dans l’autre monde. Donné quoi ? 1789 renversa tout cela. Malheureusement, les automatismes sont durs à mourir, pour les dominants qui, grâce à l’imaginaire, au respect de la hiérarchie, aux règles établies continuent de perpétuer l’idéologie de la souffrance rédemptrice pour conserver leur statut de dominant sans être obligé de se remettre en question. C’est ce que nous vivons journellement dans certains cercles fermés (Administrations ou dans les services du monde privé, certaines associations par exemple) chez nous où la chronique des faits divers nous relate les suicides ici ou là. Ou sous d’autres cieux où la population est soumise à l’idéologie du « Guide » autoproclamé et dont la rébellion s’accompagne de victimes de la répression sanglante….
Seules les satisfactions d’élévation hiérarchiques sont honorables. Cette élévation sera d’ordre numéraire dans une économie libérale, d’ordre d’un grade plus élevé dans l’Administration jusqu’à atteindre le seuil de Peter : « tout employé tend à s’élever à son niveau d’incompétences » nous apprend l’anthropologue Hall et rajoute « avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d’en assumer la responsabilité ».
Hors ces deux principes, point de salut. Toute la créativité de l’Homme va, soit se diriger vers l’accroissement de son compte en banque, soit gravir les échelons de la hiérarchie de son organisation pour bénéficier des bienfaits aux autres refusés, soit tout faire pour conserver son état de dominant en se servant de tous les artifices inventés par la religion, la culture ambiante, l’ancienneté, le respect dû au « chef » par exemple.
En 1954, deux chercheurs américains, Olds et Milner découvrent, au niveau des centres cérébraux des voies neuronales le « médial forebrain bundle » que H. LABORIT appellera « faisceau de la récompense » En effet les tests de laboratoire démontrent que ce faisceau qui unit les pulsions, la mémoire, de l’affectivité, de l’asociabilité est mis en jeu entraîne une stratégie aboutissant au plaisir, à la répétition de l’acte gratifiant.
Cette recherche de l’action gratifiante fait des envieux. Et pour cause, elle est source du bien être, de notre survie. Pour s’en convaincre, il suffit de suivre des chômeurs et des retraités d’office pour s’apercevoir, que se procurer du plaisir leur est limité, voire interdit – à cause un compte en banque exsangue, ou par une position sociale respectable qu’ils ont dû quitter d’office et sans espoir de retour. Adieu le café apporté le matin avec déférence par la secrétaire au bureau, une fois le retour définitif à la maison, ne reste que le tête-à-tête avec soi-même... Vite, comme le noyé qui veut rejoindre la berge, il va intégrer un nouveau groupe où, peut-être, il sera accepté. La vie en groupe dont il n’a jamais su s’extraire – lui permet de continuer à vivre – comme avant… Ouf, sauvé ! pense-t-il. Il va continuer de ronronner, de parader. Il arrive aussi, souvent, que certains dominants, encore en activité professionnelle, ayant un statut trop moyen, à leurs propres yeux, adhèrent à des groupes plus ou moins secrets afin de redorer leur personnage qu’ils jugent terne.  En cas de refus, il apparaît vite une déperdition plus ou moins sensible de leur tonus vital, ils vieillissent plus rapidement et sont plus fragiles que la moyenne de leurs concitoyens en activité par une production de radicaux libres et autres méfaits biologiques biens connus des médecins.
Nous arrivons dans notre société d’hyper-consommation, de rentabilité à outrance, de la recherche du grand profit à une concurrence sans merci de la recherche du plaisir, de la satisfaction de nos pulsions. Cette motivation à assouvir ces pulsions iront dans le respect des règles établies par la société ou dans le non respect de ces règles. Ici aucune morale n’entre en considération. C’est ici le « moi je veux tout et tout de suite », le « sauve qui peut » face à la pénurie du plaisir de consommer. Je vis, donc, j’ai des pulsions à satisfaire qui me viennent de mes instincts du cerveau reptilien, de mon éthos, de mes automatismes socioculturels et comme tout un chacun je mets toutes mes intelligences et mon imaginaire, toutes mes forces vives pour les réaliser. Si je suis ainsi, et étant baigné dans cet environnement qui est aussi celui de tous, il y a des chances pour que toi pareillement, ami lecteur, tu réagisses ainsi. Si cette recherche de l’action gratifiante se heurte à l’action gratifiante identique à celle de mon voisin, s’ensuivra une compétition où tout est permis.
Nous possédons comme tous les mammifères, nos instincts primaires. Par contre notre avantage est que nous avons la faculté d’apprentissage, la faculté d’engrammer les expériences. Nous vivons dans une société qui nous renvoie l’image de nous même et, sans cette société, nous sommes perdus et donc exclus. Tous nos actes se font donc en fonction de cette société souveraine, voire dictatoriale. Comme dans les troupeaux, il y a un meneur, un dominant, un chef. Dans nos sociétés nous avons aussi des chefs. Dans un groupe d’animaux, la dominance se base sur la force, l’expérience. Dans la communauté humaine, nous avons le même type d’organisation. Sauf que la force pure “ thermodynamique ” est remplacée par quelque chose que l’animal n’a pas. Nous avons la faculté, grâce à notre cortex, d’associer, d’imaginer à partir de notre base de données née de l’expérience de nouvelles stratégies. Chacun a donc le libre arbitre de sa stratégie, en principe….
Comme tout animal, notre système nerveux nous permet d’entrer en contact avec notre environnement, d’agir sur lui pour notre épanouissement. Dans celui-ci tout ce qui permet notre bien être physiologique, mental existe et s’offre à nous. L’appropriation donne le plaisir, le plaisir apporte bien-être et félicité qui réparent et entretiennent l’organisme. Lorsque nous ne pouvons nous approprier le plaisir convoité, nous entrons en lutte pour son acquisition. Soit nous gagnons l’objet et tout va bien, nous sommes un dominant, soit nous ne pouvons le posséder et devrons laisser à l’autre la jouissance de ce bien. Pour éviter les luttes incessantes de dominance, l’organisation inventa la hiérarchie de dominance, le dominant imposant sa loi. Récemment la Société inventa aussi le Marché, l’échange et démocratisa la création et sa distribution. L’homme individuellement ne vient plus voler le bien d’un autre, il est au service d’un groupe qui se bat pour son maintient dans la course à la vie s’il ne veut subir la loi de Darwin.
Chez les humains, la force fait place à d’autres critères. Dans un monde d’économie libérale, c’est le montant du compte en banque qui désigne le dominant, le monde administratif, c’est la valeur du grade qui l’indique. Lorsque surgit un objet gratifiant désiré par deux individus, celui qui le prend est le dominant, l’autre le reconnaît comme tel. Si cet objet représente une valeur réelle pour un dominé, il y a risque de confrontation qui implique lutte ou fuite. La confrontation entre un dominant du monde libéral et un dominant du monde administratif est parfois « cocasse ». Toutes les « petites ruses » sont permises.
Dans certaines situations, lorsqu’un dominant impose sa loi à un subordonné et que celui ci la réfute, ce subordonné n’a plus que la fuite comme solution sous peine de subir des dysfionnements organiques. Au niveau du groupe, la Société a inventé la Bourse où un groupe s’approprie un autre : le premier avalant le second ou il y a bataille, comme ce fut le cas entre les banques Société Générale et BNP.
L’inhibition est un blocage au passage à l’acte dû soit à la morale ou des règles acceptées, soit à un apprentissage itératif, donc apprentissage de l’échec. Chez l’animal, la frustration – diminution de la récompense attendue, voire sa suppression – touche les mêmes cellules cérébrales que l’apprentissage de la punition. Chez l’humain, on constate que la suppression de la récompense et semblable à celle de recevoir une punition et inhibe l’action gratifiante espérée.
Si nous plaçons un animal dans une situation inconfortable mais qu’il lui est possible de fuir celle-ci ou de pouvoir décharger son agressivité, il n’en gardera aucune trace dans sa mémoire et restera alerte et dynamique. Par contre si cette position inconfortable perdure sans qu’il puisse fuir ou décharger son agressivité – par réaction – il va se recroqueviller sur lui même et perdra son dynamisme. Il va retrouver cette agressivité non extériorisée comme un boomerang qui se retournera contre lui-même. Il concrétisera tout cela en ulcères, hypertension, maladies cardio-vasculaires ou autres maladies psychosomatiques. Lorsque le corps est victime d’une agression thermodynamique externe, il s’ensuit des lésions plus ou moins importantes qualifiées de primitives. Mais dans l’expérience de l’animal précitée, le stress supporté ne fait pas apparaître de lésion puisqu’elle n’est pas primitive mais secondaire à la réaction. Cette réaction est la conséquence de l’apprentissage de “ l’inefficacité de l’action ” à contrôler l’environnement. Comme tout apprentissage, elle fait appel à la mémoire
L’entraînement à l’agression verbale, à la déconsidération publique, finit par devenir un désespoir appris et, devant l’absence de réponse à cette agression, une impuissance apprise. Cette impuissance apprise inhibe toute la volition de se surpasser, de progresser.
Mais l’interprétation du phénomène d’impuissance apprise va au-delà d’un modèle purement comportemental, pour s’articuler à une dimension cognitive. L’individu ainsi traité acquiert au cours du temps une nouvelle conception de la causalité : à savoir que l’environnement agit sur lui et que lui ne peut agir sur l’environnement. Agir ou ne pas agir revient au même !
L’impuissance s’installe. Un sujet dépressif face à un échec procède à un jugement de causalité internal, global, stable et permanent. C’est à dire qu’il s’attribue toute la responsabilité de l’échec et considère que celui-ci est définitif et qu’il peut s’étendre à tous les domaines de son existence.
Tout individu, devant une agression de l’environnement, quel qu’il soit, est en droit de réprouver une colère légitime et salutaire. Cette attitude, inconciliable avec le rôle du responsable, amène un subalterne à devenir amorphe et non participatif. Le professeur WOLPE propose comme thérapie « l’affirmation de soi » qui permet à l’individu d’apprendre et de se réapproprier des sentiments positifs ou à extérioriser un sentiment dit négatif (opposition, refus ou colère devant une agression). A tout prendre, cela vaut mieux que les produits chimiques dont les effets à long terme peuvent aggraver le diagnostic dépressif.
Cette acceptation par des adultes de « l’impuissance apprise » vécue par des enfants, adolescents ou adultes amène soit à :
1. un suicide pur et simple de l’individu
2. une atonie, un état dépressif permanent voire, plus tard, une cassure de la personnalité pouvant amener une faillite psychologique de l’individu
3. une rébellion - Cf. « Moi, Phoolan Devi, reine des bandits » - Edition Fixot, qui en est une illustration
- « La Révolution de 1789 en est un autre exemple dans la mesure où la Royauté absolue permettait à la Noblesse et au Clergé de jouir des privilèges aux dépens du Tiers Etat. Un autre exemple nous est donné par la révolte du monde arabe face aux despotes : Tunisie, Egypte, aujourd’hui la Libye et demain….. ???
Quand une source provoque une perte locale ou diffuse de la structure, elle amène une lésion (au niveau de l’engramme). C’est quand l’individu ne peut plus assurer le contrôle de l’événement anxiogène que les perturbations apparaissent.
Le Non respect de l’autre est destructif.  Soit on joue perdant pour l’autre et gagnant pour soi, ou perdant pour l’autre et perdant pour soi, comme la victoire à la Pyrrhus. Dans le non respect il y a toujours deux perdants. Celui qui gagne fait perdre la face à l’autre et ce dernier, souvent, attend son retour en gloire. L’Europe a bien connu, au long des siècles, ce phénomène.
Le système hiérarchique. Refuser allégeance à un groupe, donc refuser son mode de vie, ses valeurs et ses récompenses, c’est refuser aussi sa protection en cas de danger. C’est refuser d’être reconnu, et donc être ignorés par tous, critiqués, exclus, obligés de vivre en solitaire parce que parias.
Accepter de mourir pour les autres est accepter de mourir pour soi, pense l’homme ordinaire. Quelle personnalité peut-elle réellement espérer fleurir dans la solitude ? Ce besoin d’appartenance est si fort, impérieux qu’il est devenu notre talon d’Achille : tu fais ceci ou cela ou bien tu démissionnes, tu t’en vas. Qui n’a jamais entendu ce chantage ? Voilà la base de « l’esprit maison » tant recherché par les dominants. Alors que l’organisation (privée ou publique) devrait être un champ d’action à la créativité, l’Homme, chez ce producteur, reste un maillon de la production, objet, comme la machine qu’il utilise. Cet Homme s’il veut survivre, doit produire comme la machine qu’il manie, pense les adeptes du Taylorisme (division du travail pour un meilleur rednement) encore en vigueur aujourd’hui.
Or la plus grande richesse que l’Homme puisse offrir n’est-il pas le plaisir de travailler selon ses désirs ? Si le propre de l’Homme est de créer et la réalisation de ses pulsions, quelle énergie va-t-il déployer dans ce domaine pour s’accomplir ! Enrichissant par là lui-même et son environnement.
Si l’homme se sert de son imaginaire pour accéder au plaisir, il faut se rendre à l’évidence, le plaisir peut être gâché par le système hiérarchique identique à celui des mammifères dont il est issu. L’action gratifiante de l’un – même s’il sert l’intérêt de tous - ne peut aller à l’encontre du système s’il ne s’accompagne pas du rituel d’allégeance au système. Pour éviter le conflit, l’agressivité non exprimée reste la fuite. Nous savons qu’une montée d’adrénaline favorise la circulation sanguine dans les organes, elle favorise aussi l’anoxie dans les organes abdominaux. Trop souvent répétée, cette montée d’adrénaline causera des lésions dans ces organes, et favorisa aussi les situations d’évitement allant à l’encontre des résultats recherchés. Il faut le reconnaître, parfois la hiérarchie est aliénante, source d’angoisse et perte de créativité. Quand un système nerveux ne trouve plus dans son environnement, dans son territoire la possibilité d’effectuer des actes gratifiants, il ne lui reste plus que la fuite, la soumission ou la dépression avec ses conséquences « psychosomatiques » et pour certains le suicide.
Que faire pour éviter le joug du dominant ? Si l’individu est conscient de ce qu’il est, de ce qu’il représente pour lui et les autres. Il sait qu’il est animal mammifère, certes,  et sait que Prométhée lui a donné la Lumière. Il doit alors « oser être soi ». Il a le pouvoir sur soi et personne ne peut le dominer. Il est responsable de ce qu’il pense, de ses actions, de ses sentiments et de leurs conséquences. Il n’a besoin d’aucun guide externe, il se suffit à lui-même. Il est libre, réellement libre. Il fait ce qu’il doit faire, sans contrainte. C’est cela être adulte, autonome, et savoir coopérer avec ses semblables et son environnement en bonne intelligence, chacun enrichissant l’autre de son être, de sa créativité. Etant en dehors de ce monde de dominant-dominé, il exprime ce qu’il est en cohérence avec son « je suis » et se joue des mesquineries ambiantes, conscient de sa richesse.
Je ne saurais trop vous conseiller de lire ou de relire, avec le degré de lecture de l’âme, Jonathan Livingstone le goéland de Richard Bach. Véritable leçon de courage, d’humilité et d’humanisme désintéressé et pourtant si lumineux et chaleureux…
Pendant des siècles, l’invention fut la créativité d’un seul homme. Nous pouvons citer Leonardo da Vinci, Pasteur, Citroën, et combien d’autres. Aujourd’hui, toute nouvelle créativité, invention est le travail d’individus venus d’horizons multiples et non forcément complémentaires et ça marche. Le management marketing le démontre tous les jours. Pour qu’une entreprise fonctionne il faut des administratifs (secrétaires, juristes, DRH…), des financiers (comptables…), des producteurs (ingénieurs….) et des commerciaux (pour vendre la production) qui ne parlent pas tous le même langage (chaque spécialité a son jargon) et tous sont  unis pour satisfaire le client. Aucun d’eux n’est le chef de l’autre, tous sont responsables devant le principe de résultat et la récompense est ce résultat obtenu en commun.
Connaissez-vous l’histoire du 100ème singe ? Sur une île japonaise un macaque a, un beau jour transmis à ses congénères la pratique de laver dans l’eau du ruisseau,  des patates non lavées, cela évite d’avoir à avaler ou à cracher la saleté. A partir d’un certain nombre, par exemple 99, quand la pratique s’est étendue au centième singe, c’est toute la communauté qui s’est mise à laver les patates……
Alors je pense que ce XXI° Siècle peut être un siècle de découverte de la capacité des hommes à s’apercevoir qu’ils ne sont plus un jouet entre deux forces et qu’ils peuvent, en unissant leur savoir, apporter une paix pour tous. Ce n’est pas pour demain matin, soit. Cependant c’est déjà un début.


dimanche 20 février 2011

Le chômeur, le demandeur d'emploi face à la Société

Le chômeur, le demandeur d'emploi face à la Société

Le chômage touche maintenant plus de 12% de la population française, officiellement (en 1996). Cette proportion augmente sensiblement dans nos villes et est particulièrement visible dans nos cités H L M où se regroupent les publics les plus déshérités, les plus fragilisés, où se côtoient les adultes sans travail et les jeunes désœuvrés.
Cette oisiveté forcée se vit différemment selon les individus mais, souvent, entraîne la révolte qui se manifeste par la destruction observable sur l’extérieur (bâtiments, escaliers, tags) mais aussi sur eux mêmes (autodestruction par la drogue, la prostitution par exemple).
Actuellement, nous assistons à une dégradation de l’environnement social.
Il y a 28 ans, dans une  Société qui semblait sclérosée, les jeunes d’alors ont joyeusement inventé «  Mai 68 ». Nous étions dans une période de croissance économique à 5%.
Les parents ont eu une jeunesse heureuse avec le plein emploi, l’Amour et des perspectives prometteuses. Aujourd’hui le jeune se sent floué: il ne comprend pas pourquoi il n’a pas devant lui une conjoncture raisonnablement optimiste mais, au contraire, un avenir apparemment bouché et un Amour Sida.
Quant à ses parents, au lieu de lui insuffler l’optimisme, le goût du défi réussi, la confiance en l’avenir, la fierté d’entreprendre, la mère transmet sa peur de demain et son corollaire le désir de possession immédiat des plaisirs et des biens, son  père se replie sur son outil de travail voyant en la femme et l’enfant un concurrent, un voleur d’emploi. (la Femme a mieux monnayé ses qualités professionnelles que l’homme. Elle trouvait à s’employer dans tous les métiers de services et ce depuis 1975)
Se tournant vers le Politique, il constate que celui qui dénonce le conflit de génération empire, par ses choix, le désir sans mérite (ce tout, tout de suite), le remplacement du droit  de sécurité par le devoir de sécurité, annihilant par là - même, la création du symbolos (du grec « sum » signifiant réunion, cohésion et « bolos » désignant l’action projetée, exprimée) propre à toute Civilisation ascendante et rayonnante.
Aujourd’hui, notre croissance est en panne. Les entreprises ont réalisé des économies sur tous les postes du plan comptable, notre productivité atteint des records que même les Japonais nous envient. Nous nous cristallisons sur nos acquis, sur notre conformisme.
Nos syndicats ne représentent plus qu’un faible pourcentage de la population et ne sont plus écoutés. Curieusement, alors qu’ils ne sont représentatifs que dans le secteur public, les syndicats se permettent de scléroser la vie économique de la Nation par des grèves incompréhensibles et de parler en lieu et place des salariés du secteur privé lors de discussions avec le Patronat, là où leur irréalisme est patent.
7940 entreprises ont fermé leur porte en avril 96 - record absolu de dépôts de bilan depuis 200 ans (Source SFAC). Les grèves de décembre en sont les grands responsables. Combien d’inscription à l’ANPE sont imputables à cette irresponsabilité syndicale ? L’Etat doit faire face à de graves problèmes d’immigration clandestine et de fraudes fiscales que les rapporteurs estiment à environ 250 Milliards de Francs. Le seul travail au noir sera responsable de 100 à 160 Milliards et concernerait 1.5 millions de personnes dont 25% d’irréguliers.......« Le rapport, usant de sources policières, estime qu’il y a 800 000 irréguliers en France......Les  irréguliers ont trouvé la parade pour éviter la reconduite à la frontière. Ils prétendent demeurer dans le foyer de la rue Pujol, ce que confirme immédiatement et systématiquement un comité mis en place par la C F D T de la S N C F propriétaire du refuge.... » (Source le Point du 18 mai 1996)
« Le peuple tombe dans le malheur lorsque, ceux à qui il accorde sa confiance, sont corrompus et cherchent à corrompre les autres » écrivait le Philosophe (Esprit des lois)
Les détenteurs du bonnet phrygien nous ont libéré du despotisme royalisme en faisant naître la REPUBLIQUE. Nos modernes démocrates brûlent ce qu’ils ont adorée.....
Notre société s’ouvre difficilement à d’autres concepts qu’elle appelle pourtant de tous ses voeux. Elle repousse toute ouverture sous le couvert de manifestations accentuant un corporatisme égoïste, un immobilisme dangereux, une couardise coupable dans un monde en métamorphose.
Malheureusement notre vision à court-terme, mesquine, annihile notre perception. Si nous observons un planisphère, nous découvrons des îlots de richesses dont les habitants vieillissent et ne se renouvellent que lentement (en Europe), entourés d’immensités de populations exclues de la prospérité. Dans notre propre oasis de nantis, existent de plus en  plus de délaissés. Ici, à Nice, des cités H L M les tâches de grisailles gagnent les quartiers chics.
Faut-il soigner et contenir le stress par une surconsommation de psychotropes ? Début 93, Nice-Matin annonçait 7000 cadres au chômage dans notre département dont 170  R M Istes recensés par l’A N P E Cadres de Nice. En octobre 93, sur 17000 RMIstes, tous publics confondus, 75% sont sous contrôle « psy ». Chaque année, en France, les médecins prescrivent 60 millions d’ordonnances pour traiter ces problèmes pour un chiffre d’affaires global de 3,5 milliards de francs (Source IMS 93). Le médecin devient par nécessité, un « dealer » patenté et officiel. Tel est le mot employé par le Docteur J.P NOIRY dans la revue « Prescrire ».
Notre situation sociale est incertaine, plus de 1,3 millions d’actifs sont considérés comme exclus, 5 millions en situation précaire, en danger de marginalisation. On estime entre 200 et 600 000 le nombre de S D F. Plus dramatique encore, le nombre de suicides qui étaient en 1979 de 20 pour 100 000 habitants pour les 15 - 25 ans, atteint maintenant les tranches d’âge de 40 ans et plus, surtout chez les hommes et prend des proportions alarmantes (sources Cerf février 94 et Nice-Matin du 23.03.94)
Nous risquons de connaître des dérapages, des débordements, des récupérations des manipulations de la part de personnes mal intentionnées. Nous pouvons arriver rapidement au point de non retour où  la Société aura besoin d’un exutoire. Nos Pères ont connu le fascisme avec Hitler à cause d’une Allemagne brimée. Nous sommes contemporains de la radicalisation de la Religion en Iran à cause d’un refus d’évolution amplifié par une classe possédante aveugle.
Il y a deux siècles, s’ouvrait une ère nouvelle : Serment du Jeu de Paume, la Nuit du 4 août 1789, enfin Déclaration des Droits de l’Homme qui font partie intégrante du préambule de notre Constitution. Cette ère nouvelle de Liberté, de Fraternité, d’Egalité de tous devant la Loi fit place à la Terreur de Robespierre à cause de la perversion de l’évolution de l’Histoire.
Notre peur découle de notre panique à maîtriser notre Civilisation. Nous ne comprenons plus, nous avons perdu nos marques. Nous conduisons notre vie au jour le jour. Nous voulons conformer notre attitude  de vie à notre création. Jusqu’à maintenant la création découlait du créateur. Quelque part, il y a eu dégradation. Notre peur nous conduit non à la réflexion personnelle pour la maîtriser mais à nous réfugier vers Athéna, cette castratrice d’initiatives. L’homme laisse la femme prendre des responsabilités qui ne sont pas de sa sphère d’aptitude psychologique. La femme devient androgyne, ou pire asexuée, chacun ayant oublié que le couple  est hermaphrodite, que c’est la différence des caractères de chacun qui harmonise le tout. (Il est primordial de lire ce paragraphe au second degré comme il se doit)
Hier régnait le patriarcat, Mai 68 le rejeta puisqu’il y avait des abus. Aujourd’hui, le féminisme triomphe. Dés l’après guerre, une femme de lettres de grand talent lançait le mouvement avec « l’autre sexe », elle souffrait sincèrement de sa stérilité. Elle fut rejointe par d’autres gens d’esprit : écrivains, ministres, avocates. Toutes ont à normaliser une névrose - nous sommes tous des névrosés- disait quelqu’un. Toutes ont «  un compte à régler » avec l’homme, pire, avec le PERE. Beaucoup prônent les déviances sexuelles, certaine est adepte de la drogue – « Bonjour Tristesse », se fait prendre dans des trafics illicites. Toutes considèrent être supérieures à l’homme. Pour lui « le féminisme »- mouvement de la femme inspirée - la Maternité, oeuvre de don de vie, est ravalée au niveau d’un ventre, le rut substitué à l’acte d’Amour et l’homme avili au rang d’un tiroir caisse. Combien d’hommes vivent avec une homosexualité latente à cause de l’autre sexe ?
L’administration, dont le rôle est d’être au service du public, est devenue pléthorique à tel point qu’elle se défausse sur le citoyen qu’elle brime et paralyse. (1990, il existe 40 niveaux hiérarchiques à la Poste alors que dans les entreprises privées entre le PDG est l’employé technicien de surface on ne trouve que 5 à 10 niveaux hiérarchiques seulement, cherchez l’erreur). Au fait quel est le pourcentage de personnel masculin dans chacune d’elle ? La seule qui soit à majorité masculine est l’Armée, ce qui permet de dégonfler les chiffres du chômage des jeunes et autorise le féminisme à dire que le chômage touche en priorité, les femmes.
Les statistiques démontrent que depuis 1972 jusqu’en 1992, plus de 3 millions de femmes ont eu accès au travail alors que pendant ce même laps de temps 1 million d’hommes intégraient le monde du travail. Ceci démontre plutôt une mutation dans la société que la révolution sexisme du féminisme.
Tout est à craindre lorsque le populisme s’allie au féminisme. Cette façon de faire est dangereuse car notre monde obéit à des lois dont ni le patriarcat ni le féminisme n’ont la maîtrise : la vie est mouvement. Une oscillation trop forte d’un côté amènera un balancement en retour identique. Toute révolution amène sa répression.

Le féminisme est à la Femme ce que l’intégrisme est à la Religion.

Tous les jours nous constatons leurs funestes manifestations. Si d’un côté les exactions, les  intimidations, les crimes sont monnaie courante dont le but est d’amener l’esclavage du genre féminin, de l’autre l’objectif est identique. Le crime est remplacé par le suicide et c’est le genre masculin qui est réduit en esclavage par ces modernes Walkyries. D’un côté, les médias nous informent de la progression de cette vilenie, de l’autre des Tribunaux s’engorgent des aliénations faites aux hommes au profit des nouvelles Amazones.

Malgré les efforts :
·      Le chômage perdure, celui des jeunes s’aggrave, il touche maintenant 25 % des actifs.
·      C’est vrai, les demandes d’emplois augmentent : la zone industrielle de Carros (à côté de Nice) aurait perdu 1500 emplois en 1993. Dans cette même zone, les employeurs mettent en avant les charges patronales, un manque de motivations et d’expériences des demandeurs d’emploi. Seraient-ce de fausses barbes ? Peut-être. Mais il existe certainement un manque d’espérance de part et d’autre.
·      Une prolifération de familles monoparentales accroît les jeunes rejetés et déstabilisés. Rares sont ceux qui tirent leurs épingles du jeu : attention aux conséquences différées qui apparaissent souvent 10 à 20 ans plus tard, phénomènes connus des psychologues  (25% des S D F, à 16 ans, n’avaient plus de lien avec leurs parents ; 20% des S D F sont issus de famille monoparentale et sont incapables d’indiquer le métier de leur père. Voilà ce que révèle une enquête de l’Institut National des Etudes Démographiques en mai 96.)
La délinquance progresse qu’elle soit juvénile ou en col blanc. Les valeurs morales s’estompent, l’égoïsme triomphe, chacun devient une proie potentielle pour l’autre. L’exemple reste une valeur éducative privilégiée par nos enfants qui savent tirer les conclusions par et pour eux mêmes.(voir les travaux des psychologues comportementalismes). La haine du Père se manifeste parfois violemment sur le « Gendarme ou le Flic » qui est une représentation symbolique de L’Homme, ce père absent.
Les jeunes étudiants face à la valeur de leurs diplômes et à leur devenir professionnel.
Déjà dans un rapport de 1991 pour l’Education Nationale, Monsieur POTTIER, constatait que depuis la fin des années 80, chaque année 200 000 jeunes sortaient du cycle scolaire avec BAC + 5 dont certains entraient dans la vie active avec un emploi déqualifié. Pour les années 90, seules les filières scientifiques sortiraient leur épingle du jeu.
Les jeunes face au vandalisme, surtout lorsque des jeunes sans activités et sans espérances de nos banlieues sont impliqués dans des incidents ou des manifestations.
Les retraités de fait, à 45 ans voire plus jeunes pour certains, pour cause de chômage.  (Voir le rapport de la CNAV de 1993)
Si ce dernier devient allocataire du R M I, sursoyant ainsi à l’ultime déchéance, s’il effectue un  C E S ou un stage, perd les avantages du R M I entraînant de fait la perte de la couverture sociale à 100 %, mais entraînant  le paiement d’impôts et taxes.

Sur le plan psychologique, les dégâts sont importants, ce dernier apprend à devenir un demandeur de subsides sociaux et, ainsi, s’éloigne de la réinsertion par l’économie
C’est vrai, notre fin de siècle se trouve être la conjonction de plusieurs phénomènes brûlants :
Les échanges, la compétition internationale ont modifié profondément nos habitudes de vie :
·      modernisation et robotisation dans nos usines
·      évolution des techniques de travail
·      délocalisation et fabrication dans les pays plus défavorisés et moins riches pour leur permettre, à terme, d’acquérir un pouvoir d’achat comparable au notre.
·      du secteur primaire, au début du siècle, la France doit sa richesse au secteur tertiaire dans la dernière décennie.
·      un marché du travail qui s’est ouvert à la femme à la suite d’une évolution de notre habitude de vie.
·      l’abolition du communisme provoque une dépression économique sur l’Europe de l’Ouest qui absorbe près de 80% de la production industrielle des ex- pays de l’Est, évitant ainsi un déplacement de population dévastateur.
Sur le plan sociologique, la mutation n’est pas sans conséquences :
·      dans notre civilisation basée sur les valeurs traditionnelles, cette fin de siècle rend obsolète nos références repères.
·      nous commençons à prendre conscience que nous sommes dans un courant systémique où il est difficile d’isoler la cause de l’effet de nos actes : serait cette la naissance de la responsabilité individuelle consciente ?
·      notre perception du travail découlait de la doctrine d’Adam Smith et du Taylorisme qui amena le management vertical. Celui-ci semble s’estomper au bénéfice du management horizontal à implication par objectifs et par groupe de travail. Les grandes concentrations industrielles sont révolues.
·      le travail manuel, abêtissant et répétitif disparaît au profit d’un travail manuel et, ou créatif porteur de plus-value.
Les répercutions sont aussi d’ordre familial où l’accroissement des familles monoparentales déstabilisent la jeunesse aussi sûrement que l’absence de parents remplacés trop souvent par le « baby setting télévision »
Certains jeunes vivent cette situation en rejeté, un phénomène de bandes se matérialise et devient incontrôlable :
·      différentes sectes apparaissent trop spontanément et certaines arrivent à avoir pignon sur rue.
·      la délinquance progresse
·      les valeurs morales s’estompent au profit du plus fort, l’état de droit n’existe plus dans certains quartiers
·      l’égoïsme triomphe, chacun devenant une proie potentielle pour l’autre.
·      les parents consomment des psychotropes( la fameuse pilule du bonheur du Dr Henri Laborit) et les enfants (peut-être ?) de la drogue....
La mondialisation des échanges nous fait prendre conscience des différents niveaux économiques
·      sociaux
·      culturels
·      religieux
existant sur notre planète et, à fortiori, chez nous, dans nos cités, dans nos quartiers
Aujourd’hui, on avance le chiffre de 40 millions de pauvres et près de 20 millions de chômeurs en Europe. La confrontation à cette dure réalité vécue par les chômeurs et les personnes responsables devrait faire jaillir la RAISON, arrêter le combat contre nature de l’homme contre la femme, des jeunes contres les parents, de celui qui travaille contre celui qui est privé d’emploi, le secteur privé contre le secteur public.
Il serait temps de revenir aux valeurs ancestrales : s’unir contre l’adversité -l’union fait la force- dit-on.
Il est temps, après reconnaissance des caractéristiques féminines et masculines, de les mettre au service de l’Oeuvre qui fut depuis l’Origine de Temps, l’ENFANT, le fruit de leur Union, de leur Amour, de leur duo, qui demain sera par l’extension, l’Oeuvre commune de tous les humains : le bonheur de vivre, de se réaliser, de créer. L’un ne sera jamais vainqueur au détriment de l’autre. La réussite de l’un conduit de facto, au succès de l’autre et vice et versa.
Le monde change. Aujourd’hui, un Niçois peut être muté à Paris puis à Genève, Munich, New-York, Tokyo. La notion de territoire va, à terme, tomber en désuétude. C’est la création qui va fédérer les hommes. La lutte contre le SIDA est un prémisse. Aujourd’hui, tous les continents s’ouvrent à l’espérance, à la prospérité, aux échanges. Ne celons pas l’évidence, nous allons vers une mondialisation des acquis matériels et philosophiques.

Sachons éviter tous ces dangers

Nous connaissons la Terre, nous avons conquis l’Everest, l’Antarctique, nous exploitons la mer. Il n’existe plus de zones inexplorées. Les satellites auscultent notre habitat et l’homme a réalisé de vœu de Jules Vernes : poser le pied sur la lune.
Sommes-nous impuissants ? Quelles propositions, quels desseins, quelles mobilisations pouvons-nous apporter, provoquer ?
Devenons les explorateurs du nouveau monde qui s’annonce. Ne nous embourbons pas dans des conflits stériles de générations, de sexes, de classe, de religion, de race. Ne flétrissons pas la tolérance en crachant sur les tombes d’Anthony Sayer, d’Anderson par notre tolérantisme. Enrichissons nous de nos différences disait Freud. Chaque génération a su profiter des acquis de la précédente pour adapter positivement l’amélioration matérielle et psychologique de l’individu, de sa vie.
Ne succombons pas, au nom d’une idéologie éducative ambiante, aux désirs de Révolution culturelle de table rase, de changement d’ère (d’air) qui ne sont qu’excuses fallacieuses à notre désarroi économique passager. La vie continue, l’abondance gagne d’autres régions, d’autres continents, notre avenir est là !
Le Général Mac Arthur exhorte la jeunesse parce qu’elle est enthousiasme, créative, féconde, elle est « le printemps de la Terre ». Restons jeunes d’esprit, ayons confiance, ouvrons-nous vers l’extérieur, soyons généreux.
La génération d’après - guerre dite du « baby boum » a de quoi être fière d’elle même malgré les soubresauts de l’histoire :
·      notre espérance de vie a augmenté de plus d’un tiers en 40 ans
·      l’alphabétisation touche toutes les classes de la population bien que, depuis une quinzaine d’années, elle soit en net recul malgré les apparences. Si 80% de la population doivent atteindre le niveau Bac, 25% des élèves qui entrent en 6° ont des difficultés majeures en lecture. La comparaison du niveau d’instruction avec nos Grands Parents du début du Siècle qui a été escamotée par l’Education Nationale démontre une baisse de qualité de l’Enseignement ou de la Pédagogie (se reporter à la réflexion sur l’exclusion)
·      la liberté de pensée et les régions démocratiques gagnent sur les dictatures
·      les traités ont jugulé la guerre en Europe
·      la famine recule sur certains continents
·      l’avion a rétréci la terre : hier 12 h pour faire Cannes Paris, aujourd’hui, 12 h pour faire Paris-Tokyo.....
·      grâce aux communications et aux satellites, les Japonais ou les Californiens sont devenus nos voisins plus proches que ceux du cinquième de notre immeuble. Que dire de l’informatique et des réseaux de banques de données qui ceinturent la terre.
Commençons par rétablir la position de la famille.
C’est un Ministère de  la famille qui doit voir le jour et non un Ministère à la condition féminine ou à la condition masculine. Notre avenir passe par l’enfant, fruit de l’union de l’Amour de l’un pour l’autre. C’est à partir de la cellule familiale que l’enfant se structure et acquiert sa personnalité, sa cohérence interne. C’est cette cellule qui lui permet d’élaborer son capital de confiance en Soi, sa conviction intime.
Néanmoins, ce n’est pas à l’Etat, au travers des Institutions, à se substituer à la Famille. Ce n’est pas à la Famille de se défausser de ses responsabilités sur l’Etat. Le rôle de l’Etat est de permettre que toutes les conditions d’épanouissement, d’insertion professionnelle du citoyen correspondent à son attente, que ses applications ne soient pas détournées de la réalité du terrain. La responsabilité de la Société est d’éviter la formation de ghettos et d’espace de non droit.
Il faut admettre que le pragmatisme n’a pas été une des qualités prioritaires mises en exergue par les Gouvernements précédents ces vingt dernières années dont nos enfants vont payer chèrement la facture.
Malheureusement, force est de constater que la cellule familiale où se forme le sentiment d’appartenance, où s’acquiert le sentiment de responsabilité individuelle à l’égard de la fratrie, puis, par extension, aux autres membres du groupe et de la société  disparaît au profit de l’Institution. Le jeune ne se reconnaît plus dans cette famille monoparentale, voire sans parents lorsque ces derniers sont présents physiquement, mais absents dans la réalité de la vie de tous les jours. Jamais, l’Institution ou la télévision ne pourront se substituer à la famille dans la relation œdipienne, oh combien primordiale et nécessaire à l’élaboration de la personnalité de l’enfant. Nous savons tous que l’administration est une personne morale complètement désincarnée donc sans sentiments alors que l’Homme est d’abord un Etre qui répond aux réactions émotives.
Une partie de notre jeunesse est handicapée psychologiquement, le droit de sécurité pour tous qui demande une dose de responsabilité personnelle à l’égard  de tous est supplanté par le devoir de sécurité où prédomine le pouvoir de l’Institution qui pourvoit à tout. Il est plus facile de contraindre par des lois et décrets plutôt que d’inciter l’implication de chacun à sa responsabilité face aux membres de sa société. C’est ainsi que l’on tente d’infantiliser un peuple sans succès.
Il est temps de reconnaître cette erreur et de redonner à la famille son statut. Notre Société fabrique des hémiplégiques psychologiques : 2 divorces sur 3 mariages en Ile de France - et combien de séparations chez les non mariés ? C’est moins scénique sûrement mais plus pernicieux certainement. Un simple regard sur notre société d’aujourd’hui nous le démontre.
C’est à partir de la cellule familiale que doivent s’harmoniser les deux principes du couple, comme dans l’individu s’harmonisent- en principe - les 2 cerveaux, l’un dit divergent, l’autre dit convergent. Que l’un soit atteint dans son intégralité et le déséquilibre ou le handicap se manifeste. On le constate spectaculairement lorsqu’une personne est victime d’une attaque cérébrale, tout comme on le constate sur le plan psychologique pour une frange importante des Demandeurs d’Emploi
Rendons une famille unie à nos jeunes, ou du moins que nos législateurs favorisent cette cellule familiale, notre Civilisation doit poursuivre sa Voie pour eux.
Notre jeunesse est notre future. Si nous lui donnons de bonnes assises psychologiques, elle trouvera le chemin de la prospérité. Une famille qui n’offre pas l’Amour, le cadre, l’autorité, pour que le jeune puisse s’épanouir et envisager l’avenir avec sérénité est délétère.
Dès aujourd’hui nous pouvons agir. Cette politique de la famille est maîtrisable par nos Gouvernants, par contre ce n’est pas le cas  pour le marché du travail ou sur les techniques, dont l’évolution trop rapide ne se domine que sur le terrain professionnel. Il est d’ailleurs logique que les décideurs économiques embauchent en  priorité des candidats présentant un Savoir- Etre avant un Savoir Faire : celui qui a démontré par son « savoir être » un potentiel de capacité peut acquérir une compétence nouvelle « un nouveau savoir faire »
Présentement, nous pouvons œuvrer intelligemment sur une stratégie à long terme en modifiant les lois pernicieuses et coûteuses qui vont à l’encontre d’une politique cohérente et constructive.
Nous pouvons inciter nos jeunes à exporter notre savoir faire afin que les échanges profitent à tous.

Il est difficile d’imaginer l’incréé, d’induire les conséquences des actes d’aujourd’hui, si nos jeunes poursuivent les voies tracées depuis le XVIII ° Siècle, ils trouveront à s’enthousiasmer. Nous ne sommes qu’au début de nos Connaissances et de nos Découvertes : 90% des Savants et Penseurs de tous les temps sont, aujourd’hui, toujours en vie. C’est heureux, tout est à créer, rien ne plus être comme avant, la génération montante doit s’inventer une civilisation sur un autre modèle que celui dans lequel elle a vécu.
Notre défi est d’ordre personnel face à nous même, face à la Société. Si aujourd’hui notre égoïsme, notre frilosité incitent à trouver des excuses fallacieuses pour masquer notre désarroi économique passager, l’inéluctable nous pousse à nous engager vers la responsabilité de chacun vis à vis de tous.
Personne n’a de solution toute faite, nous devons pourtant explorer les pistes potentielles, certaines existent déjà qui peuvent favoriser l’insertion des sans emploi.
L’Homme est fait pour créer. Son besoin d’expression est légitime, sa non extériorisation destructrice.
Entraver cette manifestation c’est le couper de ses racines, l’assassiner de l’intérieur. Nul n’a le droit de vie ou de mort sur son voisin (et même si nous sommes en guerre économique) et c’est pour cela que le Droit au Travail (matérialiser ses talents) a été reconnu. Laisser son prochain désœuvré sans lui porter secours est un acte criminel car ce dernier s’autodétruit.
Néanmoins, la plupart présente de tels dysfonctionnements psychologiques qu’ils s’enfoncent dans une autodestruction qu’ils ne sont plus à même de contrôler. La responsabilité de la Société s’en trouve augmentée et cette dernière se doit de mettre en place des dispositifs permettant à ce public de réintégrer peu ou prou la condition humaine puis de les amener à une insertion par l’économie. Il va s’en dire que ces processus de réadaptation à la vie professionnelle ne peuvent être envisagés que si l’intéressé s’implique. Celui-ci se motivera dans la mesure où le but est réel et accessible.

L’esprit de masse pousse le « laissé pour compte » à se replier sur lui même, accentuant sa passivité face à l’événement - ce manque d’emplois- hypnotisant son sens critique. Son entourage, par ses satires, le pousse à réagir ....mal ! Cela donne à penser qu’il faut que de passif, le chômeur devienne actif, c’est à dire ACTEUR de sa propre vie donc qu’il s’implique dans un projet - son projet-,
qu’il devienne RESPONSABLE.
Jusqu’à maintenant notre perception du travail découlait de la doctrine d’Adam Sait et du Taylorisme : la recherche du plus grand profit par la division du travail qui amena une hiérarchie verticale, une culture d’entreprise du type « Athéna ». L’Homme était un outil parmi d’autres dont le but est la fabrication  et la commercialisation d’un produit.
Il semble que cette vue de l’esprit arrive à son terme et qu’il faille rechercher et trouver d’autres concepts. Si, jusqu’à maintenant, L’Homme est un moyen et le produit son but, il apparaît à la lueur de cette crise d’évolution que le produit devient le moyen d’expression de L’Homme.
L’individu qui agissait dans une activité parcellaire spécialisée, prend conscience de sa globalité et si, aujourd’hui, il désavoue le rôle de spécialiste imposé, il commence à accepter ses propres limites et à rechercher des complémentarités.
Il est prêt à mettre en avant ses compétences au bénéfice d’un dessein, d’un logo commun. L’entreprise devient l’oeuvre d’une équipe d’horizons, d’âges hétérogènes. Nous entrons dans un monde interactif, aux réactions rapides et mondialisées. Les fournisseurs, les clients, les salariés sont localisés dans n’importe quels pays, les produits proviennent et retournent transformés dans toutes les parties du monde. Le Télétravail et les accords du G A T T vont intensifier le phénomène.
L’individu d’hier à qui l’on demandait un savoir minimum pour une tâche répétitive, aujourd’hui, devient acteur de sa production et veut être intégrer au processus de fabrication et pouvoir améliorer son développement.
Il revendique son rôle de CREATEUR.
L’entreprise est obligée de fonctionner ainsi. Depuis quelques années, la notion de collaboration entre services où chacun a un droit de regard sur l’autre est tout à fait bénéfique. Il est impensable que chaque service de l’entreprise soit autonome, une décision dans l’un entraîne des conséquences dans l’autre service et dans toute la stratégie de l’entreprise. Il est normal de concevoir une stratégie d’ensemble, il en va de la survie de l’entreprise. L’option de l’obtention de la qualité totale le démontre.
Ce qui a réussi à l’entreprise privée, devrait être mise en chantier dans le secteur public pour le plus grand bien des usagers. Dans l’entreprise privée, le client est au centre des préoccupations du staff dirigeant, ce n’est pas le cas pour l’usager qui subit la loi de la hiérarchie et du « petit chef » qui a le droit de rétention de l’information à son bon vouloir : c’est pour lui la matérialisation d’un certain pouvoir… de nuisance. Heureusement que le système n’est pas entièrement gangréné et que l’informatique est là pour dépasser ces petits tracas. Cependant à quand la mise en pratique de la qualité totale dans l’Administration ? Pour quand l’apparition des normes ISO ?
Le management vertical s’estompe au bénéfice d’un management horizontal à implication par objectifs négociés par groupe de travail : la naissance de la « Twingo » en est la démonstration.
Face à la crise, le chômeur stresse, remet en question son identité personnelle et sociale. Il perd la notion d’espace temps qui le prive des différents cycles de participation sociale, la notion de citoyen, puis arrive .....l’errance
Que constatons nous aujourd’hui, chez le sans activité :
·      un savoir déphasé par rapport à la réalité utilitaire professionnelle
·      une inadéquation entre la réalité du marché du travail et son potentiel personnel
·      une perte d’expérience professionnelle dans certains cas
·      certains manifestent un désarroi psychologique rendant stérile toute formation
·      manque de motivation pour une formation proposée
·      une passivité chez certains
·      un manque de concentration chez d’autres
·      un manque d’implication
·      il n’est pas convaincu du bien fondé d’une formation
·      son savoir n’est pas en adéquation avec le niveau intellectuel d’un stage proposé
·      il n’est pas certain que le stage  débouche sur un emploi.
·      Par contre tout le monde est content, sauf le sans emploi :
les organismes qui ont obligé ce dernier à aller user son fond de culotte en stage,
le formateur qui pérore son savoir,
le démagogue qui freine la courbe du chômage, qui se satisfait de cette mascarade et attend gloire de ce bilan laudatif.
Voilà l’aboutissement de l’irréalisme dogmatique, du bridage de la nature inventive de L’Homme. Arrêtons de gaspiller l’argent du contribuable, mais pire, la dignité de L’Homme.
Le chômeur se trouve pris dans un tourbillon qui l’oblige à réagir -non à agir- sous peine de coercitions administratives et financières et à aller à l’encontre de son intérêt personnel (son insertion) et de l’intérêt de la collectivité (syndrome de stages parkings à répétition)
Pour les jeunes, leur malaise est renforcé par un manque :
·      d’expérience professionnelle
·      de connaissances des règles sociales inhérentes au travail
·      de notions régulant les rapports sociaux
et est aggravé par leur condition d’adolescent qui sous entend :
·      une noblesse de cœur
·      un enthousiasme entier
mais sont capables, s’ils ne sont pas disciplinés
·      d’anarchie
·      voire de nihilisme
Le chômeur est face à :
lui-même, souvent déstructuré et seul face
aux organismes hiérarchisés ayant leurs styles de fonctionnement
à      Education Nationale
à      Organismes de formation et de placement
à      Organismes sociaux
au marché du travail
Voilà trois acteurs, trois visions du monde qui se croisent dont le premier a du mal à s’associer au troisième et attend - trop souvent du deuxième son sésame.
Le chômeur :
Quel qu’il soit, là où il se trouve, qu’importe les raisons qui motivent son inactivité
il doit faire le point.
Il est indispensable qu’il- qu’elle - comprenne et prenne conscience de sa situation et puisse
se resituer personnellement et professionnellement dans sa sphère sociale
détecter en lui son  potentiel de Vouloir avoir, Savoir Etre, Pouvoir Faire
il faut que l’intéressé puisse développer les aptitudes et compétences qu’il est prêt à mettre en œuvre pour enrichir son groupe d’appartenance donc, indirectement, lui même.
déclencher les mécanismes internes et externes à sa réussite donc indirectement, celle de son groupe d’appartenance.

ici, l’intéressé de passif devient actif, acteur et maître d’œuvre de son devenir.

Il va de soi que le travail à faire par et pour le sans emploi est primordial, le succès de sa réinsertion professionnelle dépend - d’abord - de lui. C’est un contrat moral de bonne fin, que tous s’engagent à respecter, malheureusement il ne saurait y avoir de promesses de résultats
Les organismes
Les crises économiques, morales, religieuses, démographiques auxquelles nous sommes confrontés donnent une importance majeure aux organismes chargés de réguler, amoindrir les effets pervers, d’apporter des réponses.
Le Gouvernement avec :
les Ministères concernés
·      les relais dans les départements
·      les partenaires sociaux
·      les organismes rattachés à la Région, au Départements, à la Ville
qui sont très souvent ignorés de ce public : deux mondes antinomiques par leur fonctionnement.
Chacun de ceux-ci ont leurs spécificités propres, chacun a une vision du traitement du chômage, chacun a élaboré une approche, une technique, des dispositions pour le combattre. Ce qui donne à l’  « Administration » de multiples visages, trop souvent incompréhensible pour le chômeur qui vient d’un secteur privé avec ses propres codes très différents de celui du secteur public. Or c’est au chômeur de s’initier au modus opérendi du secteur public : double peine. S’il veut de l’aide il doit se conformer à l’usage du public qui ne connaît pas le modus opérendi du secteur privé… Il doit apprendre les techniques de recherches d’emploi ET, aussi, comprendre les méandres du fonctionnement du service public, le tout avec le stress au cœur dans la solitude la plus complète. Il est face à sa problématique, face à sa famille – maladie et divorce sont souvent des problèmes collatéraux – face à l’Administration…
Une période de chômage est très formateur sur le plan du caractère pour celui qui s’en tire… J’en sais quelque chose en ayant été chômeur ET animateur de Cercle de recherche d’emploi.
Si sur le terrain nous rencontrons des organismes conscients de leur rôle et de leurs responsabilités, faisant de leur mieux pour remplir leur mission : la réinsertion des « offreur de services ». Malheureusement existent aussi des organismes de formations qui considèrent que les Demandeurs d’emploi est pain bénit pour leur tiroir caisse. Certain n’hésite pas à proposer, par exemple, un stage de création d’entreprise à des détenus de Maison d’Arrêt.... si, si c’est vrai.
Néanmoins, il est agréable de s’apercevoir qu’au niveau des responsables de ces différents organismes le courant passe, que le dialogue s’établit lors des réunions de travail au bénéfice du « sans activité ». Mais la réalité du terrain demande encore des efforts colossaux pour éviter - partout- l’explosion possible, ce qui est bien, et aussi pour mettre en place des cellules hétérogènes de créativités :
mettre en commun l’expérience de chacun au bénéfice d’une idée, d’un projet, harmoniser une stratégie d’ensemble avec le privé d’emploi.
Le marché de l’emploi
En enquête sur le terrain nous rencontrons :
·      Les malaises des entrepreneurs
Þ  pour trouver l’homme de la situation et leur peur d’investir
Þ  une interrogation quant aux aides de l’Etat pour l’embauche, toutes les solutions ont leurs faiblesses.
Þ  beaucoup souhaitent une déréglementation surveillée : l’idée d’un complément de salaire donné par l’Etat présente des avantages...
Certains patrons évoquent une sorte de PAC aux entreprises comme les agriculteurs ont trouvé cette solution auprès de l’Europe.
«  - action, si elle était retenue, présenterait triple avantages
1° elle obligerait les chômeurs à rechercher du travail,
2° à nous patrons de briser le carcan des salaires
3° aux syndicats à devenir constructifs et responsables : ça c’est presque une utopie…
·      Les difficultés chez le « sans emploi »
Þ  méconnaissance des méthodes de recherches d’emploi
Þ  peur d’aborder le problème de front
Þ  découragement trop rapide devant l’échec
Þ  on ne sait pas trop où, à qui s’adresser pour recevoir de l’aide
Þ  manque de disponibilité des amis qui ne connaissent que leurs propres sphères professionnelles d’une part et qui peuvent laisser transparaître leur propre angoisse face à leur situation ou face à leur renoncement à trouver la solution d’autre part.
·      devant toute idée novatrice pour solutionner son problème
Þ  ne sais pas, à qui, comment, quand et où s’adresser
Þ  ne sais pas combien cela va lui coûter
Þ  se demande si son idée est viable ? réaliste ?
Þ  si oui comment avoir des aides et sous quelles formes de la part des institutionnels
Il faut tenir compte d’une hémorragie de notre tissu industriel. Le déplorer, cela est facile, commode et ne coûte rien au démagogue. Il serait plus judicieux, cela se fait heureusement, d’inventer d’autres expériences pour ceux qui ont l’intelligence au bout des doigts.
Il faut admettre que la rentabilisation, la productivité de nos unités de fabrication sont dues :
à la modernisation et à la robotisation dans nos usines
à une main d’œuvre bon marché et très qualifiée des pays en voie de développement
à une délocalisation nécessaire dans les pays le plus défavorisés et moins riches pour leur permettre, à terme, d’acquérir un pouvoir d’achat, un niveau de vie comparable au notre.
à une mondialisation des échanges

C’est vrai, nous constatons qu’un réservoir de main d’œuvre disparaît - et dans un court laps de temps. D’autres secteurs restent exploitables mais vont demander une compréhension du travail. L’acte répétitif et bête disparaît, l’acte manuel intelligent rendant hommage à L’Homme prend son essor. C’est dans cette optique qu’un certain nombre de chômeurs manuels réhabiliteront leur dignité :
tous les métiers de restaurations artistiques
tous les métiers artisanaux
tous les métiers de la bouche
et combien d’autres :
Les Chambres des Métiers forment nombres d’artisans qui allient compétences techniques et services à la clientèle ce qui permettent à ces derniers de belles réussites.

Tout homme doit apporter sa plus-value à l’acte professionnel. La différence entre hier et aujourd’hui, cette plus-value, est sa créativité.
Nous sommes dans une ère de mutation. Aujourd’hui, nous pouvons considérer que nous ignorons le nombre et la nature des nouveaux produits qui seront consommés demain. Pour la même raison, nous ignorons la nature et l’importance des nouveaux métiers de demain.
Il serait criminel d’attendre l’apparition de ces nouvelles formes d’activités pour commencer à former et s’apercevoir que les récipiendaires n’ont plus l’envie et la combativité nécessaire pour profiter du nouveau savoir.
Force est de constater l’importance de la formation continue au même titre que l’investissement en recherche et développement pour éviter le chômage, l’exclusion, la marginalisation.
Seuls pourront éviter l’exclusion ceux qui auront une activité si humble soit-elle. Ceux-là seront volontaires pour acquérir l’enseignement nécessaire à leur progression sociale.
Dès maintenant, nous devons mobiliser les forces administratives, financières, humaines permettant à un maximum de jeunes de nos cités d’avoir cette première activité, si modeste soit-elle. Celui qui travaille, produit, doit avoir la possibilité d’accroître ses connaissances, d’accéder à des postes, des emplois plus valorisant à ses propres yeux. Il est souhaitable  que son besoin d’estime soit stimulé afin d’accroître sa motivation, son besoin de reconnaissance. Il faut favoriser à tous les niveaux dans les entreprises, les services administratifs, partout où L’Homme s’exprime, son besoin d’améliorer, de créer de nouveaux concepts, de nouveaux processus.
L’intelligence créatrice de L’Homme est une source inépuisable d’activités.
Il faut tout mettre en oeuvre pour qu’il se manifeste pleinement, constructivement pour la collectivité. La création, institutionnalisée à tous les niveaux, dans tous les secteurs d’activités, assouvira la soif d’aventure, de dépassement de l’individu et rejaillira  sur l’ensemble.
Le chômage n’est pas une fatalité.
Le moyen de solutionner le chômage est d’investir dans l’Homme.
Le « sans activité » est un homme sans but, ballotté par les « yakas », les « faut-qu’on », mais aussi un homme complet prêt à concevoir, à qui il faut faire confiance et rendre son honneur.
Nous avons des organismes dont l’énergie à enrayer ou adoucir le chômage - ce cancer de la Société qui la ronge, qui vide L’Homme de l’intérieur ne sont plus à médiatiser.
Nous pensons que toutes les pièces du puzzle sont présentes pour réussir l’insertion. Insertion qui ne se contente pas de Yakas, qui est une entreprise pleine d’aléas où il y aura des échecs.
Le fait d’accepter une part d’insuccès implique aussi la réussite pour certains. Il faut tout mettre en oeuvre pour que cette part de réussite soit la plus importante possible. Nous sommes conscients que nous travaillons au réveil des capacités inhérentes du privé d’emploi, L’Homme ne se manie plus comme un objet : le mur de Berlin est tombé. Oh combien L’Homme sera fier de ses lauriers lorsqu’il connaîtra ses adversaires et lui-même, il sera invincible, il verra son but et les moyens d’y parvenir (précepte de Soun Tsé)
Notre but est de faire du jeune, un homme libre et responsable, qu’il devienne son propre patron qui soit capable de collaboration avec ses semblables.
Je ne peux m’empêcher de citer JEAN JAURES (fondateur du Parti Socialiste et du Journal l’Humanité) : (Source : La Dépêche du Midi)
« ......lorsque les ouvriers accusent les patrons d’être des jouisseurs qui veulent gagner beaucoup d’argent ils ne comprennent pas bien l’âme patronale....ce qu’ils veulent, avant tout, quand ils sont vraiment des patrons, c’est gagner la bataille..... ils sont heureux quand il y a un résultat positif, palpable et que leur puissance d’action est accrue ».
Chaque individu doit être le patron de sa vie, de sa destinée.
Notre but est de faire du privé d’emploi un homme autonome et responsable, propre à engendrer une plus value économique qui contribue à la richesse de tous. Qu’il soit à même de devenir son propre patron capable de collaboration avec ses semblables. Qu’il retrouve sa dignité, sa citoyenneté quelque soit son niveau de compétence professionnelle - S’il le désire !
A tous, il faut donner l’espérance de jouer un rôle constructif dans la Société. Tous n’auront pas la même responsabilité envers la collectivité, mais tous devront prendre leur responsabilité envers eux-mêmes.
Aujourd’hui, pratiquement tous les postes d’emploi demandent instruction et maîtrise professionnelle. Non seulement il est souhaitable que tous atteignent ce maximum d’instruction au pré-requis mais aussi  saisissent l’intérêt de leur rôle dans l’ensemble de l’activité de leur sphère professionnelle.
Instruits ou non, riches ou pauvres, tous, sommes sensibles à notre reconnaissance individuelle dans notre groupe sociale. Tous nous tentons de progresser - c’est dans notre nature normale -et nous cherchons à nous réaliser par notre travail. Qui n’a jamais entendu cette histoire d’un ouvrier qui, par observation et bon jugement, faisait modifier un dysfonctionnement et permettait ainsi un gain de productivité ? Ce n’est pas un arbre qui cache la forêt, ce sont des réalités non médiatisées en France.
« L’important est d’être mobile dans sa tête et de comprendre que ses compétences peuvent s’exprimer dans différents endroits et domaines.
L’Homme doit être le Maître de son évolution personnelle »
Louis Peyé
Discours en Tenue Blanche fermée.
novembre 2005.